Dynamique de la production et concentration industrielle en Pologne - article ; n°1 ; vol.26, pg 139-152
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Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 1995 - Volume 26 - Numéro 1 - Pages 139-152
Une nouvelle interprétation de la dynamique de la production industrielle est proposée pour la Pologne. Elle tient compte d'éléments essentiels de la transition libérale : droits de propriété, ouverture aux échanges internationaux, libéralisation des prix. Lorsque T'influence des prix sur la production est isolée, cette dernière est fortement déterminée par le degré de concentration industrielle. Ainsi, l'exercice du pouvoir de monopole est détecté lorsque la concentration dépasse un certain seuil critique, ce qui - en partie - explique l'ampleur de la chute de la production au début de la transition et les difficultés de la reprise. Une politique de la concurrence s'impose donc.
The dynamic of production and industrial concentration in Poland.
A microeconomic approach to output changes during transition is proposed for Poland. It integrates, in the same framework, property rights, export performances and prices. Relying on recursive least squares, one can determine the influence of industrial concentration on the so-called supply response, which helps detect monopoly-type behaviour when concentration is high. Subsequently, stimulating the right supply response requires adequate anti-monopoly legislation and effective/efficient policy measures.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Daniel Linotte
Dynamique de la production et concentration industrielle en
Pologne
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 26, 1995, N°1. pp. 139-152.
Résumé
Une nouvelle interprétation de la dynamique de la production industrielle est proposée pour la Pologne. Elle tient compte
d'éléments essentiels de la transition libérale : droits de propriété, ouverture aux échanges internationaux, libéralisation des prix.
Lorsque T'influence des prix sur la production est isolée, cette dernière est fortement déterminée par le degré de concentration
industrielle. Ainsi, l'exercice du pouvoir de monopole est détecté lorsque la concentration dépasse un certain seuil critique, ce qui
- en partie - explique l'ampleur de la chute de la production au début de la transition et les difficultés de la reprise. Une politique
de la concurrence s'impose donc.
Abstract
The dynamic of production and industrial concentration in Poland.
A microeconomic approach to output changes during transition is proposed for Poland. It integrates, in the same framework,
property rights, export performances and prices. Relying on recursive least squares, one can determine the influence of industrial
concentration on the so-called "supply response", which helps detect monopoly-type behaviour when concentration is high.
Subsequently, stimulating the right supply response requires adequate anti-monopoly legislation and effective/efficient policy
measures.
Citer ce document / Cite this document :
Linotte Daniel. Dynamique de la production et concentration industrielle en Pologne. In: Revue d’études comparatives Est-
Ouest. Volume 26, 1995, N°1. pp. 139-152.
doi : 10.3406/receo.1995.2715
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1995_num_26_1_2715Revue d'études comparatives Est-Ouest, 1995, 1 (mars)
pp. 139-152 -Daniel LINOTTE
Dynamique de la production
et concentration industrielle en Pologne
Daniel LINOTTE*
La transition libérale a un impact négatif sur la production et la stabilité
monétaire. Ainsi, la libéralisation des prix entraîne un "saut" de l'indice des
prix - souvent accompagné par de l'inflation stricto sensu - et une chute de la
production.
Les causes de l'inflation sont diverses : 1) existence d'encaisses monétaires
indésirées, accumulées au cours des années d'épargne forcée ; 2) absence de
prix d'équilibre ; 3) anticipations inflationnistes ; 4) chocs externes, tels
l'effondrement du Comecon et l'imposition de prix de marché pour les pro
duits énergétiques, c'est-à-dire essentiellement le pétrole et le gaz provenant de
l'ex-U.R.S.S..
Relativement à la dynamique de la production, de nombreuses explications
macro- ou méso-économiques ont déjà été proposées (voir la section 1 ci-
après). Elles nous paraissent insuffisantes. En effet, le comportement des entre
prises n'est guère pris en compte. Il en va de même pour les structures de
marché. Ainsi, selon le modèle de Schnytzer et Weiss (1992), l'imperfection
des marchés est essentielle à la compréhension des tendances de la production
(et des prix) durant la transition (sections 2 et 3).
En nous appuyant sur diverses approches micro-économiques, nous propo
sons une nouvelle perspective de la dynamique de la production (et de la rela
tion "prix-production"), tenant compte d'éléments essentiels de la transition,
tels les droits de propriété et l'ouverture aux échanges internationaux (section
4). Cette démarche nous permet d'isoler la "réponse de l'offre" ("the supply
response") et de saisir l'influence de la concentration industrielle sur celle-ci.
Dans une dernière section (5), nous présentons les enseignements "politiques"
de nos résultats.
* Associate Professor, The Foundation for Economie Research/Erasmus University,
Rotterdam et Higher School of Economics, Moscou
139 Daniel Linotte
1. Dynamique de la production : approches macro- et méso-économiques
Plusieurs explications macro- et méso-économiques ont été proposées pour
expliquer la dynamique de la production durant la transition libérale :
1) Selon Brada et King (1991), les chocs extérieurs, tout comme les poli
tiques de stabilisation, sont les causes essentielles de la chute de la production.
Comme nous l'avons déjà souligné (voir Linotte, 1992), les résultats empi
riques - économétriques - de Brada et King ne sont guère probants. Par
ailleurs, il est sans doute excessif d'assimiler le démantèlement du Comecon et
l'abandon de ses règles à des chocs purement extérieurs.
2) S 'appuyant sur des données polonaises, Berg et Sachs (1992) affirment
que la chute de la production a principalement été causée par les mesures de
stabilisation. Ils signifient ainsi que cette chute a affecté tous les secteurs. En
d'autres termes, la dynamique de la production n'aurait rien de micro-écono
mique ou de sectoriel.
A nouveau, l'on est en présence d'arguments empiriques faibles. Ainsi, en
1990/91, la différence maximale entre les taux de croissance des principaux
secteurs industriels est de 42 %, alors qu'elle était limitée à 25 % en 1989/90.
De plus, pour les deux années de référence, la chute de la production est la plus
grande pour le matériel de transport - qui relève du Secteur I (industrie lourde ;
voir ci-après) - tandis qu'elle est la plus petite pour la alimentaire
(relevant du Secteur II, c'est-à-dire l'industrie légère). De telles différences ne
semblent pas s'expliquer par des facteurs aléatoires ; elles reflètent certain
ement des ajustements importants entre les principaux secteurs industriels, ce
qui remet en question l'interprétation trop macro-économique de Berg et
Sachs.
3) Pour Calvo et Coricelli (1992), l' intermédiation financière - entre épar
gnants et investisseurs - est imparfaite au début de la transition. Le système
bancaire est relativement peu développé et les marchés boursiers sont inexis
tants. Par ailleurs, les actifs bancaires sont peu performants du fait des prêts à
des entreprises publiques déficitaires et, cela, malgré les subsides qu'elles
reçoivent et qui grèvent le budget de l'État.
En plus des faiblesses de l' intermédiation financière, il faut aussi remarquer
que les économies en transition sont sans doute caractérisées par : 1) des taux
d'épargne assez faibles, comprimés par la chute des revenus réels, et 2) un
entrepreneurial peu développé. Par ailleurs, les déficits publics, de plus en plus
financés par l'émission d'obligations d'État, exercent un effet d'éviction sans
doute croissant. Compte tenu de ces arguments, les hypothèses de Calvo et
Coricelli sur les difficultés de l' intermédiation financière nous paraissent d'une
portée plutôt limitée.
4) Linotte (1992) introduit la distinction marxienne entre le secteur I (SI),
c'est-à-dire l'industrie lourde, et le secteur II (SU) désignant l'industrie légère.
Compte tenu de la priorité donnée au secteur I par les planificateurs, l'auteur
suppose que la libéralisation entraînera un déplacement de la demande de SI
140 Production et concentration industrielle en Pologne
vers SU, ce qui se traduit nécessairement par des dynamiques sectorielles dif
férentes dès le début de la transition.
Une telle approche "structuraliste" intègre dans une même perspective
l'offre et la demande, et semble être confirmée par les tendances de la product
ion dans les économies en transition. Toutefois, la chute de la production a
aussi eu lieu dans SU. Une analyse plus fine semble donc s'imposer.
5) Un modèle combinant l'offre et la demande agrégée est également pro
posé par Bofinger (1993). Dans ce cadre, l'auteur démontre que la chute de la
production est principalement attribuable à l'élimination des déséquilibres sur
les marchés du travail (c'est-à-dire la disparition progressive du sur-emploi) et
à la chute de la productivité du travail.
Contrairement à Bofinger, on peut concevoir que la libéralisation des prix
élimine les rationnements sur les marchés des biens et des services, ce qui peut
stimuler les travailleurs à produire plus (Linotte, 1994) - en supposant, bien
sûr, que les salaires réels soient alors liés aux gains de productivité.
l' ex-

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