Epreuves de vitesse chez les jeunes garçons - article ; n°1 ; vol.4, pg 64-98
36 pages
Français

Epreuves de vitesse chez les jeunes garçons - article ; n°1 ; vol.4, pg 64-98

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
36 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1897 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 64-98
35 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1897
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Alfred Binet
Nicolas Vaschide
Epreuves de vitesse chez les jeunes garçons
In: L'année psychologique. 1897 vol. 4. pp. 64-98.
Citer ce document / Cite this document :
Binet Alfred, Vaschide Nicolas. Epreuves de vitesse chez les jeunes garçons. In: L'année psychologique. 1897 vol. 4. pp. 64-98.
doi : 10.3406/psy.1897.2888
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1897_num_4_1_2888Ill
ÉPREUVES DE VITESSE CHEZ LES JEUNES GARÇONS
Les expériences de vitesse auxquelles nous avons eu recours
sont au nombre de cinq.
1° Les temps de réaction simple ;
â° Les de choix;
3° La course ;
4° La rapidité des mouvements de la main consistant à mar
quer des petits points ;
o° La rapidité de pression au dynamomètre.
Avec les temps de réaction, on mesure la rapidité du départ;
la course et l'expérience des petits points donnent la rapidité
de la répétition : ce sont là deux données distinctes, et peut-
être sera-t-il utile un jour de les séparer.
TEMPS DE RÉACTION
Nous nous sommes servi, pour mesurer le temps de réac
tion, du chronomètre de d'Arsonval ; nous avons employé
comme stimulus le bruit du choc d'un marteau contre la table.
Les temps de réaction ont été pris dans le cabinet du directeur
de l'école, où le silence était complet. Un seul élève était appelé
à la fois; nous avons écarté ses camarades pour que leur
présence ne produisît pas de distraction ; en revanche, l'en
fant étant isolé devait perdre le bénéfice de l'émulation. Le
sujet était assis près d'une table sur laquelle il appuyait le
coude droit; dans la main droite, un peu élevée, il tenait la
presselle du d'Arsonval, et on avait soin de bien lui expliquer
comment il devait serrer l'instrument dès qu'il entendrait le
signal. On insistait surtout en disant que c'était une expérience
de vitesse et non de force. Le chronomètre était placé sur la A. BINET ET N. VASCUIDE. — ÉPREUVES DE VITESSE 65
table, caché au sujet par un écran. Un des expérimentateurs
s'occupait du fonctionnement du chronomètre, le montait à
chaque série nouvelle d'expériences, et ramenait après chaque
réaction l'aiguille au zéro. Il dictait à mesure les temps de réac
tion au second expérimentateur. Celui-ci, non seulement notait
les temps, mais observait attentivement le sujet; il décrivait
sa contenance, se rendait compte de sa bonne volonté et de ses
efforts d'attention, inscrivait ses interjections involontaires;
il surveillait en outre, avec le plus grand soin, les mouvements
Fig. JO. — Dispositif pour les expériences de psychome'trie.
de la main, qui était placée de telle sorte qu'on pouvait voir
exactement tous les mouvements des doigts (voir la figure 10,
qui reproduit le dispositif). Aussi, le second expérimentateur
pouvait-il, grâce à cette série d'observations, savoir si la réac
tion avait été correcte ou non, et s'il y avait quelque cause de
distraction.
Il est bien rare que les auteurs qui ont fait de la psychomé-
trie aient employé cette méthode d'observation; le plus sou
vent, on éloigne le sujet de l'expérimentateur, on l'isole dans
une chambre noire, par conséquent on ne peut pas se rendre
compte de la manière dont il réagit. Nous croyons bien que
notre ami M. Flournoy est un des premiers qui aient compris
la nécessité de regarder et de surveiller étroitement un sujet
ANNÉE PSYCHOLOGIQUE, IV 5 MÉMOIRES ORIGINAUX 66
pendant qu'il réagit1. Pour nos expériences sur des enfants, ce
contrôle nous a paru d'autant plus utile que les enfants étaient
trop jeunes pour pouvoir nous donner les résultats de leur
introspection. Nous étions donc obligés de nous contenterde ce
que nous pouvions observer nous-mêmes.
