Quelques aspects des rapports karst-structure en milieu tropical  - article ; n°3 ; vol.66, pg 337-348
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Quelques aspects des rapports karst-structure en milieu tropical - article ; n°3 ; vol.66, pg 337-348

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Revue de géographie alpine - Année 1978 - Volume 66 - Numéro 3 - Pages 337-348
Abstract. — From his researches on malagasy karsts, which show us all the types of tropical karsts (Kuppen, Kegels, Mogotes, dolinas, tsingy), the part of structural influences in determination of the various types of forms are examined.
Résumé. — A partir des études qu'il a menées sur les karsts malgaches, lesquels montrent pratiquement tous les types de karsts tropicaux (coupoles, cônes, mogotes, dolines de différentes formes, tsingy), l'auteur examine les influences structurales sur l'apparition des différents types de formes.
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Publié le 01 janvier 1978
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Langue Français

Extrait

Georges Rossi
Quelques aspects des rapports karst-structure en milieu tropical
In: Revue de géographie alpine. 1978, Tome 66 N°3. pp. 337-348.
Abstract
Abstract. — From his researches on malagasy karsts, which show us all the types of tropical karsts (Kuppen, Kegels, Mogotes,
dolinas, tsingy), the part of structural influences in determination of the various types of forms are examined.
Résumé
Résumé. — A partir des études qu'il a menées sur les karsts malgaches, lesquels montrent pratiquement tous les types de karsts
tropicaux (coupoles, cônes, mogotes, dolines de différentes formes, tsingy), l'auteur examine les influences structurales sur
l'apparition des différents types de formes.
Citer ce document / Cite this document :
Rossi Georges. Quelques aspects des rapports karst-structure en milieu tropical . In: Revue de géographie alpine. 1978, Tome
66 N°3. pp. 337-348.
doi : 10.3406/rga.1978.2140
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1978_num_66_3_2140G. ROSSI
QUELQUES ASPECTS DES RAPPORTS KARST - STRUCTURE
EN MILIEU TROPICAL
Résumé. — A partir des études qu'il a menées sur les karsts malgac
hes, lesquels montrent pratiquement tous les types de karsts tropicaux
(coupoles, cônes, mogotes, dolines de différentes formes, tsingy), l'auteur
examine les influences structurales sur l'apparition des différents types
de formes.
Abstract. — From his researches on malagasy karsts, which show
us all the types of tropical karsts (Kuppen, Kegels, Mogotes, dolinas,
tsingy), the part of structural influences in determination of the various
types of forms are examined.
Grâce à la remarquable diversité des karsts malgaches, il nous paraît
possible de présenter des hypothèses de travail et des directions de
recherche sur le problème de l'origine des formes karstiques en milieu
tropical.
Les tsingy.
Les tsingy (G. ROSSI, 1974) sont la forme qui montre, du point de
vue structural, les caractères les plus nets. Lithologiquement, ils sont
toujours liés à des calcaires très purs, très faiblement on non dolomitiques,
cristallins ou subcristallins, très peu poreux, souvent disposés en bancs
métriques ou décimétriques formant des entablements rigides et épais
(moyenne sur 18 analyses : CaCO3 96 %, MgCO3 2%, résidu 2%, porosité
2 %)•
Ces tables rigides enregistrent tous les mouvements tectoniques en se
fracturant et c'est la densité de la fracturation verticale qui est l'autre
condition de l'apparition de ces formes. Il peut s'agir de diaclases ouvertes
ou à peine exprimées, à maille décimétrique ou métrique, formant un 338 G. ROSSI
réseau suborthogonal ou losangique, plus rarement à disposition quel
conque.
45' 48'
16*
2O'<
Tulear
24'
Fort Dauphin
200 km
Fig. 1. — Les karsts malgaches. KARST-STRUCTURE EN MILIEU TROPICAL 339 RAPPORTS
Les exemples de ce type de relief ailleurs qu'à Madagascar semblent^
assez rares. Il a été signalé par J. TRICART (1960) au Brésil, H. VERS-
TAPPEN (1964) en Nouvelle-Guinée, par WILFORD et WALL (1965)
au Sarawak et par H.-J. COOKE (1973) en Tanzanie. Lorsque les auteurs
donnent des indications à ce sujet, on constate qu'il s'agit toujours des
mêmes conditions structurales.
Un point négligé par la plupart des auteurs et qui nous paraît fonda
mental, c'est l'influence de la porosité. Ces calcaires étant très peu poreux,
l'eau ne pénètre pas dans la masse rocheuse et ruisselle en quasi-totalité
à la surface. La dissolution, facilitée par la très grande pureté, est donc
uniquement superficielle, laminaire, et c'est cela qui explique le grand
