La généralisation dans une épreuve de jugement social - article ; n°2 ; vol.63, pg 333-350
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Description

L'année psychologique - Année 1963 - Volume 63 - Numéro 2 - Pages 333-350
In a situation simulating an activity of professional judgement, subjects are presented with identifying cards bearing the description of 4 stimuli-individuals : the last threee, B, C, D are such that they resemble sometimes more, sometimes less, by their different characteristics, the first one, the stimulus-individual A. These cards are presented in a haphazard order, repeatedly, and at each presentation, the subjects are asked a question concerning an item, which represents part of the professional behavior of the individuals, about which one asks them for a prediction. Once these predictions have been made, the subjects are given the correct information, that is, they are told about the « success » or the « failure » of the stimulus-individual in the item under consideration; the stimulus-individual A succeeds in 80 % of cases, and B, C, D each in 20 % (group 1) or inversely (group 2). After 90 such items (and 90 predictions), the subjects are told to pass judgement on the professional value of the stimuli-individuals.
The result is that these judgements, instead of being equivalent as concerns B, C and D, as they should have been if the subjects had been « objective », tend to be given according to the degree of similarity of the three stimuli-individuals to A ; the resemblance existing between the characteristics of stimuli-individuals affects the professional judgements with which it has, nevertheless, objectively no relation.
This effect is attributed to the action of the process of semantic generalization.
Dans une situation qui simule une activité de jugement professionnel, on présente à des sujets des fiches signalétiques comportant la description de 4 individus-stimuli ; les trois derniers B, G, D sont tels qu'ils ressemblent plus ou moins, par leurs diverses caractéristiques, au premier, l'individu-stimulus A. Ces fiches sont présentées dans un ordre au hasard de façon répétée, et en même temps que chacune d'elles, on pose aux sujets une question sur un item, qui représente une portion du comportement professionnel des individus, et à propos duquel on demande une prédiction. Une fois celle-ci effectuée, on donne aux sujets l'information correcte, c'est-à-dire qu'on les renseigne sur la « réussite » ou 1' « échec » de l'individu-stimulus dans l'item considéré ; l'individu-stimulus A réussit dans 80 % des cas, et B, G, D chacun dans 20 % (groupe 1) ou inversement (groupe 2). On demande aux sujets après 90 tels items (et 90 prédictions) de porter un jugement sur la valeur professionnelle des individus-stimuli.
On trouve que ces jugements, au lieu d'être équivalents pour B, G, D, comme ils le devraient s'ils étaient « objectifs », tendent à être donnés en fonction de la similitude des trois individus-stimuli avec A ; la ressemblance entre les caractéristiques des individus-stimuli affecte les jugements professionnels avec lesquels elle n'a pourtant, objectivement, aucun rapport.
Cet effet est attribué à l'action du processus de généralisation sémantique.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J. Le Ny
La généralisation dans une épreuve de jugement social
In: L'année psychologique. 1963 vol. 63, n°2. pp. 333-350.
Citer ce document / Cite this document :
Le Ny J. La généralisation dans une épreuve de jugement social. In: L'année psychologique. 1963 vol. 63, n°2. pp. 333-350.
doi : 10.3406/psy.1963.27772
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1963_num_63_2_27772Abstract
In a situation simulating an activity of professional judgement, subjects are presented with identifying
cards bearing the description of 4 stimuli-individuals : the last threee, B, C, D are such that they
resemble sometimes more, sometimes less, by their different characteristics, the first one, the stimulus-
individual A. These cards are presented in a haphazard order, repeatedly, and at each presentation, the
subjects are asked a question concerning an item, which represents part of the professional behavior of
the individuals, about which one asks them for a prediction. Once these predictions have been made,
the subjects are given the correct information, that is, they are told about the « success » or the « failure
» of the stimulus-individual in the item under consideration; the stimulus-individual A succeeds in 80 %
of cases, and B, C, D each in 20 % (group 1) or inversely (group 2). After 90 such items (and 90
predictions), the subjects are told to pass judgement on the professional value of the stimuli-individuals.
The result is that these judgements, instead of being equivalent as concerns B, C and D, as they should
have been if the subjects had been « objective », tend to be given according to the degree of similarity
of the three stimuli-individuals to A ; the resemblance existing between the characteristics of stimuli-
individuals affects the professional judgements with which it has, nevertheless, objectively no relation.
This effect is attributed to the action of the process of semantic generalization.
Résumé
Dans une situation qui simule une activité de jugement professionnel, on présente à des sujets des
fiches signalétiques comportant la description de 4 individus-stimuli ; les trois derniers B, G, D sont tels
qu'ils ressemblent plus ou moins, par leurs diverses caractéristiques, au premier, l'individu-stimulus A.
Ces fiches sont présentées dans un ordre au hasard de façon répétée, et en même temps que chacune
d'elles, on pose aux sujets une question sur un item, qui représente une portion du comportement
professionnel des individus, et à propos duquel on demande une prédiction. Une fois celle-ci effectuée,
on donne aux sujets l'information correcte, c'est-à-dire qu'on les renseigne sur la « réussite » ou 1' «
échec » de l'individu-stimulus dans l'item considéré ; l'individu-stimulus A réussit dans 80 % des cas, et
B, G, D chacun dans 20 % (groupe 1) ou inversement (groupe 2). On demande aux sujets après 90 tels
items (et 90 prédictions) de porter un jugement sur la valeur professionnelle des individus-stimuli.
