Aspects géographiques de la polarisation - article ; n°16 ; vol.4, pg 559-608
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Description

Tiers-Monde - Année 1963 - Volume 4 - Numéro 16 - Pages 559-608
50 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Hubert Béguin
Aspects géographiques de la polarisation
In: Tiers-Monde. 1963, tome 4 n°16. pp. 559-608.
Citer ce document / Cite this document :
Béguin Hubert. Aspects géographiques de la polarisation. In: Tiers-Monde. 1963, tome 4 n°16. pp. 559-608.
doi : 10.3406/tiers.1963.1361
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1963_num_4_16_1361ASPECTS GÉOGRAPHIQUES
DE LA POLARISATION
par Hubert Béguin (i)
Depuis la parution en 1955 de la Note sur la notion de pôle de croissance du PT François Per-
roux, de nombreux travaux ont été consacrés à l'analyse des croissances régionales polarisées.
Trop sont les auteurs pour que nous les citions tous (2). Nous voudrions simplement
indiquer que leurs travaux ont suivi deux directions principales :
— systématisation des notions liées au développement régional polarisé ;
— application empirique, souvent quantifiée, des concepts en cause.
Ces deux approches vont d'ailleurs de pair, l'une éclairant l'autre : la construction conceptuelle
suggère de nouvelles voies d'approche appliquée, le field work est fertile en précisions et retouches.
Par ailleurs, la systématisation conceptuelle elle-même se situe à deux niveaux d'analyse que Г epis
temologie nous incite à distinguer.
Sur le plan formel, on a essayé de classer les différents phénomènes qui interviennent au cours d'un
processus de développement polarisé ; en même temps l'on a jeté le pont avec certains outils plus classiques
de nos manuels de théorie économique. De là sont nés ces différents « effets » qui portent nom d'effet
Perroux, effet Leontief-Rasmussen, effet Mattilla, effet Capet (3).
Sur le plan fonctionnel, et s' inspirant d'un raisonnement en termes d'espaces économiques (4), l'on
a distingué plusieurs facettes du mécanisme de polarisation : polarisation technique, par les revenus,
psycho-sociale, géographique. De même a-t-on essayé de mieux définir les lignes de force géo-économiques
des développements régionaux : de là les notions d'axes de croissance et de régions de développement (5).
Des travaux de détail peuvent désormais s'engager sur chacun de ces points ; aussi voit-on réguli
èrement paraître une étude fouillée qui se greffe sur l'un ou l'autre aspect du régional
polarisé. La dernière en date parue est, du moins à notre connaissance, celle de M. P. Pettier portant
sur les axes de communications (6).
U analyse de M. Hubert Béguin vient donc à son heure. Foulant un pays d'entre-deux combien
dangereux, il n'hésite pas à proposer des solutions claires à de nombreuses questions que pose la relation
de la géographie et de l'étude économique. Allant du général au particulier, il suggère, pour conclure,
plusieurs voies d'application au cas des pays passant par un processus de croissance économique accéléré.
(1) Chargé de recherches du Fonds national belge de la Recherche scientifique.
(2) La bibliographie de science régionale, composée par J. Martens {Cahiers del'I.S.E.A.,
série L, n° 9), est un guide précieux dans ce domaine.
(3) J. R. BouDEViLLE, Cahiers de l'LS.E.A., série L, noe 3 et 6 ; J. Paelinck, Groeipolen
en polarisatieverschijnselen in de regionaal-economiscb analyse, Gand, 1961.
(4) Fr. Perroux, Les espaces économiques, Economie appliquée, 1952 ; La Firme motrice
dans la région et la région motrice, Liège, avril i960 ; J. R. Boudeville, Les espaces économiques,
Presses Universitaires de France, 1962.
(5) L. E. Davin, L. Degeer, J. Paelinck, Dynamique économique de la région liégeoise.
Presses de France, 1959.
(6) Revue économique, 1963, n° 1.
