L installation humaine au Choa. Le volcan Zouquala et sa région - article ; n°3 ; vol.41, pg 553-564
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Revue de géographie alpine - Année 1953 - Volume 41 - Numéro 3 - Pages 553-564
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Publié le 01 janvier 1953
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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E. Berlan
L'installation humaine au Choa. Le volcan Zouquala et sa région
In: Revue de géographie alpine. 1953, Tome 41 N°3. pp. 553-564.
Citer ce document / Cite this document :
Berlan E. L'installation humaine au Choa. Le volcan Zouquala et sa région. In: Revue de géographie alpine. 1953, Tome 41
N°3. pp. 553-564.
doi : 10.3406/rga.1953.1109
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1953_num_41_3_1109L'INSTALLATION HUMAINE AU CHOA
LE VOLCAN ZOUQUALA ET SA RÉGION
par E. BERLAN
Le Zouquala.
De quelque côté que l'on vienne à Addis-Abeba, par la route,
par le train ou en avion, bien longtemps avant d'arriver dans la
capitale on aperçoit le cône presque parfait du Zouquala. C'est un
volcan isolé, à 55 km. au Sud ď Addis-Abeba. Il s'élève à 3000 m.
d'altitude absolue, sur une plaine de 1900 m. d'altitude moyenne,
inclinée du Nord au Sud vers l'Aouache.
Le Zouquala est un des nombreux appareils volcaniques du
fossé de l'Aouache; ce fossé continue vers le Nord le fossé des lacs
et s'élargit ensuite pour constituer la plaine effondrée de l'Afar.
Des solfatares au volcan Dofane, des fumerolles, de très nombreuses
sources chaudes, des coulées de lave toutes fraîches au volcan Fan-
talé prouvent qu'effondrement et volcanisme sont récents ; ce dernier
en tout cas n'est pas antérieur au quaternaire. A partir du Fantalé,
on distingue deux alignements de cônes volcaniques^ parallèles aux
deux lignes de fracture limitant la plaine effondrée de l'Afar. Le
premier, parallèle au rebord du plateau éthiopien, va jusqu'au
Mussa Ali en Erythrée et est jalonné par le Dof ane, le Dabita, etc..
Le second, qui finit à l'Elmis en Somalie anglaise, parallèle au
rebord du plateau somali, est marqué sur la carte par l'Assabot.
Au Sud ď Addis-Abeba, sur le cours supérieur de l'Aouache,
cette ordonnance disparaît. On peut bien distinguer un alignement
Est-Ouest avec les volcans Erer, Ouachacha, Hamdo,
parallèle au rebord du plateau éthiopien; mais on peut reconnaître
10 554 E. BERLAN.
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Fig- 4, quaternaires; 1. alignement — Le fossé 3, E, alignement de parallèle l'Aouache. au N.E., bord (1, parallèle bord du plateau de au la bord zone somali.) du effondrée; plateau éthiopien; 2, volcans
également un alignement Nord-Sud, de ГЕгег au Zouquala et il
est assez difficile de placer sur l'un ou l'autre de ces axes le Mana-
gacha, les petits cratères-lacs de Bichoftou et de très nombreux
cônes peu élevés disséminés au Nord-Est du Zouquaila. Il semble
que cette région où s'infléchit à angle droit la zone effondrée ait
été le siège de dislocations multiples. En effet, plusieurs lignes de
fractures marquées encore par des gradins sont visibles entre
l'Aouache et le rebord du plateau éthiopien. La plus nette commence
à l'Est du Zouquala, passe au Sud du volcan Bocam et rejoint vers
le Nord la grande faille bordière de l'Afar. Ce gradin tectonique
atteint 300 m. à Balchi (voir étude sur la Ghankora, R.G.A., 1952, 5 5 к f
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es -S II А. — Le Zuquala vu de l'Ouest. Au premier Pl. Pl. IIC. — Pseudo-karst (?)
plan, habitations de Galla derrière leur enceinte à l'Est du Zuquala.
d'épineux.
Pl. II B. — Le lac de cratère du Zuquala. Pl. II D. — Porteuse d'eau. La boîte
de conserve sert au remplissage
de la cruche. VOLCAN ZOUQUALA ET SA RÉGION. 555 LE
fasc. IV). Cette succession de paliers, séparés par des gradins,
s'oppose très nettement à 1a retombée abrupte du plateau éthiopien
sur la plaine de l'Afar plus au Nord où la dénivellation atteint
2000 m. Cette opposition explique que certains voyageurs aient parlé
de la muraille défendant l'accès de la forteresse éthiopienne, tandis
que d'autres les accusaient d'exagération. Cette descente en paliers
vers l'Aouache moyen et vers la fosse des lacs a commandé les
routes et le chemin de 1er, et elle explique en partie le site de la
capitale...
