Étude des facteurs dynamiques de l excitation olfactive - article ; n°1 ; vol.45, pg 77-89
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Étude des facteurs dynamiques de l'excitation olfactive - article ; n°1 ; vol.45, pg 77-89

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Description

L'année psychologique - Année 1944 - Volume 45 - Numéro 1 - Pages 77-89
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1944
Nombre de lectures 62
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J. Le Magnen
Étude des facteurs dynamiques de l'excitation olfactive
In: L'année psychologique. 1944 vol. 45-46. pp. 77-89.
Citer ce document / Cite this document :
Le Magnen J. Étude des facteurs dynamiques de l'excitation olfactive. In: L'année psychologique. 1944 vol. 45-46. pp. 77-89.
doi : 10.3406/psy.1944.8156
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1944_num_45_1_8156■
(Collège 'de France, Laboratoire de Physiologie des Sensations)
VI
ÉTUDE DES FACTEURS DYNAMIQUES DE L'EXCITATION OLFACTIVE
par Jacques Le Magnen
J'ai déjà exposé les raisons pour lesquelles, avant de pour
suivre l'étude de la physiologie de l'olfaction et d'abord
er, en particulier, l'irritante question de l'analyse qualitative,
il paraissait nécessaire de résoudre les problèmes posés par le
stimulus. En l'absence de données précises sur l'influence res
pective des différents facteurs susceptibles d'intervenir dans
l'excitation, l'expression et la mesure du stimulus demeurent
très empiriques. L'olfactométrie pose, par ailleurs, des pro
blèmes techniques, auxquels il n'a pas encore été apporté de
solutions définitives. * •
En dehors du fait que l'on se trouve encore dans l'ignorance
complète de la nature du facteur moléculaire de l'excitation,
qui permettrait, comme dans les autres sensations, d'expri
mer la valeur de l'excitation par la valeur de ce facteur phy
sique ou chimique efficace, la difficulté essentielle dans l'étude
de l'excitation olfactive, tient aux conditions très particulières
du mécanisme externe de la stimulation. La muqueuse sen
sible étant, au sommet des fosses nasales, pratiquement inac
cessible, la mesure des facteurs présumés efficaces ne peut se
faire à son niveau. On doit donc nécessairement mesurer ces
différentes variables, telles que, la valeur de la dilution gazeuse,
son volume, sa vitesse, sa température, à l'entrée des fosses
nasales. Pratiquement l'olfactométrie ne peut avoir lieu qu'à
ce dernier niveau. Mais l'excitation, ainsi exprimée, est alors
conditionnée par le rythme respiratoire. C'est le courant res
piratoire qui véhicule les molécules odorantes jusqu'à la
muqueuse. Dès lors, ce courant respiratoire, par son sens, son
volume, sa vitesse, influera directement sur les valeurs — au
niveau de la muqueuse — des différentes variables de l'exci
tation par rapport à celles qu'il aura été possible de mesurer à
l'entrée des narines. Afin de pouvoir déduire, des valeurs -MÉMOIRES ORIGINAUX # 78
externes de la stimulation, leurs valeurs au niveau de la
muqueuse, et permettre d'en tirer des conclusions, d'une part,
sur le mécanisme propre de l'excitation et, d'autre part, per
mettre de mesurer et d'exprimer de façon rigoureuse les
valeurs de la stimulation, il paraissait indispensable d'effec
tuer l'étude du mécanisme externe ou respiratoire.
POSlflON DU PROBLÊME. — HISTORIQUE
Les différentes variables susceptibles d'intervenir dans
l'excitation de la muqueuse sont : 1° La quantité relative de
substance odorante contenue dans le mélange gazeux, c'est-à-
dire le taux de la dilution parvenant à la muqueuse ; 2<> Sa
quantité absolue en relation avec le volume inspiré ; enfin
3e La vitesse d'arrivée sur la muqueuse des molécules odo
rantes, en relation avec la vitesse de l'inspiration et condition
nant à ce niveau la pression.
La température et l'humidité du mélange ont été par
ailleurs reconnues comme des facteurs dont il était important
compte.
^L'influence de ces différentes variables a été étudiée sépa
rément par différents auteurs qui, sur la base de leurs travaux,
ont proposé d'exprimer la stimulation par les valeurs, à l'en
trée des fosses nasales, soit de la dilution, soit du volume, soit
de la pression du mélange odorant. Mais leurs conclusions
restent arbitraires. D'une pari, en effet, l'étude de l'influence
respective et des relations de ces différentes variables n'a pas
été faite ; d'autre part, rien dans ces travaux: ne permet de
déduire des valeurs externes mesurées, les mêmes valeurs épi-
théliales, dans les conditions normales de l'olfaction.
En ce qui concerne la quantité relative de la substance
odorante dans le mélange stimulant, c'est-à-dire le taux de
dilution (qui, dans la plupart des méthodes olfactométriques
classiques, dites directes, est donné comme expression et
mesure du stimulus), il existe un grand nombre de travaux
déjà anciens, laissant présumer que la valeur épithéliale de
cette dilution par rapport à la valeur externe mesurée, varie
considérablement avec la vitesse du courant respiratoire.
Paülsen (1882) et Franke (1883) ont étudié, sur le cadavre, le
trajet du courant respiratoire dans les fosses nasales. Paulsen
plaçait sur différentes* régions de la muqueuse nasale de petits
morceaux de papier de tournesol et aspirait artificiellement J. LE MAGNEN. — FACTEURS DE L'EXCITATION OLFACTIVE 79
dans la trachée un mélange d'ammoniaque. La coloration du
tournesol lui indiquait le trajet suivi par le courant respirat
oire. Franke et d'autres, utilisèrent, soit sur le cadavre, soit
sur un moulage, une méthode similaire par aspiration de
fumée. Enfin, Kaiser sur le vivant, fait inspirer de l'air
chargé de magnésie et repère au rhinoscope les dépôts lais
sés par l'inspiration dans les différentes régions de la cavité
nasale. Les conclusions de ces auteurs sont concordantes. Dans
la respiration normale (ce qui signifie, à une vitesse de
l'inspiration correspondant au rythme respiratoire normal),
les filets aériens n'atteignent pas la fente olfactive et pas
sent directement dans les choanes. L'excitation a lieu alors,
supposent-ils, par diffusion des molécules odorantes vers la
fossette olfactive. Dans le flair, au contraire (qui fait inter
venir une vitesse inspiratoire anormalement élevée), la direc
tion du courant gazeux est modifiée ; son trajet devient plus
vertical et le courant respiratoire atteint la fente olfactive et
passe au contact de la muqueuse sensible.
Ces divers auteurs s'étaient bornés à cette constatation
et n'avaient pas cherché à préciser les relations existant, pour
différents régimes de l'inspiration, entre la quantité de molé
cules odorantes inspirée, et la -quantité de ces mêmes molé-
"cûles ätteigjLaat4a- muqueuse. L'ignorance de cette relation,
qui faisait négliger la mesure simultanée du taux de dilution
externe et de la vitesse d'inspiration, rend compte sans doute
pour une grande part des différences considérables, pour une
même substance odorante, des valeurs de « quantités minima
perceptibles » retenues comme « seuils normaux moyens ».
Ces valeurs diffèrent avec les auteurs de 1 à 100 et plus. Dans
ces conditions l'olfactométrie est parfaitement illusoire.
L'influence du volume et de la pression du mélange odorant
ont été mises en valeur par les travaux bien connus d'Elsberg
et de ses disciples. Eisberg a mis au point une technique
simple, dite technique indirecte et dont la simplicité même
rend fructueuse son utilisation en clinique lorsqu'il s'agit seul
ement de comparer le niveau de sensibilité de différents sujets à
une même odeur ou de comparer la des narines d'un
même sujet. Cette technique présente cependant, pour l'étude
de l'excitation et comme méthode générale d'olfactométrie,
de graves inconvénients. On sait qu'Elsberg injecte dans les
narines du sujet en apnée, un volume connu du mélange odo
rant. Dans un flacon, de volume quelconque, on place une MÉMOIRES ORIGINAUX 80
petite quantité de substance odorante pure qui sature l'air.
Une petite seringue solidaire du flacon permet d'introduire en
sur-pression dans ce dernier un volume donné d'air. La com
munication avec les pièces situées dans les narines du sujet est
alors établie et le même volume du mélange odorant est ainsi
injecté dans les fosses nasales.
Eisberg exprime les valeurs de la stimulation par la valeur
des volumes injectés sous le nom d' « Olfactory coefficient » ou
« Minimum identifiable

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