La force accélératrice : un exemple de définition contextuelle dans le Traité de Dynamique de d Alembert/Accelerative force: an example of contextual definition in d Alembert s Traité de Dynamique - article ; n°3 ; vol.47, pg 475-494
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La force accélératrice : un exemple de définition contextuelle dans le Traité de Dynamique de d'Alembert/Accelerative force: an example of contextual definition in d'Alembert's Traité de Dynamique - article ; n°3 ; vol.47, pg 475-494

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Revue d'histoire des sciences - Année 1994 - Volume 47 - Numéro 3 - Pages 475-494
SUMMARY. — The aim of this paper is to analyse, concentrating on the example of accelerative force, what constitutes a good definition according to d'Alembert. As the title of my paper suggests, a good definition is a contextual one. In choosing this expression, I mean to imply that the process of framing a definition is intimately bound up with the mathematical equation which serves to solve one or more scientific problems. What is at issue here is to solve the problem of defining the accelerative force, that is, to determine what ф stands for in the equation фdt = dv. This example is of particular interest in that it brings out the internalist character of d'Alembert's philosophy of science: his philosophical reflection arises out of his scientific practice and bears on this practice; this, in turn, ensures its relevance and effectiveness. D'Alembert solves step by step the scientific problems he encounters with the help both of the mathematical tools he has at his disposal and a philosophical conviction pre-eminent in his scientific practice, namely, that a rigorous theory of definition is the solution to scientific disputes wrongly considered as problems. Thus d'Alembert's theory of definition appears to be, on the one hand, an efficient manner of resolving scientific problems and, on the other, a criticism of overdetermined concepts (for example, the concept of force) and of statements used in a vague and uncertain way by scientists and philosophers alike — statements sometimes even transformed into axioms (such is the case of the expression « The effect is proportional to the cause » which d'Alembert criticizes in reflecting on the concept of accelerative force). Both these points are brought out here by analysing the definition of accelerative force given by d'Alembert in his Traité de Dynamique.
RÉSUMÉ. — L'objet de l'article est d'analyser, à travers l'exemple de la force accélératrice, ce qu'est, pour d'Alembert, une bonne définition. Comme l'indique le titre de notre article, une bonne définition, pour lui, est une définition contextuelle. En choisissant ce terme, nous voulons dire que l'élaboration d'une définition est inséparable de l'équation mathématique qui vient résoudre tel ou tel problème scientifique. Ici, en l'occurrence, il s'agit de résoudre le problème de la définition de la force accélératrice, c'est-à-dire de déterminer ce que signifie ф dans l'équation фdt = dv. L'intérêt de cet exemple est qu'il montre très bien la nature internaliste de l'épistémologie de d'Alembert : sa réflexion épistémologique est une réflexion sur sa pratique scientifique et suscitée par elle, ce qui lui assure en retour efficience et pertinence. D'Alembert résout, au coup par coup, les problèmes scientifiques qu'il rencontre, à l'aide des outils mathématiques dont il dispose mais aussi d'une conviction philosophique de première importance dans sa pratique scientifique, à savoir l'idée qu'une théorie rigoureuse de la définition est la solution des querelles scientifiques érigées à tort en problèmes. Ainsi, la théorie de la définition que propose d'Alembert se présente d'une part comme un mode de résolution opératoire de « problèmes scientifiques » et, d'autre part, comme une critique des notions surdéterminées (ici la notion de force) et des expressions utilisées de manière vague et incertaine aussi bien en science qu'en philosophie et parfois même édifiées en axiomes (c'est le cas de l'expression « L'effet est proportionnel à la cause » que d'Alembert critique au cours de sa réflexion sur la notion de force accélératrice). Ce sont ces deux aspects de la théorie de la définition que nous avons voulu mettre en lumière à travers l'étude de la définition de la force accélératrice élaborée par d'Alembert dans son Traité de Dynamique.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 49
Langue English
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

MME VERONIQUE LE RU
La force accélératrice : un exemple de définition contextuelle
dans le Traité de Dynamique de d'Alembert/Accelerative force:
an example of contextual definition in d'Alembert's Traité de
Dynamique
In: Revue d'histoire des sciences. 1994, Tome 47 n°3-4. pp. 475-494.
Citer ce document / Cite this document :
LE RU VERONIQUE. La force accélératrice : un exemple de définition contextuelle dans le Traité de Dynamique de
d'Alembert/Accelerative force: an example of contextual definition in d'Alembert's Traité de Dynamique. In: Revue d'histoire des
sciences. 1994, Tome 47 n°3-4. pp. 475-494.
doi : 10.3406/rhs.1994.1214
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1994_num_47_3_1214Abstract
SUMMARY. — The aim of this paper is to analyse, concentrating on the example of accelerative force,
what constitutes a good definition according to d'Alembert. As the title of my paper suggests, a good
definition is a contextual one. In choosing this expression, I mean to imply that the process of framing a is intimately bound up with the mathematical equation which serves to solve one or more
scientific problems. What is at issue here is to solve the problem of defining the accelerative force, that
is, to determine what ф stands for in the equation фdt = dv. This example is of particular interest in that
it brings out the internalist character of d'Alembert's philosophy of science: his philosophical reflection
arises out of his scientific practice and bears on this practice; this, in turn, ensures its relevance and
effectiveness. D'Alembert solves step by step the scientific problems he encounters with the help both
of the mathematical tools he has at his disposal and a philosophical conviction pre-eminent in his
scientific practice, namely, that a rigorous theory of definition is the solution to scientific disputes
wrongly considered as problems. Thus d'Alembert's theory of definition appears to be, on the one hand,
an efficient manner of resolving scientific problems and, on the other, a criticism of overdetermined
concepts (for example, the concept of force) and of statements used in a vague and uncertain way by
scientists and philosophers alike — statements sometimes even transformed into axioms (such is the
case of the expression « The effect is proportional to the cause » which d'Alembert criticizes in reflecting
on the concept of accelerative force). Both these points are brought out here by analysing the definition
of accelerative force given by d'Alembert in his Traité de Dynamique.
Résumé
RÉSUMÉ. — L'objet de l'article est d'analyser, à travers l'exemple de la force accélératrice, ce qu'est,
pour d'Alembert, une bonne définition. Comme l'indique le titre de notre article, une bonne définition,
pour lui, est une définition contextuelle. En choisissant ce terme, nous voulons dire que l'élaboration
d'une définition est inséparable de l'équation mathématique qui vient résoudre tel ou tel problème
scientifique. Ici, en l'occurrence, il s'agit de résoudre le problème de la définition de la force
accélératrice, c'est-à-dire de déterminer ce que signifie ф dans l'équation фdt = dv. L'intérêt de cet
exemple est qu'il montre très bien la nature internaliste de l'épistémologie de d'Alembert : sa réflexion
épistémologique est une réflexion sur sa pratique scientifique et suscitée par elle, ce qui lui assure en
retour efficience et pertinence. D'Alembert résout, au coup par coup, les problèmes scientifiques qu'il
rencontre, à l'aide des outils mathématiques dont il dispose mais aussi d'une conviction philosophique
de première importance dans sa pratique scientifique, à savoir l'idée qu'une théorie rigoureuse de la
définition est la solution des querelles scientifiques érigées à tort en problèmes. Ainsi, la théorie de la que propose d'Alembert se présente d'une part comme un mode de résolution opératoire de «
problèmes scientifiques » et, d'autre part, comme une critique des notions surdéterminées (ici la notion
de force) et des expressions utilisées de manière vague et incertaine aussi bien en science qu'en
philosophie et parfois même édifiées en axiomes (c'est le cas de l'expression « L'effet est proportionnel
à la cause » que d'Alembert critique au cours de sa réflexion sur la notion de force accélératrice). Ce
sont ces deux aspects de la théorie de la définition que nous avons voulu mettre en lumière à travers
l'étude de la définition de la force accélératrice élaborée par d'Alembert dans son Traité de Dynamique.La force accélératrice :
un exemple de définition contextuelle
dans le Traité de Dynamique de d'Alembert
Véronique Le Ru (*)
RÉSUMÉ. — L'objet de l'article est d'analyser, à travers l'exemple de la
force accélératrice, ce qu'est, pour d'Alembert, une bonne définition. Comme
l'indique le titre de notre article, une bonne définition, pour lui, est une défini
tion contextuelle. En choisissant ce terme, nous voulons dire que l'élaboration
d'une définition est inséparable de l'équation mathématique qui vient résoudre
tel ou tel problème scientifique. Ici, en l'occurrence, il s'agit de résoudre le pro
blème de la définition de la force accélératrice, c'est-à-dire de déterminer ce que
signifie ф dans l'équation <fxlt = dv. L'intérêt de cet exemple est qu'il montre
très bien la nature internaliste de Г epistemologie de d'Alembert : sa réflexion
épistémologique est une réflexion sur sa pratique scientifique et suscitée par elle,
ce qui lui assure en retour efficience et pertinence. D'Alembert résout, au coup
par coup, les problèmes scientifiques qu'il rencontre, à l'aide des outils mathé
matiques dont il dispose mais aussi d'une conviction philosophique de première
importance dans sa pratique scientifique, à savoir l'idée qu'une théorie rigou
reuse de la définition est la solution des querelles scientifiques érigées à tort en
problèmes. Ainsi, la théorie de la définition que propose d'Alembert se présente
d'une part comme un mode de résolution opératoire de « problèmes scientifi
ques » et, d'autre part, comme une critique des notions surdéterminées (ici la
notion de force) et des expressions utilisées de manière vague et incertaine aussi
bien en science qu'en philosophie et parfois même édifiées en axiomes (c'est le
cas de l'expression « L'effet est proportionnel à la cause » que d'Alembert cri
tique au cours de sa réflexion sur la notion de force accélératrice). Ce sont ces
deux aspects de la théorie de la définition que nous avons voulu mettre en lumière
à travers l'étude de la définition de la force accélératrice élaborée par d'Alembert
dans son Traité de Dynamique.
MOTS-CLÉS. — Définition contextuelle; force accélératrice; prétendus
axiomes; cause, effet, proportionnalité.
SUMMARY. — The aim of this paper is to analyse, concentrating on the
example of accelerative force, what constitutes a good definition according to
d'Alembert. As the title of my paper suggests, a is a contextual
one. In choosing this expression, I mean to imply that the process of framing
a definition is intimately bound up with the mathematical equation which serves
to solve one or more scientific problems. What is at issue here is to solve the
(*) Véronique Le Ru, iufm de Reims, 32, rue Ledru-Rollin, 51068 Reims Cedex.
Rev. Hist. ScL, 1995, XLVHI/3-4, 475-494 476 Véronique Le Ru
problem of defining the accelerative force, that is, to determine what ф stands for
in the equation фей = dv. This example is of particular interest in that it brings out
the internalist character of d'Alembert's philosophy of science: his philosophical reflec
tion arises out of his scientific practice and bears on this practice; this, in turn, ensures
its relevance and effectiveness. D'Alembert solves step by step the scientific problems
he encounters with the help both of the mathematical tools he has at his disposal and
a philosophical conviction pre-eminent in his scientific practice, namely, that a rigo
rous theory of definition is the solution to disputes wrongly considered as
problems. Thus d'Alembert's theory of definition appears to be, on the one hand,
an efficient manner of resolving scientific problems and, on the other, a criticism of
overdetermined concepts

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