Le Zouquala a été souvent décrit même par les voyageurs qui
ne l'avaient vu que d'Addis-Abeba ou de la piste menant de la.
mer aux précédentes capitales choanes *. L'ascension en était assez
pénible. Depuis 1951 une piste assez dure permet d'arriver en
Jeep jusqu'au bord du cratère.
Le cône presque parfait a environ 6 km. de diamètre à la base;
le cratère mesure 2 km. de diamètre; le point le plus élevé sur le
rebord du cratère est à 3000 m., et la partie la plus basse au Nord,
par où est passée l'unique coulée de lave apparente 2, est à 2900 m.
Les pentes sont de 25 à 30 % au Nord et à l'Ouest. A l'Est, une
explosion ou un éboulement a mis à jour les laves dont la pente
dépasse peut-être 45»%. Le cône est entaillé à l'Est et au Sud de très
profonds « barrancos » qui font apparaître des coulées de laves
formant l'armature du cône et alternant avec des couches de mat
ériaux de projection.
L'intérieur du cratère est abrupt et formé en partie de miurs de
basalte. Au centre, et en contre-bas de 60 à 80 m., se trouve un lac
elliptique d'un kilomètre environ sur son grand axe. L'intérieur du
cratère est boisé de genévriers assez espacés, avec des buissons où
l'on trouve l'églantier, le jasmin et le thym. C'est une végétation
qui rappelle par son aspect et son parfum la garrigue méditerra
néenne. Elle expliquerait le sens du mot Zouquala qui signifierait
en Gheez « montagne parfumée ». Au Nord toujours sur le rebord
intérieur du cratère se trouve une forêt dense avec de grands gené
vriers couverts de lichens, des oliviers sauvages, un bois de bamb
ous. Sous la forêt poussent des fougères, des séneçons et un
auteur y signale des lobélies 3. Sur la brèche du cratère par où est
descendue la coulée de lave poussent d'énormes eucalyptus de
plantation relativement récente (après 1900).
1 Giotto Dainelli, Geologia dell'Africa Orientale (4 vol., 1943, Rome) cite
les nombreux voyageurs qui parlent du Zouquala.
2 L. de Castro parle de coulées toutes fraîches au Sud et à l'Ouest. Je n'en
ai pas vu trace.
3 Que je n'ai pas vues mais que j'ai trouvées au Ouachacha, vers 3000 m.
10» 556 E. BERLAN.
Le cône est peu boisé sauf dans les barrancos et sur la coulée
de lave du Nord. Sur cette coulée sont les seules habitations de la
montagne, et les seules cultures, installées sur des terrasses rudi-
mentaires. La principale culture est le « guesho » qui sert à fabri
quer la bière locale. Des genévriers, des eucalyptus, des kosso 4
entourent des huttes assez misérables. La population de faible dens
ité vit de la culture de quelques légumies (choux et fèves surtout),
du produit d'un médiocre élevage de vaches et de chèvres (j'ai vu
un troupeau de moutons au sommet). Cette population descend au
marché de la plaine vendre le guesho, le boiis de construction et
.le kosso de cueillette. Quelques petites sources que les paysans
disent venir du lac suffisent aux besoins en eau, d'ailleurs très limi
tés. En somme, il n'existe pas ici cette puissante attraction exercée
par les volcans méditerranéens de même type. La plaine, pourtant
peu avantagée, est plus peuplée.
Le Zouquala, « montagne sacrée ».
Ce haut-lieu isolé, visible de plus de 100 km. à la ronde, frappé
d'épouvantables orages, portant une conque d'eau douce dans un
écrin de verdure, 1000 m. au-dessus de la plaine assoiffée, était tout
naturellement destiné à loger les divinités et les Saints. C'est un
Olympe. Lors des cruelles guerres du xvie siècle, les Galla y épar
gnèrent, paraît-il, les religieux coptes installés.
Les Amhara y vénèrent Guebre Menfes Queddous, un Saint du
хнГ siècle, le plus populaire au Choa avec Tekla Haïm<anot. Quel
ques extraits d'un « Melk » 5 de Guebre Menfes Queddous montrent
comment se le représentent les Amhara.
... « Quand dans le ventre d'Aqlessia eût passé le souffle de la
Trinité, il naquit d'eux l

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