Les réactions se suivaient assez rapidement, avec un intervalle
de repos de dix secondes seulement, afin d'entretenir l'atten
tion de l'enfant, qui se serait alanguie dans une expérience
plus lente ; avant chaque excitation auditive, on prononçait le
mot : « Attention! » de deux à quatre secondes environ avant
l'excitation. On a pris sur chaque enfant un nombre variable
de réactions, parce qu'on éliminait à mesure les mauvaises, et
qu'on voulait en avoir dix bonnes ; le nombre des réactions
éliminées était en moyenne de quatre. Elles étaient éliminées
pour des raisons diverses : tantôt un léger bruit avait distrait
l'attention du sujet ; tantôt il avait fait une réaction anticipée ;
ou bien il avait fait une ébauche de réaction anticipée, qui
avait ensuite relardé son mouvement.
On peut distinguer un certain nombre de façons de réagir :
1° Certains enfants font, pour réagir, un mouvement localisé
uniquement dans le pouce et l'index, les autres doigts et la
main restant immobiles; parfois, le pouce seul exécute un mou
vement d'adduction. A ces enfants nous opposerons ceux qui
font un mouvement d'ensemble, qui contractent un grand
nombre de muscles de l'avant-bras et du bras, qui même agi
tent leur épaule et leur tête ; il y a, dans ce cas, un grand
nombre de variétés individuelles à distinguer, suivant que le
mouvement intéresse- plus ou moins la face, le tronc, l'autre
bras, et aussi suivant la nature de ces mouvements synergiques.
Le plus souvent, les enfants appartenant à ce type font un
mouvement de réponse en secousse; c'est une décharge brusque.
2° Une seconde distinction est fondée sur l'anticipation du
mouvement. On connaît les réactions anticipées, faites avant le
signal; elles ont été décrites bien souvent, quoiqu'on ne sache
pas à quelle cause au juste les reporter, si ce n'est à un état de
surexcitation, tel par exemple que peut le produire l'absorp
tion d'une certaine quantité d'alcool. Ici, nous voulons parler,;
non d'anticipations complètes, mais d'ébauches d'anticipation.
Ces ébauches n'ont pas encore été signalées, parce qu'elles ne
s'enregistrent pas avec les chronomètres et qu'on ne peut
(l) Année psychologique, III, p. 583. BINET ET N. VASCHIDE. — ÉPREUVES DE VITESSE 67 A.
reconnaître leur présence qu'à la condition de regarder bien
attentivement la main du sujet qui réagit ; sans observation
directe, ces ébauches passent inaperçues; elles consistent en
très petits mouvements du pouce et de l'index, qui commenc
ent l'acte de serrer la presselle ; mais l'acte n'est pas entièr
ement exécuté et la reste ouverte. Ces mouvements se
produisent soit sans cause extérieure appréciable, soit sous
l'influence de l'avertissement : « Attention ! » qui précède l'ex
citation, ils traduisent un état physiologique, une manière
d'être qui sont bien caractéristiques, car ces ébauches d'antici
pation sont constantes chez certains enfants et manquent tot
alement chez d'autres. Nous pensons que ce sont des mouve
ments semi-involontaires dans leur production, et que l'enfant
arrête volontairement. Ils peuvent être sans influence sur une
réaction donnée; mais dans d'autres cas, ils peuvent être une
cause de retard pour la réaction ; nous en avons fait l'obser
vation ; voici ce qui se passe : l'enfant fait une ébauche d'anti
cipation, il s'en aperçoit, et il retient son mouvement ; à ce
moment, si le signal auditif de la réaction se fait entendre,
l'enfant fera une réaction plus longue que sa moyenne. Nous ne
donnons pas cela comme un raisonnement, mais comme un
fait que nous avons souvent observé. Il est possible, à notre
avis, d'en fournir une explication satisfaisante : lorsque le
signal auditif arrive dans les conditions que nous venons de
décrire, il trouve l'enfant dans une disposition, non à réagir,
mais à empêcher un mouvement déjà exécuté; l'enfant n'est
donc pas préparé à la réaction, il est au contraire préparé tem
porairement à l'inaction; ses organes moteurs et son attention
ont donc à changer leur orientation pour réagir ; de là le retard.
Tel est l'inconvénient des ébauchesd'anticipation ; elles peuvent
retarder les temps de réaction. Nous supposons qu'en revanche,
l'&#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents