La violence en Algérie. Des crimes et des châtiments - article ; n°150 ; vol.38, pg 245-269
26 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La violence en Algérie. Des crimes et des châtiments - article ; n°150 ; vol.38, pg 245-269

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
26 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Cahiers d'études africaines - Année 1998 - Volume 38 - Numéro 150 - Pages 245-269
Abstract ~~Violence in Algeria: Crimes and Punishments.~~ — What does the violence mean that, time after time, has plunged Algeria into mourning over the past six years? Political, economic and historical factors cannot explain everything. The anthropological dimension casts another light on the stakes in this violence and the forms it has taken. To understand the current crisis, we must take into account each party's perception of the conflict, the forms and techniques of violence, and the times and places where it is committed. By resorting to the notions of honor and jihad and to images of the war of independence, we catch glimpse of another dimension of how violence is put to social uses.
Résumé À quoi renvoie la violence qui endeuille quotidiennement l'Algérie depuis plus de six ans ? Le poids du politique, les contraintes de l'économie et les pesanteurs historiques ne peuvent tout expliquer. La dimension anthropologique apporte de nouveaux éclairages pour comprendre les enjeux et les formes que prennent les affrontements. La perception du conflit par chacune des parties, les formes et techniques de la violence, les espaces et les moments où s'exercent cette violence sont autant d'aspects dont il faut tenir compte pour comprendre l'actualité de la crise en Algérie. Le retour sur des notions comme l'honneur, le djihâd ou la représentation de la guerre de libération, permet de faire ressortir une autre dimension de cette crise, à travers les usages sociaux de la violence.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 77
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Abderrahmane
Moussaoui
La violence en Algérie. Des crimes et des châtiments
In: Cahiers d'études africaines. Vol. 38 N°150-152. 1998. pp. 245-269.
Résumé
À quoi renvoie la violence qui endeuille quotidiennement l'Algérie depuis plus de six ans ? Le poids du politique, les contraintes
de l'économie et les pesanteurs historiques ne peuvent tout expliquer. La dimension anthropologique apporte de nouveaux
éclairages pour comprendre les enjeux et les formes que prennent les affrontements. La perception du conflit par chacune des
parties, les formes et techniques de la violence, les espaces et les moments où s'exercent cette violence sont autant d'aspects
dont il faut tenir compte pour comprendre l'actualité de la crise en Algérie. Le retour sur des notions comme l'honneur, le djihâd
ou la représentation de la guerre de libération, permet de faire ressortir une autre dimension de cette crise, à travers les usages
sociaux de la violence.
Abstract
Violence in Algeria: Crimes and Punishments. — What does the violence mean that, time after time, has plunged Algeria into
mourning over the past six years? Political, economic and historical factors cannot explain everything. The anthropological
dimension casts another light on the stakes in this violence and the forms it has taken. To understand the current crisis, we must
take into account each party's perception of the conflict, the forms and techniques of violence, and the times and places where it
is committed. By resorting to the notions of honor and jihad and to images of the war of independence, we catch glimpse of
another dimension of how violence is put to social uses.
Citer ce document / Cite this document :
Moussaoui Abderrahmane. La violence en Algérie. Des crimes et des châtiments. In: Cahiers d'études africaines. Vol. 38
N°150-152. 1998. pp. 245-269.
doi : 10.3406/cea.1998.1803
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1998_num_38_150_1803Abderrahmane Moussaoui
La violence en Algérie
Des crimes et des châtiments
un firmation sont des ment au une chancelant La ciations de législatives illusion vie nelle Des bouillonnement fissures du ante mois geste socialisme Une 1989 référendum En relative de discours réformes élections couronnées des institutionnalisation Des plus face trêve telle dans politiques octobre consacre symbolique du appareils en organise élections accalmie monopole consécutive la contradictoires précipitation changement le institutionnelles présidentielles et 1992 plus sur social bloc par au société définitivement 1988 fut fondamentaux une réduite1 la Front envers au municipales signée réélection de La ne nouvelle pouvoir Pendant civile Etat en va procédurière mouvance de la connue un et la violence pas répondant sont libération reconnaissant accélérées une sur qui conseil une du le manquer constitution confortée de et organisées valse le Algérie pluralisme président apparaîtront Etat islamiste année régionales champ amorcée dans national aux supérieur de Dès pour justifiée le par timidement gouvernements la manifestations religieux durant le Chadii supprimant été pouvoir se reconfiguration politique par 22 la ont autant FLN constitue au les de islamique panique décembre une par année lieu grand pour plus six est réussit Cette de le et loi jours en toute cinq provoquer en multipartisme jour prévoit contexte un violentes sur même 1989 1990 constitution la plus partis Cette institution émeutes ans entretenir référence durée les pouvoir travers mena était égale temps et asso réaf où un elles des par les de
