Aspects socio-cognitifs du langage : quelques hypothèses - article ; n°1 ; vol.47, pg 55-84
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Langage et société - Année 1989 - Volume 47 - Numéro 1 - Pages 55-84
Bautier Elisabeth - Sociocognitive aspects of language : a few hypotheses.
The analysis of the speech productions of youths with training difficulties intends to evince the different aspects of language functioning where can appear the social belonging of both speaker and speech (lexical and syntactic encoding, placing within interaction, discursive behaviours...). « Social inscribing » does not mean only what would be dealt with by a socio-linguistics type analysis. It also involves taking into account such elements as can correspond to certain cognitive working types when they underly language using in a given situation and the relationship to that last. Modes of cognitive funtioning and relationship to language are built up in the characteristics of socialization and social identity construction The first part deals with recent work in sociolinguistics and psycholinguistics that can justify our analysis hypotheses.
L'analyse de productions langagières de jeunes en difficultés d'apprentissage vise à mettre en évidence les différents aspects du fonctionnement du langage où est susceptible de se manifester l'inscription sociale du locuteur et de son discours (codage lexical et syntaxique, positionnement dans l'interaction, conduites discursives...). Par « inscription sociale », on n'entend pas seulement ce qui relève d'une analyse de type sociolinguistique. Il s'agit aussi de prendre en considération les éléments qui peuvent correspondre à certains modes de fonctionnement cognitif tels qu'ils sous-tendent l'utilisation du langage dans une situation donnée et le rapport à celui-ci. Modes de fonctionnement cognitif et rapport au langage s'élaborent dans les caractéristiques de socialisation et de construction de l'identité sociale.Une première partie est consacrée à un exposé des développements récents de travaux psycholinguistiques et sociolinguistiques pouvant étayer les hypothèses d'analyse.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 181
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Elisabeth Bautier
Aspects socio-cognitifs du langage : quelques hypothèses
In: Langage et société, n°47, 1989. Pratiques langagières vues d'en bas. pp. 55-84.
Abstract
Bautier Elisabeth - "Sociocognitive aspects of language : a few hypotheses".
The analysis of the speech productions of youths with training difficulties intends to evince the different aspects of language
functioning where can appear the social belonging of both speaker and speech (lexical and syntactic encoding, placing within
interaction, discursive behaviours...). « Social inscribing » does not mean only what would be dealt with by a socio-linguistics type
analysis. It also involves taking into account such elements as can correspond to certain cognitive working types when they
underly language using in a given situation and the relationship to that last. Modes of cognitive funtioning and relationship to
language are built up in the characteristics of socialization and social identity construction The first part deals with recent work in
sociolinguistics and psycholinguistics that can justify our analysis hypotheses.
Résumé
L'analyse de productions langagières de jeunes en difficultés d'apprentissage vise à mettre en évidence les différents aspects du
fonctionnement du langage où est susceptible de se manifester l'inscription sociale du locuteur et de son discours (codage lexical
et syntaxique, positionnement dans l'interaction, conduites discursives...). Par « inscription sociale », on n'entend pas seulement
ce qui relève d'une analyse de type sociolinguistique. Il s'agit aussi de prendre en considération les éléments qui peuvent
correspondre à certains modes de fonctionnement cognitif tels qu'ils sous-tendent l'utilisation du langage dans une situation
donnée et le rapport à celui-ci. Modes de cognitif et rapport au langage s'élaborent dans les caractéristiques de
socialisation et de construction de l'identité sociale.Une première partie est consacrée à un exposé des développements récents
de travaux psycholinguistiques et sociolinguistiques pouvant étayer les hypothèses d'analyse.
Citer ce document / Cite this document :
Bautier Elisabeth. Aspects socio-cognitifs du langage : quelques hypothèses. In: Langage et société, n°47, 1989. Pratiques
langagières vues d'en bas. pp. 55-84.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lsoc_0181-4095_1989_num_47_1_2432ASPECTS SOCIOCOGNITIFS DU LANGAGE
QUELQUES HYPOTHÈSES
Elisabeth BAUTIER
Université de Paris HI
INTRODUCTION
Une recherche portant sur les difficultés d'apprentissage d'adolescents
et de jeunes adultes de centres de formation d'apprentis nous a conduit à
poser le problème des rapports entre caractéristiques linguistiques, langa
gières*, cognitives et socioculturelles. Par delà la nature même de ces
rapports qui peut aller de la simple co-occurrence à la causalité, ou à l'in
teraction, il est apparu qu'une mise en relation des études effectuées dans
les champs de la psychologie, de la linguistique et de la sociologie permet
de rendre compte d'un grand nombre des phénomènes observés en leur
donnant une cohérence facilitant leur interprétation.