On trouve que ces jugements, au lieu d'être équivalents pour B, G, D, comme ils le devraient s'ils
étaient « objectifs », tendent à être donnés en fonction de la similitude des trois individus-stimuli avec A
; la ressemblance entre les caractéristiques des individus-stimuli affecte les jugements professionnels
avec lesquels elle n'a pourtant, objectivement, aucun rapport.
Cet effet est attribué à l'action du processus de généralisation sémantique.de Psychologie de la Faculté des Lettres Laboratoire
et Sciences humaines de Lille
LA GÉNÉRALISATION
DANS UNE ÉPREUVE DE JUGEMENT SOCIAL
par Jean-François Le Ny
Le phénomène de généralisation du stimulus, découvert et
étudié d'abord en relation avec le conditionnement (Pavlov,
1954 ; cf. Le Ny, 1961 a) s'est révélé peu à peu agissant dans des
situations extrêmement variées (Le Ny, 1957 a, b ; 1959 ; 1961 b,
c, d; Richard, 1962 a, b; 1963). Une des tendances les plus
intéressantes en cette matière a consisté en l'élargissement du
pouvoir explicatif de la généralisation à des domaines de plus en
plus larges, incluant des situations sociales ou interpersonnelles
(par exemple l'interprétation du transfert psychanalytique,
N. E. Miller, 1948). Cependant peu de recherches expérimentales
ont été menées dans cette voie, en particulier chez l'homme.
La mise en évidence de la généralisation sémantique repré
sente un pas dans ce sens, puisqu'il apparaît qu'avec des situa
tions et des stimuli significatifs on peut encore montrer un effet
de généralisation. Mais il est de fait que celui-ci a presque toujours
été démontré au moyen de réactions purement conditionnelles
(Riess, 1946 ; Razran, 1949 ; Vinogradova, 1956 ; Schvarts,
1960), la seule exception étant sans doute constituée par le travail
de Kurcz (1963), qui utilise une réponse motrice volontaire.
Enfin l'utilisation, pour l'étude de la généralisation du stimulus,
d'apprentissages avec renforcement intermittent (Brown, Clarke,
Stein, 1958 ; Le Ny, 1961 b et c ; Richard, 1962 et 1963), ne
constitue pas seulement, selon les termes des premiers auteurs
cités, une « nouvelle technique » d'étude du phénomène, mais 334 MÉMOIRES ORIGINAUX
aussi son extension à une nouvelle catégorie d'apprentissages,
fort répandue dans la vie concrète.
La présente expérience avait pour but d'utiliser simultané
ment tous ces éléments, à savoir des stimuli significatifs, pouvant
donner lieu à une généralisation sémantique, une situation éga
lement significative et comportant un caractère social (avec des
réponses du même type), et enfin un renforcement intermittent.
Cette expérience représente pour une part un élargissement
d'une recherche antérieure (Le Ny, 1961 c). Dans cette dernière,
les sujets se voyaient présenter quatre mots sans signification
possédant des caractéristiques de plus ou moins grande similitude
formelle (graphique ou phonétique) ; ces stimuli étaient donnés
comme les noms de quatre chasseurs qui tiraient, les uns après
les autres, des coups de fusil. La tâche des sujets (des enfants
d'environ 12 ans) consistait à prédire la réussite ou l'échec de
ces tirs ; ils étaient aussitôt après informés du résultat « réel » du
tir (renforcement de forme « oui » ou « non »). L'un des chasseurs
était renforcé à 80 %, les trois autres à 20 %. Les résultats
montraient que, pour ces trois derniers, les prédictions s'effe
ctuaient à un taux différent, en fonction de la similitude entre les
noms des trois chasseurs et le nom du premier, renforcé à 80 %.
En outre, à la fin de l'épreuve, un jugement était demandé aux
sujets sur 1' « adresse » des chasseurs. Là aussi il est apparu que
les adresses des trois derniers chasseurs, pourtant objectivement
égales, n'ont pas été jugées telles. Les estimations leur ont été
d'autant plus favorables que leur nom ressemblait davantage
au nom du premier, le plus adroit.
C'est essentiellement cet effet sur le jugement que vise à
étudier la présente expérience. Une des préoccupations prin
cipales a été ici de simuler des conditions concrètes d'aussi près
que le permet une situation expérimentale nécessairement
contraignante. On a ainsi apporté, par rapport à la recherche
de 1961, les modifications suivantes :
a) Les sujets sont, non des enfants, mais des adultes, de
18 à 30 ans, étudiants en psychologie.
b) La situation imaginaire est cette fois une situation pro
fessionnelle dans laquelle les sujets, futurs psychologues, peu
vent aisément se placer et se sentir impliqués ; les jugements
à porter par eux sont des appréciations professionnelles ; bien
qu'aucun cours systématique ne leur ait été fait sur cette
question, les sujets étaient sensibilisés par l'ensemble de leur
enseignement au problème de l'objectivité des jugements. LE NY. — LA GENERALISATION 335 J.-F.
c) Les stimuli sont des descriptions d'individus, ils sont donc
pleinement significatifs et pour des stimuli verbaux, extrême
ment concrets ; ce sont des individus-stimuli.
d) Le nombre d'essais est ici seulement de 90 au total ;
comme on sait que l'effet de généralisation est peu à peu corrigé
par la discrimination, il est important de le saisir suffisamment

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