Les mouvements oculaires d exploration - article ; n°2 ; vol.67, pg 569-599
32 pages
Français

Les mouvements oculaires d'exploration - article ; n°2 ; vol.67, pg 569-599

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
32 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1967 - Volume 67 - Numéro 2 - Pages 569-599
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Ariane Lévy-Schoen
Les mouvements oculaires d'exploration
In: L'année psychologique. 1967 vol. 67, n°2. pp. 569-599.
Citer ce document / Cite this document :
Lévy-Schoen Ariane. Les mouvements oculaires d'exploration. In: L'année psychologique. 1967 vol. 67, n°2. pp. 569-599.
doi : 10.3406/psy.1967.27583
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1967_num_67_2_27583LES MOUVEMENTS OCULAIRES D'EXPLORATION
par Ariane Levy-Schoen
Laboratoire de Psychophysiologie
de la Faculté des Sciences de Paris, associé au C.N.R.S.
L'activité oculomotrice par laquelle un individu explore son environ
nement a intéressé bien des chercheurs. A la fin du siècle dernier et au
début de celui-ci, des personnalités telles que Helmholtz ou Dodge se
sont attachées à recueillir des données objectives plus précises que les
observations courantes sur ces mécanismes essentiels. Depuis lors, on
trouve, en parcourant la littérature, des centaines de travaux visant à
enregistrer et à analyser les diverses caractéristiques des mouvements
des globes oculaires. Nous parcourrons ici les publications parues au
cours des cinq dernières années sur ce sujet. Mais auparavant il est
peut-être bon de rappeler les grandes lignes du domaine de la motricité
oculaire humaine.
I. — LES DIVERS TYPES
DE MOUVEMENTS OCULAIRES
Au cours des dernières décennies, les progrès techniques ont permis
aux chercheurs d'en réaliser des mesures très fines. C'est ainsi qu'on est
parvenu à préciser un certain nombre de types de mouvements. Lorsque
le regard est maintenu sur un point de fixation, les yeux ne sont en réalité
pas immobiles. On observe trois formes d'agitation des yeux, longtemps
contestées mais actuellement reconnues. Un fin tremblement ou micro-
nystagmus, des dérives progressives et de brusques sursauts qui tendent
à compenser ces dérives. L'ensemble de ces mouvements se limite à une
amplitude de l'ordre du tiers de degré. Il s'agit là de mouvements involont
aires, généralement inconscients, quoiqu'ils puissent être mis en évidence
par des artifices expérimentaux simples ou même par la simple constatat
ion de l'effort qu'il faut fournir lorsqu'on tente de maintenir volontai
rement son regard fixé sur un point, et par la sensation nette que l'on a
de ne pas y parvenir parfaitement. Passant à une échelle d'amplitude
supérieure, nous trouvons les mouvements d'exploration proprement dite,
c'est-à-dire les déplacements du regard qui, s'ils sont généralement auto
matiques, peuvent néanmoins être conscients et volontaires. Toutefois,
contrairement à la sensation subjective que l'on a de balayer l'espace
d'un mouvement continu, les yeux effectuent en fait une série de bonds
par lesquels le regard est transporté d'un point de fixation à un autre
par des mouvements brefs et bien ajustés : les saccades. Ce sont là les
A. l'SYCHIII.. <Î7 37 REVUES CRITIQUES 570
éléments constituants de cette activité d'exploration oculaire d'un
champ fixe, au sujet de laquelle nous allons rassembler les données
récemment acquises. Nous verrons que les chercheurs qui se sont inté
ressés à ces mécanismes d'exploration oculaire les ont abordés dans des
perspectives diverses. Rappelons pour mémoire qu'il existe d'autres
types non moins importants de mobilité oculaire. Le glissement continu
(désigné couramment dans la littérature de langue anglaise comme
smooth eye movement) permet à celui-ci, dans des conditions particulières,
de se déplacer par un mouvement uniforme moins rapide que la saccade.
