Ethnogénie des peuplades habitant le bassin de l Ogooué - article ; n°1 ; vol.7, pg 132-141
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1906 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 132-141
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1906
Nombre de lectures 15
Langue Français

Extrait

R. Avelot
Ethnogénie des peuplades habitant le bassin de l'Ogooué
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 7, 1906. pp. 132-141.
Citer ce document / Cite this document :
Avelot R. Ethnogénie des peuplades habitant le bassin de l'Ogooué. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de
Paris, V° Série, tome 7, 1906. pp. 132-141.
doi : 10.3406/bmsap.1906.8147
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1906_num_7_1_81471er mars 1906 132
Les registres mortuaires de la paroisse font foi que les ensevelissements
se faisaient au début du xvne siècle dans le sol même de l'église, et se sont
aussi faits jusqu'en 1785. Les ossements seraient donc vieux de trois
siècles peut-être et d'un siècle au moins.
Discussion.
MM. Manouvbier, Papillault et Delisle font quelques observations.
THNOGÉNIE DES PEUPLADES HABITANT LE BASSIN DE LOGOOUÉ.
Par M. le Lieutenant Avelot.
Selon le désir que m'a exprimé M. le docteur Hamy, je viens aujour
d'hui vous communiquer sommairement le résultat de mes recherches
sur l'ethnogénie des peuplades habitant le bassin de l'Ogôoué. Je suis
trop heureux de pouvoir m'acquitter — oh! bien faiblement — d'une
partie de la dette que j'ai contractée envers M. le docteur Hamy, et de
pouvoir lui témoigner ici toute ma reconnaissance pour l'aide et l'appui
qu'il a bien voulu me prêter dans mes modestes travaux.
Les premiers habitants du Congo, comme d'ailleurs de toute l'Afrique
équatoriale, furent les Pygmées, les Négrilles. Il est inutile, surtout ici,
d'insister sur ce fait bien connu. Inutile également de rappeler que l'aven
turier anglais Battel les a connus au xvne siècle sous le nom de Matimba,
dans le bassin du Kwilou, où ils portent encore aujourd'hui le nom de
Marimba.
Fait moins connu: la priorité de l'occupation du sol par ces Négrilles
est confirmée par la tradition :les noirs les considèrent, et eux-mêmes se
donnent comme les propriétaires légitimes de la forêt: les indigènes de la
Likwala leur attribuent l'invention du feu, ceux de Fernand-Vaz, l'inven
tion de la métallurgie. Un noir de Bâta dit en parlant d'eux: « Ce sont eux
qui étaient au commencement, et ils ont gardé la science des choses
cachées. Ils sont à la racine du monde. »
Quels furent les premiers éléments ethniques qui se superposèrent aux
Pygmées? Nous n'avons que des indices à ce sujet : les Shéké, Shékiani
ou Boulou, les Ba-kota, les Ba-njavi sont fortement métissés de sang
négrille, et leur installation dans le bassin de i'Ogôoué est antérieure
à l'arrivée des Européens, et même à celle de toutes les autres tribus dont
nous allons nous occuper.
Les premières données précises que nous possédions sont celles concer
nant l'extension de la race flotte au xvi° siècle : Dapper nous apprend que — ETHNOGÉNIE DES PEUPLADES HABITANT LE BASSIN DE l'ogÔOUÉ 133 AVELOT.
les représentants de cette race portaient d'abord le nom de Brama; ce nom
qui n'est autre que l'ethnique Rama, précédé du préfixe ba marque du
pluriel (Ba-rama) est encore porté par une tribu à l'ouest du Ngounyé.
•Ces Barama vivaient d'abord en tribus sauvages et cannibales, ne subsis
tant que de la chasse; ils furent organisés en royaume par Mani-Lovango
(le chef Lovango).
D'après une autre tradition recueillie par l'infortuné de Behagle, les
Fiottes seraient venus du sud-est en faisant halte dans la région de San-
Salvador. Le grand Foumou-Gongo (roi du Congo) , qui résidait en cette
ville, avait deux fils : Ga-Gongo (le petit Congo) et Mani-Lovango (le roi
Lovango), qui organisèrent en royaume la région au nord du Zaïre.
Duarte Lopez dit que ce royaume s'étendait jusqu'au cap Lopez inclus.
En fait, la bande de terrain, qui, sur la côte, va du Gap Sainte-Catherine
à la*rivière Coanza, et s'enfonce dans l'intérieur sur une profondeur de
