Linguistique bolivienne. La famille linguistique Čapakura. - article ; n°1 ; vol.10, pg 119-171
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Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1913 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 119-171
53 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1913
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

G. de Créqui-Montfort
Paul Rivet
Linguistique bolivienne. La famille linguistique Čapakura.
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 10 n°1, 1913. pp. 119-171.
Citer ce document / Cite this document :
de Créqui-Montfort G., Rivet Paul. Linguistique bolivienne. La famille linguistique Čapakura. In: Journal de la Société des
Américanistes. Tome 10 n°1, 1913. pp. 119-171.
doi : 10.3406/jsa.1913.2851
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1913_num_10_1_2851LINGUISTIQUE BOLIVIENNE.
,A FAMILLE LINGUISTIQUE GAPAKURA1,
Par G. de GRËQUI-MONTFORT et P. RIVET.
Nous proposons de réunir sous le nom de « Famille linguistique Capa-
kura » un certain nombre d'idiomes de la Basse- Bolivie : le Capakura,
Tapakura, ou Huači, le Kitemoka, le Pawumwa, le Napeka, l'Iten, et,
avec réserves, le Rokorona et le Mure 2.
Les Indiens Capakura ou Huači étaient établis, au moment du voyage
dé d'Orbigny, à la mission de Carmen3, dans la province de Moxos; ils
étaient alors 350 environ dans ce village. D'après les renseignements
recueillis par le célèbre voyageur, ils vivaient épars, avant 1794, sur les
rives du rio Blanco ou Baures. non loin d'une très grande lagune % au
milieu des forêts qui séparaient la province de Gliiquitos de celle de
Moxos, à peu près par 45° de latitude sud et vers Je 64me ou 65jne degré
de longitude occidentale de Paris. Ils avaient alors pour voisins au nord
les Baures, au sud les Paikoneka et les Gapr.kuraka, c'est-à-dire (excep-
1. Au moment de dormer !e bon à tirer de ce mémoire, nous recevons de
M. Alexander F. Chamberlain une note intitulée The linguistic position -of the Pawum
wa Indians of South America, parue dans le fascicule 4 du tome XIV de American.
.Anthropologist i'uew series'), p. 632-635, correspondant aux mois d octobre-décembre
1912. Comme le savant linguiste américain conclut, ainsi que nous le faisions nous-
mêmes, à la parenté de l'Iten, du Gapakura, du Kitemoka et du Pawumwa, et que son
travail porte une date antérieure de plusieurs mois à cells que portera Je nôtre, nous
devons faire remarquer que le numéro 4 du tome XIV à1 American Anthropologist n'a
été distribué à Paris que le 22 mars 1913.
2. A cette liste, il faudrait vraisemblablement ajouter les Tapakuraka ou Capaku-
raka, que d'Orbigny rencontra à la mission de Conception de Chiquitos (d'Ob-
bigny (Alci.de). Voyage dans Г Amérique méridionale, i. IV; 4»-e partie. Paris, 1839 : L'homme
américain (de F Amérique méridionale), considère' sous ses rapports physiologiques et moraux, p.
259) ; mais la langue de ces Indiens nous est complètement inconnue.
3. Carmen se trouve sur la rive gauche du rio Blanco, environ par 14°20 de ati-
tude sud.
4. Probablement la lagune de Chitiop», que forme le rio Blanco \ers le 15e degré
de latitude. SOCIÉTÉ DES AMÉR1CANISTES DE PARIS 120
tion faite de ces derniers dont nous ignorons la langue) des tribus ara-
wak К
1. d'Orbigny, op. cit., t. IV, dre partie, p. 288. LA FAMILLE LINGUISTIQUE CAPAKUKA 121
Les Kitemoka habitaient la mission de Concepción de Chiquitos l et
provenaient des mêmes régions que les précédents. Ils étaient environ
700, en sorte qu'en comptant que les individus de cette tribu restés sau
vages aient été au nombre de 300, d'Orbigny calcule que le groupe Capa-
kura-Kitemoka ne devait pas compter plus de 1350 représentants'2.
Les Napeka vivaient eux aussi à Concepción de Chiquitos, mais Gar-
dús qui les a visités ne no\is donne aucun renseignement ni sur leur lieu
d'origine ni sur leur nombre 3, et d'Orbigny se contente de les citer
comme une tribu des Kitemoka 4.
Les Pawumwa habitent à l'heure actuelle le bassin du rio S&o Miguel,
affluent de droite du Guaporé, un peu en amont du confluent du rio
Blanco ou Baures 5.
