Francs ou euros
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Dans quelle monnaie comptons-nous ? Nos concitoyens n’utilisent quasiment plus le franc pour parler de leurs dépenses quotidiennes. Mais ils s’y réfèrent encore pour les dépenses moins courantes, les achats importants ainsi que pour les ressources exceptionnelles. Quatre ménages sur dix recourent parfois encore au franc pour mentionner des dépenses ou un salaire. Parler en francs est plus fréquent chez les personnes les plus âgées et les résidents des zones rurales. À l’inverse, les habitants d’Île-de-France et surtout des départements d’outre-mer se sont plus facilement convertis à la monnaie européenne. Habiter à proximité d’un autre pays de la zone euro ou posséder un niveau de formation élevé facilite également l’intégration de l’euro. L’estimation de la valeur d’un bien s’effectue encore souvent en francs. Pour beaucoup, les repères et les échelles de valeur demeurent en francs. On achète sa baguette en euros et sa voiture en francs Les revenus réguliers sont davantage exprimés en euros Les personnes âgées et les ruraux s’expriment encore en francs Le franc demeure un repère Encadré Les Dom ont plus systématiquement intégré l’euro que la métropole

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Langue Français

Extrait

N° 1181 - MARS 2008
Prix : 2,30€
Francs ou euros
Dans quelle monnaie comptons-nous ?
Maël Theulière, division Conditions de vie des ménages, Insee
os concitoyens n’utilisent quasi- ont très largement exprimées en euros. Sur les
quelque 311 000 achats mentionnés, un surment plus le franc pour parler de
vingt seulement l’a été en francs.Nleurs dépenses quotidiennes.
Le recours à l’une ou l’autre des deux unités de
Mais ils s’y réfèrent encore pour les
compte dépend d’abord du montant de la
dépenses moins courantes, les achats im- dépense. Plus il est faible, plus elle a de
portants ainsi que pour les ressources ex- chance d’être évoquée en euros (graphique).
ceptionnelles. Quatre ménages sur dix En dessous de 100 euros, à peine 2 % des
dépenses sont encore mentionnées en francs.recourent parfois encore au franc pour
Entre 100 et 1 500 euros, la proportion passe àmentionner des dépenses ou un salaire.
5 % environ. Au-delà, les enquêtés semblent
Parler en francs est plus fréquent chez les
de moins en moins à l’aise avec l’euro et recou-
personnes les plus âgées et les résidents rent au franc pour 10 % des dépenses. Les
des zones rurales. À l’inverse, les habitants grosses dépenses sont encore fréquemment
d’Île-de-France et surtout des départe- exprimées en francs : près d’un quart des mon-
tants comptabilisés en francs dépassent 1 500ments d’outre-mer se sont plus facilement
euros (tableau 1).convertis à la monnaie européenne. Habiter
Le type et la fréquence des achats semblent éga-
à proximité d’un autre pays de la zone euro
lement intervenir dans l’emploi de l’une ou l’autre
ou posséder un niveau de formation élevé monnaie. Par exemple, les dépenses comprises
facilite également l’intégration de l’euro. entre 100 et 300 euros sont deux fois moins sou-
L’estimation de la valeur d’un bien s’ef- vent comptabilisées en francs quand elles sont
consacrées à l’habillement que celles destinéesfectue encore souvent en francs. Pour
aux autres biens ou services. En fait, les ménagesbeaucoup, les repères et les échelles de
ont des référentiels de prix différents selon la fré-
valeur demeurent en francs.
quence d’achat. Pour les dépenses quotidiennes,
le consommateur établit rapidement des valeurs
Interrogées sur leurs dépenses des mois pré- de référence dans une nouvelle monnaie. En
cédents (hors alimentation), les personnes qui revanche, il met plus de temps pour se constituer
ont répondu (définitions) en 2005 et 2006 à un référentiel de prix pour les achats peu fré-
l’enquête Budget de famille en métropole les quents, qui sont également les plus coûteux.
Part des dépenses déclarées en francs selon le montant des dépenses
en %
30
Part dans l'ensemble des dépenses
25
Part des dépenses déclarées en francs
20
15
10
5
0
euros
0 - 100 100 - 200 200 - 300 300 - 400 400 - 500 500 - 1000 1 000 - 1500 1 500 - 2000 2 000 et plus
Lecture : 30 % des dépenses des ménages sont comprises entre 0 et 100€ et 2 % de ces dépenses sont déclarées en francs ; 7 % dépassent
2 000€ et, parmi ces dernières, 11 % sont déclarées en francs.
Champ : France métropolitaire, ensemble des dépenses déclarées dans les questionnaires de l'enquête (sources).
Source : Insee, enquête Budget de famille 2006.
INSEE
