Donner aux organismes caritatifs
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Est-ce seulement une question de niveau de vie ? Près de 9 % des ménages ont déclaré avoir effectué au moins un don au profit d’organismes d’aide aux personnes en difficulté en 2005. Le montant annuel de cette catégorie de dons est inférieur à 85 euros dans un cas sur deux et à 40 euros dans un cas sur quatre. Les plus aisés sont plus nombreux à donner et les montants de leurs dons sont plus élevés. En revanche, la part de leurs ressources consacrée aux dons est plus faible que chez les plus modestes, en particulier si l’on tient compte de la réduction fiscale offerte aux ménages donateurs. À la faveur des réductions fiscales plus incitatives, donner devient une pratique plus courante : depuis l’an 2000, les montants ont plus que doublé. 9 % des ménages ont fait un don à un organisme caritatif en 2005 Plus de ménages donateurs parmi les plus aisés La moitié des dons ne dépassent pas 85 euros Des dons plus élevés chez les plus aisés... mais plus faibles après réduction d’impôts Deux fois plus de donateurs en 2005 qu’en 2000 Encadré Générosité et déclaration fiscale

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Langue Français

Extrait

N° 1186 - MAI 2008
Prix : 2,30€
Donner aux organismes caritatifs
Est-ce seulement une question de niveau de vie ?
Élise Amar et Solveig Vanovermeir, division Études sociales, Insee
errès de 9 % des ménages ont décla- modestes (1 quartile). Alors que moins de
2 % des ménages du quartile inférieur ontré avoir effectué au moins un don
déclaré au moins un don en 2005, ils sontPau profit d’organismes d’aide aux
plus de 18 % au sein du quartile supérieur
personnes en difficulté en 2005. Le mon-
(tableau).
tant annuel de cette catégorie de dons Bien qu’ayant un impact important, le niveau
est inférieur à 85 euros dans un cas sur de vie ne détermine pas seul le fait d’être
deux et à 40 euros dans un cas sur donateur. L’âge et la composition familiale
des ménages ont aussi de l’influence. Ainsi,quatre. Les plus aisés sont plus nom-
les ménages où la personne de référence abreux à donner et les montants de leurs
plus de 65 ans représentent 38 % des dona-
dons sont plus élevés. En revanche, la
teurs. Par ailleurs, les familles avec
part de leurs ressources consacrée aux enfant(s), et particulièrement les familles
dons est plus faible que chez les plus monoparentales, font, en moyenne, moins
modestes, en particulier si l’on tient de dons que les couples sans enfant : 11 %
des couples qui n’ont pas ou plus d’enfant(s)compte de la réduction fiscale offerte
à leur domicile, ont effectué un don, maisaux ménages donateurs.
seulement 9 % des couples avec enfant(s)
À la faveur des réductions fiscales plus
et 4 % des familles monoparentales. Les
incitatives, donner devient une pratique femmes seules donnent aussi souvent que
plus courante : depuis l’an 2000, les les couples avec enfant(s), en revanche, les
montants ont plus que doublé. hommes seuls le font moins fréquemment.
La situation sur le marché du travail et la
catégorie socioprofessionnelle sont égale-
En 2005, près de 9 % des ménages ont
ment des facteurs déterminants. Ainsi, les
déclaré à l’administration fiscale avoir effec-
inactifs sont beaucoup plus fréquemment
tué un don au profit d’organismes d’aide aux
donateurs que les chômeurs ou les person-
personnes en difficulté (encadré). Seuls les
nes occupant un emploi. Plus de 20 % des
dons en faveur d’associations ou de fonda-
ménages où la personne de référence est
tions assurant la fourniture gratuite de repas
cadre ont effectué au moins un don en 2005
ou de soins médicaux, ou favorisant le loge-
alors que cette proportion est comprise entre
ment de personnes en difficulté en France ou
5 % et 8 % pour les agriculteurs, employés,
à l’étranger sont étudiés ici. En revanche, les
artisans, commerçants ou chefs d’entreprise
autres types de dons, tels ceux au profit de la
et qu’elle n’atteint pas 4 % pour les ouvriers.
recherche médicale, des associations cultu-
Enfin, la zone de résidence du ménage joue
relles ou des partis politiques, sont exclus de
également : les ménages de l’agglomération
l’étude.
parisienne donnent plus fréquemment que
ceux des autres régions.
Ce constat sur les effets respectifs du niveauPlus de ménages donateurs
de vie, de l’âge, de la situation familiale, de laparmi les plus aisés
situation professionnelle et de la zone de rési-
dence se vérifie même lorsque toutes lesDonner ou ne pas donner est étroitement lié