Lors de la fixation d'un objet en mouvement, entre certaines limites de
vitesse, les yeux sont capables d'effectuer une poursuite par un mouve
ment non saccadé qui maintient l'axe visuel de chaque globe oculaire
sur la cible. Ce sont des mouvements continus également qui réalisent
la compensation des du corps ou de la tête lorsque ceux-ci
se déplacent par rapport à un objet fixé par le regard. Il s'agit là de
mécanismes physiologiques différents de ceux qui permettent l'explo
ration visuelle d'un champ fixe par un enchaînement de saccades. Nous
ne ferons aussi que mentionner le vaste domaine d'étude que constituent
les diverses formes de nystagmus : mouvements rythmés du regard, où
des dérives continues d'un côté sont compensées par des saccades de
retour du regard à son point de départ. Il s'agit là encore d'un autre
type de saccades, qui semblent aussi subordonnées à des mécanismes
physiologiques au moins partiellement différents de ceux des saccades
exploratoires. Ajoutons enfin, pour mémoire, les mouvements dits
de « vergence », par lesquels les deux yeux règlent leur convergence de
façon à s'ajuster sur des objets plus ou moins éloignés. Ceci s'effectue par
des rotations non saccadées, relativement lentes, et où les deux yeux
peuvent se déplacer de façon dissociée, ou en sens inverse, alors que dans
les mouvements mentionnés jusqu'ici, ils se déplaçaient parallèlement et
de façon synchrone.
Ce bref examen de la motricité oculaire en fait apparaître la grande
variété. Nous laisserons de côté dans cette revue les mouvements invo
lontaires pendant la fixation, les mouvements réflexes de convergence,
ceux de compensation et de poursuite, c'est-à-dire tout ce qui ne concerne
pas Y exploration active du champ visuel.
Les problèmes posés par l'étude de l'exploration oculaire peuvent
être de divers ordres. Étroitement liés aux données physiologiques
lorsqu'il s'agit de définir les conditions de fonctionnement des mécanis
mes moteurs et des boucles sensori-motrices qui permettent l'ajust
ement du système visuo-moteur à son champ d'action spatial, plus psycho
logiques par contre lorsqu'on s'attache à définir des stratégies d'activité
exploratoire dans diverses situations où se trouve placé l'individu.
Nous envisagerons successivement ces deux aspects du domaine. Au
préalable, nous allons faire un tour d'horizon des techniques employées
dans les travaux expérimentaux consacres ces dernières années à l'étude
des mouvements oculaires d'exploration. LEVY-SCHOEN 571 A.
II. — LBS MÉTHODES D'ÉTUDE
11 y a près de cent ans déjà que des chercheurs se sont intéressés à
l'étude objective de l'activité oculomotrice. C'est au cours de ces derniers
trente ou cinquante ans qu'ont été développées, en nombre considérable,
des techniques fines en vue d'obtenir des données fidèles et analys
ables. Malheureusement, quiconque se sera essayé dans ce domaine
reconnaîtra qu'aucune des techniques actuellement mises au point
n'est vraiment satisfaisante à la fois sur le plan de la précision ou de la
fidélité et sur celui de la maniabilité.
En effet, les mesures fines des mouvements et des positions du globe
oculaire supposent un appareillage de repérage et une contention de la
tête qui sont malaisés à appliquer sur des sujets non entraînés. Mais,
dans la variété des techniques existantes, il est possible d'effectuer un
tri et il faut prendre soin, en entreprenant un travail expérimental, de
bien définir le type de problème qui se pose, avant de choisir la méthode
la mieux adaptée. Une technique d'enregistrement qui sera bonne pour
l'étude de certains types de mouvements oculaires peut être inutilisable
pour d'autres. Dans le cas des d'exploration, il s'agit de
mouvements relativement amples (de l'ordre du degré et généralement
supérieurs) qui peuvent bien être délimités dans le temps ou dans l'espace
(de brusques saccades qui relient entre elles des fixations stables). Les
qualités qui seront ici demandées aux méthodes d'étude seront une
commodité d'application et une relative fidélité plutôt qu'un haut
degré de précision.
A) Observation
La première méthode en date et en simplicité de mise au point est
évidemment l'observation directe. Par simple examen du comportement
d'un sujet qui effectue une tâche, il est possible de dire si son regard
reste immobile ou non, et de reconnaître en gros vers quel objet il est
dirig&#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents