L archéologie française et les paléo-environnements - article ; n°1 ; vol.48, pg 17-41
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Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1993 - Volume 48 - Numéro 1 - Pages 17-41
French Archaeology and Environmental Factors.
Environmental data constitutes an archive of the earth whose information can be used in the same way as archaeological data, yet which need not to be used in connection with or subordinated to the latter. Recent methodological developments have prompted the realization that geological deposits provide remarkable records not only of climactic variation, but also of many events and processes linked to human activity. This article presents chronologically a variety of examples from the Paleolithic era to the early modern period. These examples demonstrate that the interpretative problems involved are not identical throughout time. Rather, they differ as a function of the relationship between man and his environment, environmental factors peculiar to the period, and the nature of the archaeological strata containing the evidence. In addition, the scope of the questions posed here encompasses an ever-widening area in the study of human-technological-environmental interactions. This development is fostered by the growth in the amount of information available as a result of archaeological research conducted in connection with major construction projects. Such archaeological activities also open new perspectives by furnishing random examples of anthropological effects on the countryside as well as long transects across great geographical units. By analysing the impact of these technological factors (short-term phenomena) on the societies that employed them (mid-range phenomena) and on the environment (phenomena evolving in the long term), archaeology contributes to a better understanding of how our environment and our landscapes are shaped by successive human interventions.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean-Luc Fiches
Françoise Audouze
L'archéologie française et les paléo-environnements
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 48e année, N. 1, 1993. pp. 17-41.
Abstract
French Archaeology and Environmental Factors.
Environmental data constitutes an "archive of the earth " whose information can be used in the same way as archaeological data,
yet which need not to be used in connection with or subordinated to the latter. Recent methodological developments have
prompted the realization that geological deposits provide remarkable records not only of climactic variation, but also of many
events and processes linked to human activity. This article presents chronologically a variety of examples from the Paleolithic era
to the early modern period. These examples demonstrate that the interpretative problems involved are not identical throughout
time. Rather, they differ as a function of the relationship between man and his environment, environmental factors peculiar to the
period, and the nature of the archaeological strata containing the evidence. In addition, the scope of the questions posed here
encompasses an ever-widening area in the study of human-technological-environmental interactions. This development is
fostered by the growth in the amount of information available as a result of archaeological research conducted in connection with
major construction projects. Such archaeological activities also open new perspectives by furnishing random examples of
anthropological effects on the countryside as well as long transects across great geographical units. By analysing the impact of
these technological factors (short-term phenomena) on the societies that employed them (mid-range phenomena) and on the
environment (phenomena evolving in the long term), archaeology contributes to a better understanding of how our environment
and our landscapes are shaped by successive human interventions.
Citer ce document / Cite this document :
Fiches Jean-Luc, Audouze Françoise. L'archéologie française et les paléo-environnements. In: Annales. Économies, Sociétés,
Civilisations. 48e année, N. 1, 1993. pp. 17-41.
doi : 10.3406/ahess.1993.279117
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1993_num_48_1_279117L'ARCHEOLOGIE FRANÇAISE
ET LES PALÉO-ENVIRONNEMENTS
Françoise Audouze et Jean-Luc Fiches
L'étude du paléo-environnement, quoique née il y a plusieurs décennies,
connaît un profond renouvellement depuis quelques années et prend une
place de plus en plus importante dans les recherches sur le passé. Sa trans
formation joue sur les questions posées qui couvrent un champ de plus en
plus large. Il se produit au fond un changement de perspective comparable à
celui qui régit les relations entre Archéologie et Histoire. Pour un certain
nombre d'historiens et d'archéologues, les données archéologiques sont
devenues des sources historiques à part entière, au même titre que les textes,
les documents paléographiques ou les inscriptions et ne sont plus là seule
ment pour les confirmer. Sa transformation joue aussi sur les modes de
réponse à travers le développement de méthodes nouvelles ou d'emprunts à
des sciences de la terre de plus en plus variées. De même, les données
d'environnement constituent des archives du sol qui peuvent être utilisées au
même titre que les données archéologiques et non plus en conjonction obli
gée avec elles et en leur étant subordonnées.
Les développements méthodologiques récents, les apports de l'écolo
gie et de l'éthologie, ont conduit les spécialistes à ouvrir de nouveaux
domaines d'observation. Ils ont aussi entraîné un regain d'intérêt pour
des disciplines déjà bien développées pour l'actuel mais dont on n'avait
pas étendu les propriétés à l'ancien, comme la phytosociologie ou la
pédologie. Ces développements ont permis de comprendre que le
sédiment était un remarquable enregistreur non seulement des variations
climatiques mais aussi d'une quantité considérable d'événements et de
processus liés aux activités humaines. L'application des analyses pédolo
giques — par la micromorphologie en particulier — a mis en évidence
toute une série de marqueurs anthropiques et même techniques, que ce
soient des sols d'habitat à la surface desquels le piétinement des hommes
et des bêtes crée une signature caractéristique de quelques millimètres
17
Annales ESC, janvier- février 1993, n° 1, pp. 17-41. HISTOIRE ET ENVIRONNEMENT
d'épaisseur1 ou des terres mises anciennement en culture où il est possible
de distinguer le travail à la houe2 et même de comparer les traces laissées
par le labour à bras et celles qui signent l'usage inattendu d'un araire à
oreilles3. D'autres observations qui combinent l'analyse sédimentologique et
l'identification des oxalates de calcium ou des phytolites permettent de
reconnaître les restes minéraux de fumiers de bergerie4. On constate aussi
un élargissement des perspectives. C'est ainsi qu'on est passé de la dendro-
chronologie à la dendrologie. Les cernes de croissance annuels des arbres ne
sont plus seulement utilisés pour la datation, mais on déduit de leur morphol
ogie des indications météorologiques, des données sur l'état de la forêt et
son exploitation. Ces quelques exemples montrent la richesse des champs en
train de s'ouvrir à l'investigation.
Parallèlement, et en interaction avec les avancées méthodologiques des
paléo-environnementalistes, les questions posées par les archéologues et les
historiens se font plus diversifiées et plus précises. Il ne s'agit plus simple
ment de donner un cadre climatique et végétal aux cultures étudiées. Au fur
et à mesure que les préoccupations de chronologie et d'identification cultu
relles ou architecturales font place à des problématiques économiques,
sociales, politiques, que la notion de crise est introduite pour les périodes de
rupture, on cherche à en trouver les causes et à évaluer la part qui en revient
à l'environnement et comment s'articulent dans ces phénomènes les inter
actions hommes/techniques/milieux.
Les problèmes posés ne sont pas tous les mêmes au cours du temps. Ils
diffèrent selon les périodes du passé étudiées en fonction d'un double para
mètre : d'une part les relations entre l'homme et son environnement et
d'autre part l'existence de données environnementales différentes selon les
périodes et la nature des couches archéologiques qui les contiennent. Les
premières varient d'une insertion passive chez les chasseurs-cueilleurs dont
l'action n'a des effets qu'à l'échelle purement locale de l'habitat, à des modif
ications profondes qui affectent non seulement les zones effectivement
modifiées par les activités humaines mais aussi les régions périphériques qui
réagissent en retour (qu'on songe par exemple aux phénomènes d'érosion,
de crues et de dépôts sédimentaires qui peuvent être induits à distance par
des défrichements).
Le second facteur est plus aléatoire et tient à la conservation des mar-
1. M. A. Courty, « The Concept of Cultural Layers and Living Floors through the Micro
scope, Symposium on Site Formation Processes — New Techniques and Cultural Implica
tions », dans O. Bar-Yosef et P. Goldberg éds, Abstracts of the 56th Annual Meeting of the
Society For American Archaeology, La Nouvelle Orléans, 1991.
2. R. MacPhail, J. С. С Romans et L. Robertson, « The Application of Micromorpho-
logy to the Understanding of Holocene Soil Development in the British Isles ; with Special
Reference to Early Cultivation » dans N. Fedoroff, L. M. Bresson et M. A. Courty éd.,
Micromorphologie des Sols, Plaisir, Association Française pour l'Étude du Sol, 1987, p. 647.
3. P. Poupet, « Quelques éléments pour l'histoire de l'espace rural et l'agriculture antique
en Tricastin : le quartier des Hautes Palus, Suze-la-Rousse (Drôme) », dans F. Fa vory et
J. L. Fiches dir., Les campagnes de la France méditerranéenne dans l'Antiquité et le haut Moyen
Age : études microrégionales, Paris, MSH, 1992, (DAF n° 37).
4. J. E. Brochier, « Géoarchéologie du monde agropastoral » dans J. Guilaine dir., Pour
une archéologie agraire, Paris, Armand Colin, 1991, pp. 305-309.
18 F. AUDOUZE et J.-L FICHES LES PALEO-ENVIRONNEMENTS
queurs d'environnement d

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