L accroissement de l efficacité : la commission de police - article ; n°4 ; vol.3, pg 338-344
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Description

Déviance et société - Année 1979 - Volume 3 - Numéro 4 - Pages 338-344
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 22
Langue Français

Extrait

Monsieur Claude Lepage
L'accroissement de l'efficacité : la commission de police
In: Déviance et société. 1979 - Vol. 3 - N°4. pp. 338-344.
Citer ce document / Cite this document :
Lepage Claude. L'accroissement de l'efficacité : la commission de police. In: Déviance et société. 1979 - Vol. 3 - N°4. pp. 338-
344.
doi : 10.3406/ds.1979.1027
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ds_0378-7931_1979_num_3_4_1027Dans plusieurs pays, une tendance se dessine à une concertation plus grande
entre la police, les autorités judiciaires et les autorités politico-administratives. Ainsi
les trois "partenaires" deviennent plus ou moins des partis égaux, discutant les
problèmes entre eux et se partageant les soucis. On pourrait se demander comment,
dans ces conditions-ci, un parti peut encore remplir sa fonction de contrôle vis-à-vis
de l'autre ? La police n'en sort-elle pas avec une autonomie accrue, surtout quand
les assemblées politiques (parlement, conseil provincial et/ou communal), ces ins
tances de contrôle ultime, ne sont pas à même de, ou ne veulent pas fonctionner
d'une façon adéquate ?
Plus fondamentalement, un décalage entre, d'un côté, une notion juridique,
légaliste du fonctionnement de la police, de ses buts et de ses moyens et, de l'autre
côté, leur réalité semble rendre tout contrôle difficile.
On espérait que de nouveaux mécanismes, comme des "bureaux de plaintes",
des ombudsmen, des comités de citoyens, ainsi que des commissions d'enquête sur
l'activité policière etc. aideraient à effectuer un contrôle plus efficace. Mais une fois
de plus, il semble que, dans un régime politique de participation indirecte des
citoyens, ces initiatives restent trop isolées et dès lors peu réalistes et peu opérationn
elles. La question se pose donc comment, dans un proche avenir, nos régimes
politiques vont s 'occuper de leur police.
L. Van Outrive
L'ACCROISSEMENT DE L'EFFICACITE:
LA COMMISSION DE POLICE
C. LEPAGE *
1. Aussi loin que l'on remonte dans le temps, on constate que les
hommes ont toujours chargé certains d'entre eux de veiller plus spécia
lement sur la vie et les biens des membres de leur communauté.
Ce qui était le rôle du chef de famille ou de clan fut ainsi délégué
progressivement et insensiblement à d'autres membres du groupe con
cerné tout en ayant un caractère occasionnel et en n'étant pas une
fonction exclusive.
La police, en tant que structure organisée, prit naissance lors de
l'édification des villes et grosses bourgades qu'il fallait surtout protéger
de nuit. On vit ainsi apparaître les services du guet ou les vigiles qui
eurent d'abord un caractère non professionnel, les gardes étant consti
tuées par des groupes de citoyens en principe volontaires pour exercer
cette mission de surveillance au profit de la communauté. On considère
actuellement que la police est un service nécessaire au maintien d'un
équilibre harmonieux au sein d'un ensemble humain déterminé.
* Commissaire en chef, Bruxelles
338 La police est universelle et elle constitue depuis toujours un
élément indispensable de l'organisation sociale. Encore faut-il qu'elle
constitue réellement un service public.
Son rôle est surtout de prévenir les heurts, les conflits, les désor
dres, les violences et autres événements fâcheux de nature à troubler un
bon déroulement de la vie en société dans son caractère public. Lors
qu'elle ne peut réaliser cet objectif, soit par manque de moyens, soit par
défaut d'informations, soit par le fait d'une opposition tenace à l'appli
cation de la loi, la police doit substituer à son attitude préventive un
comportement plus contraignant ou répressif. Ce n'est donc que lorsque
la police préventive ou administrative n'a plus d'effet qu'il faut recourir
à l'exercice de la police répressive ou judiciaire que l'on doit considérer
