L histoire de l éducation, contribution à l histoire sociale : l exemple de Mulhouse - article ; n°5 ; vol.15, pg 963-973
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L'histoire de l'éducation, contribution à l'histoire sociale : l'exemple de Mulhouse - article ; n°5 ; vol.15, pg 963-973

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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1960 - Volume 15 - Numéro 5 - Pages 963-973
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 16
Langue Français

Extrait

Raymond Oberlé
L'histoire de l'éducation, contribution à l'histoire sociale :
l'exemple de Mulhouse
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 15e année, N. 5, 1960. pp. 963-973.
Citer ce document / Cite this document :
Oberlé Raymond. L'histoire de l'éducation, contribution à l'histoire sociale : l'exemple de Mulhouse. In: Annales. Économies,
Sociétés, Civilisations. 15e année, N. 5, 1960. pp. 963-973.
doi : 10.3406/ahess.1960.420668
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1960_num_15_5_420668L'HISTOIRE DE L'ÉDUCATION,
CONTRIBUTION A L'HISTOIRE SOCIALE :
V exemple de Mulhouse
T ■*-^ 'histoire Le dernier sociale Congrès retient des Sociétés en grande savantes, partie tenu les efforts à Dijon, des a une érudits. fois
de plus révélé tout l'intérêt qu'elle suscite, mais aussi la diversité et la
complexité des problèmes soulève. A l'étude des sources statis
tiques de l'histoire d'un groupe social, à l'analyse des éléments pour la
définition d'une catégorie sociale, ou encore à l'examen de la valeur docu
mentaire de la table des mariages dans le fonds du contrôle des actes,
s'ajoutent encore d'autres directions de recherches telles que le dépouill
ement des archives notariales, l'analyse des recensements, ou des élec
tions, qui ont ouvert des voies nouvelles à l'investigation. Tous efforts
convergeant vers le même but : connaître, analyser des faits pour expli
quer le comportement des groupes humains.
Reste un domaine riche d'enseignements sur l'attitude des catégories
sociales : celui de l'éducation. Domaine insuffisamment exploré, pour
sûr. Quoi d'étonnant ? N'est-il pas des historiens de l'éducation comme
Compayré г qui ont prétendu que le but de l'histoire de la pédagogie était
modeste et restreint ? Il consisterait, uniquement, à exposer l'expérience
des doctrines et des méthodes des maîtres de l'éducation proprement
dite. Ce jugement s'explique. On a longtemps cru à une éducation idéale,
valable pour tous les hommes ; on a estimé que l'éducation
était une affaire strictement individuelle. L'Enfant, l'Homme de demain
était considéré comme la fin de l'éducation par Kant, Herbart, Spencer,
par exemple. Or il est bien certain que l'éducation est un aspect de là
réalité sociale. Les institutions scolaires, les disciplines, les méthodes
varient — non seulement d'une époque à l'autre, d'un pays à l'autre — -
mais aussi selon la structure de la société. L'éducation de la bourgeoisie
n'est pas celle du monde ouvrier ; celle de la ville diffère de celle de la
1. Histoire de la pédagogie en France, (1915).
963 ANNALES
campagne. L'étude du comportement des différents groupes sociaux
devant les problèmes pédagogiques peut donc jeter des lumières nouv
elles, parfois insoupçonnées, sur ces groupes. Le travail se révèle par
ticulièrement intéressant pour le xixe siècle, la documentation étant aussi
abondante que variée.
L'Etat abandonna longtemps l'enseignement primaire aux soins des
collectivités locales, l'enseignement secondaire chercha une voie nouvelle,
la notion d'enseignement technique et professionnelle se précisa. D'une
façon générale on assiste à un réveil de la réflexion pédagogique, réveil
qui s'effectue avec plus ou moins de vigueur, et retard, avec des exigences
diverses selon les milieux intellectuels, économiques, ou confessionnels ;
des influences opposées sont intervenues.
1. Les sources.
Quiconque s'occupe de l'histoire de l'éducation au xixe siècle est
moins surpris par Ja quantité des sources que par leur diversité. Elles
sont d'ordre administratif, littéraire, économique et proviennent des
fonds des archives municipales, des archives départementales et des
