Probabilités subjectives des relations d amitié - article ; n°2 ; vol.71, pg 439-449
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Probabilités subjectives des relations d'amitié - article ; n°2 ; vol.71, pg 439-449

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Description

L'année psychologique - Année 1971 - Volume 71 - Numéro 2 - Pages 439-449
Résumé
Faisant suite aux recherches de De Soto et Kuethe sur les probabilités subjectives des relations interpersonnelles, deux hypothèses sont testées : 1. A mesure que croît le nombre de couples d'amis, la probabilité que la relation d'amitié soit perçue comme transitive de la première à la dernière personne diminue ; 2. A mesure que croit le nombre de relations d'amitié de la première personne, la probabilité que la relation d'amitié soit perçue comme une caractéristique générale de la première personne croît. Les deux hypothèses sont vérifiées. Les propriétés des relations interpersonnelles ne peuvent donc pas être considérées comme mathématiques au sens strict du mot. De plus, les possibilités observées sont proches du point neutre de l'échelle (« chances égales ») ; ainsi les relations en elles-mêmes sont une condition nécessaire, mais non suffisante pour que les règles de transitivité et de généralité s'appliquent : dans la perception ou la représentation des relations d'amitié, les processus dinfèrence semblent dépendre également des informations disponibles quant aux personnes.
Summary
From De Soto and Kuethe's study on subjective probabilities of interpersonal relations (1959), the experiment is designed to test two hypotheses : the number of friendship relations between hypothetical persons is assumed to decrease the probability that friendship can be perceived as transitive and to increase the probability that it can be perceived as general. Results support the hypotheses ; then, properties of interpersonal relations cannot be seen as mathematical as in the proper meaning of this term. Furthermore, the observed probabilities are near to the neutral point of the scale (equiprobability of no and yes) ; then, relations as themselves are a necessary, but not sufficient condition for rules of transitivity and generality to be applied ; in the field of perceived friendship relations, processes of inference should be determined by informations about some properties of persons.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 13
Langue Français

Extrait

G. de Montmollin
Probabilités subjectives des relations d'amitié
In: L'année psychologique. 1971 vol. 71, n°2. pp. 439-449.
Résumé
Faisant suite aux recherches de De Soto et Kuethe sur les probabilités subjectives des relations interpersonnelles, deux
hypothèses sont testées : 1. A mesure que croît le nombre de couples d'amis, la probabilité que la relation d'amitié soit perçue
comme transitive de la première à la dernière personne diminue ; 2. A mesure que croit le nombre de relations d'amitié de la
première personne, la probabilité que la relation d'amitié soit perçue comme une caractéristique générale de la première
personne croît. Les deux hypothèses sont vérifiées. Les propriétés des relations interpersonnelles ne peuvent donc pas être
considérées comme mathématiques au sens strict du mot. De plus, les possibilités observées sont proches du point neutre de
l'échelle (« chances égales ») ; ainsi les relations en elles-mêmes sont une condition nécessaire, mais non suffisante pour que
les règles de transitivité et de généralité s'appliquent : dans la perception ou la représentation des relations d'amitié, les
processus dinfèrence semblent dépendre également des informations disponibles quant aux personnes.
Abstract
Summary
From De Soto and Kuethe's study on subjective probabilities of interpersonal relations (1959), the experiment is designed to test
two hypotheses : the number of friendship relations between hypothetical persons is assumed to decrease the probability that
friendship can be perceived as transitive and to increase the probability that it can be perceived as general. Results support the
hypotheses ; then, properties of interpersonal relations cannot be seen as mathematical as in the proper meaning of this term.
Furthermore, the observed probabilities are near to the neutral point of the scale (equiprobability of no and yes) ; then, relations
as themselves are a necessary, but not sufficient condition for rules of transitivity and generality to be applied ; in the field of
perceived friendship relations, processes of inference should be determined by informations about some properties of persons.
Citer ce document / Cite this document :
de Montmollin G. Probabilités subjectives des relations d'amitié. In: L'année psychologique. 1971 vol. 71, n°2. pp. 439-449.
doi : 10.3406/psy.1971.27753
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1971_num_71_2_27753Laboratoire de Psychologie
Université de Paris VIII
PROBABILITÉS SUBJECTIVES
DES RELATIONS D'AMITIÉ1
par Germaine de Montmollin
SUMMARY
From De Soto and Kuethe's study on subjective probabilities of
interpersonal relations (1959), the experiment is designed to test two
hypotheses : the number of friendship relations between hypothetical
persons is assumed to decrease the probability that friendship can be
perceived as transitive and to increase the that it can be per
ceived as general. Results support the hypotheses ; then, properties of
interpersonal relations cannot be seen as mathematical as in the proper
meaning of this term. Furthermore, the observed probabilities are near
to the neutral point of the scale (equiprobability of no and yes) ; then,
relations as themselves are a necessary, but not sufficient condition for
rules of transitivity and generality to be applied ; in the field of perceived
friendship relations, processes of inference should be determined by infor
mations about some properties of persons.
Cette étude est le prolongement des recherches de De Soto
et Kuethe (1959) sur les probabilités subjectives des relations
interpersonnelles, recherches auxquelles on pourrait donner un
titre plus ambitieux, la « Logique des relations interpersonnelles »,
qui fait référence aux travaux de Heider (1958). Ces travaux
s'inscrivent dans une perspective de description de « l'univers
cognitif de l'individu, produit final de son commerce avec l'env
ironnement... » et qui inclut... « toute connaissance, opinion ou
croyance au sujet de l'environnement, de soi-même et de ses
1. Cette recherche a été faite dans le cadre du laboratoire de Psychologie
expérimentale et comparée (Paris V), en collaboration avec A. Moal, actuel
lement assistant à l'UER de Psychologie de Paris V. 440 MÉMOIRES ORIGINAUX
propres conduites » (Festinger, 1957, p. 3) ; il se constituerait
par intégration d'informations dans des structures cognitives
progressivement organisées qui formeraient elles-mêmes peu à
peu un système hiérarchisé. Le besoin de vivre dans un milieu
relativement stable et prédictible entraînerait ainsi la formation
et le fonctionnement chez l'individu de quelques principes géné
raux concernant la vie sociale, et donc, une théorie subjective
du comportement social et des relations interpersonnelles. On
retrouve ici l'influence des gestaltistes et celle, non moins évi
dente de Lewin ; mais il faut également, à notre avis, souligner
l'analogie, et peut-être plus que l'analogie, de cette conception
du traitement des informations d'origine sociale, avec le système
théorique de Piaget pour le traitement des informations d'ori
gine physique. La logique qui joue un rôle, pour ainsi dire, direc
teur dans la théorie de Piaget, est le « foyer » des théories cogni
tives en psychologie sociale : les notions d'inférence d'une part,
de non-contradiction d'autre part y sont essentielles.
Pour de Soto et Kuethe, les « schémas sociaux » font partie
de la structure cognitive de l'individu : les représentations des
relations interpersonnelles sont organisées, c'est-à-dire qu'elles
ont des propriétés formelles, telles que la symétrie, ou réciprocité,
la transitivité, etc. ; il s'ensuit que si le sujet connaît le contenu
de la relation (aimer, avoir confiance, dominer, craindre, etc.),
il inférera sur la base de la propriété de symétrie que, par
exemple, si A aime B, alors B aime A, mais que si A domine B,
alors B ne domine pas A ; ou encore sur la base de la propriété
de transitivité que, par exemple, si A aime B et que B aime C,
alors A aimera G, et que si A domine B et que B domine G, A dominera G. Pour de Soto et Kuethe, les propriétés des
schémas de relations interpersonnelles seraient d'ordre mathé
matique, ainsi que le montre le titre d'une de leurs précédentes
recherches Perception of Mathematical Properties of Interpersonal
Relations (1958).
La recherche de 1959 à laquelle nous nous référons comporte
50 problèmes : le sujet doit dire, connaissant le contenu de la
relation et une ou deux relations entre des personnes hypothét
iques, quelle est la probabilité que la (ou les) relation donnée
soit symétrique, transitive ou générale. Pour « aimer » (to like),
les probabilités subjectives sont assez élevées : 58 % de chances
que si Bill aime John (relation donnée : 1) Bill aime Peter (pro
priété de généralité) ; 74 % de chances que si Bill aime John G. DE MONTMOLLIN 441
(relation donnée : 1), John aime Bill (propriété de symétrie) ;
66 % de chance que si Bill John et que John aime Peter
(relations données : 2), Bill aime Peter de transiti-
vité). Ces valeurs nous ont semblé fortes et nous nous sommes
demandé si ces résultats étaient généralisables à une population
non américaine : les normes culturelles peuvent en effet avoir
une influence, sans changer la formulation du problème. Nous
nous sommes également posé le problème de savoir si le caractère
mathématique des propriétés qu'évoquent de Soto et Kuethe
était réel ou analogique : s'il est réel, les propriétés doivent avoir
d'autres caractères mathématiques : par exemple, dans le cas
de la transitivité, la relation inconnue doit pouvoir être inférée
quel que soit le nombre des relations données. Nous avons ainsi
entrepris une nouvelle étude dans laquelle les relations (données
et inconnues) n'ont qu'un seul contenu : aimer d'amitié, le
nombre des relations données est de 2 ou de 5, l'inférence étant
basée soit sur la propriété de transitivité, soit sur la propriété
de généralité de la relation (2x2 conditions).
HYPOTHÈSES
Transitivité
Si l'on augmente le nombre de relations données, on peut
penser que la probabilité subjective d'existence de la relation
inconnue va dimin

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