La verbalisation d un dessin facilite-t-elle son évocation par l enfant ? - article ; n°1 ; vol.70, pg 109-122
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La verbalisation d'un dessin facilite-t-elle son évocation par l'enfant ? - article ; n°1 ; vol.70, pg 109-122

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Description

L'année psychologique - Année 1970 - Volume 70 - Numéro 1 - Pages 109-122
Summary
This study compared short-term memory for series of drawings representing an object or two objects having different relations between each other to short-term memory for series of names or sentences describing these same drawings. Subjects were eight-year old children.
After one presentation more drawings (in a free recall task) were remembered than verbal stimuli. This effect, however, decreased when the number of presentations increased. In addition, verbalisation of the content of the drawings when these were presented facilitated retention only when the drawing and thus its verbal description were complex. The verbal response being the same for both the drawings and verbal stimuli, these findings indicate that the nature of the stimulus plays a greater role in retention than the response. This is interpreted on the basis of the greater short-term associative power that concrete stimuli have over verbal stimuli.
Résumé
Nous avons comparé, chez des enfants de 8 ans, la mémoire à court terme a) de séries de dessins représentant un objet ou deux objets ayant entre eux différentes relations et b) de séries de noms ou de phrases décrivant ces dessins. Après la première présentation, les dessins sont toujours évoqués en plus grand nombre que les stimulus verbaux correspondants. Cet effet s'atténue avec la répétition.
La verbalisation du contenu des dessins, au moment de leur présentation, ne facilite la rétention que lorsque le dessin, et par conséquent sa description verbale, est assez complexe. La réponse verbale, dans nos expériences, étant la même que l'on parte des dessins ou des stimulus verbaux, il en résulte que la nature du stimulus a plus d'importance dans la mémorisation que la réponse. Ce résultat est expliqué par le plus grand pouvoir associatif à court terme des stimulus concrets.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 62
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

P Fraisse
La verbalisation d'un dessin facilite-t-elle son évocation par
l'enfant ?
In: L'année psychologique. 1970 vol. 70, n°1. pp. 109-122.
Abstract
Summary
This study compared short-term memory for series of drawings representing an object or two objects having different relations
between each other to for series of names or sentences describing these same drawings. Subjects were
eight-year old children.
After one presentation more drawings (in a free recall task) were remembered than verbal stimuli. This effect, however,
decreased when the number of presentations increased. In addition, verbalisation of the content of the drawings when these were
presented facilitated retention only when the drawing and thus its verbal description were complex. The verbal response being
the same for both the drawings and verbal stimuli, these findings indicate that the nature of the stimulus plays a greater role in
retention than the response. This is interpreted on the basis of the greater short-term associative power that concrete stimuli have
over verbal stimuli.
Résumé
Nous avons comparé, chez des enfants de 8 ans, la mémoire à court terme a) de séries de dessins représentant un objet ou
deux objets ayant entre eux différentes relations et b) de séries de noms ou de phrases décrivant ces dessins. Après la première
présentation, les dessins sont toujours évoqués en plus grand nombre que les stimulus verbaux correspondants. Cet effet
s'atténue avec la répétition.
La verbalisation du contenu des dessins, au moment de leur présentation, ne facilite la rétention que lorsque le dessin, et par
conséquent sa description verbale, est assez complexe. La réponse verbale, dans nos expériences, étant la même que l'on parte
des dessins ou des stimulus verbaux, il en résulte que la nature du stimulus a plus d'importance dans la mémorisation que la
réponse. Ce résultat est expliqué par le plus grand pouvoir associatif à court terme des stimulus concrets.
Citer ce document / Cite this document :
Fraisse P. La verbalisation d'un dessin facilite-t-elle son évocation par l'enfant ?. In: L'année psychologique. 1970 vol. 70, n°1.
pp. 109-122.
doi : 10.3406/psy.1970.27698
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1970_num_70_1_27698Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée de la Sorbonne
associé au C.N.R.S.
LA VERBALISATION D'UN DESSIN FACILITE-T-ELLE
SON ÉVOCATION PAR L'ENFANT ?
par Paul Fraisse
SUMMARY
This study compared short-term memory for series of drawings repre
senting an object or two objects having different relations between each
other to short-term memory for series of names or sentences describing these
same drawings. Subjects were eight-year old children.
After one presentation more drawings (in a free recall task) were
remembered than verbal stimuli. This effect, however, decreased when the
number of presentations increased. In addition, verbalisation of the content
of the drawings when these were presented facilitated retention only when
the drawing and thus its verbal description were complex. The verbal
response being the same for both the drawings and verbal stimuli, these
findings indicate that the nature of the stimulus plays a greater role in
retention than the response. This is interpreted on the basis of the greater
short-term associative power that concrete stimuli have over verbal stimuli.
En mémoire immédiate, un dessin représentant un objet
est plus facilement évoqué que le nom concret qui le désigne.
Des expériences probantes ont été réalisées chez l'adulte. Lors
qu'on voit une série de dessins représentant des objets et une
série de noms désignant ces mêmes objets, on est capable d'évo
quer verbalement plus de dessins que de noms (Rey, 1959 ;
Ducharme et Fraisse, 1965 ; Lieberman et Culpepper, 1965 ;
Paivio, Rogers et Smythe, 1968).
Ce fait pose un problème. En effet, pour être évoqué, le
dessin a dû être dénommé, puisqu'au moment de l'évocation
le sujet utilise le nom du dessin. Or, pour dénommer un dessin 110 MÉMOIRES ORIGINAUX
ou un objet1, le codage est sans doute plus complexe que pour
lire un nom, ne serait-ce que parce qu'il prend plus de temps
(Fraisse, 1964). Cette difficulté de traduire verbalement le
contenu d'un dessin devrait se répercuter sur la mémorisation.
Pour expliquer qu'il n'en est rien, les auteurs disent qu'il y a
dénomination implicite du dessin dès sa présentation et qu'en
réalité, au moment de l'évocation, le sujet dispose d'un double
indice : image et nom, dans le cas des dessins ; par contre, la
visualisation du nom n'est pas un processus familier et auto
matique comme celui de la dénomination. Cette explication est
justifiée par les résultats de Ducharme et Fraisse (1965) qui
trouvent le même taux de mémorisation en présentant le dessin
seul ou le dessin accompagné de son nom.
D'autres recherches de différentes natures ont aussi montré
que le dessin était toujours plus facile à mémoriser que le nom.
La méthode de reconnaissance donne les mêmes résultats que
celle d'évocation verbale (Shepard, 1967). En utilisant la méthode
d'association par paire, on trouve toujours que le dessin,
comme premier terme de la paire, facilite l'apprentissage.
Les paires de dessins sont mieux apprises que les paires de
mots (Epstein, Rock et Zuckerman, 1960 ; Otto, Koenke,
Cooper, 1968). Mais plus analytiquement Paivio et Yarmey (1966)
ont montré que les paires les plus faciles à apprendre étaient
celles où le terme stimulus était un dessin et le terme réponse
un nom. Cette expérience illustre directement notre problème.
Puisque l'évocation se manifeste sous forme verbale, la réponse
par un nom doit être la plus facile si elle est la plus disponible.
Cet ensemble de recherches montre cependant que le dessin,
comme terme stimulus, est un meilleur pivot de la réponse que
le nom, sans doute parce qu'il facilite des associations diverses,
qu'il s'agisse de séries ou de paires.
Résumons-nous. Chez l'adulte, le dessin est mieux mémorisé
que le mot. Si le mot est ajouté au dessin, le dessin n'est pas
mieux retenu parce que, sans doute, la verbalisation se réalise
spontanément. Dans les apprentissages par paire, si la réponse
est un nom, les couples dessins-noms sont les plus faciles à
apprendre (le nom est ici différent de celui du dessin). Ce dernier
1. Le problème est en réalité le même. On utilise plus souvent des dessins
que des objets car la présentation successive correspondant à celle des noms
est plus facile à réaliser. Lieberman et Culpepper ont d'ailleurs trouvé le
même résultat avec simultanée d'objets ou présentation suc
cessive de dessins. FRAISSE 111 P.
résultat a été retrouvé par Paivio sur les enfants (Dilley et
Ptivio, 1968) et là, il est très massif. Les couples dessins-mots
son1", supérieurs aux couples dessins-dessins et aussi, dans l'ordre,
aux souples mots-mots et mots-dessins. Avoir à coder la réponse
dessin dans les couples ou mots-dessins semble
rendre la mémorisation plus difficile. Or, Ducharme et Fraisse
avaient trouvé chez les enfants une tendance (non significative,
il est vrai) à mieux évoquer des séries de mots que des séries
de dessins, et ils avaient constaté en outre que la liaison du
dessin et de son nom donnait les meilleurs résultats.
On peut penser que la dénomination du dessin ne se fait pas
aussi automatiquement chez les enfants que chez les adultes.
L'hypothèse principale de ce travail est que la verbalisation
du contenu du dessin doit faciliter sa mémorisation chez l'enfant,
en lui fournissant, avec le stimulus, la réponse correspondante.
L'hypothèse secondaire est que cette verbalisation sera d'autant
plus efficace que le contenu du dessin sera plus complexe.
EXPÉRIENCE I1
Elle avait pour but de comparer la mémorisation de séries
de dessins et de mots dans deux situations. Dans l'une, on
donne seulement la série de dessins (ou de mots) que l'enfant
regarde en silence, dans l'autre, au moment même de la présent
ation, l'enfant doit dénommer (ou lire) chaque dessin (ou mot).
Nous appellerons cette dernière situation, « verbalisation ».
Nous avons constitué une liste de 24 dessins, en reprenant
celle utilisée par Ducharme et Fraisse. Ce sont des dessins
coloriés d'objets simples, choisis de manière à éviter

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