Les voyelles nasales dans les langues léchites - article ; n°1 ; vol.6, pg 54-65
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Description

Revue des études slaves - Année 1926 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 54-65
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1926
Nombre de lectures 16
Langue Français

Extrait

Tadeusz Lehr-Spawiski
Les voyelles nasales dans les langues léchites
In: Revue des études slaves, Tome 6, fascicule 1-2, 1926. pp. 54-65.
Citer ce document / Cite this document :
Lehr-Spławiński Tadeusz. Les voyelles nasales dans les langues léchites. In: Revue des études slaves, Tome 6, fascicule 1-2,
1926. pp. 54-65.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/slave_0080-2557_1926_num_6_1_7356VOYELLES NASALES LES
DANS LES LANGUES LÉCHITES,
PAR
TADEUSZ LEHR-SPŁAWINSK1.
Le problème du développement des voyelles nasales dans les
langues Iéchites a été discuté à maintes reprises. Mais toujours on
ľa traité d'une manière trop étroite, ne prenant en considération
que la qualilé orale de ces voyelles et négligeant ľautre élément
de leur prononciation, à savoir l'articulation nasale. Ce n'est que
tout récemment que le prince N. Troubelzkoy(1) a abordé la quest
ion de ce point de vue jusqu'ici négligé.
Cet auteur, en effet, a tâcbé d'établir ce que pouvait être en lé-
chite commun l'articulation nasale des voyelles dites nasales. Le
point de départ de sa démonstration lui est fourni par la prononc
iation actuelle du polonais littéraire, où les vraies voyelles nasales
n'apparaissent à l'intérieur des mots que devant les spirantes, alors
que devant les occlusives et les semi-occlusives elles sont remplac
ées par des groupes composés de voyelle-}- consonne nasale, dont l'ar
ticulation se produit au même endroit que celle de la consonne sui
vante, par exemple vgs, doiyé, voxac; zemby, kont, гефа. Puis,
passant aux autres langues léchites, le prince Troubetzkoy examine
d'abord la prononciation des voyelles nasales en poméranien, qui
diffère beaucoup de celle du polonais littéraire : la plupart des
('! Dans un article de la Revue des Etudes slaves, V (iga5), pp. 2І-З7.
Bévue des Etudes s/aves,tome VI, 1926, fasc. 1-2. LES VOYELLES NASALES DANS LES I.WGl ES LECHITES. 0 0
parlers kachoubeset slovinces présentent de vraies voyelles nasales,
aussi bien devant les spirantes que devant les occlusives et les
semi-occlusives, tout en ayant éliminé la nasalisation dans certaines
conditions qui ne dépendent pas directement de la qualité dela
consonne suivante. Il s'efforce, à l'aide d'un raisonnement très
compliqué, de démontrer que cet état des choses aurait remplacé
un état antérieur pareil à celui du polonais littéraire moderne.
Quant au polabe, l'analyse détaillée de l'orthographe du vocabul
aire de Hennig lui permet de constater que le traitement des
voyelles nasales y a été le même qu'en polonais littéraire, celui pré
cisément qu'il croit avoir démontré pour le poméranien. (ľest su r la
base de ces observations qu'il se croit autorisé à conclure qu'un
trailemont des voyelles nasales pareil à celui du polonais littéraire
devrait être supposé pour le léchite commun, c'est-à-dire que le
polonais, le poméranien et le polabe, dès le commencement de
leur existence linguistique indépendante, n'auraient connu de
vraies voyelles nasales qu'à la fin des mots et devant les spirantes,
tnndis que devant les occlusives et les semi-occlusives ces langues
n'auraient eu que des voyelles orales pures suivies de consonnes
nasales. Cependant on ne saurait tenir pour fondée cette intéressante
conclusion du savant slaviste de Vienne, car on ne peut accepter la
méthode suivant laquelle il interprète les conditions phonétiques
des voyelles nasales en polonais et en poméranien.
Quant au polonais, c'est surtout la méthode appliquée à l'inte
rprétation des faits dialectaux qui nous paraît inadmissible. Le
prince Troubetzkoy, ayant fondé ses déductions sur des faits re
cueillis par M. Nitsch (1', ne les utilise qu'en partie. 11 ne prend
notamment en considération que les parlers polonais qui pré
sentent actuellement la prononciation pure des voyelles nasales et
ceux qui ont décomposé ces voyelles en groupes de voyelle orale-\-
consonne nasale. Mais il ne tient pas du tout compte d'autres par