archives nationales. Quand aux recherches dans les archives privées
(écoles privées, écoles de fabriques), elles sont souvent décevantes. A
part quelques renseignements d'ordre statistique, elles ouvrent rar
ement une voie intéressante.
A l'échelle locale, les procès-verbaux des séances du Conseil municipal
constituent la base, le point de départ. Ces procès-verbaux sont souvent
trop succincts et laconiques, faibles reflets de la conception de l'école,
donc de l'éducation propre aux groupes dominants d'une cité. On traite
de l'érection des écoles, de leur organisation, du recrutement et de la
rémunération du personnel enseignant. L'historien peut suivre les réactions
déclenchées à la demande de sacrifices pour l'enseignement : réaction à la
loi Guizot, à la loi Falloux, par exemple. L'étude des budgets complète les
renseignements sur l'effort consenti pour l'école et l'éducation en général.
Non moins révélateur est l'examen de la question des rétributions
scolaires. Le mode d'attribution des exemptions, si différent d'une com
mune à une autre, est l'expression d'une attitude sociale. Les comités
locaux chargés de « surveiller et d'encourager l'instruction primaire »
(Ordonnance du 29 février 1816) ont dressé des rapports souvent fort
documentés. Les archives paroissiales fournissent des documents non
moins intéressants. L'Ordonnance royale de 1816 — la première charte
de l'enseignement — créait des comités protestants et catholiques. Les
procès- verbaux des conseils presbytéraux et consistoriaux sont autant
de sources qu'on ne saurait négliger. Toujours à l'échelle locale, ajoutons,
pour une période ultérieure, une source souvent ignorée ; les Archives des
964 ÉDUCATION ET HISTOIRE SOCIALE
Chambres de Commerce qui éclairent, sous une perspective particulière,
les répercussions multiples de l'activité économique sur l'éducation.
Dans la presse locale on trouve l'écho des controverses au sujet des
questions scolaires, et la prise de position, souvent passionnée, de cer
tains milieux. L'école devient fréquemment l'enjeu des luttes électorales,
des influences occultes... Nous pensons à l'enseignement mutuel *. Dans
les discours prononcés à l'occasion des distributions des prix s'élève sou
vent la voix discrète des conceptions pédagogiques du personnel ensei
gnant, de ses aspirations et de ses doléances.
Si la bonne fortune fait trouver les règlements intérieurs des éta
blissements primaires et secondaires, ou quelques prospectus des institu
tions, ou collèges, on peut y rassembler des renseignements fort précieux.
En outre, les procès-verbaux des conseils d'administration des éta
blissements de l'enseignement secondaire, ou professionnel, et la corre
spondance constituent autant de mines précieuses.
La documentation des archives départementales est plus variée et
généralement plus riche que celle des archives municipales. Les procès-
verbaux des conseils généraux reflètent les prises de position des partis
et groupes sociaux. Les rapports des préfets contiennent la quintessence
des rapports, trimestriels et annuels, rédigés par les inspecteurs. Trop
souvent, pour des raisons politiques, ou autres non moins intéressées, ces
derniers rapports ont subi des remaniements, des retouches : tels termes
se trouvent atténués, telles conclusions sont adoucies, mais les données
statistiques restent valables. Dans les rapports des inspecteurs on suivra,
notamment, les réalisations des salles d'asile, leur évolution, les progrès
des installations scolaires, de la fréquentation, l'effort accompli pour la
formation des maîtres. Le dépouillement de ces sources est indispensable
pour placer une étude, ne fût-elle centrée que sur un sujet local, dans
son contexte plus large dépouillé des contingences particulières, facil
ement déformantes.
Les sources les plus importantes pour l'histoire de l'enseignement
secondaire et supérieur se trouvent aux Archives Nationales. Tels rap
ports des inspecteurs généraux, ou des recteurs, tels dossiers personnels
(ou dossiers universitaires) d'un professeur, donnent des renseignements
du plus haut intérêt. Les vastes enquêtes organisées à

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