Libéralisation, changements structurels et chute de la production dans les économies en transition - article ; n°2 ; vol.23, pg 193-209
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Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 1992 - Volume 23 - Numéro 2 - Pages 193-209
Liberalization, structural changes and the fall in output in transition economies.
Following the interpretation of the fall in output in transition economies provided by other scholars, we propose a new explanation based on a simple (graphical) general equilibrium model, which distinguishes the Marxian sector I (producing equipment, intermediates, raw materials and defense related output), from sector II (namely light industry, agriculture and services), which produces mainly consumer goods. We also relate the dynamics of output to critical policy issues (social welfare, « shock therapy » versus gradualism, East- West trade, labour markets).
Suite aux diverses interprétations de la chute de la production dans les économies en transition, nous proposons une nouvelle explication s'appuyant sur un modèle d'équilibre général d'inspiration sans doute marxienne. Une distinction est ainsi faite entre le secteur I (produisant principalement des produits intermédiaires, les biens d'équipements et les armements) et le secteur II (c'est-à-dire l'industrie légère, l'agriculture et les services), orienté vers la satisfaction de la demande des ménages. Le modèle proposé aide aussi à clarifier l'impact des changements structurels sur le bien-être, le choix entre le gradualisme et les dites « thérapies de choc », et le commerce extérieur. L'importance de la mobilité des facteurs de production (principalement le travail) est également soulignée.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Daniel Linotte
Libéralisation, changements structurels et chute de la production
dans les économies en transition
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 23, 1992, N°2-3. pp. 193-209.
Abstract
Liberalization, structural changes and the fall in output in transition economies.
Following the interpretation of the fall in output in transition economies provided by other scholars, we propose a new explanation
based on a simple (graphical) general equilibrium model, which distinguishes the Marxian sector I (producing equipment,
intermediates, raw materials and defense related output), from sector II (namely light industry, agriculture and services), which
produces mainly consumer goods. We also relate the dynamics of output to critical policy issues (social welfare, « shock therapy
» versus gradualism, East- West trade, labour markets).
Résumé
Suite aux diverses interprétations de la chute de la production dans les économies en transition, nous proposons une nouvelle
explication s'appuyant sur un modèle d'équilibre général d'inspiration sans doute marxienne. Une distinction est ainsi faite entre
le secteur I (produisant principalement des produits intermédiaires, les biens d'équipements et les armements) et le secteur II
(c'est-à-dire l'industrie légère, l'agriculture et les services), orienté vers la satisfaction de la demande des ménages. Le modèle
proposé aide aussi à clarifier l'impact des changements structurels sur le bien-être, le choix entre le gradualisme et les dites «
thérapies de choc », et le commerce extérieur. L'importance de la mobilité des facteurs de production (principalement le travail)
est également soulignée.
Citer ce document / Cite this document :
Linotte Daniel. Libéralisation, changements structurels et chute de la production dans les économies en transition. In: Revue
d’études comparatives Est-Ouest. Volume 23, 1992, N°2-3. pp. 193-209.
doi : 10.3406/receo.1992.1556
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1992_num_23_2_1556Revue d'études comparatives Est-Ouest, 1992, 2-3 (juin-septembre)
pp. 193-210 - Daniel LINOTTE
Libéralisation, changements structurels
et chute de la production
dans les économies en transition
Daniel LINOTTE*
Sans exception aucune, les économies en transition sont confrontées à une
situation de crise, qui, pour certains, semble vouloir perdurer. Cette période
critique, qui accompagne la libéralisation, revêt une double dimension : 1) le
passage au libre marché suppose l'élimination (progressive ou brutale) des
prix, ce qui entraîne des taux d'inflation parfois élevés (voir le Tableau I) ;
2) cette incertitude sur les valeurs est aggravée par une forte baisse de la
production industrielle et du PNB (Tableau II), ce qui, à terme, se traduira
nécessairement par des taux de chômage élevés, pouvant entraver le
processus même de transition économique et démocratique.
Tableau I
Taux d'inflation dans les économies en transition (variations annuelles, en%)
1QQ1 1QQ9
1989 1990 Estimations Prévisions
Albanie 0,0 0,0 104,1 250-350
Bulgarie 10,0 64,0 339,0 50-65
Tchécoslovaquie 1,5 18,4 53,6 12-15
Hongrie 18,1 33,4 32,2 15-20
Pologne 640,0 249,0 60,4 35-45
0,6 37,7 222,8 100-120 Roumanie Russie3 2,0 6,0 152,1 1 200-2 000
Source : Berd, in De Standaard, 17 octobre 1992.
a) U.R.S.S. pour 1989 et 1990.
* Visiting Professor, Catholic University Leuven (Belgique), et Visiting Associate
Professor, European Institute of Public Administration, Maastricht (Pays-Bas).
