Pour une géographie de la France préhistorique - article ; n°3 ; vol.24, pg 722-735
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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1969 - Volume 24 - Numéro 3 - Pages 722-735
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

G. R. Galy
Pour une géographie de la France préhistorique
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 24e année, N. 3, 1969. pp. 722-735.
Citer ce document / Cite this document :
Galy G. R. Pour une géographie de la France préhistorique. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 24e année, N. 3,
1969. pp. 722-735.
doi : 10.3406/ahess.1969.422090
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1969_num_24_3_422090OUTILLAGE (carbone 14)
Pour une géographie
de la France préhistorique
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plines dont l'une, pour le moins, obéit à des méthodes de plus en plus rigoureuses.
Si, au bout de l'enquête, la récolte nous paraît si maigre, c'est que le ver était
dans le fruit.
De ces deux branches qui sont, sinon des sciences, tout au moins des recherches
scientifiquement menées, il convient de rappeler sommairement les programmes
et les méthodes. Plus exactement parlerons- nous de principes, car, de toute
évidence, dans le buissonnement de ses orientations actuelles, la géographie
humaine éparpille à tel point sa verve que nous perdrions vite notre chemin,
plus tourné vers le passé des civilisations qu'attiré par la prospective et la géogra
phie volontaire.
1. P. DEFFONTAINES, « Essai de géographie des temps préhistoriques et gallo-romains
en Moyenne Garonne », R.G.P.S.O., 1932, 3, pp. 267-280, Toulouse.
722 LA FRANCE PRÉHISTORIQUE G.-R. GALY
On comprend mal l'avènement moderne de la géographie humaine si l'on
n'admet qu'elle trouve dans l'histoire la meilleure de ses variantes : Vidal de
la Blache n'était-il pas historien de formation ? Car la géographie humaine
est une science du développement, traitant d'enchaînements affectés d'une
dimension temporelle. Toute civilisation agricole admet un certain trajet histo
rique, et on ne peut concevoir notre discipline avant que le siècle des philosophes
n'ait introduit la notion de progrès. Tout se passe comme si, avant le XVIIIe siècle,
on concevait la place de l'homme dans la nature procédant d'un statut
octroyé et menacé : rappelons le mythe de l'âge d'or. La cosmogonie des Chal-
déens balance l'activité humaine entre des destins contraires. L'humanisme de la
Grèce classique va dans le même sens. « Nous, les Grecs, nous sommes éternels » :
quoi qu'on en ait dit, les chroniques des guerres médiques n'ont aucune profon
deur historique, aucun diachronisme, et, pareillement, on s'explique la platitude
de la géographie de Strabon, qui ne va guère au delà de la simple description.
Avec le christianisme, une autre métaphysique vient recouper les tentatives
scientifiques. Au XVIe siècle, tel passage de Luther reprend la fiction du Paradis
perdu, pour montrer que la colère divine fit d'une nature primitivement généreuse
un cadre étiolé et oppressant. Au XVIIIe siècle, une epistemologie nouvelle informe
le génie de Buffon. Le premier, dans une polyphonie de novateurs incomparables,
il desserrera le carcan du néo-platonisme en rendant à l'homme son rôle de
médiateur, d'agent géographique, capable de discerner dans les aptitudes physi
ques pour organiser de nouveaux espaces géographiques qui ne sont plus sim
plement « naturels » et nécessaires. Le corollaire était donc trouvé à la très vieille
idée d'une influence déterminante des climats sur les sociétés humaines, illustrée
par Bodin et Montesquieu, mais dont nous découvririons sans peine quelque
annonce chez les Anciens, dans l'esprit des Stoïciens, notamment. Cette concept
ion, il est vrai, se prêtait à toutes les outrances, et l'on sait la position intempérante
de Victor Cousin : « Oui, donnez-moi la carte d'un pays, sa configuration, son
climat, ses eaux, ses vents et toute sa géographie physique, et je me flatte de vous
dire à peu près quel sera l'homme de ce pays et quelle place ce pays occupera
dans l'histoire, non pas accidentellement, mais nécessairement. »
Or ces deux éclairages ne sont pas également valables en géographie pré
historique. Celle-ci — et nous regrettons d'avoir à répéter ce truisme — reste une
archéologie, soit une démarche fondée sur des documents mobiliers, disparates
et discontinus dans le temps, où manque le fil conducteur que sont, pour le géo
graphe, le document écrit et l'enquête directe. Géographie classique et géographie
préhistorique soutiennent entre elles des rapports d'analogie, et non point de
similitude.
Il est vrai que les facteurs climatiques et édaphiques sont encore plus contra
ignants pour des sociétés primitives, et l'on peut reprocher aux préhistoriens-
géographes d'avoir écarté les inflexions climatiques et les incidences géomor
phologiques des phénomènes. Cette action est surtout sensible au début et à la
fin d'une période glaciaire ou d'un interstade froid. A cette étape correspondent
un climat désertique et une végétation appauvrie et discontinue. L'interglaciaire
ou l'interstade suivant débutent par des années à épisodes orageux courts,
mais violents, alors que la est encore dangereusement tigrée; le
déséquilibre créé met en cause la bonne tenue des pentes. Le même processus
1. V. COUSIN, Introduction à l'histoire de la philosophie. Didier, 1961, p. 170.
723 OUTILLAGE (carbone 14)
géomorphologique se répète à la fin de la séquence humide et tempérée, avec
la même accélération momentanée de l'érosion. Ces actions ont été définies par
MM. Tricart et Enjalbert comme des « crises morphogénétiques ». Y débouchent
certainement, avec l'intervention de l'agriculture et de la dépaissance, des actions
anthropiques qui ont été totalement négligées. Un géographe serait tenté de les
surestimer, mais, nous le constaterons plus loin, les mailles de l'occupation
humaine ont été longtemps très lâches.
Néanmoins nous retiendrons les inflexions climatiques du début et de la fin
de la période atlantique, soit vers — 5500 et — 2600. A l'intervalle doivent débuter
les limons qui encombrent les basses plaines de l'Europe moyenne x et atlantique,
et l'amorce des deltas méditerranéens. La dernière inflexion correspond à un
renforcement des effectifs de populations au Néolithique supérieur. A ce moment,
les documents archéologiques témoignent d'une plus forte emprise agricole des
plaines méditerranéennes et des terres à lœss de l'Europe moyenne, alors que
l'agriculture n'est qu'un acquis nouveau sur de nombreuses terres froides. Plus
tardivement, peut-être, sur les versants méditerranéens, la vie pastorale, sous forme
de transhumance, amplifie son souffle rythmé par les saisons. Mais les retouches
que l'homme exerce sur la végétation se font encore sans excès. Nous ne pouvons
affirmer qu'elles pèsent de tout leur poids sur la problématique des civilisation

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