Les déboisements et les reboisements dans les Alpes-Maritimes (suite) - article ; n°2 ; vol.31, pg 143-170
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Les déboisements et les reboisements dans les Alpes-Maritimes (suite) - article ; n°2 ; vol.31, pg 143-170

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Revue de géographie alpine - Année 1943 - Volume 31 - Numéro 2 - Pages 143-170
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Publié le 01 janvier 1943
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

A. Dugelay
Les déboisements et les reboisements dans les Alpes-Maritimes
(suite)
In: Revue de géographie alpine. 1943, Tome 31 N°2. pp. 143-170.
Citer ce document / Cite this document :
Dugelay A. Les déboisements et les reboisements dans les Alpes-Maritimes (suite). In: Revue de géographie alpine. 1943,
Tome 31 N°2. pp. 143-170.
doi : 10.3406/rga.1943.4374
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1943_num_31_2_4374LES DÉBOISEMENTS ET LES REBOISEMENTS
DANS LES ALPES-MARITIMES
par A. DUGELAY
Inspecteur des Forêts
Chef de la Commission de Reboisement des Alpes-Maritimes
(Suite)
II. — LES TRAVAUX. — B) Travaux de correetion.
Ces travaux revêtent une modalité et une importance variables
avec les torrents et les ravins dont la correction a été entreprise.
Il est des torrents comme le Bourdoux de Villeneuve-d'Entraunes
ou le Real de Péone, dont cette dernière a nécessité la construction
de grands barrages en maçonnerie. Le développement de certains de
ces ouvrages excède parfois 50 mètres. D'autres ont été traités au
moyen de de dimensions plus modestes, tels le « Gralet »
dans les séries de Puget-Théniers et de Puget-Rostang, la « La
vina » dans la série de Breil, les divers ravins des séries d'Entraunes,
de Guillaumes, d'Isola, du Paillon, etc.
Enfin, dans toutes les séries domaniales de reboisement ont été
édifiés de multiples ouyrages plus modestes,1 petits barrages ou
seuils en maçonnerie, en pierres sèches ou en maçonnerie combinée.
D'importants travaux secondaires de clayonnage et de fascinage les
complètent dans la plupart des séries.
Les travaux de correction ont été menés, en même temps que
ceux de reboisements, avec une activité marquée pendant la période
1890-1914. On ne peut mieux juger de l'effort qui fut accompli et
apprécier ces travaux à leur juste valeur qu'en se reportant aux dif-
ficultés matérielles qui, en sus des difficultés naturelles, durent être
surmontées à cette époque. Les voies de communication ne formaient
pas le réseau de routes à peu près complet que nous connaissons
aujourd'hui. Les difficultés de transports posaient alors de vérita-
blés problèmes quand il s'agissait d'approvisionner des chantiers 444 A. DUGELAY.
dispersés, les plus importants éloignés en moyenne d'une centaine
de kilomètres de Nice, et toujours distants de plusieurs kilomètres
de toutes routes ou chemins carrossables. Tous les transports de ma
tériaux à pied d'œuvre se faisaient obligatoirement à dos d'homme
ou à dos de mulet, alors qu'aujourd'hui l'emploi de concasseurs, de
compresseurs, de bétonnières et l'utilisation de. câbles aériens sim
plifient tellement la besogne.
Après une période de ralentissements consécutive à la guerre de
1914-1918, ces travaux ont connu, particulièrement depuis 1935,
une recrudescence d'activité qui n'a été interrompue que par les
hostilités de 1939-1940.
a) Barrages. — Le système le plus complet de barrages qui ait
été réalisé se trouve dans le torrent du Bourdoux de Villeneuve-
d'Entraunes qui comprend 14 grands barrages en maçonnerie. Ce
torrent, type classique du torrent à clappes, collecte les eaux d'un
vaste bassin de réception de marnes noires callovo-oxfordiennes au-
dessus desquelles se dresse une falaise de calcaires jurassiques
haute de plus de 500 mètres. Ses crues et ses laves redoutables me
nacent le village de Villeneuve-d'Entraunes assis sur son cône de
déjections et qu'on a dû protéger également par la construction
d'une digue en maçonnerie. Le 16 août 1914, une violente crue
occasionna aux ouvrages en maçonnerie des dégradations redou
tables qui s'aggravèrent par la suite du fait qu'elles ne purent être
