Le champ d activité du regard : données expérimentales - article ; n°1 ; vol.74, pg 43-65
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Le champ d'activité du regard : données expérimentales - article ; n°1 ; vol.74, pg 43-65

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Description

L'année psychologique - Année 1974 - Volume 74 - Numéro 1 - Pages 43-65
Summary
When several equivalent objects appear at different places in the visual field, which of them will attract the eyes first ? A set of experiments show that the « attracting value » of a visual target depends on its location relative to the previous fixation point : it is lower when the target's excentricity is larger, and also lower for the bottom part of the field, compared to top, left or right parts. The tendency to fixate first the closest objects is very coercitive : it is easier to oblige one's eyes to respond first to the targets appearing in a certain direction in the field than to those appearing at a certain distance from the center. These rules seem to be related to the field of activity rather than to the field of stimulation : the left-right balance of the effect remains when the stimulated hemi-retinas are dissociated, and the privilege of nearby stimuli is only partially related to the higher intensity of the retinal excitation.
These data are consistent with the idea of a basic regulation of ocular exploration such that foveal vision complements, by a minute analysis, the gathering of information already situated and partially organized by peripheral vision.
Résumé
Si plusieurs objets équivalents apparaissent simultanément dans le champ visuel, lesquels attirent d'abord le regard ? Une série d'expériences a montré que la « valeur d'appel » d'un signal visuel varie selon son emplacement par rapport au point de fixation antérieur : elle décroit régulièrement lorsque l'excentricité croît, elle est plus faible pour le bas du champ que pour le haut, la gauche et la droite. La tendance à fixer d'abord le signal le plus proche est très contraignante : il est plus facile d'obliger son propre regard à privilégier les objets qui apparaissent dans une certaine direction de l'espace proche qu'à privilégier les objets éloignés. Ces règles d'activité semblent plus étroitement liées au champ d'action qu'aux carac-téristiques de la stimulation : l'équilibre gauche-droite est conservé si on dissocie les hémichamps rétiniens stimulés, et le privilège des signaux proches n'est que partiellement lié à l'intensité supérieure de l'excitation rétinienne correspondante.
Ces données sont compatibles avec l'idée d'une régulation de base de l'exploration oculaire telle que la vision proche complète par une analyse fine la récolte d'informations déjà situées et partiellement organisées en vision périphérique.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Ariane Lévy-Schoen
Le champ d'activité du regard : données expérimentales
In: L'année psychologique. 1974 vol. 74, n°1. pp. 43-65.
Citer ce document / Cite this document :
Lévy-Schoen Ariane. Le champ d'activité du regard : données expérimentales. In: L'année psychologique. 1974 vol. 74, n°1. pp.
43-65.
doi : 10.3406/psy.1974.28023
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1974_num_74_1_28023Abstract
Summary
When several equivalent objects appear at different places in the visual field, which of them will attract
the eyes first ? A set of experiments show that the « attracting value » of a visual target depends on its
location relative to the previous fixation point : it is lower when the target's excentricity is larger, and also
lower for the bottom part of the field, compared to top, left or right parts. The tendency to fixate first the
closest objects is very coercitive : it is easier to oblige one's eyes to respond first to the targets
appearing in a certain direction in the field than to those appearing at a certain distance from the center.
These rules seem to be related to the field of activity rather than to the field of stimulation : the left-right
balance of the effect remains when the stimulated hemi-retinas are dissociated, and the privilege of
nearby stimuli is only partially related to the higher intensity of the retinal excitation.
These data are consistent with the idea of a basic regulation of ocular exploration such that foveal vision
complements, by a minute analysis, the gathering of information already situated and partially organized
by peripheral vision.
Résumé
Si plusieurs objets équivalents apparaissent simultanément dans le champ visuel, lesquels attirent
d'abord le regard ? Une série d'expériences a montré que la « valeur d'appel » d'un signal visuel varie
selon son emplacement par rapport au point de fixation antérieur : elle décroit régulièrement lorsque
l'excentricité croît, elle est plus faible pour le bas du champ que pour le haut, la gauche et la droite. La
tendance à fixer d'abord le signal le plus proche est très contraignante : il est plus facile d'obliger son
propre regard à privilégier les objets qui apparaissent dans une certaine direction de l'espace proche
qu'à privilégier les objets éloignés. Ces règles d'activité semblent plus étroitement liées au champ
d'action qu'aux carac-téristiques de la stimulation : l'équilibre gauche-droite est conservé si on dissocie
les hémichamps rétiniens stimulés, et le privilège des signaux proches n'est que partiellement lié à
l'intensité supérieure de l'excitation rétinienne correspondante.
Ces données sont compatibles avec l'idée d'une régulation de base de l'exploration oculaire telle que la
vision proche complète par une analyse fine la récolte d'informations déjà situées et partiellement
organisées en vision périphérique.Année psychol.
1974, 74, 43-66
Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée1
Université Paris V et E.P.H.E., 3e section
associé au C.N.R.S.
LE CHAMP D'ACTIVITÉ DU REGARD
DONNÉES EXPÉRIMENTALES
par Ariane Levy-Schoen2
SUMMARY
When several equivalent objects appear at different places in the visual
field, which of them will attract the eyes first ? A set of experiments show
that the « attracting value » of a visual target depends on its location relative
to the previous fixation point : it is lower when the target's excentricity
is larger, and also lower for the bottom part of the field, compared to top,
left or right parts. The tendency to fixate first the closest objects is very
coercitive : it is easier to oblige one's eyes to respond first to the targets
appearing in a certain direction in the field than to those appearing at
a certain distance from the center. These rules seem to be related to the field
of activity rather than to the field of stimulation : the left-right balance of the
effect remains when the stimulated hemi-retinas are dissociated, and the
privilege of nearby stimuli is only partially related to the higher intensity
of the retinal excitation.
These data are consistent with the idea of a basic regulation of ocular
exploration such that foveal vision complements, by a minute analysis,
the gathering of information already situated and partially organized by
peripheral vision.
A l'apparition d'un objet quelque part dans le champ visuel,
les yeux réagissent spontanément par un mouvement saccadé
qui dirige le regard vers cet objet : c'est la réponse de fixation.
1. 28, rue Serpente, 75006 Paris.
2. Ces expériences ont été effectuées grâce à l'active collaboration de
Viviane Pouthas, de Pierre Taranne, puis de Catherine Renard, que je tiens
à remercier vivement. 44 MÉMOIRES ORIGINAUX
Dans les conditions habituelles de vision, l'espace environnant
est peuplé d' « objets » visuels essentiellement changeants : les
mouvements du regard eux-mêmes entretiennent cette insta
bilité de l'image rétinienne. L'activité d'exploration qui est à
la base de la prise de connaissance de l'environnement ne peut
s'effectuer qu'au prix de choix successifs parmi ces sollicitations
surabondantes. Chaque saccade oculaire, unité de cette activité,
peut donc être envisagée comme le résultat d'une décision d'un
système régulateur qui préside à son organisation en sélection
nant une cible parmi plusieurs possibles.
Nous nous intéressons ici aux caractéristiques spatiales
propres à l'activité oculomotrice et nous nous demandons si
l'organisation des déplacements du regard obéit à des règles
liées à l'espace qu'ils parcourent.
Les entrées et les sorties du système visuomoteur (à savoir
le champ visuel et les muscles extra-oculaires) possèdent des
propriétés spatiales qui jouent un rôle évidemment important.
En ce qui concerne les récepteurs, on sait que l'appareil visuel
diurne est construit sur la base d'une vision centrée, la zone
fovéale effectuant une analyse fine d'objets détectés et localisés
dans les zones périphériques (Dubois-Poulsen, 1952 ; Le Grand,
1956). Les caractéristiques des informations visuelles recueillies
dans les diverses régions du champ marginal sont d'ailleurs
encore assez mal définies. En ce qui concerne les mécanismes effec
teurs, on sait à peu près comment le système oculomoteur permet
de réaliser des changements de visée. L'ajustement des mouve
ments des yeux en réponse à des stimulations ponctuelles et
mobiles a été étudié pour mettre en évidence les contraintes qui
limitent les capacités du système (Robinson, 1968). Les compos
antes horizontale et verticale des mouvements peuvent dans
certains cas présenter une hétérogénéité, à l'avantage de l'horizon
tale, légèrement plus rapide et mieux ajustée.
L'organisation de l'exploration oculaire, intégrant l'appareil
sensoriel et l'appareil moteur sous le contrôle d'une gestion
d'ordre supérieur, peut faire apparaître de nouvelles caracté
ristiques spatiales. Un certain nombre d'études expérimentales
a fourni des données descriptives sur l'organisation de l'explo
ration oculaire de champs plus ou moins complexes, général
ement des figures significatives (dessins ou photos) ou des figures
géométriques. Brandt (1940), Yarbus (1967), Mackworth et
Morandi (1967), Noton et Stark (1971) ont ainsi montré que A. LEVY-SCHOEN 45
les fixations se concentrent sur les « zones informatives » et que
souvent le premier mouvement du regard est dirigé en haut et
à gauche du champ.
Nous allons rechercher si, en l'absence de programme d'action
orienté par le contenu significatif du champ, il existe des déter
minants spatiaux qui donneraient à l'activité oculomotrice
une organisation topographique hiérarchisée. Si deux sollic
itations égales en signification appellent le regard simultanément
en deux points de l'espace, les yeux se tournent-ils plus volont
iers vers l'un que vers l'autre à cause de l'emplacement qu'il
occupe ? Ou bien la réponse de fixation est-elle également
sollicitée par n'importe quel point du champ visuel ?
Une série d'expériences a été effectuée pour recueillir des
données qui permettent de répondre à ces

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