200 a 600 kilomètres,^ est habitée par une race aujourd'hui une par la
langue et les caractères ethniques; c'est la famille flotte du rameau ban-
tou, du mot fiot qui veut dire noir. Un sous-groupe.de cette famille,
le sous-groupe ivili, a même envoyé une de ses colonnes par le Ngounyé
jusqu'à l'Ogôoué où ses descendants se sont gabonisés.
Les relations du xvir3 siècle nous parlent d'un grand empire d'Anzico,
Anzichi, Anzicana, qui, aux temps où florissait le royaume du Loango,
avoisinait ce royaume a l'est. Anzico, ou mieux Nzêké, c'est tout simple
ment l'intérieur, et le titre que portait son roi, Ma-koko, signifie tout
bonnement, chef du fleuve. Mais, du fait que plusieurs chefs batéké por
taient encore récemment le titre de Makoko, on peut déduire que les Batéké
occupaient leur emplacement actuel dès le xvii0 siècle.
C'est h peu près dans le même temps que les Mpongwé arrivèrent au
Gabon, se taillant la meilleure place dans les forêts occupées par les She-
kiani ou Boulou; l'événement est placé par l'amiral Fleuriot de Langle
à une date peu éloignée, par le Rév. M. Haug au xvne siècle. Il est imposs
ible de mieux préciser : Artus a bien laissé un court vocabulaire du lan
gage parlé au cap Lopez vers l'an 1600, mais ce n'est qu'un sabir lusitanien
qui est au portugais ce que sont le petit nègre au français et le pigeon-
english à l'anglais.
D'après la tradition conservée encore aujourd'hui, ces Mpongwé seraient
originaires du Haut-Ngounyé; il auraient descendu celte rivière jusqu'à
son confluent, puis l'Ogôoué, où se seraient établies les tribus oroungou et
galoa; les Mpongwé proprement dits arrivés au Gabon par le
Yambi, le Rhamboé et la rivière Mafouga.
Quant au sous-groupe nkomi, son exode serait plus récent, et il ne
serait arrivé- dans la région de Fernan-Vaz qu'au début du xixe siècle; ils
auraient asservi les Fiottes Gama, premiers habitants du sol auxquels ils
ont imposé leur langage.
Bowdich, qui, en 1817, séjourna quelques semaines au Gabon, est un
des premiers voyageurs qui aient su questionner ; grâce aux renseigne- 1er mars 1906 134
ments recueillis par lui, renseignements que complètent les traditions
encore vivaces aujourd'hui, j'ai pu tracer le domaine de chaque grou
pement important au commencement du siècle dernier; c'est là l'objet
de ma première carte.
Nous y voyons le littoral au nord du Gabon peuplé par les Benga,que
pressent en arrière les nombreuses tribus kombé, occupant la majeure
partie.des bassins côtiers. Les Benga venus du nord-est sont apparentés
aux Ba-kalai et non aux Okandé, comme l'a dit de Compiègne. Les Kombé
sont apparentés aux Shekiani.
Le cours moyen de l'Ogôoué est occupé par la famille adouma-okota,
apparentée à la famille flotte; les Bakota descendus du nord-est par la
voie de l'Okano se sont établis k l'est; les Adouma h l'est. Les commun
ications entre eux furent interrompues par l'irruption de la famille
okanda-apingi-eshira, que les Pahouins venaient de déloger du haut
Ivindo.
• Ceux-ci étaient en effet en marche ; leurs têtes de colonne arrivaient
d'une part, sur le haut-Bénito, d'autre part, au confluent du Lazio et
de l'Ogôoué, où ils touchèrent pour la première fois le grand fleuve
en 1825.
Entre eux et les populations côtières sont comprimées dans les bassins
du Mouni, du Como et de l'Abanga, de grosses agglomérations ba-kalai.
Ici se pose la question de l'origine de ces Ba-kalai et de ces Pahouins
qui, par leur grande taille, leur peau claire, leur. système pileux très
développé, contrastent si fortement avec les populations flottes, mpongwé,
Adouma.
D'abord les Ba-kalai, Ba-ngomo ou Ba-ngoué. Ils sont aujourd'hui
dispersés par petits paquets sur une immense étendue de terrain du
Gabon à la Sanga., du Fernand-Vaz à la Passa. Où est leur berceau? Quels
chemins ont-ils suivis? Les traditions sont peu nombreuses et contradict
oires.
J. de Brazza a trouvé un petit groupe de Ba-ngomo près des sources vu'
de la Likwala ; il a là le centre d'origine des Ba-kalai.
Barrât, adoptant cette donnée, dit que, partis de la rivière

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