autres caractéristiques du ménage sont contrô-aux ressources dont disposent les ménages.
elées. Les ménages du 4 quartile ont, à autresPlus celles-ci sont importantes, plus les
caractéristiques comparables, 1,4 fois plusménages sont nombreux à effectuer un don.
de « chances » d’être donateurs que lesPlus de la moitié des ménages donateurs
eménages du 3 quartile qui ont eux-mêmes(définitions) sont ainsi parmi les ménages les
e cinq fois plus de chances d’être donateursplus aisés (4 quartile) en termes de niveau
erque les ménages du 1 quartile (tableau).de vie (définitions) et 5 % sont parmi les plus
INSEE
PREMIEREeeuros. La fréquence des dons diminue ménages donateurs du 4 quartile décla-La moitié des dons
quand leur montant augmente : seule- rent un don supérieur à 107 euros tandisne dépassent pas 85 euros
erment 5 % des ménages donateurs que la moitié des ménages du 1 quartile
La somme annuelle des dons est en auraient versé plus de 700 euros déclarent un don inférieur à 50 euros. Il
moyenne de 206 euros en 2005. Mais, (encadré). s’agit ici de dons bruts qui n’incluent pas
dans un cas sur deux, leur montant est Parmi les ménages donateurs, plus le l’éventuelle réduction d’impôt (75 % du
inférieur à 85 euros et dans un cas sur niveau de vie est élevé, plus le montant don) dont peuvent bénéficier les ména-
quatre à 40 euros. Environ un ménage annuel moyen des dons est lui aussi ges imposables en 2005. Sous l’hypo-
donateur sur quatre donne plus de 200 élevé (graphique 1). La moitié des thèse que les ménages tiennent compte
de cette réduction au moment de faire un
Avoir effectué un don aux organismes d'aide aux personnes en difficulté en don, mesurer le don net apparaît alors
2005, quels déterminants ? plus pertinent pour évaluer l’effort finan-
cier consenti par les ménages ; celui-ci
Proportion
Odds peut être assimilé à leur « degré de
de ménages
ratios générosité ».donateurs
Le montant total des réductions fiscalesEnsemble des ménages 8,7 -
consenties aux ménages donateurs s’é-
Quartile de niveau de vie des membres du ménage
er levait à 289 millions d’euros en 2005 :1 quartile (moins de 12 020€) 1,7 0,21
e 76 % de cette somme a permis de2 quartile (de 12 021€ à 16 080€) 4,7 0,52
eRéférence : 3 quartile (de 16 081€ à 21 630€) 9,8 -1- réduire l’impôt des ménages du dernier
e4 quartile (plus de 21 630€) 18,4 1,42 quartile contre 1 % pour les ménages du
erÂge de la personne de référence du ménage 1 quartile.
Moins de 25 ans 1,6 0,39
Entre 25 et 34 ans 5,3 0,65
Référence : entre 35 et 54 ans 7,3 -1- Des dons plus élevés chez les
Entre 55 et 64 ans 10,5 1,34
plus aisés... mais plus faiblesEntre 65 et 74 ans 12,6 2,01
75 ans et plus 12,3 2,41 après réduction d’impôts
Type de ménage
Homme seul 5,3 0,63 Environ 20 % des ménages donateurs
Femme seule 9,0 n. s. ne payent pas l’impôt sur le revenu :
Famille monoparentale 3,7 0,57 85 % des ménages donateurs du
Référence : couple sans enfant 11,2 -1- er1 quartile sont ainsi non imposables et
Couple avec enfant(s) 8,7 1,28
ne bénéficient donc pas de la réductionAutre ménage 10,4 1,73
fiscale contrairement aux ménages plus
Activité de la personne de référence du ménage
aisés. La prise en compte de cetteRéférence : actif ayant un emploi 7,6 -1-
Chômeur 2,9 n. s. réduction d’impôt modifie radicalement
Inactif 11,0 1,40 les résultats : les ménages les plus
Catégorie socio-professionnelle de la personne de référence du ménage modestes donnent en moyenne davan-
Agriculteur 5,7 n. s. tage que les plus aisés. La moitié d’entre
Artisan, commerçant ou chef d'entreprise 7,6 0,74 eux donnent plus de 34 euros tandis que
Cadre ou profession intellectuelle supérieure 20,1 1,26
la moitié des ménages donateurs du
Référence : profession intermédiaire 11,1 -1-
quartile supérieur donnent moins de 27Employé 6,6 n. s.
Ouvrier 3,3 0,54 euros. La part du revenu consacrée à ce
Chômeur n'ayant jamais travaillé ou inactif 6,7 0,79 type de dons est alors plus grande chez
Diplôme de la personne de référence du ménage les ménages les plus modestes (leur don
Sans diplôme, CEP ou brevet des collèges 6,1 0,84 net médian représente 0,25 % de leur
Référence : CAP ou BEP 6,2 -1- revenu disponible – définitions et gra-
Baccalauréat 11,3 1,38
phique 2) que chez les plus aisés
Supérieur au baccalauréat 15,4 1,62
(0,06 %).
Tranche d'unité urbaine du logement
Agglomération parisienne 12,3 1,23
Autres communes 8,0 -1-
Deux fois plus de donateurs
Note : une régression qualitative a été effectuée pour comparer la probabilité qu'un ménage soit donateur

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