Dispositifs d appui et financement de la petite entreprise - article ; n°145 ; vol.37, pg 135-151
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Dispositifs d'appui et financement de la petite entreprise - article ; n°145 ; vol.37, pg 135-151

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Description

Tiers-Monde - Année 1996 - Volume 37 - Numéro 145 - Pages 135-151
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 53
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Michel Botzung
Dispositifs d'appui et financement de la petite entreprise
In: Tiers-Monde. 1996, tome 37 n°145. pp. 135-151.
Citer ce document / Cite this document :
Botzung Michel. Dispositifs d'appui et financement de la petite entreprise. In: Tiers-Monde. 1996, tome 37 n°145. pp. 135-151.
doi : 10.3406/tiers.1996.5034
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1996_num_37_145_5034DISPOSITIFS D'APPUI
ET FINANCEMENT
DE LA PETITE ENTREPRISE
par Michel Botzung*
L'appui aux petites entreprises, une démarche récente...
L'appui au secteur privé s'est longtemps concentré sur les grandes
entreprises et sur la fraction la plus importante des pme. Mais depuis le
milieu des années 80, la promotion des petites entreprises constitue aussi
l'un des axes privilégiés de l'intervention des bailleurs de fonds. Le
domaine, objet d'un consensus vague mais partagé, a été et reste tra
versé par de puissants effets de mode au niveau du contenu des intervent
ions, et se voit attribuer des objectifs nombreux et variés. Les justifica
tions économiques et/ou sociales de l'appui aux petites entreprises
recouvrent un large éventail allant de la réduction de la pauvreté à la
création d'emploi, à l'accompagnement de la mise en œuvre des Pro
grammes d'ajustement structurel, voire jusqu'à l'atténuation des effets
de la dévaluation.
Antérieure en milieu anglophone1, la légitimité d'une interven
tion particulière en appui aux petites entreprises s'est construite en
Afrique francophone sous l'impulsion des bailleurs de fonds, parallèl
ement à la mise en œuvre des Programmes d^ajustement structurel. Elle
procède d'une recomposition du rôle de l'État limitant son interven
tion directe dans la production et le contrôle de l'économie au profit
d'un rôle de facilitateur des initiatives et de réformateur de l'env
ironnement.
En outre, l'amplification de la crise financière des États et des entre
prises qui en dépendaient, le retrait ou le désinvestissement d'un certain
* Équipe Petite Entreprise du GRET.
1. Voir en particulier les exemples indiens et kenyans où la petite entreprise fait l'objet de politiques
spécifiques d'accompagnement et de promotion depuis l'indépendance.
Revue Tiers Monde, t. XXXVII, n° 145, janvier-mars 1996 136 Michel Botzung
nombre d'entreprises étrangères ont rendu de plus en plus prégnante la
nécessité d'une politique nationale et régionale de promotion des micro
entreprises et des PME.
... au croisement des contraintes structurelles des entreprises,
de l'entrepreneur et des priorités des bailleurs
L'appui aux petites entreprises constitue un champ d'opération et
d'investigation au croisement de l'entreprise, de l'entrepreneur et du tr
inôme État/bailleur/opérateur. La petite entreprise s'insère dans un
champ de relations interactives avec un environnement peu favorable
caractérisé par un marché souvent étroit, une forte concurrence, des sys
tèmes d'approvisionnement incertains et un cadre législatif et fiscal ina
dapté. L'entrepreneur apporte son savoir-faire, généralement acquis sur
le tas, son itinéraire entrepreneurial et ses références sociales intériori
sées. Sur ce terreau et face à ces contraintes structurelles, les dispositifs
d'appui visent à lever les hypothèques pesant sur l'environnement de
l'entreprise, conseillent et élaborent des formations à l'attention des
entrepreneurs, et mettent en œuvre des systèmes de crédit.
Les formes de l'appui ont longtemps varié en fonction des bailleurs
De puissants effets de mode (des technologies « douces » au « moins
d'État»), les évolutions et les expérimentations des opérateurs, et les
priorités des États déterminent le champ des pratiques d'appui aux
petites entreprises.
Les bailleurs et opérateurs américains (usaid1, accion International,
