Les squelettes « romains » et paléochrétiens du Musée d Alger ; remarques sur le peuplement préislamique de l Afrique du Nord - article ; n°1 ; vol.7, pg 7-43
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Les squelettes « romains » et paléochrétiens du Musée d'Alger ; remarques sur le peuplement préislamique de l'Afrique du Nord - article ; n°1 ; vol.7, pg 7-43

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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1971 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 7-43
Summary This work is concerned with human remains of Roman times (1st to 4th Century A.C.) — including 34 skulls — found in different archaeological sites in Algeria (and Tunisia). We have no certitude as to the proper origin of the subjects, but there is a good probability that most of them are of local ancestry. Affinities appear with various Mediterranean populations (first of all, with contemporaneous ones from Spain) and particularly with some actual populations of North Africa such as the Kabyles, who are considered as being among the most « typical » Berberian people. Unfortunately, we lack references for thorough comparisons, especially with the whole of the Algerian Protohistoric material (but we hope interesting observations will come out after the review of this material, which another anthropologist is preparing).
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

G. Boulinier
M Chabeuf
Les squelettes « romains » et paléochrétiens du Musée d'Alger ;
remarques sur le peuplement préislamique de l'Afrique du Nord
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XII° Série, tome 7 fascicule 1, 1971. pp. 7-43.
Abstract
Summary This work is concerned with human remains of Roman times (1st to 4th Century A.C.) — including 34 skulls — found in
different archaeological sites in Algeria (and Tunisia). We have no certitude as to the proper origin of the subjects, but there is a
good probability that most of them are of local ancestry. Affinities appear with various Mediterranean populations (first of all, with
contemporaneous ones from Spain) and particularly with some actual populations of North Africa such as the Kabyles, who are
considered as being among the most « typical » Berberian people. Unfortunately, we lack references for thorough comparisons,
especially with the whole of the Algerian Protohistoric material (but we hope interesting observations will come out after the
review of this material, which another anthropologist is preparing).
Citer ce document / Cite this document :
Boulinier G., Chabeuf M. Les squelettes « romains » et paléochrétiens du Musée d'Alger ; remarques sur le peuplement
préislamique de l'Afrique du Nord. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XII° Série, tome 7 fascicule
1, 1971. pp. 7-43.
doi : 10.3406/bmsap.1971.2007
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1971_num_7_1_2007LES SQUELETTES «ROMAINS»
ET PALÉOCHRÉTIENS DU MUSÉE D'ALGER
Remarques sur le peuplement préislamique
de l'Afrique du Nord
par
G. BOULINIER et M. CHABEUF
(Laboratoire d'Anthropologie de la Faculté des Sciences de Paris
et R.C.P. 151 du Centre National de la Recherche Scientifique)
Introduction.
Il existe dans les collections du Centre de Recherches Anthropologiques,
Préhistoriques et Ethnographiques et du Musée du Bardo (Alger) une série de
squelettes et de crânes isolés, classés sous la rubrique : « Romains ■». Il s'agit, en
effet, de restes humains trouvés dans quelques-uns des nombreux sites archéolo
giques d'époque romaine que compte l'Algérie (et parfois dans des sépultures
paléochrétiennes) .
Bien que certains d'entre eux doivent être considérés comme douteux, quant
à leur âge réel, et doivent donc être écartés (1), on peut dire que ces restes se ratta
chent grosso modo, de par les conditions de leur découverte, à la période qui
s'étend du premier au troisième ou au quatrième siècle de notre ère.
Parmi eux, on compte, en particulier, trente-quatre crânes (2). Ces restes
n'ont jamais été étudiés. Nous devons à la bienveillance du Professeur Camps,
qui a obtenu une mission pour l'un d'entre nous dans le cadre de la R.C.P. 151
du C.N.R.S., d'avoir pu nous charger de ce travail.
Nous nous proposons, dans la présente étude, de résumer, tout d'abord, les
principales opinions qui ont été exprimées par les auteurs (historiens, archéolo
gues, ethnologues et anthropologues), au sujet de la « romanisation » de l'Afrique
du Nord et de ses éventuelles conséquences anthropologiques.
Puis, après avoir indiqué l'origine des pièces dont nous disposons, et exposé
les problèmes qu'elles posent a priori, nous en présenterons l'étude anthropo
logique proprement dite.