PREMIEREcours de l’enquête pour exprimer limitrophe de l’un de ces pays ont 27 %Les revenus réguliers sont
certains montants de dépenses ou de de chance de plus de compter en francs.davantage exprimés en euros
revenus. L’habitude de parler en francs Les personnes les plus modestes sont
est d’autant plus ancrée que la personne celles qui font le moins souvent usageLes ressources du ménage ne sont pas
est âgée. Les moins de 25 ans sont ceux du franc : 36 % seulement d’entre ellesnon plus toujours exprimées en euros.
qui s’expriment le plus systématique- l’ont utilisé au cours de l’enquête contrePlus elles sont régulières, plus le
ment en euros. Mais déjà, chez les 44 % des plus aisées. Ceci s’expliqueménage les formule en euros. Versés
26 - 35 ans, un même achat ou une principalement par la différence desrégulièrement, d’un montant stable, les
même ressource sera deux fois plus structures de consommation entre lessalaires, indemnités chômage, RMI, etc.
souvent indiquée en francs. L’écart croît ménages modestes et les ménagessont presque systématiquement rappor-
régulièrement avec l’âge : pour une aisés. En effet, la consommation destés en euros (tableau 2). En revanche,
dépense donnée, une personne de plus ménages modestes est essentiellementles revenus tirés d’une activité profes-
de 55 ans est cinq fois plus susceptible consacrée aux dépenses quotidiennessionnelle indépendante (bénéfices
d’utiliser le franc qu’un jeune de moins pour lesquelles il est plus facile d’inté-industriels, commerciaux ou agricoles),
de 25 ans (tableau 3). grer une échelle de valeur en euros. Enmoins réguliers et calculés annuelle-
Le niveau de diplôme est aussi un revanche, les ménages aisés affectentment, sont deux fois plus souvent expri-
facteur favorisant l’usage systématique une part plus importante de leurs reve-més en francs.
de l’euro. À montant de dépense ou de nus à des dépenses élevées et peu fré-De même, les enquêtés ont plus de mal
ressource donné et âge fixé, un diplômé quentes, ce qui les incite à conserverà utiliser l’euro dans le cadre de transac-
de l’enseignement supérieur a une pro- leurs anciens repères en francs.tions exceptionnelles, comme par
babilité deux fois plus élevée de s’expri-exemple la vente ou l’achat d’une auto-
mer en euros qu’une personne n’ayantmobile, d’un bien immobilier ou d’un Le franc demeure un repère
pas le baccalauréat.autre bien durable. La valeur du bien est
Le lieu de résidence n’est pas neutre : La persistance du franc dans les habitu-alors deux fois plus souvent déclarée en
une personne habitant une zone rurale a des est probablement encore plusfrancs que dans les autres cas.
une probabilité de parler encore en ancrée que ne le suggèrent les résultatsCependant, la régularité ne suffit pas à
francs supérieure de 60 % à celle d’un de l’enquête Budget de famille. Selongarantir l’emploi de l’euro : 9 % des pen-
Parisien alors que la proximité d’un pays l’enquête de Conjoncture réalisée ensions de retraite et autres allocations aux
de la zone euro est un facteur stimulant : avril 2007, plus d’une personne surpersonnes âgées sont encore expri-
les habitants d’un département non quatre admet penser uniquement enmées en francs par celles-ci.
Part des dépenses comptées en francs par montant de dépense
en %Les personnes âgées
Répartition Part
Répartitionet les ruraux s’expriment
Tranches de dépenses des dépenses des dépenses
des dépensesencore en francs notées en francs notées en francs
Moins de 100 euros 29,8 15,5 2,5
L’âge, le niveau de diplôme, le lieu de De 100 euros à 1 500 euros 60,6 62,9 5,0
Plus de 1 500 euros 9,5 21,5 11,0résidence et le niveau de vie sont les
Ensemble 100,0 100,0 4,8principaux facteurs qui favorisent l’utili-
Lecture : les dépenses de plus de 1 500€ représentent 9,5 % de l'ensemble des dépenses d'un ménage et 21,5 % des dépensessation de l’une plutôt que l’autre unité.
exprimées en francs ; 11 % des dépenses de plus de 1 500€ sont exprimées en francs.
Au total, près de 45 % des individus ont Champ : France métropolitaire, ensemble des dépenses déclarées dans les questionnaires de l'enquête (sources).
eu recours au moins une fois au franc au Source : Insee, enquête Budget de famille 2006.
Part des ressources comptées en francs par type de ressource
en %
Part des ressources Part dans l'ensemble Répartition des dépenses
Types de ressource
comptées en francs des ressources exprimées en francs
Ventes de biens durables, de logements, de terrains 11,3 9,8 17,6
Ressources exceptionnelles 10,8 2,4 4,1
Retraites et aides aux personnes âgé

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