réparées au cours des années consécutives.
A la suite de l'abandon regrettable dans lequel le système de
correction du Bourdoux a été laissé pendant plusieurs années, les
ouvrages de sa section inférieure ont été enterrés sous des apports
volumineux. Parmi les autres, certains ont été détériorés ou démolis
par les énormes blocs (certains atteignent de 50 à 100 m3) que char
rient les eaux du torrent lors des crues. Depuis six ans, on procède
à la réparation ou à la réfection de ces ouvrages, grâce auxquels le
village de Villeneuve-d'Entraunes est actuellement protégé, mais qui
doivent être attentivement surveillés, étant donné l'activité du
torrent. '
Dans le torrent du Real de Péone (pi. X A et B), ouvert dans une
puissante assise de boues glaciaires, cinq grands barrages ont été
construits. Grâce à ces ouvrages élevés dans sa section inférieure,
le village de Péone situé peu en aval du confluent du Real et du
Tuébi ne connaît plus les inquiétudes que causait à ses habitants,
il y a quelques années à peine, l'arrivée soudaine des laves du Real.
Celles-ci menaçaient très dangereusement cette agglomération et tôt
ou tard y auraient provoqué une catastrophe. La correction de ce
petit mais redoutable torrent est loin d'être achevée; toutefois la
poursuite des travaux ne pourra y être utilement envisagée tant DÉBOISEMENTS ET REBOISEMENTS DANS LES ALPES-MARITIMES. 445-
qu'il ne sera pas purgé des volumineuses masses instables dont les
mouvements s'opposent dans sa section moyenne. Les vastes
ouvrages qui y ont été construits ne visent qu'à retenir ces masses
dont l'entraînement à l'aval pourrait avoir des conséquences désas
treuses.
Les séries d'Entraunes, de Guillaumes, d'Isola comptent égale- ч
ment d'importants ouvrages de correction parfaitement réussis. -
Leurs heureux effets se lisent sur les berges aujourd'hui reboisées
des ravins et torrents dont ils assurent l'équilibre. Ces ouvrages
demandent toutefois à être entretenus afin d'assurer la stabilité des
résultats acquis. Beaucoup de ces barrages ont souffert, eux aussi,
du long et regrettable état d'abandon dans lequel ils ont été laissés.
b) Seuils. — Dans les ravins secondaires de toutes les séries
domaniales, de nombreux seuils ont été construits, tantôt en maçonn
erie, tantôt en pierres sèches, ou encore en maçonnerie combinée.
Bien que ces petits ouvrages soient de proportions plus réduites,
leur exécution représente une somme de travail considérable dont
il serait injuste de ne pas reconnaître l'efficacité.
Malgré les difficiles et rudes conditions dans lesquelles ils sont
placés, exposés aux dangers de l'affouillement et à une érosion très .
active, ils ont dans l'ensemble bien résisté et rempli leur rôle. Leurs
atterrissements, aujourd'hui couverts de végétation, en témoignent.
Certains cependant ont souffert; des dégâts qu'ils ont subis, on peut
tirer quelques observations intéressantes, portant entre autres sur
la nécessité d'ancrer profondément les ailes dans les berges, surtout
lorsque celles-ci sont marneuses, de donner aux cuvettes un creux
accentué afin de maintenir les eaux dans les talwegs, et enfin d'uti
liser pour le couronnement des matériaux homogènes, résistants et
soigneusement appareillés. La chute d'un parement défectueux
suffit à provoquer la dégradation rapide de tout un ouvrage.
c) Dispositifs divers. — Quelques dispositifs d'une conception
plus moderne ont été utilisés au cours des dernières années dans
la construction de seuils ou de banquettes de correction. Les bons
résultats qu'ils ont donnés prouvent leur intérêt.
I. — Le système Rebogé — seuils en banquettes de pierres com
portant sur la face amont une armature métallique fortement hau-
bannée — a été utilisé avec succès dans quelques ravins de la série
de Berre-les-Alpes et surtout dans la série de Breil sur des terrains
(dépôts glaciaires formant éboulis) présentant une pente de 45 %
environ. Il convient parfaitement dans les ravins marneux, à con
dition d'utiliser des pierres solides et non marneuses, celles-ci
n'ayant aucune résistance.
tUm*. 146 A. DUGELAY.
II. — Les gabions métalliques — utilis&

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