Quant aux Itenes, d'Orbigny les situe entre les rios Guaporé ou Itenes
et Mamoré, dans le delta formé par le confluent de ces deux rivières
jusqu'à une trentaine de lieues vers le nord, entre le 12meet le 13me degrés
de latitude sud et les 61me- et 68me degrés de longitude ouest de Paris,
îls avaient pour voisins au sud-est les Kaničana, au sud-ouest 6 les
Movima, et à l'ouest les Kayuvava ; leur nombre était, d'après les dires
de quelques-uns d'entre eux, captifs à Exaltación 7, de 1000 à 1 200 8. En
1884, ils vivaient exactement dans la même région, y compris le point de
confluence des rios Machupo, Itonama et Blanoo ; quelques familles
s'étaient également établies sur la rive gauche du Mamoré parmi les
Indiens Čakobos et Sinabos 9.
D'après Hervás 10, les Mures habitaient dans les missions de San
1. Concepción de Chiquitos se trouve à la source même du rio Blanco, par 16°
environ.
2. d'Orbigny, op. cit., t. IV, 1" partie, p. 288.
3. Cardús (R. P. Fr. José). Las misiones franciscanas entre los infielesde Bolivia, Barce
lone, 1886, p. 308.
4. d'Obbigny, op. cit., t. II, 1839-1843, p. 596.
5. Haseman (J. D.). Some notes on the Pawumwa Indians of South America {American
Anthropologist, new series, t. XIV, 1912, p. 333-349).
6. n'Orbigny écrit « au nord-ouest », mais il s'agit là évidemment d'une erreur
typographique.
7. Exaltación se trouve sur la rive gauche du Mamoré, par 13°15' environ de lat
itude sud,
8. d'Orbigny, op. cit., t. IV, lre partie, p. 307.
9. Cardús, op. cit., p. 287-288.
10. Hervás (Lorenzo). Catàlogo de las lenguas de las naciones conocidas,y numeraciôn, divi
sion, y cluses de estas segùn la diver sidad de sus idiomas y dialectos. T. I : Lenguas y naciones
americanas. Madrid, 1800, p. 251. Í22 SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES DE PARIS
Simon *, de San Judas 2 et dé San Miguel 3 et leur langue était parlée
par des Mûris, restés à l'état sauvage, dontil ne fixe pas l'habitat. D'après
l'auteur anonyme de la Descripciùn de las misiones del Alto-Peru S la
langue mure aurait été en usage à San Simon, et aussi un peu à San
Francisco de Borja 5, conjointement au Movima A
L'emplacement exact des Rokorona est plus difficile à déterminer.: En
effet, aucun ancien auteur ne cite le nom de cette tribu, sous la forme du
moins où Teza nous Га donné en publiant des documents sur la langue
1. D'après l'auteur anonyme de la Description de las misiones del Alto-Perú,illi, in-8°,
p. 33-34, cette mission appartenait au partido de Baures, à l'est du Mamoré. Cardus
précise qu'elle était située aux sources du rio San Martin, к l'est de Baures {Op. cit.,
p. 286, note 1). Ce rio est un affluent de gauche du rio San Simon, affluent lui-même
du rio Baures (Mapa general de la Repûblica de Bolivia, par Luis Garcia Meza). Cette
localisation nous est confirmée par ce fait que Renk-Moheno déclare que San Simon
se trouvait près du rio Itenes (René-Mokeno (G.). Bibliofeca boliviana. Catàlogo del
archiva de Môjos y Chiquitos. Santiago de Chile, 1888, p. 39).
2. Nous n'avons retrouvé aucune indication sur l'emplacement de cette mission.
Peut-être faut-il supposer qu'il y a dans Hervás une faute d'impression et que San
Judas n'est autre que Sán Nicolas, situé comme San Simon sur les rives du rio
San Martin au nord-est de Baures (Cardus, op. cit., p. 286, note 1).
3. San Miguel se trouvait sur les rives du rio Baures à 5 lieues de son confluent
avec l'Itenes. Cette mission fut, détruite, en 1742, par les Portugais (Hervás, op. cit.,
p. 247).
4. Op. cit., p. 45-46.
5. D'après le Père de Eguiluz, San Borja aurait été bâti, en 1693, près du rio Mani-
qui,au pied des derniers contreforts de la Cordillère, à 12 lieues au nord de San
José, et aurait été abandonné vers 1780. D'Orbigny, qui rapporte ces faits, ajoute
qu'on s'y rendait en i"emontant le Rapuîo, affluent du Yacuma (d'Orbigny, op. cit.,
t. III, lre partie, 1844, p. 127), qui se jette lui-même dans le Mámoré (rive gauche),
environ parl3°33' de latitude sud (Luis Garcia Meza,î>/>.«Y.). L'auteurdela Description
de las misiones, etc.... (Op. cit., p. 34) cite cette mission parmi celles du partido de Las
Pampas, à l'ouest du Mamoré. Tous ces renseignements concordent, le rio Maniqui
étant certainement le même que le rio Rapulo, comme on peut s'en convaincre en
confrontant la carte de d'Orbigny et celle de la Mission des Moxes établie par

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