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COMMENT VOTERONS-NOUS DEMAIN ? PEUT-ETRE AU SUFFRAGE UNIVERSEL GRADUEL : Une invention de Ricky-James Fotso Guifo L’abstention électorale chronique qui affecte les systèmes démocratiques, même les plus avancés, constitue le signe évident d’un anachronisme. C’est un témoignage à charge contre des schémas mentaux qui en faussant les messages électoraux,, coagulent la dialectique du vote. L’outil du suffrage universel doit être revisité, questionné et approfondi, pour lui fournir une portée et des significations qui collent davantage aux exigences de nuance de notre temps. Le principe « un homme une voix » a vécu, et le vote s’est enrichi des progrès accomplis par le citoyen, dans son effort de domestication du sens et des enjeux de cette procédure de choix collectif. Maintes explications ont été tentées pour expliquer la désaffection généralisée qui s’exprime aux dépens de cet usage, fondement d’un système basé sur l’agrégation et l’interprétation des vœux individuels. Tout le monde s’accorde par ailleurs pour pointer du doigt une crise démocratique dont la source pourrait se trouver, de notre point de vue, dans le vice réducteur des dispositifs électoraux en vigueur. En effet, le suffrage universel tel que l’acception « un homme, une voix » en définit l’héritage, induit une perception cornélienne du vote. L’électeur dispose d’un droit de suffrage limité à une voix. Il doit donc résumer ses traditions, ses idéaux, ses attentes, ses ...

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COMMENT VOTERONS-NOUS DEMAIN ?



PEUT-ETRE AU SUFFRAGE UNIVERSEL GRADUEL :

Une invention de Ricky-James Fotso Guifo



L’abstention électorale chronique qui affecte les systèmes démocratiques, même les
plus avancés, constitue le signe évident d’un anachronisme. C’est un témoignage à charge
contre des schémas mentaux qui en faussant les messages électoraux,, coagulent la
dialectique du vote. L’outil du suffrage universel doit être revisité, questionné et
approfondi, pour lui fournir une portée et des significations qui collent davantage aux
exigences de nuance de notre temps. Le principe « un homme une voix » a vécu, et le vote
s’est enrichi des progrès accomplis par le citoyen, dans son effort de domestication du sens
et des enjeux de cette procédure de choix collectif.

Maintes explications ont été tentées pour expliquer la désaffection généralisée qui
s’exprime aux dépens de cet usage, fondement d’un système basé sur l’agrégation et
l’interprétation des vœux individuels. Tout le monde s’accorde par ailleurs pour pointer du
doigt une crise démocratique dont la source pourrait se trouver, de notre point de vue, dans
le vice réducteur des dispositifs électoraux en vigueur.

En effet, le suffrage universel tel que l’acception « un homme, une voix » en définit
l’héritage, induit une perception cornélienne du vote. L’électeur dispose d’un droit de
suffrage limité à une voix. Il doit donc résumer ses traditions, ses idéaux, ses attentes, ses
contradictions, ses appartenances et ses indignations en un choix de valeur 1, pour 1
candidature. Et quelle que soit la diversité des influences qui concourent à l’élaboration de
son opinion, l’instrument de son pouvoir contraint le votant à se liguer plus qu’il ne
s’exprime. Le cadre de son choix exclut, par nature, toute information sur son degré de
sensibilité au reste de l’offre politique. On touche par conséquent, aux limites d’un
système qui atomise et sclérose des individualités souvent complexes.

En définitive, cette approche du vote enlève toute chance au votant de se projeter
comme un jury individuel, pour le confiner au statut d’un supporter qui doit atrophier son
analyse pour choisir son camp.





VOTE GRADUEL ?

Le suffrage universel graduel est le modèle de vote selon lequel chaque électeur
procède à un classement dégressif des listes ou candidats de son choix. Le votant dispose
d’un droit de suffrage de valeur 1,75 voix qu’il a à répartir comme suit :


Une pleine voix pour son premier choix
Une demi-voix pour son second choix
Un quart de voix pour son troisième


Le votant a la possibilité de voter en blanc autant de fois qu’il le souhaite, dans la limite
des trois possibilités offertes.
Il n’existe qu’une restriction : aucun cumul de voix sur un même choix n’est admis, sous
peine de voir le vote invalidé.

Le vote ainsi libellé porte à huit possibilités le nombre de combinaisons pour exprimer son
choix. (Tableau ci-dessous)

1.75 1.50 1.25 1 0.75 0.50 0.25 0 COMBINAISON
100 % 85.71 % 71.42 % 57.14% 42.85% 28.57% 14.28% 0% VOTE NOMINATIF
1 1 1 1 Blanc Blanc Blanc Blanc PLEINE VOIX
1/2 1/2 Blanc Blanc 1/2 1/2 Blanc Blanc DEMI VOIX
1/4 Blanc 1/4 Blanc 1/4 Blanc 1/4 Blanc QUART VOIX


Cette approche renouvelée du vote, par la mise en relief d’indicateurs d’intensité des
adhésions, et dans un cadre de vote pluriel, s’adresse à un électeur pris en compte en tant
que pensée affranchie. Etre électeur, c’est se projeter en jury individuel qui compare et
hiérarchise les offres. Il s’agit ici de créer un recul qui permette au votant de quitter la
logique bipolaire du vote à une voix, pour accéder à une opinion construite et nuancée.

La prise en compte automatique du vote blanc comme suffrage valablement exprimé
est de nature à filtrer les pesanteurs de l’indécision, tout en réparant l’injustice qui est faite
à cet enfant pauvre du droit de suffrage. Dans les systèmes actuels, et en conséquence
d’une logique maladivement binaire, le vote blanc cristallise sa valeur éditoriale autour de
la protestation et du dépit. Or, tout vote dit « protestataire » peut s’analyser comme un
rejet de l’abstention, souvent porteur d’une critique et d’une sanction. Dans le cadre du
vote graduel, le vote blanc est le modulateur dont dépendent les nuances exprimées, en
fonction du nombre de préférences nominatives émises par le votant. De valeur zéro, le vote blanc engage néanmoins son auteur à compter parmi la masse des électeurs qui
forment le dénominateur commun à toute consultation : le collège électoral.
DEPOUILLEMENT ?

Le décompte des voix se fait sur la base d’une stricte égalité entre les agrégats de
voix aboutissant à la même quantité. En clair, une pleine voix est égale à deux demi-voix,
et à 4 quarts de voix. Aucun niveau de vote n’est réputé supérieur ou inférieur, ni par sa
nature, ni par son intensité. Toutes les opérations visant à départager d’éventuelles égalités
se fait en pondérant le nombre de suffrage avec le nombre d’électeurs auquel il
correspond.

Il va de soi qu’une approche innovante du vote détonnerait sans un protocole qui lui assure
des scrutins rigoureux, sincères et pratiques. C’est tout l’esprit du vote par timbre
électoral.
A chaque électeur sont remis deux documents distincts :

1 - une feuille de papier portant inscription détaillée et couleurs ou logos respectifs
des candidatures.

MOURAD ROUABAH LAÏA FELIZ FOTSO VICTOR

WAWA GWATOTI . J BALON YASMINE Nathalie Piccard


2- un coupon d’une taille représentant la moitié de la dimension d’un chèque
bancaire, sur lequel sont apposés trois timbres adhésifs distincts par la taille, la
spécification de la valeur des voix, imprimée dans la langue du pays et en braille ; la
couleur dudit coupon et des timbres devra revêtir un caractère d’uniformité qui
permette d’éviter toute confusion avec les couleurs d’une candidature donnée.












CITOYEN ET DEMOCRATIE ?

Outre les considérations pratiques, la dialectique du vote graduel est porteuse d’une
vision renouvelée de l’interprétation des choix collectifs. Du fait que le votant a la
possibilité d’exprimer jusqu’à trois préférences, disparaît la nécessité de procéder à
plusieurs tours. L’électeur peut en une échéance exprimer ses priorité, solidarité et
sympathie, sans avoir à brutaliser ses convictions. Disparition des marchandages entre
deux tours, connus pour attenter à l’intégrité des messages, diminution du coût en
personnel et en accessoires (surtout papier) de la consultation.

Ce prototype de vote est aussi de nature à modifier la donne dans le cadre des
primaires à l’intérieur d’une formation politique ou syndicale. La logique graduelle a
vocation à révéler les majorités transversales d’idées. La notion de transversalité renvoie
ici à la principale carence de nos systèmes de décision démocratique. Le modèle « un
homme, une voix » ne fait que décompter les partisans selon une discipline qui consiste à
verticaliser une appartenance. L’électeur n’a pas d’autre choix que de condenser sa
démarche au bénéfice d’une faction. Est-il reconnu dans son intelligence ou alors est-il le
jouet d’une conception médiévale de la délibération, qui ne reconnaît que les adoubements
issus d’un duel ?

Ainsi verrait-on émerger de primaires, des candidats dont la légitimité sortirait
renforcée par tous les apports de ce qu’il est convenu d’appeler l’infra vote. Par cela, il est
entendu que les suffrages glanés au-delà de son propre camp sont significatifs du taux de
pénétration d’un programme ou d’une personnalité au sein d’un électorat. Et plutôt que de
constituer des majorités acrobatiques, dont les fondements relèvent plus souvent de
l’arithmétique des modes de scrutin que de la volonté collective, il convient de libérer la
nuance en lui déterminant une intensité et en lui reconnaissant une rationalité.

Le référendum pourrait aussi se fondre dans la dynamique graduelle, abordé comme
une mise à l’épreuve de plusieurs projets, qu’un vote pr

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