lers — et ceux-ci sont nombreux — qui ont éliminé complètement
l'articulation nasale des voyelles nasales, ce qui est un fait d'im
portance capitale pour le problème qui nous occupe ici. De plus,
en fondant sur les données de M. Nitsch sa description des trois
types du traitement des voyelles nasales dans les parlers polonais
qui n'ont pas dénasalisé ces voyelles [zqp, zrmp, zomp), l'auteur
renverse sans motif plausible la chronologie relative établie par
le savant polonais. Après avoir examiné « le contexte dans lequel les
(1' Faits publiés dans XEncyklopeija polska, t. II, pp. 268 et suiv. TADEUSZ LEHR-SPŁAWIŃSKI. 56
trois types en question apparaissent dans les parlers polonais », le
prince Troubetzkoy nous affirme que le type à vraies voyelles na
sales (zqp) — type primitif d'après M. Nitsch — est issu de celui
à voyelle orale -{-consonne nasale (zomp) par l'intermédiaire du type à
voyelle nasale -f- consonne (zqmp). Cette conclusion, bien sur
prenante pour tous ceux qui se sont occupés de dialectologie polo
naise, n'est fondée que sur des arguments qui ne sont pas suscept
ibles de justifier le renversement de la chronologie relative reconnue
jusqu'ici comme expliquant le mieux l'état phonétique des parlers
polonais. L'auteur, qui s'appuie toujours sur les faits établis par
M. Nitsch, poursuit son argumentation en nous apprenant que tous
les parlers silésiens connaissant le type zqp remplacent le groupe
voy elle -j- consonne nasale à la fin des mots par des voyelles nasalisées
(spyvq = śpiewam, s xbpq, =z chłopem), que certains parlers mazo-
viens connaissant łe type zqp changent les voyelles pures en
voyelles nasalisées devant les consonnes nasales (uo męm źąnku =
o mym wianku) et que l'on peut en dire autant de certains parlers pré
sentant le type zqmp (ainsi, par exemple, des parlers « kuj a ves »
pour lesquels M. Nitsch cite des formes zqmp, bv-ocqn. etc.). Cet
ensemble de faits lui suffit à conclure sans réserve que le type zqp
est issu de zqmp et ce dernier de zomp ^K
Mais cette façon d'expliquer les choses ne peut convaincre qui
conque a lu attentivement les remarques consacrées à ce sujet
par M. Nitsch^. Il est vrai que les parlers silésiens en question
changent les groupes voyelle -f- consonne nasale en voyelles nasales à
la fin des mots, mais il faut ajouter que ce changement ne se pro
duit régulièrement qu'à la pause; à l'intérieur de la phrase et à
l'intérieur du mot les groupes voyelle -f- consonne nasale restent d'or
dinaire intacts et on n'y rencontre de voyelles nasales secondaires
que par exception. Ce phénomène, mis en relief tout particulièr
ement par M. Nitsch (3), semble avoir échappé au prince Troubetzkoy.
II nous prouve avec évidence que la formation des voyelles nasales
secondaires dans ces parlers est un procès tout récent qui s'est réa
lisé d'abord à la pause et est en train d'entamer les autres posi
tions. Il va de soi que pareille tendance phonétique ne saurait être
prise pour le point de départ de la prononciation des voyelles na-
(Ч Article cité, p. 26.
í2' Dans ľ 'Encyclopedja polska, III, pp. 268-289, ou ^ans ^a Grammatyka polska,
publiée par l'Académie polonaise des sciences et des lettres, pp. hlw-Ыіі, et dans
les M.P.K.J., IV, pp. ià6 et suiv.
P) M.P.KJ.,ÏV, p. i49. VOYELLES .NASALES DAXS LES LANGUES LECH1TE?. О У LES
sales dans ces parlers : c'est au contraire l'existence de ces voyelles
qui a favorisé le changement des groupes finaux voyelle -\- consonne
nasale en voyelles nasales. En outre il faut remarquer que la coïn
cidence territoriale des parlers à vraies voyelles nasales et de ceux
à voyelles nasales secondaires n'est pas en réalité aussi parfaite que
la présente le prince Troubetzkoy : les voyelles nasales secondaires
n'existent qu'en Silésie et sporadiquement dans la région dite
Podhale, tandis que la prononciation des vraies voyelles nasales
(sans aucune consonne nasale suivante) devant les occlusives et les
semi-occlusives est répandue aussi dans plusieurs parlers mazoviens
et dans ceux de Krajna et de Bory Jucholskie où le changement des
groupes finaux voyelle -j- consonne nasale n'est pas connu ^. Il est
donc évident que l'auteur n'a apporté aucun argument solide qui
justifie la nouv

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