L Afrique arabe au VIIIe siècle (86-184 H./705-800) - article ; n°3 ; vol.28, pg 601-621
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L'Afrique arabe au VIIIe siècle (86-184 H./705-800) - article ; n°3 ; vol.28, pg 601-621

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Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1973 - Volume 28 - Numéro 3 - Pages 601-621
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Hichem Djait
L'Afrique arabe au VIIIe siècle (86-184 H./705-800)
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 28e année, N. 3, 1973. pp. 601-621.
Citer ce document / Cite this document :
Djait Hichem. L'Afrique arabe au VIIIe siècle (86-184 H./705-800). In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 28e année,
N. 3, 1973. pp. 601-621.
doi : 10.3406/ahess.1973.293371
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1973_num_28_3_293371LE MONDE SAUF L'EUROPE
L'Afrique arabe au VIIIe siècle
(86-184 H. /705-800)
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destinée historique.
Le véritable artisan de la conquête de l'Ifrîqiya fut Hassan ibn Norman
(76-84 H.), mais il fallut encore deux ans environ à son successeur Mûsâ ibn
Nusayr pour parachever son œuvre. A la date de 86 H., l'Ifrîqiya sort de l'ère
confuse et héroïque de la conquête et entre dans une phase d'organisation,
dans ce qu'on a convenu d'appeler le « siècle des wulât ». Or précisément,
cette mutation de fait coïncida avec un changement de statut juridique.
Jusqu'ici l'Ifrîqiya — qu'elle ait été un simple territoire livré au Djihâd et
à la guerre sainte ou, à partir de 55 H., dotée du statut de province avec son
walî et sa ville-camp — était de toutes les façons une dépendance de la
601 LE MONDE SAUF L'EUROPE
wilâya d'Egypte. C'est le gouverneur de Fostât qui nommait et révoquait les
gouverneurs de Kairouan, c'est à lui que revenait le droit de regard sur la
marche de la conquête, c'est par ses subsides et ses soldats que celle-ci se
faisait x. Cette sujétion pesait d'autant plus que le gouverneur d'Egypte
cAbd-al-cAzîz ibn Marwân, séduit par l'importance du butin, faisait tout pour
l'aggraver. D'où un conflit avec Hassan qui valut à ce dernier d'être révoqué 2.
Mûsâ n'était qu'une créature de eAbd-al-eAzîz et ses premiers actes furent
empreints de la plus grande docilité.
Mais la nature des choses exigeait que la province volât de ses propres ailes.
Aussitôt 'Abd-al-'Azîz disparu (86/705), le même Mûsâ n'hésita pas un instant
à adresser les dépêches directement au Calife de Damas, par-dessus la tête
du nouveau gouverneur de Fostât, 'Abdallah, propre fils du Calife eAbd-al-
Malik et dont les protestations furent vaines 3. L'Ifrîqiya se plaça ainsi dans
la dépendance directe du Califat, acquit en somme le statut de wilâya adulte
et de plein droit, égale en rang aux autres provinces de l'Empire, dont l'Egypte.
Mieux encore : son noyau originel (Tunisie, Tripolitaine, Zâb) s'agrandit coup
sur coup du Maghreb moyen et extrême et de l'Espagne. Jusqu'en 123 H.,
nous avons une « grande wilâya » d'Ifrîqiya dont Kairouan était le centre de
décision. Mais bientôt et à partir des révoltes khâridjites, elle commença
à s'effriter jusqu'à ne plus coïncider qu'avec son aile orientale. Progressivement
se constituèrent les royaumes khâridjites des Barghwâta (124), de Sidjil-
mâsa (140), de Tihert (161), et en 172 enfin le royaume idrisite voyait le jour
au Maghreb extrême. En outre, à partir de 129 H., l'Espagne échappait complè
tement à l'emprise de Kairouan pour s'engager dans un destin autonome
vis-à-vis même du Califat. C'est dire que le noyau fidèle et permanent de la
wilâya fut l'Ifrîqiya proprement dite, terre du pouvoir arabe par excellence.
/. L'organisation de l'Ifrîqiya arabe
La province reçut des institutions typiquement arabes, ne devant que peu
de choses aux institutions byzantines préexistantes.
Le wâlî ou Amîr.
C'est la clef de voûte du système arabe. Représentant du Calife, il réunit
tous les éléments de la souveraineté, commande l'armée, préside la prière,
coiffe la machine administrative, détient la justice répressive et criminelle.
Contrairement à ce qui se passait en Afrique sous Byzance et à ce qui se passe
au même moment en Egypte musulmane, il n'y a pas de dichotomie entre
un gouverneur militaire et politique et un autre administratif et fiscal. L'Ifrîqiya
dut sans doute à son éloignement d'avoir eu toujours à sa tête un seul détenteur
de tous les attributs de la puissance publique : le wâlî. Celui-ci réside à Kairouan
dans le Palais du gouverneur ou qasr al-Imâra, que les fouilles actuelles per
mettent de situer du côté sud-est de la mosquée. Il est entouré d'une garde
personnelle ou haras, qui fut composée pendant quelque temps de Berbères
1. Voir notre étude dans Studia Islamica, XXVII, pp. 77-121 et notamment pp. 78-81.
2. Ibn 'Abd-al-Hakam, Futûh, p. 274 ; Kindî, Wulât Misr, p. 74 ; Ibn 'Asakir,
Târîkh IV, pp. 146-147.
3. Kindî, Wulât, pp. 81-82.
602 DJAIT L'AFRIQUE ARABE AU VIIIe SIÈCLE H.
Butr nusayrides, puis des clients et mawâlî des gouverneurs successifs. Ses
déplacements sont entourés d'une certaine pompe, qui ne pouvait toutefois
égaler celle des anciens exarques ou même des préfets du prétoire parce que
nous sommes encore dans une période marquée par la simplicité primitive
arabe.
L'Ifrîqiya connut vingt-deux wâlî, dont quelques-uns furent de grands
gouverneurs, tels Mûsâ ibn Nusayr (84-96), Hanzala ibn Safwân (124-129),
eAbd-ar-Rahmân ibn Habib (129-137) et surtout le Muhallabite Yazîd ibn
Hâtîm (155-170), qui instaura une ère de paix et de redressement.
A l'époque omayyade, les wulât furent souvent choisis parmi les mawâlî 4,
donc dans un rang social inférieur ; par contre, sous les Abbassides, les Muhal-
labites qui se succédèrent pendant plus d'un quart de siècle à Kairouan (151-
178) étaient de grands seigneurs influents. On peut en dire autant d'Ibn
al-Ashfath (144-145) et de Harthama ibn A'yan (179-180). Mais quelles que
fussent les origines sociales, dans l'un et l'autre cas, l'Ifrîqiya eut à plusieurs
reprises pour wulât de grands dignitaires de l'État ayant dé j à exercé de hautes
fonctions en Orient, ce qui prouve l'intérêt des Califes pour la wilâya qui,
à leurs yeux, égalait les meilleures provinces de l'Empire 5. Il est rare cependant
qu'un Arabe Ifrîqiyen accède au poste de gouverneur. Ismâ'il ibn Abî Muhâd-
jir (ioo-ioi) fut une exception, et si les Fihrites purent se maintenir au pouvoir
pendant plus de dix ans (129-140) et fonder une dynastie effectivement auto
nome, c'est parce qu'ils furent précisément des usurpateurs qui profitèrent de
la crise générale de l'État musulman. Leur tentative d'autonomisme se solda
par un échec : il faudra attendre encore un demi-siècle pour que l'Ifrîqiya
réussisse à voler de ses

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