Cette mise en relation est rendue possible par certaines des évolutions à
l'oeuvre dans ces différentes disciplines. Nous en donnons un rapide
aperçu dans la première partie de cet article.
Concernant les études linguistiques, une partie d'entre elles ont pour
objet le discours en situation et les processus de communication, ont été
ainsi produits des outils d'analyse des échanges langagiers en situation
réelle d'interaction. La distinction entre compétence linguistique et
compétence de communiction permet de mettre l'accent sur la diversité de
nature des éléments qui interviennent dans de tels échange: éléments
linguistiques, socioculturels, cognitifs, affectifs (D.H. Hymes, 1984). Cette
les caractéristiques linguistiques sont celles du système lexical et morphosyntaxique
d'une langue, les caractéristiques langagières sont celles qui relèvent de l'utilisation de
la langue dans ses différentes fonctions.
langage et société n* 47 mars 1989 56 Elisabeth BAUTIER
évolution s'accompagne du déplacement de l'objet d'analyse du produit
linguistique vers le processus de son énonciation.
En psychologie du langage, ce sont les conceptions du langage, des
modalités de son acquisition et de ses utilisations (en conséquence, le mé
thode de recueil des données à analyser) qui ont changé dans le sens d'une
prise en compte des caractéristiques situationnelles.
En sociologie, et en particulier en sociologie de l'éducation, les réfé
rences aux grands déterminismes sociaux ne sont plus considérées comme
suffisantes pour rendre compte des différences d'apprentissage. La
connaissance d'indices fins par le biais d'analyses qualitatives (et non pas
quantitatives) fondées sur les récits de vie ou, tout au moins, sur des entre
tiens non directifs ou semi-directifs apparaît nécessaire à la compréhens
ion de pratiques sociales langagières et non langagières différenciées de
personnes partageant néanmoins les mêmes caractères macro-sociaux.
Cette perspective confère une place importante aux matériaux linguist
iques et à la recherche du « social » dans la langue et le langage.
Malgré ces évolutions convergentes, les travaux disciplinaires restent le
plus souvent « étanches » les uns aux autres (pour des raisons vraisembla
blement plus institutionnelles que scientifiques) alors même que leurs
conclusions manifestent l'intérêt, voire la nécessité de leur mise en
relation.
L'absence de ces mises en relation, plus grande encore lorsqu'il s'agit
d'étudier les phénomènes différenciateurs dans les productions sociales
des adultes, alliée à la nécessité d'une assise théorique légitimant les termes
de la problématique, nous a conduit à adopter la démarche suivante :
- chercher dans les conceptions et recherches actuelles en psychologie
du langage, les liens que l'on peut établir entre le linguistique et le cogni-
tif, entre les modes de construction des connaissances, langagières ou non,
et les types de socialisation (incluant les modalités de communication) ;
- rapprocher ces analyses des études des sociologues décrivant les caractéris
tiques d'une population comparable à celle qui fait l'objet de notre recherche
(population relativement défavorisée ou défavorisée et ayant un faible niveau de
qualification) et qui offrent ainsi des possibilités d'interprétation.
Cette démarche peut surprendre car elle conduit à rouvrir un débat que
l'on a pu considérer comme clos, celui des rapports entre fonctionnements
cognitifs et fonctionnements linguistiques d'une part, celui du rôle du
langage dans la construction des différences sociales d'autre part. ASPECT? SOCIOCOGNITIFS DU LANGAGE 57
II nous semble, cependant, que cette réouverture est rendue nécessaire
lorsque l'on se trouve confronté à la réalité d'un public aujourd'hui
nombreux : celui de jeunes adultes sans qualification, ayant été en échec
durant toute leur scolarité et qu'il s'agit de former dans la perspective d'une
insertion sociale et professionnelle alors qu'il n'y a pas d'emploi non qual
ifié, et que dans les emplois les moins qualifiés, les compétences langa
gières sont un critère de recrutement du fait des fonctions cognitives et de
communication du langage (voir ci-après).
Quand il s'agit d'évaluer et de former ces jeunes adultes, les distinctions
théoriques entre caractéristiques cognitives, linguistiques et sociales ne
permettent pas de rendre compte de leurs interactions à l'oeuvre dans la
construction des comportements langagiers et non langagiers. C'est une
tentative pour en rendre compte qui explique notre démarche. Rappeler cet
objectif, c'est également rappeler que la préoccupation qui sous-tend
l'ensemble du propos de cet article, n'est pas l'analyse de la langue et de
ses usages mais une meilleure connaissance des processus par lesquels des
individus donnés sont amenés à produire telle ou telle caractéristique
linguistique, telle ou telle conduite discursive.
L'analyse de données de terrain conduit nécessairement à une complexi-
fication des problématiques disciplinaires.
Deux questions

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