(1) Tel ce crâne en provenance d'El Milia, qui avait été déposé au greffe du tribunal...
(2) D'autres ont été apportés récemment au Musée du Bardo (en provenance de
Cherchell), mais ils sont en mauvais état et n'ont pas encore pu être restaurés. SOCIÉTÉ D'ANTHROPOLOGIE DE PARIS
DE LA « ROMANISATION » DE L'AFRIQUE DU NORD
Généralités sur l'ouverture méditerranéenne du Maghreb.
Si les populations d'Afrique du Nord sont, dans l'ensemble, assez proches
des populations méditerranéennes, en général (voir, par exemple, Coon, 1939, et
Vallois, 1944), la raison en est sans doute une certaine communauté d'origine, et
peut-être aussi une adaptation à des conditions de vie à peu près semblables.
A la suite de nombreux auteurs, il est également tentant d'invoquer, pour
expliquer ce phénomène, l'importance des relations qu'ont entretenues ces diffé
rentes populations, pendant des millénaires. En effet, surtout à partir de — 3200,
époque vers laquelle le Sahara a commencé à s'assécher — entraînant la format
ion de l'« île » du Maghreb — , il semble que, grâce à la navigation, la Berbérie
soit devenue de plus en plus méditerranéenne.
Plus tard, ces relations allèrent s'accentuant. De là, en particulier, les tradi
tions anciennes, qu'on peut qualifier de méditerranéennes, relevées par divers
ethnologues (Servier, 1962; Camps, 1961, 1965 et 1968; etc.).
Cependant, les influences culturelles n'impliquent pas nécessairement des
déplacements de populations considérables, et des mélanges raciaux de nature
à bouleverser la structure anthropologique des populations. Ainsi, Bousquet
(1967), se fiant aux travaux de divers auteurs, affirme que, depuis le Néolithique,
l'Afrique du Nord a reçu « bien plus de civilisations successives que de masses
humaines, capables de faire disparaître et de remplacer les bases préhistoriques
de son peuplement ».
En tout cas, si, d'un certain point de vue, l'histoire de la Berbérie, jusqu'à
nos jours, a été surtout celle des dominations étrangères qu'elle a subies (succes
sivement : phénicienne, romaine, vandale, byzantine, arabe, turque et française),
il est certain que chacune de celles-ci n'a pas exercé sur le pays une influence
comparable ; et, sur le plan anthropologique, les traces laissées par certaines
d'entre elles sont sans aucun doute très faibles.
Influence de la conquête romaine.
Parmi ces influences, quelle a été celle de la conquête romaine ? Peut-on
parler d'une certaine « composante romaine », dans le peuplement de l'Afrique
du Nord ? Pour essayer de répondre à ces questions, rappelons les points de vue
avancés par certains auteurs, et les arguments qui découlent de leurs observat
ions.
A première vue, si l'on considère l'importance des villes romaines dont le
sol de l'Afrique du Nord a conservé les vestiges archéologiques (1), on pourrait
penser que l'implantation romaine a joué un rôle non négligeable. Loin de se
manifester uniquement dans la région côtière, cette présence paraît avoir atteint
le pays en profondeur, puisque des garnisons jalonnaient, à une certaine distance,
le fameux limes opposé aux attaques des populations non contrôlées nomadisant
plus au Sud.
(1) Voir, par exemple, les illustrations du très bel ouvrage de Wood et Wheeler (1966). BOULINIER ET M. CHABEUF. SQUELETTES « ROMAINS » ET PALEOCHRETIENS 9 G.
D'autre part, un argument d'ordre démographique nous est fourni indirec
tement par Gautier (1952) : « Dans l'Afrique carthaginoise et romaine, la richesse
de la faune est à elle seule une preuve que l'homme y était rare. » Et ailleurs ;:
« Ce petit fait concret, la présence au Maghreb carthaginois d'éléphants sauvages
en grands troupeaux (...) fait sentir, mieux qu'une statistique d'ailleurs inexistante,
flans quel état Rome a trouvé ce pays, en voie de peuplement, encore aux trois
quarts vide, et par conséquent ce qu'elle en a fait. Elle l'a rempli d'hommes et de
ressources... »
Naturellement, rien ne dit que cet accroissement ne doive pas être porté au
crédit des populations locales... Mais il est incontestable que la faiblesse du peuple
ment préexistant peut militer en faveur d'une « sensibilité » particulièrement
grande aux apports extérieurs.
D'ailleurs, dans une étude anthropologique portant sur les empreintes digi
tales d'Algériens actuels, M.-C. Chamla (1961) trouve des proportions qui :
1° sont semblables à celles observées chez les autres populations d'Afrique
du Nord (notamment les Libyens et les Marocains) ;
2° diffèrent notablement de celles rencontrées aussi bien chez les Espagnols
et les Portugais, que chez les populations de la Médiferranée orientale (Arméniens,
Syriens ou Libanais) ;
3° sont,

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