Fêtes, danses et rites des Indiens de Cajamarca, (Pérou).  - article ; n°1 ; vol.42, pg 391-414
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Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1953 - Volume 42 - Numéro 1 - Pages 391-414
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1953
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Henry Reichlen
Fêtes, danses et rites des Indiens de Cajamarca, (Pérou).
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 42, 1953. pp. 391-414.
Citer ce document / Cite this document :
Reichlen Henry. Fêtes, danses et rites des Indiens de Cajamarca, (Pérou). In: Journal de la Société des Américanistes. Tome
42, 1953. pp. 391-414.
doi : 10.3406/jsa.1953.2410
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1953_num_42_1_2410FÊTES,
' DE DANSES CAJAMARCA ET RITES (PÉROU), DES INDIENS
par Henry REICHLEN.
' (Planches XI à XV).
Presque to-ites les manifestations sociales, religieuses et artistiques des
groupes actuels de paysans indiens — membres des communautés, habitants de
■caserios,- petits locataires q\i peanes d'haciendas — des environs de la ville de
■Cajamarca se sont cristallisées autour des fêtes patronales. Alors que ces
Indiens, cependant tous catholiques \ ont abandonné une grande partie des
pratiques religieuses d'obligation et la' célébration des grandes fêtes du calen
drier catholique (Noël, Pâques, l'Ascension, la Pentecôte, etc.), ils. continuent,
par contre, dans l'isolement où ils ont été laissés par le clergé depuis de très
nombreuses années, à 'célébrer avec fidélité et éclat la fête du saint reconnu
comme Patron de leur communauté. Hors du cycle des fêtes religieuses
habituelles, elle est devenue, pour ces Indiens, -la grande fête annuelle et
traditionnelle du groupe, à laquelle nul ne peut se soustraire. Leur vie rel
igieuse, remarquablement pauvre, se trouve ainsi toute axée sur la vénération
■du Patron, souverain protecteur des récoltes, et c'est dans la célébration de ces
fêtes que l'on trouve rassemblés les seuls et derniers éléments de folklore spec
taculaires qu'aient su conserver ces Indiens — ensembles de musiciens, danses
i. Les Indiens de la vallée de Cajamarea et des montagnes voisines forent évan-
gélisés presque exclusivement par les Franciscains espagnols qui s'établirent dans
cette * Province des Douze Apôtres » à l'appel de La Gasea qui succéda au vice-
roi Blasco Núííez Vela. Il semble que les quelque cinquante mille Indiens qui habi
taient la région à cette époque aient été baptisés et « réduits * en une vingtaine de
фшЫоь dans un laps de temps très court. Le grand apôtre des Indiens de Cajamarca
fut Fray Matheo de Xumilla — l'un des premiers Franciscains à entrer dans cette
province — qui passa les dernières années de sa vie à Chachapoyas. En ce qui con-
-cerne l'oeuvre des Franciscains à Cajamarca et, en particulier, celle du P. Matheo
<le Xumilla; on trouve quelques renseignements dans : J. T. P. Un convento fran~
■eiscano^ Revista histórica. Lima, 1. 1, trim. IV, 1906, p. 466-485.
Les missions protestantes qui travaillent "depuis quelques années, au. milieu de
.grandes difficultés mais avec un certain succès, à Cajamarca et dans d'autres petites
villes du département, n'ont encore rien tenté parmi la population, indienne des
campagnes. '
■ 392 - ' SOCIÉTÉ DES AMÊRICANISTES
collectives des pàllas et des chunchos où apparaît l'unique masque encore en
usage — éléments appelés eux-mêmes à disparaître dans un avenir prochain.
Le nombre extraordinaire de ces fêtes patronales (à certaines époques de
' surtout après les moissons, on peut voir défiler dans les rues de Caja- l'année,
marca jusqu'à trois et quatre processions par semaine), dû à la multiplicité
des petits groupes vivant en marge des principales communautés, peut faire
illusion au premier abord. Mais c'est en vain que l'on recherchera une nouvelle
danse, un autre masque, une cérémonie particulière à un groupe ou au culte
de tel ou tel saint. Rien d'inattendu ne se produira au cours de ces fêtes patro
nales, toutes rigoureusement semblables -les unes aux autres, et, si d'autres
éléments folkloriques ont pu en faire partie anciennement l, ils ont bien tota
lement disparu aujourd'hui.
D'autre part, précisons-le tout de suite, ces quelques rares manifestations
culturelles, combien pauvres à côté de celles si variées du riche folklore du
Centre et du Sud du Pérou, doivent être interprétées évidemment comme
« métisses » et d'origine espagnole. Du reste, lorsque le folklore andin actuel aura
été enfin étudié dans son ensemble par des spécialistes ayant une profonde
connaissance de la vie et du folklore espagnols de l'époque coloniale, on peut
se demander ce qu'il restera, en réalité, des survivances de la civilisation
« indienne pure », c'est-à-dire préhispanique, dans* la culture « métisse » (la
seule dont on puisse parler pour n'importe quel groupe actuel d'Indiens de la
sierra péruvienne, si purs paraissent-ils au point de vue somatique), survi
vances dont l'importance a été trop souvent exagérée inconsidérément 2.
1. Nous n'avons malheureusement retrouvé aucun texte ancien, aucune descrip
tion plus ou moins détaillée concernant le folklore de Cajamarca. Si extraordinaire
que cela paraisse, ces fêtes patronales et, d'une façon générale, la vie de ce groupe
d'Indiens n'ont attiré l'attention d'aucun .voyageur du siècle dernier. Nous avons
cependant espoir de trouver quelques renseignements précieux dans l'œuvre encore
non publiée de l'illustre évêque de Trujillo, Martinez Compaňón.
2. Récemment, le Dr Jorge С Muelle a dénoncé la confusion créée par l'emploi
abusif et sans discernement des termes « indigène » et « indien » qui ne peuvent être
appliqués qu'à des individus ou des groupes d'individus considérés au point de
vue somatique, mais jamais à la culture des populations de la sierra qui ne peut être
actuellement que « métissée » et à prédominance espagnole (Jorge C. Muelle El
estudio del Indigena. Revista del Museo nacionál. Lima, t. XVII, 1948, p. 75-85).
En ce qui concerne la campiňa de Cajamarca, la plus grande partie des petits
paysans constitue un groupe homogène où les caractères physiques de la race indienne
se sont conservés avec une remarquable pureté et qui a conservé l'usage du kičua.
Ces paysans indiens (de qui nous nous occupons exclusivement dans cette étude)
s'opposent nettement au menu peuple de la ville de Cajamarca qui, lui, est composé
de « métis », avec caractères espagnols dominants. Il est rare de rencontrer dans
d'autres régions du Pérou une différence raciale aussi marquée entre paysans et
citadins. Du reste, la situation change déjà à* quelques dizaines de kilomètres de
Cajamarca, où l'élément indien — lorsqu'il existe — ne survit qu'en infime mino-
• rite dans la classe des peones d'haciendas noyée au milieu des paysans « métis » qui,
le plus souvent, ont conservé d'une façon frappante les caractères de la race blanche. - RITES DES INDIENS DE CAJAMARCA \ 393
Nous ne ferons que signaler, à la suite de cette brève étude des fêtes patro
nales de groupes, l'existence de la grande fête de la Virgen de las Mercedes de
Baňos del Inka, ce petit hameau construit autour des fameuses sources d'eau
chaude où Atawalpa s'était retiré avec son armée au moment de l'arrivée
de Pizarro à Cajamarca. Quoique cette fête soit organisée par les autorités
du village et les fidèles de Cajamarca, et non pas par une communauté indienne,
elle est devenue actuellement la seule fête religieuse où se réunissent les Indiens
" ' • de toute la vallée.
nous donnerons un aperçu des quelques rites et cérémonies qui se Enfin,
déroulent . lors de la première coupe des ongles des enfants, du landaruto
ou première coupe des cheveux, de la mort et des funérailles. Bien que nous
ne rencontrions là aucune manifestation folklorique spectaculaire pouvant
attirer l'attention, ces cérémonies constituent malgré tout des restes intéres
sants de la vie et des conceptions religieuses de nos Indiens à l'époque coloniale.
On y pourra même discerner, avec beaucoup plus de netteté que dans les
danses, la musique ou le costume, des éléments d'origine très vraisemblable
ment préhispanique.
Les

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