193 Daniel Linotte
Tableau II
Dynamique du PNB réel dans les économies en transition
(variations annuelles, en %)
1992 Pays 1989 1990 1991 Estimations Prévisions
Albanie 9,8 -10,0 -29,9 -25
- 4 -0,3 -11,8 -22,9 Bulgarie - 3,5 - 5 Tchécoslovaquie 1,3 -16,4
- 4,3 Hongrie -0,2 -10,2 0
- 8,0 Pologne 0,5 -11,6 - 5 0 - 8,4 -5,6 -13,0 Russie* Roumanie - 3,6 1,9 -11,0 -15
Source : Berd, in De Standaard, 17 octobre 1992.
a) U.R.S.S. pour 1989 et 1990.
Plusieurs explications ont été proposées pour expliquer ces phénomènes.
Une certaine unanimité semble se faire concernant les déterminants de
l'inflation. Pour l'essentiel, le saut de l'indice des prix (qui ne doit pas être
confondu avec l'inflation stricto sensu, c'est-à-dire une hausse soutenue du
niveau des prix) est causé par l'imposition de prix d'équilibre et par la
dépense de l'épargne forcée accumulée pendant les années de pénuries
généralisées (en d'autres termes, les consommateurs éliminent leurs encaisses
indésirées). Cette perturbation initiale peut être amplifiée par les pratiques
monopolistiques et aussi engendrer l'inflation via les processus d'adaptation
et d'indexation des revenus1. A cela s'ajoute le financement des déficits
publics par la création monétaire2. Par contre, la discorde est évidente quant
à l'interprétation de la chute de la production. Nous contribuons à ce débat
en ajoutant aux explications dominantes, principalement d'inspiration
keynésienne et monétariste, une perspective plutôt structuraliste, qui insiste
sur la distinction (sans doute marxienne) entre le secteur I (SI ci-après -
produisant les équipements, y compris les armements) et le secteur II (SU -
satisfaisant les besoins des ménages, des consommateurs), et en soulignant
le risque de sur-ajustement (de l'offre et de la demande).
1. Pour plus de détails sur les problèmes monétaires de la transition, voir D. Linotte,
« Price Reform and Inflation in Russia. An Analytical Perspective », Discussion Papers
on the Economic Transformation : Policy, Institutions and Structure, Leuven Institute for
Central and Eastern European Studies, Catholic University Leuven (à paraître).
2. Ces déséquilibres fiscaux s'expliquent en partie par les subsides consentis aux
activités non rentables.
194 La chute de la production industrielle dans les économies en transition
LA CHUTE DE LA PRODUCTION
PRINCIPALES EXPLICATIONS
Plusieurs « paradigmes » expliquent le fort déclin de la production dans
les économies en transition : 1) héritage du passé (J. Winiecki) ; 2) chocs
quasi-accidentels et faible efficacité des économies planifiées (J. Brada et
A. King) ; 3) imperfection des marchés financiers au début du processus de
transition (G. A. Calvo et F. Coricelli) ; 4) valeurs ajoutées négatives causées
par le passage au libre-échange (R.I. McKinnon). Suite à un colloque récent,
une synthèse est d'ailleurs proposée par la revue Transition de la Banque
Mondiale.
a) Importance des imperfections de l'ancien régime
Selon Winiecki, la chute de la production durant la transition était
prévisible. En effet, cette dynamique révèle une production qui n'a jamais
existé et qui, pourtant, était rapportée mensongerement dans les statistiques
officielles des États communistes. A cette falsification des réalités passées, il
faut ajouter l'impact (négatif) de l'imposition de contraintes budgétaires
dures aux entreprises et la nécessité nouvelle de trouver des débouchés aux
productions. Winiecki souligne également que ces ajustement ne devraient
comporter aucun coût social 3.
b) Une crise d'abord exogène
Brada et King suggèrent l'existence d'un processus de « courbe en J ».
Pour l'essentiel, la chute de la production est d'abord imputable à l'abandon
du Comecon et à l'effondrement des échanges entre Î'ex-U.R.S.S. et ses
anciens partenaires socialistes. Les chocs domestiques (internes) désignent
principalement les changements de prix relatifs et l'imposition de politiques
de stabilisation. La consommation des ménages peut aussi avoir été réduite,
suite à un effet de richesse (c'est-à-dire la baisse des encaisses réelles causée
par l'inflation). Toutefois, ils soulignent qu'à court terme, l'inflation, et les
anticipations qu'elle suscite, peuvent avoir l'effet contraire : les ménages ont
pu chercher à se débarrasser au plus vite d'encaisses de moins en moins
désirées. Aux causes macroéconomiques de la crise, s'ajoutent des facteurs
microéconomiques, à savoir la faible efficacité technique et la mauvaise
3. J. Winiecki, « The Inevitability of a Fall in Output in the Early Stages of Transition
to the Market : Theoretical Underpinnings», Soviet Studies, vol. 43, n°4, 1991,
pp. 669-676.
195 Danie

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