La recherche sur le raisonnement par  analogie : objectifs, difficultés et solutions - article ; n°2 ; vol.92, pg 263-288
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Description

L'année psychologique - Année 1992 - Volume 92 - Numéro 2 - Pages 263-288
L'objectif de cette revue critique est de présenter les difficultés théoriques rencontrées dans l'élude du raisonnement par analogie et d'analyser diverses tentatives pour les surmonter. Après avoir exposé les données empiriques récentes, on présente trois modèles, destinés à rendre compte du raisonnement par analogie. L'analyse critique et comparative de ces modèles fait apparaître que chacun de ces modèles a privilégié ou bien l'aspect procédural, ou bien l'aspect représentationnel. On examine les conséquences de ces choix sur le problème de l'inférence non démonstrative soulevé par Fodor et sur le statut de « méthode faible » du raisonnement par analogie.
Mots clés : raisonnement par analogie, mémoire, représentation des connaissances, induction, modélisation.

The aim of this review is to understand the theoretical difficulties encountered in the domain of reasoning by analogy and to analyze several différent attempts to overcome them. After having given some essential information about experimental results obtained in this field, three models representing very different conceptions of reasoning by analogy are described. A critical and comparative analysis of these models shows that each one emphasizes either the procédural aspects or the representational aspects. The conséquences of these theoretical choices are developed with respect to :
— the issue of « non-demonstrative inference » raised by Fodor ;
— the issue of whether reasoning by analogy can be considered as a « weak
problem solving method ».
Key-words : reasoning by analogy, memory, knowledge representation, induction, modelling.

