Pour moins de contrôle et plus de responsabilité de l individu - article ; n°1 ; vol.7, pg 45-51
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Description

Déviance et société - Année 1983 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 45-51
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 15
Langue Français

Extrait

Henri Heidebroek
Pour moins de contrôle et plus de responsabilité de l'individu
In: Déviance et société. 1983 - Vol. 7 - N°1. pp. 45-51.
Citer ce document / Cite this document :
Heidebroek Henri. Pour moins de contrôle et plus de responsabilité de l'individu. In: Déviance et société. 1983 - Vol. 7 - N°1. pp.
45-51.
doi : 10.3406/ds.1983.1774
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ds_0378-7931_1983_num_7_1_1774Déviance et Société, Genève, 1983, vol. 7, No 1, pp. 45-51 DEBAT
POUR MOINS DE CONTROLE ET PLUS DE RESPONSABILITE
DE L'INDIVIDU
H. HEIDEBROEK*
Des armes ...
Quand on parle d'armes, on est a priori suspect. Si, de plus, on
écrit à ce propos, on est catalogué comme subversif ou pire . . . considér
é à la solde du "lobby" des marchands de canons.
Cependant, on ne cesse d'entendre le bruit des armes sur notre
planète. La presse, la radio et la télévision nous inondent chaque jour de
scènes guerrières, à croire que l'homme a besoin de ce genre de stupéf
iant.
Les armes font-elles partie du genre humain ?
Elles paraissent en tout cas appartenir aux mêmes types de besoins
primaires que se nourrir, se vêtir, etc.
Dès son apparition sur terre, l'homme a inventé des instruments
pour chasser, pour se défendre contre les animaux féroces et contre ses
congénères ; malheureusement, il les utilise aussi pour des buts beau
coup moins légitimes comme faire la guerre.
Même si aujourd'hui beaucoup de choses ont changé, la disponibil
ité d'armes reste un problème vital.
La chasse n'est plus un besoin vital. Elle est devenue un moyen de
protection de la nature et les écologistes les plus évolués parmi lesquels
il faut compter des chasseurs considèrent que la chasse doit se pratiquer
d'une façon sélective et avec une discipline et des règles contribuant à la
sauvegarde des espèces.
La défense personnelle n'est plus — tout au moins dans les pays
civilisés — une nécessité vitale.
L'époque du moyen age et celle du Far-West sont révolues.
Néanmoins, dans certains pays c'est encore souvent une question
de vie ou de mort.
Des régimes ...
Dans tous les Etats modernes, la sécurité des personnes et la
protection des biens sont des prérogatives du Pouvoir.
* Union nationale de l'armurerie, de la chatte et du tir, Liège
45 Suivant les régimes, le citoyen reste plus ou moins libre de s'armer.
Dans les "démocraties" de droite et de gauche, le citoyen ne parvient
en général à acquérir une arme qu'après de nombreuses formalités
compliquées ou de sérieux appuis politiques. Il pourra rarement détenir
une arme chez lui.
Renforçant l'appareil policier, l'Etat juge qu'il n'est plus nécessaire
pour le citoyen de prendre des mesures pour sa sécurité personnelle.
Dans les pays communistes, les personnes qui pratiquent la chasse
ou le tir sportif sont tenues de laisser leurs armes en garde au commissar
iat de police ou au club de tir local, en dehors des périodes d'utilisa
tion. Mais, bien entendu, certaines personnes habilitées par le régime
peuvent les conserver chez elles.
Dans nos pays occidentaux, le citoyen est fondamentalement libre
d'acquérir une arme mais doit se soumettre à des formalités, variables
suivant les pays. L'Amérique du Nord et la France, par exemple, sont
des pays où la liberté du citoyen en matière d'acquisition et de déten
tion d'armes à feu est la plus grande.
Dans le monde, la variété des régimes est très grande. Ils sont
intimement liés au passé du pays et à ses traditions. Le droit de porter
une arme est inscrit dans la Constitution des Etats-Unis d'Amérique. Ce
droit est constamment contesté aujourd'hui mais fut une nécessité
vitale à l'époque du Far- West.
La Révolution française a aboli le privilège de la chasse et des
armes réservé à la noblesse. Le citoyen de ce pays a conquis le droit de