Kasdi Merbah ex-responsable de la sécurité militaire est nommé Premier
ministre le novembre 1988 Le septembre 1989 il est révoqué et remplacé
par Mouloud Hamrouche jusque-là Secrétaire général de la présidence Le juin
1991 Sid Ahmed Ghozali est nommé Premier ministre et sera remplacé le
juillet 1992 par Belaïd Abdesselam Le 21 août 1993 est au tour de Rédha
lek de prendre la place de Belaïd Abdesselam Le 11 avril 1994 Rédha lek
est remplacé par Mokdad ifi qui le sera lui-même quelques mois après par
Ahmed Ouyahya
Cahiers tudes africaines 150-152 XXXVni-2-4 1998 pp 245-269 246 ABDERRAHMANE MOUSSAOUI
émerge le Front islamique du salut Fis)2 Le Mouvement culturel berbère
en profite pour crier plus fort encore sa revendication berbère Le
Mouvement des journalistes algériens MJA juge alors opportun appeler
une réforme du système information Aït Ahmed leader du Front des
forces socialistes FFS) rentre le 15 décembre 1989 un exil de près de
vingt-trois ans
Le début de la violence
année 1992 est particulièrement décisive dans histoire de cette vio
lence Elle ouvre sur un fait qui va ébranler les fondements de la légalité
un pouvoir dont la légitimité était déjà bien entamée En effet le
11 janvier le président Chadii démissionne et le premier processus
électoral pluraliste est suspendu Plus que interruption du est cette démission qui est origine de la crise institutionnelle
et la cause immédiate de la violence dans laquelle Algérie va empêtrer
pendant plusieurs années Car au moment de application des dispositions
constitutionnelles relatives la vacance de la présidence le Conseil consti
tutionnel fait état un décret présidentiel qui créera une situation de vide
juridique inédite en la matière Daté du janvier donc avant la démission
du président ce décret non promulgué pronon ait la dissolution de As
semblée populaire nationale APN La constitution ne prévoyant pas un
tel cas3 personne est alors habilité assurer intérim4 ce qui justifiera
installation un Haut comité de la sécurité prévue par article 162 de
la constitution pour assurer la réalité du pouvoir institutionnel Celui-ci
annonce impossibilité de poursuivre le processus électoral et désigne un
Haut comité tat HCE dont la présidence sera confiée Boudiaf
rappelé après vingt-huit ans exil5
Les 188 élus du FIS se réunissent Alger et font alors appel opinion
nationale et internationale pour que celle-ci les aide obtenir un retour
la légalité constitutionnelle Ils réclament également la fin de encer
clement des mosquées la libération de leurs dirigeants et appellent la
communauté internationale boycotter le HCE Ce dernier répond par la
proclamation de état urgence et la création de centres de détention
dans le sud saharien où plusieurs milliers islamistes sont internés
Le FIS est agréé le octobre 1989 et fait paraître le premier numéro de son
organe al-Munqîd Le sauveur)
Vacance de la présidence après dissolution de assemblée
Le souci procédural de ce coup de force lui vaudra le qualificatif de coup
tat scientifique
Le 14 janvier 1992 est institué le HCE avec la composition suivante Président
Mohamed Boudiaf ministre de la Défense Khaled Nezzar ministre des Droits
de homme Ali Haroun président de Organisation nationale des Moudjahidin
Ali Kafi recteur de la Mosquée de Paris Tidjani Haddam VIOLENCE EN ALG RIE 247 LA
La dissolution du FIS et des assemblées locales majorité FIS finissent
par propulser la violence au ur du système Le 29 juin moins de six
mois après sa désignation le président du HCE Boudiaf est assassiné
Une nouvelle ère de violence est déclenchée6 Les biens publics et les
agents civils du pouvoir deviennent les cibles permanentes de opposition
armée Le sociologue Djilali Liabès ex-ministre de Enseignement supé
rieur sera la première cible une longue série attentats contre les
intellectuels les journalistes et les civils en général7 Depuis les périodes
de violence succèdent aux trêves attentats kamikazes voitures piégées
mutineries dans les prisons attaques de casernes embuscades massacres
etc Face cette escalade de violence timidement puis ouvertement reven
diquée par les groupes islamistes armés la répression fait également de
plus en plus de morts8
La scène politique de la violence
Après octobre 1988 les islamistes ont su capitaliser la haine de la popu
lation Par une pression soutenue ils arrachent au pouvoir dans la pré
cipitation organisation élections municipales et régionales9 ils rem
portent avec une majorité écrasante 853 communes sur les 539 que
compte le pays
Cette irruption un mouvement aux propos ouvertement violents désta
bilise les clans au pouvoir qui essaient de le contenir par tous les moyens
est ainsi une nouvelle loi électorale comportant quarante-quatre
amendement

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents