La grotte de Lortet pendant l âge du renne. - article ; n°1 ; vol.9, pg 298-317
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1874 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 298-317
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1874
Nombre de lectures 77
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Edouard Piette
La grotte de Lortet pendant l'âge du renne.
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 9, 1874. pp. 298-317.
Citer ce document / Cite this document :
Piette Edouard. La grotte de Lortet pendant l'âge du renne. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 9,
1874. pp. 298-317.
doi : 10.3406/bmsap.1874.3052
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1874_num_9_1_3052SÉANCE DU 16 AVRIL 1874. 298
fut célébré tout de suite par le P. Joseph Aubéry, alors mis*
sionnaire des Abénakis.
Voici un état de la descendance de ces deux jeunes gens
depuis 1715, date de leur mariage, jusqu'à 1866, date de
rimprefcsion de Y Histoire des A bénakis.
I. Jeanne-Madeleine, mariée à un Allemand fait prisonnier
à la Nouvelle-Angleterre, était représentée en 1866 par 140
descendants;
H. Joseph'Louis, marié à une femme de nom français, était
représenté en 1866 par 379 descendants;
III. Joseph, marié à une Abénakise, était représenté en 1866
par 33 descendants;
IV. Josepha, mariée à un Abénakis, était représentée en
1866 par 50 descendants ;
V. Apolline, mariée à un Abénakis, était en
1866 par 44 ;
VI. François, marié à une femme de nom français, était re
présenté en 1866 par 269 descendants;
\II. Robert, marié à une femme de nom français, était re
présenté en 1866 par 37 descendants.
Le chiffre total de la descendance de Gill et James, mariés
en 1715, était en 1866 de 952. De ces 952, presque tous métis,
parce que plusieurs des enfants, issus de Jeanne-Madeleine
et des autres couples blancs, épousèrent des Abénakis, un
Iroquois et un Algonquin > plusieurs étaient citoyens des
États-Unis. 213 portent le nom de Gill et 739 des noms abé-
nakistes et canadiens. De ces 739 derniers, 318 sont parmi les
Abénakis et 421 parmi les Canadiens.
La grotte de Lortet pendant l'âge du renne;
PAR M. PIETTE.
Lors de mon dernier séjour dans les Pyrénées, je reconnus
que la grotte de Gourdan était à peu près épuisée, et je résolus
de me mettre en quête d'une autre habitation de l'âge du
renne. J'ai toujours pensé que, dans les recherches scienti- PIETTE. — SUR LA GROTTE DE LORTET. 299
fiques, il faut laisser au hasard la plus petite part possible, et
je ne me sentais nullement disposé à explorer cent ou deux
cents grottes, comme l'ont fait certains savants, avant de
trouver celle que je désirais. Peut-être n'est-il pas inutile
d'indiquer ici les raisons qui m'ont fait choisir Lortet comme
le point sur lequel je devais tout d'abord porter mes investi
gations.
Les Pyrénées, aux environs de Luchon, se composent d'une
partie centrale très- élevée, formée par des roches éruptives
et par les terrains paléozoïques, contre lesquels s'appuient,
au nord et au midi, des contre-forts calcaires, appartenant aux
terrains jurassiques et crétacés. Dans la masse cristalline de la
chaîne et dans les schistes anciens, les cavernes sont rares;
elles sont dues presque toujours à des plissements d'assises,
à des failles, et présentent d'affreux abîmes. L'homme n'a ja
mais dû s'y plaire. Il est au moins certain que, pendant l'âge
du renne, il n'a pu les habiter. Les régions élevées où elles
se trouvent étaient alors couvertes de glaciers ; et, quoiqu'ils
fussent déjà fort en retrait quand l'industrie magdalénienne
prit naissance, ils n'étaient pas cependant enfermés dans leurs
limites actuelles. Les contre-forts calcaires, ceux surtou t qui
appartiennent à la partie inférieure du terrain crétacé, pré
sentent an contraire une grande quantité de grottes commodes
et saines, situéee sur le trajet des anciens glaciers, mais loin
des montagnes où ils prenaient naissance. C'est sur ces con
tre-forts qu'il faut faire porter les investigations. L'expérience
a d'ailleurs prouvé que, dans les Pyrénées, les cavernes ha
bitées pendant l'âge du renne se trouvent à une latitude
comprise entre 44e 30' et 44° 55', et qu'elles sont situées à
une hauteur qui varie entre 450 et 650 mètres au-dessus du
niveau de la mer. Or les grottes du calcaire crétacé inférieur
sont précisément à cette altitude. L'homme de l'âge du renne
aimait l'air et la lumière. Il s'installait en plein air, sous
l'abri d'un rocher,?plutôt que de se confiner dans un réduit
obscur et humide. 11 faut donc explorer de préférence les
grottes ayant de larges ouvertures, car seules elles présentent 300 SÉANCE DU 10 AVRIL 1874.
