Les pointes de la Basse-Vallée du Tilemsi - article ; n°2 ; vol.30, pg 123-143
22 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les pointes de la Basse-Vallée du Tilemsi - article ; n°2 ; vol.30, pg 123-143

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
22 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Journal de la Société des Africanistes - Année 1960 - Volume 30 - Numéro 2 - Pages 123-143
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

A. Amblard-Rambert
Dr J. Gaussen
M. Gaussen
Les pointes de la Basse-Vallée du Tilemsi
In: Journal de la Société des Africanistes. 1960, tome 30 fascicule 2. pp. 123-143.
Citer ce document / Cite this document :
Amblard-Rambert A., Gaussen J., Gaussen M. Les pointes de la Basse-Vallée du Tilemsi. In: Journal de la Société des
Africanistes. 1960, tome 30 fascicule 2. pp. 123-143.
doi : 10.3406/jafr.1960.1920
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0037-9166_1960_num_30_2_1920г л?
LES POINTES DE LA BASSE VALLÉE
DU TILEMSI
PAR
A. AMBLARD-RAMBERT, D' J. GAUSSEN et M. GAUSSEN
Vaste dépression orientée du nord au sud, le Tilemsi unit les régions
sud-sahariennes au Soudan. Aujourd'hui désertique, cette vallée a
été parcourue par un fleuve de l'Adrar des Iforas à Gao où il rejoignait
le Niger. De nombreux sites préhistoriques jalonnent le cours de ce
qui fut un oued pérenne. Cette densité paraît être la preuve de la
désertification déjà commencée des régions voisines qui, à la fin du
Néolithique, obligea la population à se regrouper le long du Tilemsi.
I. Historique des Recherches.
Dès la pénétration française la richesse de cette région est remar
quée, notamment par le capitaine Maurice Cortier en 1909 г.
En 1942 et 1943, Henri Lhote publie ses observations 2 et décrit
pour la première fois un nouveau type de pointes de flèches.
En 1950, le lieutenant Bouesnard signale à l'I.F.A.N. le site de Kar-
karchinkat sur lequel il effectue des récoltes. En 1951, le Révérend
Père Prost et le capitaine Gérin-Jean, en 1952, le capitaine Schmitt,
le lieutenant Bouesnard et M. Raymond Mauny procèdent à une
étude des différents sites de la vallée du Tilemsi dont les résultats sont
publiés par M. R. Mauny dans les Annales du Congrès Panafricain
de Préhistoire (Alger, 1952). Signalons enfin les prises de dates effec
tuées en décembre 1953 par M. Tomasson, qui, à notre connaissance,
n'ont pas encore été suivies de publication 3.
1. Capitaine Maurice Cortier. Notice de Préhistoire Africaine F, Paris, Larose, 1913.
2. Henri Lhote. B. S. P. F., tome XXXIX, 1942, p. 277-292 ; B. S. P. F., tome XL-1943, p. 24-
35, Découverte d'un atelier de perles néolithiques dans la région de Gao (Soudan français).
3. B. S. P. F., décembre 1953, et octobre 1954, p. 290. SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES 124
II. Origines du matériel étudié.
Les gisements étudiés ici sont pour la plupart connus depuis long
temps. Ils sont situés le long de la piste Gao-Tabankort. Les distances
en kilomètres sont décomptées à partir de Gao.
1° km 72, petit gisement anonyme en bordure ouest de la piste.
2° km 80, Karkarchinkat sud, gisement très important 1, signalé
et étudié par P. Mauny avec le suivant.
3° km 83, nord, partiellement détruit.
4° km 105, Tahebanat, à 4 km à l'est de la piste.
5° km 110, gisement anonyme en partie détruit.
6° km 98, Tineganen, à l'ouest de la piste.
Un matériel très abondant a été recueilli, il permettra une étude
précise du Néolithique de cette région. Le terme Néolithique est
employé ici au sens large.
Notre étude porte sur les pointes et les pointes de flèches recueillies
sur ces différents gisements. Elle nous a paru intéressante et possible
pour les motifs suivants :
1° Fermée à la circulation automobile depuis 1941, la piste du
Tilemsi est peu fréquentée. On peut estimer que les sites préhisto
riques ont été relativement épargnés.
2° Les ramassages auxquels procèdent les nomades et les ouvriers
européens ne se font pas au préjudice des pointes : les premiers re
cueillent les perles, les seconds, pour construire deux éoliennes et
faute de gravier ont ratissé les sites des km 83 et 110, mais nous est
imons qu'une partie appréciable des pointes a échappé au ratissage.
3° Possibilité de procéder à des études statistiques grâce au grand
nombre de pointes collectées.
L'étude est facilitée par la qualité du matériau employé, c'est un
silex jaspé, en général dépourvu de patine et paraissant taillé de la
veille. Une seule pièce en quarzite. Les pièces éolisées ou roulées sont
exceptionnelles. Bien que les gisements soient échelonnés sur 40 km,
la matière première est identique sur tous les sites.
III. Objet de l'étude.
Notre intention primitive était d'étudier les seules pointes de fl
èches, mais la variété des pointes recueillies (la longueur varie de 2 à
13 cm) rend impossible l'emploi de ce terme fonctionnel. Nous adop-
1. H. Alimen. Préhistoire de l'Afrique, N. Boubée, p. 210. R. Mauny. Les Gisements Néolithiques
de Karkarichinkat, Congrès Panafricain de Préhistoire, Alger, 1952. LES POINTES DE LA BASSE VALLÉE DU TILEMSI 125
tons le terme de pointe au sens suivant : engin ou objet pointu, à
usage vraisemblablement offensif, paraissant destiné à être projeté
ou lancé. Cette définition ne se veut pas rigoureuse, elle ne préjuge
pas de l'emploi réel de toutes les pièces, dont certaines ont eu peut-
être un usage inattendu.
D'autres pièces dont l'appellation traditionnelle est différente ont
pu constituer d'excellentes armatures : tel est le cas de certains per-
çoirs pédoncules.
IV. Classification.
Malgré la présence de nombreux types intermédiaires nous avons
distingué les groupes suivants :
A) pointes bifaces à ailerons et pédoncule,
B)foliacées,
C) pointes du Tilemsi, sur lame triangulaire, avec pédoncule à
retouches bifaciales, fréquemment denticulées. L'extrémité est soit
naturellement acérée, soit apointée par de fines retouches. Ce groupe
est subdivisé en plusieurs sous-groupes, mais l'ensemble demeure
homogène et justifie l'appellation que nous lui donnons.
D) flèches tranchantes,
E) divers.
A. Les pointes bifaces à ailerons et pédoncule.
Nombre de pièces : 202, entières pour la plus grande partie.
En général le pédoncule est dégagé, assez étroit. Une seule pièce
a un pédoncule long (fig. 1, n° 18), les ailerons sont le plus souvent
dégagés et d'une grande finesse (fig. 1, nos 7, 14). La flèche est allongée
ou ovalaire, les bords sont soit rectilignes, soit convexes, parfois den-
ticulés en totalité (fig. 1, nos 20 et 27), ou en partie (fig. 1, nos 12-19).
Une flèche du km 110, porte une double denticulation bilatérale
(fig. I, n° 22). Quelquefois le corps de la flèche est court, les bords non
tranchants ont un profil en « S » inversé (fig. 1, n° 9), ce sont proba
blement des pièces cassées et retaillées.
Type 1. La forme et la technique de taille sont particulièrement
soignées : pédoncule étroit à bords rectilignes et parallèles et à extré
mité carrée. Les ailerons sont parfois presque aussi longs que le pédonc
ule, aux extrémités également carrées. Les bords de la pièce sont
minces et rectilignes, légèrement évasés vers le haut. La taille est
remarquable : enlèvements longs, minces et réguliers, généralement SOCIETE DES AFRICANISTES 126
perpendiculaires à l'axe de la flèche plus rarement en écharpe. L'épais
seur maximum est de 3 mm (fig. 1, n08 1, 2, 3).
Type 2. Analogue au précédent, mais aux bords légèrement con
vexes, aux ailerons bien dégagés, au pédoncule moyen. Longueur
moyenne 5 cm, épaisseur moyenne 5 mm (fig. 1, nos 4, 6, 11).
Type 3. Analogue aux précédents, mais aux bords rectilignes, l'e
xtrémité des ailerons est pointue. Épaisseur moyenne : 5 mm (fig. 1,
nos 5, 14, 17, 20, 25, 27, 30).
Type 4. Corps trapu, bords franchement convexes, ailerons petits,
pédoncule long (fig. 1, nos 13, 26). Longueur moyenne 35 mm.
Type 5. Aux ailerons à peine esquissés (fig. 1, nos 8, 21). 6. et pédoncule simplement esquissés (fig. 7,
n08 10, 14).
Type 7. Flèche retaillée après fracture (fig. 1, n° 9).
Tableau I.
Répartition des divers types de pointes de flèches bifaces à ailerons
et pédoncules par station.
TYPES км 72 км 80 км 83 км 98 км 105 км 110
— 1 1 10 1 1 1
— 2 1 2 10(2) 19(2) 27(1)

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents