Les grandes écoles d'un petit pays - article ; n°1 ; vol.121, pg 77-91

Nikos Panayotopoulos

Description

Actes de la recherche en sciences sociales - Année 1998 - Volume 121 - Numéro 1 - Pages 77-91
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: Actes-de-la-recherche-en-sciences-sociales
• Publié le: 01 janvier 1998
• Nombre de lectures: 35
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Monsieur Nikos Panayotopoulos
Les "grandes écoles" d'un petit pays
In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 121-122, mars 1998. pp. 77-91.
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Panayotopoulos Nikos. Les "grandes écoles" d'un petit pays . In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 121-122,
mars 1998. pp. 77-91.
doi : 10.3406/arss.1998.3247
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1998_num_121_1_3247Resumen
Estudios en el extranjero : el caso de Grecia.
Aunque Grecia nunca haya sido una colonia, se destaca entre los países cuyos estudiantes realizan
estudios universitarios en el extranjero, rasgo que se observa sobre todo en los nuevos Estados en
vías de desarrollo. El paso por los establecimientos extranjeros tiende a determinar, cada vez mas
rigurosamente, el acceso a los puestos de prestigio en el campo del poder, mientras los
establecimientos nacionales se limitan, en la mayoría de los casos, a las formaciones inferiores, a
saber : puestos de ejecución, personal técnico y administrativo, docentes de enseñanza media. El autor
propone un modelo general para estudiar el campo universitario desde una nueva perspectiva : a partir
de los campos universitarios marginales que se ven forzados a una especie de diáspora universitaria,
en un doble sistema de relaciones, con el campo del poder internacional y con el campo universitario
internacional. El análisis de los determinantes sociales de las opciones de los diferentes países permite
dar cuenta de las características permanentes de la vida universitaria e intelectual del país en cuestión,
contribuyendo así a comprender las luchas internacionales por la dominación en materia cultural.
Zusammenfassung
Studium im Ausland : der Fall Griechenland.
Obwohl Griechenland nie eine Kolonie war, gehört es in herausragender Weise zu den Ländern, deren
Studenten ihr Universitätsstudium im Ausland absolvieren, ein sonst besonders in den neuen Staaten
der dritten Welt zu beobachtendes Phänomen. Immer unmittelbarer scheint das Studium an
ausländischen Universitäten den Zugang zu angesehenen Posten im heimischen Machtfeld zu
determinieren, während die nationalen Einrichtungen sich zunehmend auf niedrigere
Ausbildungsgänge, z.B. fur Posten ausführender Organe, fur Techniker, mittlere Angestellte und
Gymnasiallehrer, zu beschränken neigen. Der Autor schlägt ein allgemeines Denkmodell zur
Neubetrachtung des Universitätsfeldes von marginalen Universitätsfeldern her vor, die sich zu einer Art
universitärer Diaspora bei gleichzeitiger Bezugnahme auf das internationale Machtfeld und das
internationale Universitätsfeld veranlaßt sehen. Die Analyse der sozialen Determinanten in der Wahl der
verschiedenen Gastländer ermöglicht nützliche Aufschlüsse über die dauerhaften Merkmale des
universitären und intellektuellen Lebens des Landes und trägt auf diese Weise zum Verständnis der
internationalen Kämpfe um den Einfluß auf kultureller Ebene bei.
Résumé
Les « grandes écoles » d'un petit pays
Bien qu'elle n'ait jamais été une colonie, la Grèce se range au premier rang des pays dont les étudiants
réalisent leur cursus universitaire à l'étranger, ce qui est un trait surtout observable dans les nouveaux
États en cours de développement. Le passage par les établissements étrangers tend à commander de
plus en plus étroitement l'accès aux postes prestigieux du champ du pouvoir, tandis que les
établissements nationaux se limitent le plus souvent à des formations inférieures, à savoir des postes
d'exécution, de techniciens, de cadres moyens, d'enseignants du secondaire. L'auteur propose un
modèle général pour repenser le champ universitaire à partir de champs universitaires marginaux qui
sont contraints à une sorte de diaspora universitaire, dans une double mise en relation avec le champ
du pouvoir international d'une part et avec le champ universitaire international d'autre part. L'analyse
des déterminants sociaux des choix des différents pays permet de rendre compte des caractéristiques
permanentes de la vie universitaire et intellectuelle du pays, et, par là, contribue à la compréhension
des luttes internationales pour la domination en matière culturelle.
Abstract
« Grandes Écoles » of a little country.
Although Greece has never been a colony, it ranks high among countries whose students do their
university work abroad, which is a feature observed primarily in new developing States. Study abroad is
increasingly the key to prestigious jobs in the power field, while the national establishments are most
often limited to lower-level training, namely for jobs as executants, technicians, middle management,
high-school teachers. The author proposes a general model for rethinking the university field, taking the
field of marginal universities which are relegated to a sort of university diaspora, and relating these toboth the field of international power and the field of international universities. Analysing the social
factors which determine the choice of the different countries enables the author to account for the
constant features of the university and intellectual life of the country, and thereby contributes to an
understanding of the international struggle for domination in the area of culture.:
Nikos Panayotopoulos
LES «GRANDES ECOLES»
D'UN PETIT PAYS
Les études à l'étranger : le cas de la Grèce
former en Italie, en Angleterre, en Autriche ou en de epuis jeunes déjà avaient le xvme commencé siècle, beaucoup à étu Russie, revenaient dans la Grèce libre pour appli
dier dans des universités étrangères. quer dans leur nouvelle patrie ce qu'ils avaient
Cette tendance s'amplifiait d'autant plus que les essayé d'apprendre là-bas, mais que malheureu
Grecs se sentaient convaincus qu'ils devaient sement ils avaient très mal assimilé. (...) Mais tous
acquérir une culture européenne pour transférer ces Grecs qui avaient étudié à l'étranger avaient
en Grèce aussi la mentalité et les habitudes euro un trait caractéristique commun ils
une arrogance démesurée et des exigences péennes. Cette tendance se manifeste tout au long
incroyables. Aucun d'eux - aussi nombreux fusde la lutte d'indépendance et constitue un mou
sent-ils - n'avait d'autre idée en tête que de devenvement qui domine aujourd'hui plus qu'à toute
autre époque. Cependant, cette tendance n'a fait ir uniquement ministre ou quelque chose de
que créer des difficultés supplémentaires à la similaire. Il n'était même jamais question qu'ils
situation actuelle, parce que la plupart des jeunes, envisagent un poste inférieur. Et pour cet état de
dès les premières années, préféraient aller en fait, je crois que l'Europe elle-même n'est pas
France et, plus précisément - séduits par la per dénuée de responsabilité, bien qu'elle ne l'ait pas
sonnalité de Koraïs - à Paris. Là, ce qu'ils voulu ni n'ait pu supposer un tel résultat. » (Georg
voyaient, c'était que la chose la plus simple était Ludwig Maurer, Le Peuple grec, t. I, Heidelberg,
de changer de gouvernement, de se familiariser 1835, trad. Éd. Tollidi, Athènes, 1976, p. 419-120.
aux conceptions révolutionnaires. Et au lieu d'ap
prendre quelque chose d'utile afin de l'enseigner
plus tard aussi dans leur pays ou de l'appliquer En Grèce, les formations à l'étranger font en quelque pour améliorer leur vie personnelle, ils s'occu sorte office de grandes écoles, et sont une sorte de paient jour et nuit de théories sur les droits de
« méta-cursus » se surimposant aux études nationales. l'homme, sur la résistance contre le pouvoir, sur
Les institutions étrangères apportent une préparation les constitutions et autres choses semblables. Ces
jeunes retournaient ensuite chez eux, une tête aux carrières les plus nobles de l'industrie, du com
gonflée de telles idées, mais à part cela plus merce, des postes de direction dans la fonction
creuse que lorsqu'ils commencèrent. Ils voulaient publique, de l'éducation et de la recherche, et facilitent appliquer par tous les moyens ici aussi ce qu'ils les passages ultérieurs entre ces différents secteurs, alors avaient vu et ce qu'ils avaient entendu et surtout -
que les établissements nationaux se limitent le plus soucomme font ceux qui miment les singes - aller
vent à des formations inférieures, à savoir des postes encore plus loin que le berceau même de ces
idées. Leur slogan, c'était des libertés sans fin, d'exécution, de techniciens, de cad