La structure de l'Asie orientale d'après les travaux récents - article ; n°75 ; vol.14, pg 245-258

L. Gallois

Description

Annales de Géographie - Année 1905 - Volume 14 - Numéro 75 - Pages 245-258
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: ANNALES_DE_GEOGRAPHIE
• Publié le: 01 janvier 1905
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Extrait

Lucien Gallois
La structure de l'Asie orientale d'après les travaux récents
In: Annales de Géographie. 1905, t. 14, n°75. pp. 245-258.
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Gallois Lucien. La structure de l'Asie orientale d'après les travaux récents. In: Annales de Géographie. 1905, t. 14, n°75. pp.
245-258.
doi : 10.3406/geo.1905.6439
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1905_num_14_75_6439245
LA STRUCTURE DE ASIE ORIENTALE
APRES LES TRAVAUX RECENTS
II longtemps on remarqué la très singulière distribution
en guirlandes des îles et des archipels qui bordent la côte orien
tale de Asie archipel des Aléoutiennes est comme suspendu entre
Alaska et le Kamtchatka celui des Kouriles entre le Kamtchatka et
Yézo Les trois grandes îles qui constituent le vrai Japon dessinent
un nouvel arc entre Yézo et Kiou-siou Une autre guirlande celle des
Biou-kiou attache au au Formose Au delà on
devine bien encore dans Indonésie des alignements du même genre
mais le dessin en est moins net examen de la carte montre aussi
que île de Sakhalin prolonge la chaîne diagonale de Yézo autre
part la rangée archipels qui avance dans le Pacifique aux
îles Bonin et au delà se détache du centre même de Hondo la plus
grande des îles japonaises
La carte bathymétrique bien elle ne fournisse encore une
image approximative du relief sous-marin dans ces régions permet
cependant de constater un autre fait très important est que les
guirlandes asiatiques enferment une série de mers relativement peu
profondes en comparaison de Océan qui est au large La mer de
Bering et celle Okhotsk sans profondeur au et atteignent
3000 que sur le bord intérieur des Aléoutiennes et des Kouriles
tandis que sur le extérieur se creusent immédiatement les
grandes fosses de 000 La mer du Japon des fonds de 000
au voisinage de la Corée au large la fosse des Kouriles se pro
longe vers le en face de Yézo et de Hondo et on trouve encore
des profondeurs de 000 au de Si-kok et de Kiou-siou
La mer de Chine est la moins profonde de toutes elle atteint
1000 au voisinage des Riou-kiou On est ainsi amené conce
voir existence sur ce bord oriental de Asie un socle continental
qui ne abaisserait que pour se relever en une série de chaînes au
delà desquelles commencent les grands fonds du Pacifique Enfin
la présence sur ces chaînes de nombreux cônes volcaniques éveille
idée une série de cassures qui correspondraient ces brusques
dénivellations
étude géologique de Asie Orientale quelque incomplète elle
soit encore confirme en somme cette hypothèse Mais elle permis OGRAPHIE GIONALE 2i6
aussi de tenter une explication ensemble du relief et du dessin
des côtes de cette partie du continent Presque en même temps
Mr Ed Suess et Mr de Richthofen sont arrivés une conception
peu près identique de la structure de cette fa ade de Asie Tandis
que dans le 3e volume de son Antlitz der Erde Mr Suess mettait admi
rablement en lumière le rôle des dislocations dans toute Asie orien
tale1 Mr de Richthofen attachait montrer on retrouve la dispo
sition en arcs non seulement dans le dessin des côtes mais encore
dans le relief du continent ces arcs séparant les uns des autres des
paliers affaissés dans la direction du Pacifique2 Il distingue en enet
sur les côtes arc toungouse arc coréen arc chinois arc anna
mite Le premier qui va de embouchure de Amour la naissance
de la péninsule de Corée vers Gen-san est peine interrompu par
échancrure au fond de laquelle se trouve Vladivostok arc coréen
très nettement dessiné sur la côte orientale de cette péninsule in
terrompt brusquement mais les très faibles profondeurs de la mer
Jaune et de la mer de Chine semblent indiquer au delà son prolon
gement hypothétique arc chinois des environs de Changhai jus
au delta du ieuve Rouge se développe en une courbe une régu
larité remarquable et il en est de même de arc annamite du delta
du Tomiin au cap Saint-Jacques en Cochinchine Dans intérieur
entre les hautes terres et les terrasses plus basses qui se succèdent
en allant vers la mer ce erait encore en une série arcs que se
décomposeraient les grandes lignes du relief Mr de Richthofen enu
mere successivement en allant du au les deux arcs des Stano-
voï limitant vers les terrasses de la Kolyma et de la Lena et qui
prolongent vers le la série des arcs côtiers arc du Grand Khingan
bordure orientale du plateau de Mongolie arc du Tai-hang-chan
Nous renverrons toujours pour les citations la traduction fran aise
ED SUESS La Face delà Terre traduit par EMM MABGEBIE III partie
Paris Colin 1902 in-8 Mr DE LAPPARENT en donné une analyse dans Annales
de Géographie XI 1902 431-456
Les idées de Mr DE RICHTIIOFEN ont été exposées dans une série de mémoires
parus de 1900 1903 dans les comptes rendus de Académie des Sciences de
Berlin FERU FREIHERR VON RICHTIIOFEN Geomorphologische Studien aus Ostasien
ber Gestalt und Gliederung einer Grundlinie in der Morphologie Ost-Asiens
Sitzungsber preuss Akad Wiss. 1900 888-925) II Gestalt und Gliederung
der ostasiatischen Küstenbogen Ibid. 1901 782-808) III Die morphologische
Stellung von Formosa und den Urnidu Inseln Ibid. 1902 944-975 IV ber
Gebirgskettungen in Ostasien mit Anschluss von Japan Gebirgskettungen im
japanischen Bogen Ibid. 1903 867-918 Mr MAX FRIEDERICHSEN en donné un
résumé Grundlinien im Aufbau Ost-Asiens Geographische Zeitschrift 1904
143-158 218-224 Voir également nos Bibliographies annuelles Xe 1900 544
XI 1901 no 477 XIIe 1902 604 XIIIe 1903 no 546 Enfin Mr
résumé ou traduit ces différents mémoires en ajoutant analyse ou la traduction
autres travaux se rapportant au même sujet comme ceux de CHOLNOKY sur la
Mandchourie et deB KOTO sur la Corée et le Japon dans Tectonic Geography of
Eastern Asia Reviews and Translations The American Geologist XXXIV 1904
69-80 141-151 214-226 283-291 371-378) LA STRUCTURE DE ASIE ORIENTALE 247
séparant de la plaine les terrasses méridionales du Chan-si arc du
Ho-nan celui du Kouei-tcheou celui du Yun-nan
Si ces hypothèses ne reposaient que sur la seule considération du
relief évidemment elles ne pourraient être regardées que comme
tout fait provisoires autant que ce relief est loin être partout
connu avec certitude mais elles inspirent on vu des observa
tions on pu faire sur la géologie de ces régions Par là elles mé
ritent être examinées de plus près et contrôlées par ce que peuvent
nous apprendre les travaux ultérieurement publiés
Nous examinerons abord la structure de la partie continentale
De étendue de pays qui va de la Cochinchine au détroit de Bering
la région dont la structure est la mieux connue est certainement la
Chine du Nord Elle été objet des remarquables études de Mr de
Richthofen et les Observateurs qui sont venus après lui ont fait
que confirmer dans leur ensemble exactitude de ses vues1 Entre les
basses plaines alluvionnaires du Houang-ho et du Pei-ho etle plateau
de Mongolie dont altitude est généralement supérieure 1000 m.
une série de fractures et de flexures déterminent autant de paliers
élevant les uns au-dessus des autres non pas sous forme de gradins
réguliers mais plutôt de dépressions séparées par de véritables
chaînes montagneuses La plus élevée de celles-ci Outai-chan
pas moins de 000 La direction des fractures dans le du Chan-si
et duTche-li est nettement SW-NE est la direction des plissements
de époque primaire la direetion sinienne de Richlhofen qui se
retrouve dans toute la Chine du Nord sauf Ouest delà île
du Chan-tong où on constat dans le substratum archéen une
direction SE-NW de plissements peut-être plus anciens Remarquons
encore que la bordure du plateau de Mongolie au-dessus des terrasses
du Tche-li est surmontée de coulées basaltiques Sur les
elles-mêmes on pas signalé de roches eruptives
Le Grand Klungan est beaucoup moins connu Il reste en parti
culier étudier son raccordement avec les terrasses du Tche-li mais
il pas de doute il corresponde un ressaut séparant la partie
Nord du plateau de Mongolie des plaines basses de la Mantchourie
Voir notamment son bel Atlas de la Chine et la carte schématique du Nord
de la Chine China II 1882 pl vi) reproduite dans SUESS La Face de la Terre
II 301 Voir aussi la reproduction de sa carte du Chan-tong et de celle des envi
rons de Pékin SUESS II 305 309)
La carte de VOGELSANG signale toutefois tout au du Tche-li la présence
de nombreux gisements de porphyre de mélaphyre de trachyte et