des conditions hygiéniques convenables. Les cavernes dont la
voûte pleine de stalactites suinte en tout temps de l'eau qui
tombe sur la tête des visiteurs, peuvent être négligées comme
trop humides ; celles dont les entrées sont tournées vers le
nord ou vers le sud, recevant en hiver un vent froid, pré
sentent moins de chance de succès que celles qui sont ex
posées au levant ou au couchant. Mais l'homme de cet âge
était pêcheur non moins que chasseur; il lui fallait aussi
de l'eau pour son alimentation. C'est donc à proximité des
rivières qu'il faut chercher son habitation. Une caverne au
bord d'un cours d'eau ou à mi-côte lui plaisait beaucoup plus
que celles qui sont au sommet des montagnes, dont l'ascension
est toujours fatigante. Il devait, en outre, préférer celles qui
sont à l'entrée des vallées, afin de traquer plus facilement le
gibier, de le pousser vers les ravins escarpés auxquels elles
aboutissent, et de forcer les bêtes sauvages à s'engager pour
en sortir dans les cols et les passages accessibles, où des
pièges les attendaient. Lors donc qu'on désire découvrir une
caverne de l'âge du renne dans les Pyrénées, si l'on veut faire
ses recherches dans de bonnes conditions, il faut lâcher de
trouver dans le calcaire crétacé inférieur, sur le trajet d'un
ancien glacier, une caverne, dont l'altitude au-dessus du n
iveau de la mer soit comprise entre 450 et 650 mètres ; il faul
en choisir une, présentant une large ouverture, située sur le
bord d'une rivière ou à mi-côte dans une montagne qui
domine le cours d'eau. S'il y en a qui présentent toutes ces
conditions, à l'endroit où la vallée pénètre dans le pays de
montagnes, on est presque sûr, en y allant, de mettre la main
sur le gisement que l'on cherche.
La Neste étant, après la Garonne, le cours d'eau le plus
voisin de Gourdan, c'est dans sa vallée que je résolus de
chercher l'âge du renne, jfe chargeai un paysan de me ren
seigner sur les grottes placées aux environs du point où elle
pénètre dans le massif calcaire qui sert de contre-fort aux
Pyrénées. Il me décrivit celles qu'il connaissait. Une seule, la
caverne de Lortet, me parut présenter toutes les conditions re- — SUR LA GROTTE DE LORTET. 301 PIETTE.
quises l. Je me rendis avec un ouvrier en ce village, bâli au pied
d'un mamelon abrupt, couronné par des rochers pittoresques.
Au milieu des dentelures de ces rochers apparaissent les entrées
de cavernes nombreuses, qui ont dû être des repaires d'ours
et qui, plus d'une fois, ont tenté les faiseurs de fouilles. Ce
n'était pas elles qui m'attiraient. La grotte que j'avais choisie,
située au bord de la route, à 16 mètres au-dessus de la Neste,
avait un aspect moins magnifique; mais son ouverture ayant
12m,30 de largeur et regardant le couchant, son vestibule sec,
protégé par une voûte dépourvue de stalactites, sa chambre
profonde elle-même, quoique plus humide, me donnèrent es
poir dès le premier moment. Le vestibule a 15m,20 de largeur
près de l'entrée, 12 mètres au milieu et 6 mètres à son extré
mité. La longueur totale de la grotte est de 20 mètres. Le sol
en était recouvert par une nappe de stalagmite. Je la fie enta
mer par mon ouvrier et, quelques minutes après, j'en relevais
une large plaque à la partie inférieure de laquelle étaient in
crustés du charbon et des mâchoires brisées de cerf-élaphe et
de

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