559 HUBERT BEGUIN
Qu'il nous soit permis de dire ici tout le plaisir que nous avons éprouvé à discuter avec l'auteur
de l'étude les différentes étapes de sa réflexion, tout le plaisir aussi que nous éprouvons de pouvoir la
présenter aujourd'hui aux lecteurs de cette revue.
Bruxelles, mai 1963. Jean Paelinck.
Depuis l'après-guerre, une théorie économique, neuve par bien des
aspects, se développe et se construit. Il s'agit d'une théorie de la crois
sance et du développement économiques. Elle prend pour base de départ
un fait largement constaté : la croissance s'opère en des points déter
minés qu'il est proposé d'appeler pôles. Elle se propose de montrer le
fonctionnement de la croissance et du développement comme phénomène
de polarisation.
Élaborée par des économistes, la théorie est également de nature
économique. Les concepts qu'elle utilise sont définis en termes écono
miques. Cependant, cette conceptualisation ne peut manquer d'attirer
l'attention d'autres disciplines. Il paraît bien évident, par exemple, qu'une
étude sociologique intéressante puisse être entreprise sur les « effets
de domination », même en définissant ces derniers en termes écono
miques. Il y aurait sans doute beaucoup à dire sur les rôles et les attitudes
respectifs des dominants et des dominés, sur la nature des rapports
sociaux qui s'établissent entre eux. De la même manière, il semble que
les zones de développement, par exemple, puissent faire l'objet d'une
étude géographique. En effet, chercher à expliquer la disposition et
l'étendue spatiales des éléments constitutifs de la zone (agglomération,
sites industriels, réseaux de transport, etc.) présente certainement un
grand intérêt.
Mais entre la théorie économique de la polarisation et les autres
sciences de l'homme, il y a plus que cette simple communauté des
objets d'analyse. Des relations purement géographiques, psychologiques,
sociologiques ou autres peuvent contribuer au façonnement de la physio
nomie des zones de développement ou des effets de domination définis
en termes économiques. Plus généralement, on peut dire que les faits
économiques se déroulent dans des conditions dont l'analyse relève
d'autres disciplines. Ces conditions exercent sur les phénomènes écono
miques une influence dont l'ampleur est très variable. Ce sont ces rela
tions inévitables entre l'économique et le non-économique qui sont
à l'origine de la recherche présentée dans cette étude. Cet essai s'est
limité à l'examen des implications géographiques de la théorie de la
polarisation.
560 ASPECTS GÉOGRAPHIQUES DE LA POLARISATION
On reconnaît parfois que la notion de polarisation comporte
quatre aspects fonctionnels : technique, de revenu, psycho-social, géo
graphique (i). L'existence d'un aspect géographique a principalement
retenu notre attention. Il s'agira de l'éclairer, de le définir aussi clairement
que possible.
En somme, le centre d'intérêt de ce travail est constitué d'une part
par ce que la théorie économique de la polarisation peut avoir de géo
graphique dans ses aspects, et d'autre part par les relations qui la lient
inévitablement à la théorie géographique.
Les exigences d'un exposé systématique obligent à examiner, succes
sivement et d'une manière analytique, diverses notions relatives à la
polarisation. Puisqu'on cheminera le long de la zone de relations entre
l'économique et le géographique, un délicat essai de définition paraît
nécessaire en début d'analyse. Il sera suivi de l'étude des implications
de diverses notions : celles d'espace, de région, d'interdépendance, de
pôle, de localisation, d'agglomération, d'aménagement, de développe
ment. Dans toute la mesure du possible, les considérations théoriques
seront appuyées par des exemples concrets empruntés à des études
géographiques ou économiques. Souvent, d'ailleurs, c'est l'examen
de situations réelles qui se trouve être à l'origine des idées. La méthode
d'analyse est à la fois inductive et deductive.
i. Économie et géographie
Qu'est-ce qui est spécifiquement économique ? Qu'est-ce qui est
spécifiquement géographique ? Telles sont les premières questions qui
se posent au seuil de ce travail. Est-il possible de leur donner une réponse
satisfaisante ?
A l'heure actuelle, on s'accorde pour reconna&#

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