26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Thierry Ripoll
La recherche sur le raisonnement par analogie : objectifs,
difficultés et solutions
In: L'année psychologique. 1992 vol. 92, n°2. pp. 263-288.
Résumé
L'objectif de cette revue critique est de présenter les difficultés théoriques rencontrées dans l'élude du raisonnement par analogie
et d'analyser diverses tentatives pour les surmonter. Après avoir exposé les données empiriques récentes, on présente trois
modèles, destinés à rendre compte du raisonnement par analogie. L'analyse critique et comparative de ces modèles fait
apparaître que chacun de ces modèles a privilégié ou bien l'aspect procédural, ou bien l'aspect représentationnel. On examine
les conséquences de ces choix sur le problème de l'inférence non démonstrative soulevé par Fodor et sur le statut de « méthode
faible » du raisonnement par analogie.
Mots clés : raisonnement par analogie, mémoire, représentation des connaissances, induction, modélisation.
Abstract
The aim of this review is to understand the theoretical difficulties encountered in the domain of reasoning by analogy and to
analyze several différent attempts to overcome them. After having given some essential information about experimental results
obtained in this field, three models representing very different conceptions of reasoning by analogy are described. A critical and
comparative analysis of these models shows that each one emphasizes either the procédural aspects or the representational
aspects. The conséquences of these theoretical choices are developed with respect to :
— the issue of « non-demonstrative inference » raised by Fodor ;
— the issue of whether reasoning by analogy can be considered as a « weak
problem solving method ».
Key-words : reasoning by analogy, memory, knowledge representation, induction, modelling.
Citer ce document / Cite this document :
Ripoll Thierry. La recherche sur le raisonnement par analogie : objectifs, difficultés et solutions. In: L'année psychologique.
1992 vol. 92, n°2. pp. 263-288.
doi : 10.3406/psy.1992.29508
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1992_num_92_2_29508L'Année Psychologique, 1992, 92, 263-288
CREPCO
Faculté d'Aix- Marseille I1
LA RECHERCHE
SUR LE RAISONNEMENT PAR ANALOGIE :
OBJECTIFS, DIFFICULTÉS ET SOLUTIONS
par Thierry Ripoll
SUMMARY : Research on reasoning by analogy : Objectives, difficulties
and solutions.
The aim of this review is to understand the theoretical difficulties
encountered in the domain of reasoning by analogy and to analyze several
different attempts to overcome them. After having given some essential
information about experimental results obtained in this field, three models
representing very different conceptions of reasoning by analogy are des
cribed. A critical and comparative analysis of these models shows that each
one emphasizes either the procedural aspects or the representational aspects.
The consequences of these theoretical choices are developed with respect to :
— the issue of « non-demonstrative inference » raised by F odor ;
— the of whether reasoning by analogy can be considered as a « weak
problem solving method ».
Key-words : reasoning by analogy, memory, knowledge representation,
induction, modelling.
Les premiers chercheurs en intelligence artificielle (ia) et en psychol
ogie cognitive ont émis l'hypothèse (hypothèse qui a parfois pris valeur
d'axiome) qu'il existe des mécanismes généraux de résolution de pro
blèmes et d'apprentissage. L'objectif fondamental de la psychologie
cognitive a donc consisté à identifier et à décrire ces mécanismes géné
raux de résolution et d'apprentissage, à formaliser puis à modéliser les
procédures « horizontales » très générales et non dépendantes d'un
domaine qui caractérisent dans son ensemble l'intelligence humaine.
Eu égard à ces différents objectifs, on doit bien admettre que le
1. 29, avenue Robert-Schuman, 13621 Aix-en-Provence, Cedex 1. 264 Thierry Ripoll
bilan n'est pas très positif. D'une part la découverte des décalages
horizontaux (Klahr et Wallace, 1972) et les différences de perfo
rmances observées sur des tâches isomorphes (Bastien, 1987), d'autre
part la place de plus en plus importante que les théories doivent accorder
aux connaissances spécifiques que les sujets ont sur le domaine ont
quelque peu émoussé l'espoir de découvrir d'hypothétiques règles
universelles de résolution de problèmes et d'apprentissage.
Sur ce dernier point, les travaux comparatifs experts/novices (Chase
et Simon, 1973 ; Chi, Feltovich et Glaser, 1981 ; Chi, Hutchinson et
Robin, 1988) ont montré qu'un expert ne dispose pas forcément de com
pétences générales plus importantes qu'un novice, l'expert se distingue du
novice par une organisation particulière des connaissances en mémoire à
long terme (mlt). Que ce soit dans le jeu d'échec, dans le domaine
de la mathématique, de la physique ou de l'informatique, le constat
est à peu près identique : les experts réalisent une grande économie
de traitement en utilisant des connaissances de haut niveau (schéma,
script...) propres au domaine et souvent très efficaces uniquement à
l'intérieur du domaine considéré. Comme le résume très élégamment
Andler (1986), « dans certains cas, beaucoup de connaissances, d'où
qu'elles proviennent, et fort peu de raison, suffisent à reproduire au
moins approximativement une fonction exigeant chez l'homme de
l'intelligence » (p. 39).
Cependant, exiger de la psychologie cognitive comme de Pia qu'elles
se dissolvent dans une description précise de l'activité cognitive des
sujets dans chaque domaine de connaissance implique qu'on s'éloigne
de l'exigence de généralité et d'universalité que requiert toute discipline
scientifique. Or, nous pensons que, entre l'exigence de généralité et la
nécessité de prendre en compte les connaissances spécifiques au domaine,
le raisonnement par analogie (ra) fait figure de médiateur idéal. En effet,
comme l'indique Anderson (1987), le ra est bien une « méthode faible »,
c'est-à-dire une procédure qui permet le traitement de problèmes
appartenant à des domaines complètement hétérogènes. Mais le ra
est une méthode faible d'un genre assez particulier. C'est une procédure
horizontale qui mobilise les connaissances spécifiques que le système a
acquises dans un domaine particulier pour les adapter à un autre
domaine. C'est ce caractère composite du ra qui, selon nous, explique
à la fois sa puissance, la difficulté de son étude et les controverses impor
tantes qui opposent les chercheurs.
Ces controverses prennent d'ailleurs une importance d'autant plus
marquée lorsque l'on sait que pour certains auteurs, et tout particu
lièrement pour Fodor (1983), le ra, bien qu'étant probablement re
sponsable de toutes les merveilles cognitives qui caractérisent le fon
ctionnement cognitif humain au niveau du système central, est hors de
portée de l'investigation scientifique. Le central est caractérisé
par une très grande connectivité (connectivité au sens où pour la réali- Le raisonnement par analogie 265
sation d'une inference quelconque toutes les connaissances stockées en
mlt sont potentiellement utiles). Pour tirer parti de cette connectivité,
le système central réalise des inferences non démonstratives (le ra par
exemple). Ces inferences ne sont pas forcément assujetties aux contraintes
logiques que l'on rencontre classiquement dans le cas des inferences
démonstratives et des raisonnements déductifs. Les inferences non sont donc plus risquées et moins rigoureuses. En
revanche, elles sont plus heuristiques, elles sont réalisées à partir de
l'ensemble des « croyances » propres au système. Le ra revêt donc un
caractère global au sens où sa réalisation est fonction de toutes les
connaissances dont dispose le système. C'est précisément ce caractère
global qui, pour Fodor, constitue un « obstacle épistémologique » majeur.
Une explication complète du ra consisterait à indiquer de quelle manière
des connaissances spécifiques et propres au système peuvent intervenir
sur la réalisation d'un raisonnement qui par ailleurs doit pouvoir faire
l'obje

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