LA COMMUNICATION DE CRISE
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LA COMMUNICATION DE CRISE

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LA COMMUNICATION DE CRISE
L’opacité a toujours marqué la vie publique. De l’affaire Calas à l’affaire Dreyfus,
du scandale du canal de Panama à celui de la faillite du groupe énergéticien
Enron, de la longue liste des morts jamais élucidées (Fontanet, Boulin, de
Broglie, Saulnier, ...) aux affaires des irlandais de Vincennes ou du Rainbow
Warrior, tout concourt à renforcer cette impression d’une raison d’Etat qui ne
pourrait jamais se communiquer.
Cette absence de parole de l’Etat a été largement relayée par une
communication défaillante de nombreuses entreprises ou organisations.
Le 10 juillet 1976, un nuage de gaz toxique contenant de la dioxine s’échappe
d’une usine de produits chimiques et retombe sur la ville de Seveso, à quelques
kilomètres de Milan. L’accident n’est rendu public que le lendemain de
l’explosion.
Le 28 mars 1979, la cuve d’un des réacteurs de la centrale nucléaire de Three
Mile Island située à quelques kilomètres de Harrisburg (60.000 habitants) en
Pennsylvanie entre en fusion. La presse ne fut informée que par hasard de
l’événement.
Ces deux événements furent importants parce que dans les deux cas l’absence
d’information entraîna un vent de panique dans la population alors que les
conséquences sanitaires et environnementales furent nettement inférieures aux
prédictions de l’époque. Dans les deux cas également, les conséquences
politiques furent majeures, l’événement de Seveso a entraîné en France
l’obligation d’informer les riverains aux alentours des installations classées.
L’accident de Three Mile Island a sonné pour de nombreuses années la fin du
programme nucléaire américain.
Mais c’est surtout la décrédibilisation totale de la parole des organisations que
l’absence de communication a entraînée. L’accident nucléaire de Tchernobyl le
26 avril 1986, celui de Bâle le 1
er
novembre 1986 où 30 tonnes de produits
chimiques s’écoulèrent dans le Rhin ou celui du naufrage du pétrolier Exxon
Valdez le 24 mars 1989 au large des côtes de l’Alaska, intervinrent comme
autant d’illustrations d’une absence d’informations fiables dans les instants les
plus sensibles. Le public pouvait évaluer l’extrême faillite du discours officiel.
Au même moment, des grandes interrogations écologiques planétaires
émergent : les pluies acides, l’effet de serre et le réchauffement climatique, la
réduction de la couche d’ozone, l’absence de toute certitude dans ces domaines,
amplifiée par quelques actions de
lobbying
, a renforcé l’impression que face à
des sujets pourtant dramatiques, la parole publique était absente.
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