Development Alternatives Inc.) présents sur le thème de la petite entre
prise depuis plus d'une vingtaine d'années accordent la priorité à une
approche en termes de marché, et ont progressivement élaboré une métho
dologie de financement centrée sur les micro-entreprises et l'auto-emploi
(approches minimalistes centrées sur le crédit à court terme aux microe
ntreprises, avec une future autonomisation financière du dispositif).
Les opérateurs européens ont davantage insisté sur les impacts de
l'émergence d'entreprises privées (en opposition à l'État-producteur,
gisement d'emploi et de savoir-faire, fonction de développement
local, etc.). Le bit2 est intervenu en appui technologique et en soutien
1 . L'agence publique de coopération des États-Unis.
2. BIT : Bureau international du travail. et financement de la petite entreprise 137 Appui
aux organismes professionnels... La Communauté européenne a déve
loppé des dispositifs d'appui intégrés associant crédit, suivi-conseil, fo
rmation et appui technologique.
Mais aujourd'hui les spécificités des bailleurs s'estompent au profit
d'un certain recentrage des problématiques autour de l'émergence des
opérateurs locaux du développement, des systèmes de financement et de
la pérennisation des dispositifs d'appui. Cette évolution illustre et ren
force un glissement général des problématiques du développement, de
préoccupations sociales (participation, organisations paysannes, technol
ogies appropriées) aux conditions et modalités de son financement.
Le présent article s'inspire librement d'une analyse de dispositifs
d'appui aux petites entreprises, réalisée conjointement par le gret et
I'iram pour le compte du ministère de la Coopération et de la Caisse
française de développement. L'étude a porté à la fois sur l'évaluation de
projets d'appui (au Sénégal, en Côte-d'Ivoire, au Ghana, au Congo, à
Madagascar et au Kenya) et sur une série d'entretiens avec des entrepre
neurs (au Sénégal et en Côte-d'Ivoire).
Dans le cadre de la problématique du financement local, nous avons
restructuré les principaux enseignements et analyses de l'étude autour de
la confrontation de trois dynamiques : le besoin structurel de finance
ment des petites entreprises, les attentes des entrepreneurs et, enfin, la
logique propre des bailleurs. Pour ce faire, nous caractériserons la petite
entreprise, avant de décrire les pratiques des et les attentes
qu'ils expriment par rapport aux dispositifs d'appui. Dans un second
temps, une comparaison critique des trois principaux types de dispositifs
d'appui prenant en compte le besoin en financement des entreprises
nous permettra de déboucher sur quelques voies d'expérimentation.
ENTREPRENEUR ET PETITE ENTREPRISE :
PRATIQUES, CONTRAINTES ET ATTENTES
Caractéristiques1 des petites entreprises
Les petites entreprises africaines forment un univers diversifié... Elles
sont le fruit d'une histoire régionale ou nationale. Leurs potentialités
d'émergence, de croissance et de développement sont déterminées par
les fluctuations des économies dans lesquelles elles évoluent et les mar-
1 . D'après le résultat de nos enquêtes, les entretiens avec les entrepreneurs et l'analyse de la littérature. 138 Michel Botzung
chés sur lesquelles elles sont en concurrence. Les cultures locales condi
tionnent les formes d'entrepreneuriat et d'esprit d'entreprise.
Mais elles partagent cependant des caractéristiques communes... Pour
la plupart, elles sont des unités de petite taille voire individuelles. Les
entrepreneurs diversifient horizontalement leurs activités, en partie dans
une stratégie de pondération des risques. Elles ne permettent qu'une
faible accumulation financière, mais nécessitent un important autofinan
cement au départ en l'absence d'accès au crédit bancaire. Les petites
unités connaissent une faiblesse structurelle des fonds de roulement.
... Les entrepreneurs sont soumis à des contraintes sociologiques et cultu
relles fortes : il s'agit particulièrement d'une présence forte de la parentèle,
les entretiens avec les entrepreneurs ayant souligné les composantes posi
tives de son intervention, spécialement dans l'apport initial de fonds pour
le démarrage de l'activité.

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