chasser, d'acquérir et de détenir une arme et cet acquis, qui a une valeur
de symbole n'est pas prêt à être rejeté, même aujourd'hui.
Avoir ses armes chez soi est une tradition en Suisse : on sait que,
dans ce pays, le citoyen détient chez lui son armement de guerre. Pour
le citoyen suisse, détenir ses armes dans sa demeure est une pratique
tout à fait normale et en même temps, un témoignage de confiance du
gouvernement dans ses ressortissants.
La Hollande, pays paisible, a un des régimes les plus restrictifs du
monde occidental. L'absence d'usines d'armes ou d'artisans-armuriers
peut expliquer partiellement cette situation. Le cas de ce pays est
néanmoins curieux : ce pays compte à peu près le même nombre de
pratiquants de la chasse et du tir que la Belgique mais il s'y vend 10 fois
moins d'armes. Cela n'a pas empêché qu'il s'y déroule des actes
terroristes.
En Allemagne fédérale et en Italie, des législations intelligentes
sont mises en péril par des mesures policières de plus en plus strictes à la
suite d'activités terroristes, mais, apparemment, les mesures édictées
n'ont pas d'influence déterminante. Les réglementations touchent plus
les citoyens honnêtes que les criminels.
46 Dans la majorité des pays du monde libre, les armes de défense
(revolvers et pistolets) et les armes de guerre font l'objet d'une régl
ementation stricte (autorisation préalable). En revanche, les régimes
varient pour les armes de chasse et de sport, allant de la liberté totale
(comme en France et en Belgique) jusqu'à l'interdiction comme règle
générale en Hollande, en passant par des régimes plus ou moins coerci-
tifs en fonction de l'intervention de la police.
Tendances européennes
Des tentatives d'harmonisation ont été entreprises au niveau du
Conseil de l'Europe. Elles concernent non seulement les armes de
défense et de guerre, pour lesquelles peu de problèmes subsistent, mais
surtout les armes de chasse et de sport où les divergences sont beau
coup plus importantes. Les promoteurs ont emprunté une voie natur
elle et facile, celle de l'harmonisation sur la base des législations les
plus sévères. L'appui de pays comme Chypre, la Turquie, l'Irlande, la
R.F.A. et même la Hollande, qui ont ou ont eu à résoudre des
problèmes intérieurs graves ou maille à partir avec le terrorisme internat
ional, leur fut acquis depuis le début.
Or s'il est bien difficile de distinguer les réactions légitimes de
minorités opprimées et les actes ou de professionnels du crime, les
moyens utilisés sont toujours les mêmes : armement offensif de guerre
ou de défense, précisément ceux-là même qui sont déjà soumis à la
réglementation dans tous les pays.
Dans tous les pays européens où ces catégories d'armes sont
contrôlées on peut raisonnablement se poser des questions sur l'efficaci
té des mesures prises et craindre la tentation pour le pouvoir de
renforcer de cette manière sa position en réduisant les libertés indivi
duelles. Le législateur veut maintenant étendre ces dispositions à d'au
tres types d'armes et, en particulier, soumettre les armes de chasse et de
sport à un régime similaire.
La pratique légitime de la chasse et du tir sportif ne doit pas être
influencée par des notions d'Etat protecteur ou de sécurité individuelle.
Si, effectivement, les armes de chasse et de sport peuvent être
utilisées pour la défense individuelle, ce n'est pas leur finalité principale
et rarement leur fonction.
La tendance naturelle d'un gouvernement, quel qu'il soit, est de
restreindre l'accès des citoyens aux armes, espérant de cette façon
contribuer à la réduction de la criminalité.
Objectif : réduction de la criminalité
Réduire la criminalité doit être le souci majeur, tant des autorités
que des citoyens. L'opinion publique assimile souvent le détenteur
47 arme à feu à un criminel en puissance. La masse des électeurs est d'une
allergique aux armes. Elle en a peur, parce qu'elle est peu familiarisée en
général avec celle-ci. Dans son rapport Réponses à la violence (1977),
Alain Peyrefitte estime que la criminalité est le rés

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