Les méthodes de la géomorphologie, d après M. Pierre Birot - article ; n°354 ; vol.66, pg 97-124
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Description

Annales de Géographie - Année 1957 - Volume 66 - Numéro 354 - Pages 97-124
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Henri Baulig
Les méthodes de la géomorphologie, d'après M. Pierre Birot
In: Annales de Géographie. 1957, t. 66, n°354. pp. 97-124.
Citer ce document / Cite this document :
Baulig Henri. Les méthodes de la géomorphologie, d'après M. Pierre Birot. In: Annales de Géographie. 1957, t. 66, n°354. pp.
97-124.
doi : 10.3406/geo.1957.18261
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1957_num_66_354_18261354. — LXVI» année. Mars-Avril 1957. №
ANNALES
DE
GEOGRAPHIE
vérité de Morphologische Descartes, gische la A. Le géomorphologie, Hettner, — Morphologie mot LES est au « méthode pris plus MÉTHODES Die Analyse dans particulier, (1912) Oberflâchenformen D'APRÈS » nous — des (1921), et règle sens avions {Premier Grundlagen celui DE ouvrages M. ou bien déjà du de PIERRE LA différents des article.) procédé moins les GÉOMORPHOLOGIE der qui Festlandes livres Lands traduisent guide BIROT opératoire. : du de chaftskunde, pour (1921) S. plus surtout Passarge, la Sur général, ; recherche de les III les W. méthodes Physiolo- celui concep(1920) Penck, de de la ;
tions toutes personnelles de leurs auteurs. M. Birot, à son tour, a entrepris
de traiter le sujet d'ensemble1.
Ce sujet est évidemment très vaste. La géomorphologie occupe, parmi
les sciences du concret physique, une position assez particulière : tout comme
la géologie, elle a un certain caractère historique, en ce sens que le présent,
seul directement observable, n'est, le plus souvent, complètement intelli
gible que moyennant une certaine connaissance du passé dont il est l'abou
tissement ; mais le passé à son tour ne peut être compris qu'à la lumière de
notre expérience actuelle. Le cercle vicieux n'est évité que moyennant le
postulat nécessaire, mais indémontrable, de l'« uniformisme » ou « actualisme »,
autrement dit de la permanence des lois de la nature ; mais seulement des
plus générales, car nous savons que certaines combinaisons de causes ont
produit dans le passé des effets inconnus dans le monde actuel : par exemple
les glaciations de plaine aux moyennes latitudes. On ne peut passer de l'o
bservation du présent à l'interprétation du passé que par une chaîne d'opé
rations logiques faciles à décrire en termes généraux, mais d'une application
délicate et pleine d'embûches. Heureusement, quelques-uns de nos prédé
cesseurs, et non des moindres, ayant observé le cheminement de leur propre
1. Pierre Birot, Les méthodes de la morphologie, Paris, Presses Universitaires, Collection
Orbis, 1955, in-8°, 177 p., 16 figures. — Prix : 700 F.
ANN'. DE GÉOG. LXVI« Aîs'N'ÉE. 7 ANNALES DE GÉOGRAPHIE 98
pensée au cours de leurs investigations, nous ont fait part de leur expérience5 •
témoignages précieux, qui pourront être illustrés par des exempt de
recherches bien conduites, et aussi — contre-épreuve — d'enquêtee déso
rdonnées ou viciées dès le principe. A chaque époque, la recherche s'^st néces
sairement appuyée sur certains « principes » généralement admife, et trop
facilement promus à la dignité de dogmes. Il convient, surtout puur eeu-st.
qui dominent la pensée contemporaine, de les soumettre à une eertiûue
rigoureuse quant à leur base de fait et à leur structure logique. Les rapport*'
de la morphologie avec les sciences physiques et naturelles, en particulier
avec la géologie, doivent être précisés, ou du moins discutés : extension de
leurs champs respectifs, dans le présent et dans le passé ; assistance et contrôle
mutuels ; éventuellement, différences dans l'attitude intellectuelle. La valeur
des techniques, procédés graphiques, mesure et calcul, expérimentation,
doit être discutée, puisqu'elle varie d'un ordre de phénomènes à un autre.
Enfin il n'est pas superflu de rappeler ce qu'on peut appeler l'éthique profes
sionnelle, c'est-à-dire les règles de conduite les plus favorables au progrès de
la science.