comme le legis ultima ratio.
Le maintien dans des voies ordonnées mais suffisamment souples
de l'aspiration de l'homme à jouir d'une liberté sans limite constitue
donc la tâche essentielle de la police, service public par excellence.
C'est pourquoi il ne sert à rien pour une communauté de posséder
un système juridique parfait et une magistrature intègre, s'il n'y a pas de
police ou s'il existe une police constituée d'hommes sans principes,
ignorants et serviles.
Faustin Hélie écrivait : "La police, c'est l'oeil de la Justice". Pour
Fexercice d'une bonne justice, il faut que cet oeil soit sain.
* *
L'autorité du pater familias ou du chef de clan s'exerçait prat
iquement sans intermédiaire et d'une manière directe.
Celle des princes et des autres gouvernants s'est appuyée peu à peu
sur une organisation particulière et spécialisée qui s'est modelée sur la
structure administrative du territoire envisagé.
On a vu naître ainsi progressivement des corps de police qui au fil
des ans se sont groupés en fonction des contingences locales en vue
d'une meilleure prévention criminelle, d'une répression plus efficace et rationalisation organisationnelle.
Parallèlement on a assisté à une double évolution de la police.
D'une part, elle s'est orientée généralement vers une structure très
hiérarchisée, du type para-militaire, fonctionnant sur un mode bureau
cratique classique qui accepte très difficilement une mutation vers un
système intégré de gestion, la notion de "management" ainsi que celle
de l'analyse du rapport "coût-productivité" (C.B.A.) étant des concepts
absolument nouveaux pour la plupart des chefs de police peu initiés aux
lois de l'économie, de la gestion et de la productivité.
Ces dernières années cependant, on peut remarquer un change
ment de mentalité à cet égard ainsi que le développement d'un esprit
339 plus critique à l'égard de l'organisation et des méthodes beaucoup
qu'elle utilise ou préconise.
D'autre part, on a pu assister à un certain isolationnisme de la
police par rapport à la population qu'elle est appelée à servir. Il s'est
installé ainsi une sorte de sous-culture policière ainsi que Denis Szabo
l'a qualifié, avec les aspects positifs et négatifs que cela comporte.
Une rupture entre la police et la population s'est ainsi produite,
créant une barrière psychologique que l'on tâche maintenant de réduire
en essayant d'aller au devant des souhaits du public que l'on veut
intéresser activement aux activités de la police de manière à ne plus
faire de la police pour la police.
Ce n'est évidemment pas facile de sortir de sa tour d'ivoire et de
devenir accessible à une critique qui n'est pas souvent objective, princ
ipalement par manque d'information complète.
C'est d'autant plus difficile que l'individu qui en zone rurale
pouvait, et peut encore, modeler son style de vie en fonction de ses
aptitudes ou de ses motivations, se sent prisonnier d'un engrenage en
zone urbaine où tout est réglementé et où le poids de l'autorité
publique est ressenti avec plus de force.
De nos jours, l'homme se sent de plus en plus imbriqué dans un
système sur lequel il a le sentiment de n'avoir aucun contrôle et dans
lequel il lui est très difficile de se valoriser, quel que soit le modèle de
gouvernement ou le type de structure de l'Etat.
Voulant dès lors protéger à tout prix son originalité individuelle, il
a souvent tendance à se replier sur lui-même et à réagir négativement,
ou du moins sans enthousiasme à toute sollicitation de l'autorité,
celle-ci se manifestant généralement d'une manière qui paraît arbitraire.
On aperçoit immédiatement combien est difficile le rôle du policier.
Celui-ci ne doit plus se considérer uniquement comme le représentant
de l'autorité, détenteur d'une "parcelle d'imperium", mais bien en tant
qu'agent privilégié des relations publiques entre la population et cette
autorité devenue fort impersonnelle.
Au fil des ans, la police est devenue une administration souvent
importante, si pas toujours qualitativement du moins quantitativement,
avec tous les avantages et les i

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