Étude sur la réversibilité des associations de mots - article ; n°1 ; vol.66, pg 57-89
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Description

L'année psychologique - Année 1966 - Volume 66 - Numéro 1 - Pages 57-89
Summary
This research was undertaken to outline the nature of associative reversibility. Reversibility is defined as such : when using free word-association, if stimulus A evokes answer B, then stimulus B evokes answerA. Reversibility is assumed to depend on psycho-linguistic variables, and not on specific individual reactions.
Subjects from two different samples of an homogeneous population were submitted to two experiments of free association in limited tinte (visual presentation of one word stimulus each 7 seconds). Experiment I provided with associative responses to word A ; experiment II provided with responses to word B, which was primary, secondary or tertiary response to A in experiment I.
When comparing associations AB with associations BA, it can be concluded that :
1) There is a general tendency to reversibility, but no correlation between frequencies fA (B) and fB (A).
2) In an associative pair, privileged direction is connected with a difference in word frequency between associated words, and goes from the less to the more frequent word.
3) When dichotomizing associative pairs between highly and lowly reversible, it was showed that the former offer higher associative community.
Résumé
L'objet de cette recherche est de préciser la nature de la réversibilité associative. On entend par là le fait que, si, en association libre, un mot A présenté comme stimulus entraîne comme réponse le mot B, inversement, le stimulus B entraîne la réponse A. Cette réversibilité doit dépendre de variables psycho-linguistiques et non de réactions individuelles spécifiques.
On a réalisé deux expériences d'association libre en temps limité (présentation visuelle d'un mot-stimulus toutes les 7 s) sur deux échantillons différents de sujets prélevés dans une population homogène. On a obtenu : 1) Dans l'expérience 1, les réponses associatives au mot A; 2) Dans l'expérience 2, celles au mot B qui était la réponse primaire, secondaire ou tertiaire au mot A dans l'expérience 1.
La confrontation des liaisons AB et BA permet de conclure que :
1) II existe une tendance générale à la réversibilité, mais non une corrélation entre les fréquences fA (B) et /B (A).
2) La direction privilégiée d'une paire associative est liée à une différence entre les fréquences d'usage des mots associés et va du mot le moins fréquent au mot le plus fréquent.
3) En dichotomisant les paires associatives en « fortement » et « faiblement réversibles », on montre que les premières présentent une communauté associative plus élevée que les secondes.
33 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

F. Jodelet
Geneviève Oléron
Étude sur la réversibilité des associations de mots
In: L'année psychologique. 1966 vol. 66, n°1. pp. 57-89.
Citer ce document / Cite this document :
Jodelet F., Oléron Geneviève. Étude sur la réversibilité des associations de mots. In: L'année psychologique. 1966 vol. 66, n°1.
pp. 57-89.
doi : 10.3406/psy.1966.27878
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1966_num_66_1_27878Abstract
Summary
This research was undertaken to outline the nature of associative reversibility. Reversibility is defined as
such : when using free word-association, if stimulus A evokes answer B, then stimulus B evokes
answerA. Reversibility is assumed to depend on psycho-linguistic variables, and not on specific
individual reactions.
Subjects from two different samples of an homogeneous population were submitted to two experiments
of free association in limited tinte (visual presentation of one word stimulus each 7 seconds).
Experiment I provided with associative responses to word A ; experiment II provided with responses to
word B, which was primary, secondary or tertiary response to A in experiment I.
When comparing associations AB with associations BA, it can be concluded that :
1) There is a general tendency to reversibility, but no correlation between frequencies fA (B) and fB (A).
2) In an associative pair, privileged direction is connected with a difference in word frequency between
associated words, and goes from the less to the more frequent word.
3) When dichotomizing associative pairs between highly and lowly reversible, it was showed that the
former offer higher community.
Résumé
L'objet de cette recherche est de préciser la nature de la réversibilité associative. On entend par là le
fait que, si, en association libre, un mot A présenté comme stimulus entraîne comme réponse le mot B,
inversement, le stimulus B entraîne la réponse A. Cette réversibilité doit dépendre de variables psycho-
linguistiques et non de réactions individuelles spécifiques.
On a réalisé deux expériences d'association libre en temps limité (présentation visuelle d'un mot-
stimulus toutes les 7 s) sur deux échantillons différents de sujets prélevés dans une population
homogène. On a obtenu : 1) Dans l'expérience 1, les réponses associatives au mot A; 2) Dans
l'expérience 2, celles au mot B qui était la réponse primaire, secondaire ou tertiaire au mot A dans 1.
La confrontation des liaisons AB et BA permet de conclure que :
1) II existe une tendance générale à la réversibilité, mais non une corrélation entre les fréquences fA (B)
et /B (A).
2) La direction privilégiée d'une paire associative est liée à une différence entre les fréquences d'usage
des mots associés et va du mot le moins fréquent au mot le plus fréquent.
3) En dichotomisant les paires associatives en « fortement » et « faiblement réversibles », on montre
que les premières présentent une communauté associative plus élevée que les secondes.Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
ÉTUDE SUR LA RÉVERSIBILITÉ
DES ASSOCIATIONS DE MOTS
par François Jodelet1 et Geneviève Oléron
Au regard du nombre imposant de travaux expérimentaux
consacrés aux associations de mots, particulièrement aux asso
ciations « libres » d'un mot-réponse (unique) à un mot (unique)
présenté comme stimulus, un aspect particulier de celles-ci
semble n'avoir guère retenu jusqu'ici l'attention : il s'agit de
leur « réversibilité »2. Nous entendons par là le fait que, si un
mot A présenté comme stimulus entraîne la production d'un B comme réponse de la part du sujet, la présentation du
mot B stimulus peut entraîner à son tour la production
du mot A comme réponse. Comment peut-on décrire, d'une
façon exacte, les aspects et les degrés d'une telle réversibilité ?
Peut-on les mettre en rapport avec d'autres variables psychol
ogiques, linguistiques ou psycho-linguistiques '? Tel est le propos
de la recherche dont nous exposerons ici les premiers résultats.
Nous noterons d'abord deux points :
1) Le peu d'intérêt soulevé par cette question est paradoxal
si l'on considère l'attention accordée très fréquemment aux
1. Aujourd'hui à la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de Nancy,
Laboratoire de Psychologie.
2. Nous préférerons ce terme à ceux de « symétrie », de « bilatéralité » ou
de « bidirectionnalité », employés par des auteurs américains à ce propos ou
surtout à celui du paired-associate learning. Dans leur contenu sémantique
usuel, « symétrie » ou « bilatéralité » nous semblent moins près de la notion
que nous voulons évoquer : « l'association dans un sens par rapport à celle
dans le sens inverse. » « Bidirectionnalité » est malsonnant en français. Pré
cisons que « réversibilité » est entendu par nous sans référence (tout au moins à
première vue) à l'acception de ce mot en logique ou dans l'épistémologie
génétique de Piaget. MÉMOIRES ORIGINAUX 58
effets « rétroactifs » (backward) dans l'apprentissage verbal, et
notamment dans celui de couples de termes associés (paired-
associates)1. Dans la procédure canonique de ce type d'expér
iences, où les termes sont des syllabes sans signification, on fait
apprendre une série de couples AB en présentant d'abord A,
puis, immédiatement après, « A et B » (dans l'ordre) ; dans la
phase-test, on présente à nouveau cette série de la même façon,
mais on demande au sujet, dès l'apparition de A, de répondre
par B en anticipant sur la présentation de ce terme. Le problème
se pose alors de savoir s'il répondrait aussi bien par A si l'on
présentait B seulement. Une question analogue dans sa forme
peut être posée lorsqu'on constate la réponse associative B
(mot) à un stimulus A (mot), à ceci près que cette association ne
résulte pas d'un apprentissage contrôlé en laboratoire, mais
de la mise en jeu « d'habitudes de langage » (en un sens très
général) qui préexistent à la passation de l'expérience.
2) Dans des expériences mettant en jeu des couples de mots,
portant sur l'apprentissage, sur les rapports entre association
et rappel, sur l'association à deux mots présentés conjointe
ment, etc., il est gênant d'utiliser des couples de mots associés AB
dont on ne connaît la fréquence d'association que dans un seul
sens, par exemple A-B seulement ou B-A seulement2 : ceci empêche
de démêler, dans d'éventuels effets d'apparence « rétroactive »,
ce qui peut résulter de l'expérience elle-même de ce qui relèverait
d'habitudes antérieures à celle-ci. Les données de réversibilité pour
des mots associés français que nous présentons pourront, en tout
état de cause, servir de référence pour un contrôle de cette
variable dans ce type d'expériences3.
Dans le cadre limité de cet exposé, nous évoquerons d'abord
le problème d'une tendance générale à la réversibilité dans les
associations de mots, puis nous mettrons en rapport les aspects
opérationnels qui auront pu être dégagés de cette étude avec deux
variables susceptibles de les éclairer (et qui ne sont évidemment
1. Pour un exposé sur ces travaux, on lira l'article de Ascii et Ebenholtz
(1962), cité plus loin.
2. Convenons d'un symbolisme. Si nous parlons d'une paire AB, sans tiret,
nous l'entendons sans indication d'une « direction » quelconque allant de A
à B ou de B à A. Nous écrirons « A-B », avec un tiret, lorsque nous parlerons
de l'association de B à A et « B-A » de l'association inverse. Enfin, en un sens
qu'on explicitera plus loin, nous écrirons AB (surligné) ou BA pour parler
de la « direction privilégiée » de l'association entre deux termes A et B.
3. C'est la raison pour laquelle nous présenterons plus loin in extenso nos
tableaux statistiques. JODELET ET G. OLÉRON. — ÉTUDE DES ASSOCIATIONS DE MOTS 59 F.
pas les seules à envisager, mais celles dont l'approche nous

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