M. Birot n'ignore pas l'étendue de son sujet : il en traite, en détail ou
incidemment, la plupart des parties. Mais sa matière est organisée de trois
points de vue à peu près exclusifs : 1° Gomment donner une expression
quantitative des formes et des processus ? 2° tirer parti, au profit
de la morphologie, des « formations corrélatives » ? 3° Gomment mettre la
morphologie en rapport avec la tectonique ; et, réciproquement, ce qui est
beaucoup plus ambitieux, comment déduire la tectonique de la morphologie ?
Le reste, c'est-à-dire ce qu'on appelle parfois la « morphologie classique », et
qui représente à peu près tout ce qui a été fait d'utile jusqu'ici, passe mani
festement à l'arrière-plan.
Ce livre est donc extrêmement personnel : il atteste une grande ardeur,
une réelle vigueur de pensée, une loyauté évidente (malgré une information
parfois déficiente), une expérience acquise dans des régions d'une étude
difficile. Ce n'est aucunement une initiation pour les profanes, ni même,
sauf en quelques parties, un guide pour apprentis. En revanche, il s'y trouve
à chaque page des thèmes de réflexion et de discussion pour les travailleurs
exercés. Malheureusement, ceux-ci mêmes en trouveront souvent la lecture
ardue. On dirait que l'auteur, entraîné par le mouvement de sa pensée,
néglige de s'assurer qu'il est suivi : il attend trop du lecteur, de son savoir,
de sa perspicacité, de sa patience. L'expression est souvent inutilement
compliquée : « la structure, c'est-à-dire la répartition des roches dures et
tendres et leur plan de mise en place » (p. 7), se dirait mieux : « la nature des
1. Notamment : G. K. Gilbert, The inculcation of scientific method by example [Amer.
Journ. of Sc, XXXI, 1886, p. 284-299). — T. C. Chamberlin, The of multiple working
hypotheses (Journ. of Geol., V, 1897, p. 837-848). — W. M. Davis, passim, et, en dernier lieu,
Sheetfloods and streamfloods [Bull. Geol. Soc. Amer., XLIX, 1938, p. 1337-1416). — Douglas John
son, Role of analysis in scientific investigation [Id., XLIV, 1933, p. 462-493) et Studies in
scientific method (Journ. of Geomorph., I, 1938, à V, 1942). MÉTHODES DE LA GÉOMORPHOLOGIE 99 LES
terrains^ét leur disposition» (ou «arrangement» ou «agencement»), qu'elle
soit originelle ou résulte d'une « mise en place » ultérieure. Des notions déli
cates, telles que « capacité » ou « compétence » du courant fluvial apparaissent
sans explication. Des expressions courantes sont détournées, sans justifi
cation, de leur sens ordinaire : « érosion régressive » est employé pour « éro
sion » tout court (par exemple, trois fois p. 33) ; les « vallées infantiles »
(p. 94) ont tous les caractères de vallées pleinement mûres ; un réseau fluvial
« en forme de feuille de fougère » semble n'être autre chose qu'un den-
dritique (ou arborescent). Devant ces emplois insolites du vocabulaire, le
lecteur attentif s'arrête, s'interroge, soupçonnant quelque intention inex
primée.
M. Birot affectionne l'expression mathématique. Il introduit des équa
tions sans essayer de les traduire en langage ordinaire, c'est-à-dire physique ;
parfois même sans indiquer le sens des symboles employés. Le langage mathé
matique offre l'avantage de la concision et de la netteté ; mais il peut aussi
donner une fausse impression de rigueur. « Proportionnel » (p. 20 et ailleurs)
ne signifie évidemment pas « qui varie comme..., dans la même mesure que... »,
mais seulement « qui varie avec..., dans le même sens que... ». Dans la phrase
(p. 20, lignes 17 et 28) : « la présence [sur un versant] d'une couverture dé
débris, dont la vitesse de déplacement est finie... », que signifie ce dernier
membre de phrase, d'allure mathématique? Si le versant est couvert de
c'est' que ceux-ci ne sont pas emportés à mesure : sinon, il serait nu. débris,
M. Birot parle volontiers de « versants frappés d'immunité », mais dans deux
sens bien différents. Ou bien l'immunité est « complète », « absolue » (p. 95,
97, 98), c'est-à-dire qu'il n'y a aucune perte appréciable de matière. O

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