développement des lapiés, aiguilles et cannelures verticaux sur les flancs
du tsingy et, finalement, l'aspect général de celui-ci.
Les plateaux à dolines.
Les plateaux à dolines, les causses, paraissent assez peu répandus dans
le monde tropical ; en tout cas ils ne sont pas souvent signalés, peut-être
parce que ces formes sont banales. A Madagascar, nous en avons rencont
ré essentiellement dans la région de Mariarano et dans le Kelifely.
Les dolines apparaissent toujours lorsque la lithologie montre une
série karstifiable reposant sur des niveaux relativement imperméables. Mais
cette série peut être pétrographiquement très différenciée. Ainsi, nous
avons observé des dolines dans des calcaires francs, des calcaires argileux,
des calcaires dolomitiques et des dolomies calcaires.
Cependant, à chaque type de forme paraît correspondre une dispo
sition stratigraphique particulière.
Les dolines en « verre de montre ».
Leur densité est maximale sur les calcaires à tendance dolomitique,
poreux, d'aspect crayeux, comme dans le N.-O. du Kelifely ou dans la
région de Mariarano (porosité variant de 10 % à Mariarano à 35 % dans
le Kelifely (fig. 2). Ces formes de dissolution semblent s'élaborer plus
aisément sur les dolomies qui sont plus sensibles à la dissolution superf
icielle. La couche karstifiable est peu épaisse et repose sur un niveau
servant d'imperméable relatif sur lequel la dissolution est bloquée.
Le cas le plus schématique est celui de Mariarano où les calcaires
dolomitiques du plancher à dolines reposent sur des calcaires compacts,
légèrement argileux (95 - 99 % CaCO3, porosité 10-15 %). Une fois cette G. ROSSI 340
^couche atteinte, la dissolution s'effectue latéralement et la dolině évolue
vers l'élargissement.
Leur localisation peut obéir à des critères tectoniques et le cas de
dolines alignées sur des fractures est classique, mais dans les calcaires
dolomitiques il est le plus souvent impossible de mettre en évidence des
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 2. — Les dépressions de Kelifely, région centrale
(d'après cliché I.G.N. au 1/50 000).
Au Sud-Est, karst dentritique ;
Au centre, plateau à dolines en « emporte-pièce » ;
Au Nord et au Sud, paysage de cockpit en cours de réalisation ;
Alignements de dolines le long de filons de dolérites. RAPPORTS KARST-STRUCTURE EN MILIEU TROPICAL 341
alignements préférentiels ; il semble bien qu'il s'agit là de la mise en
creux de zones plus sensibles à la dissolution, par exemple plus dolomiti-
ques, à l'intérieur d'une série pétrographiquement non homogène, comme
cela est le cas dans les faciès lagunaires de Mariarano. Lorsque la série
dolomitique est homogène, ce qui est le cas du N.-W. du Kelifely, la
surface du plateau est criblée de dolines au point que les interfluves se
limitent à d'étroites cloisons et l'on obtient alors le paysage du karst en
« nid d'abeilles ».
Dans la littérature, les exemples de ces plateaux à dolines ne sont
pas nombreux ; on peut citer le Kouilou (P. RENAULT, 1960) et le
Yucutan (J. CORBEL, 1959). Au Kouilou, l'auteur signale de fréquentes
intercalations d'argilites et de niveaux silicifiés au sein de la série calcaire.
Les dolines-entonnoirs.
Les exemples du Kelifely, du plateau Mahafaly et du karst de Narinda
montrent qu'il peut s'agir soit de formes de dissolution-soutirage, soit de
formes d'effondrement. Elles apparaissent dans pratiquement n'importe
quel type de calcaire à la condition qu'il soit disposé en bancs suffisamment
épais. Ce sont ces dépressions qui se localisent le long des conduits
souterrains qui déterminent le « karst dendritique » du Kelifely ; on les
retrouve aussi à proximité des canyons ou des axes de drainage, mais
toujours lorsque l'épaisseur de la couche karstifiable est relativement
importante.
Dans le centre du Kelifely, à Narinda, leur densité est importante et
détermine le modelé de cockpit, dans une série à tendance dolomitique ;
l'alignement des dépressions le long de directions de fractures est net.
Il ne semble donc pas que l'on puisse établir de relation entre cette
forme et un type lithologique déterminé, et cela en raison de leur genèse ;
par contre, on la rencontre souvent là où le soutirage est important (lanières
de plateau, bord de canyons) et au-dessus des réseaux de conduits. L'exemp
le du plateau Mahafaly où elles se rencontrent surtout dans les secteurs
à dolines-puits est à cet égard démonstratif.
Les dolines tectoniques des entablements à tsingy.
Les tables de calcaires cristallins, l'Ankarana surtout maïs aussi le
Namoroka et 

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