Psychosociologie de l espace. — II. Rapports spatiaux interpersonnels et la notion d  « espace personnel - article ; n°2 ; vol.76, pg 563-596
35 pages
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Psychosociologie de l'espace. — II. Rapports spatiaux interpersonnels et la notion d' « espace personnel - article ; n°2 ; vol.76, pg 563-596

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Description

L'année psychologique - Année 1976 - Volume 76 - Numéro 2 - Pages 563-596
Résumé
Cette revue concerne les études portant sur les relations spatiales interpersonnelles, en particulier celles qui sont basées sur le concept d1 « espace personnel ». Une analyse de ce concept, de ses bases théoriques et des techniques expérimentales auxquelles il conduit est exposée. Sur cette base, le concept d'espace personnel est critiqué. Les conditions de variation de la distance interpersonnelle sont ensuite exposées. Les publications en français et en anglais, de 1957 à 1975, sont analysées.
Summary
This review is concerned with the studies of interpersonal spatial relationship, and more, particularly, those based up on the concept of « Personal Space ». An analysis of this concept, of its theoretical bases, and of relevant experimental procedures is made. Then the concept itself is criticized. Factors determining variations of interpersonal distance are reported. French and English publications, from 1957 to 1975, are reviewed.
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Roger Lécuyer
Psychosociologie de l'espace. — II. Rapports spatiaux
interpersonnels et la notion d' « espace personnel
In: L'année psychologique. 1976 vol. 76, n°2. pp. 563-596.
Résumé
Cette revue concerne les études portant sur les relations spatiales interpersonnelles, en particulier celles qui sont basées sur le
concept d1 « espace personnel ». Une analyse de ce concept, de ses bases théoriques et des techniques expérimentales
auxquelles il conduit est exposée. Sur cette base, le concept d'espace personnel est critiqué. Les conditions de variation de la
distance interpersonnelle sont ensuite exposées. Les publications en français et en anglais, de 1957 à 1975, sont analysées.
Abstract
Summary
This review is concerned with the studies of interpersonal spatial relationship, and more, particularly, those based up on the
concept of « Personal Space ». An analysis of this concept, of its theoretical bases, and of relevant experimental procedures is
made. Then the concept itself is criticized. Factors determining variations of interpersonal distance are reported. French and
English publications, from 1957 to 1975, are reviewed.
Citer ce document / Cite this document :
Lécuyer Roger. Psychosociologie de l'espace. — II. Rapports spatiaux interpersonnels et la notion d' « espace personnel. In:
L'année psychologique. 1976 vol. 76, n°2. pp. 563-596.
doi : 10.3406/psy.1976.28162
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1976_num_76_2_28162Année psychol.
1976, 76, 563-596
PSYCHOSOCIOLOGIE DE L'ESPACE
II. — Rapports spatiaux interpersonnels
et la notion d' « espace personnel »
par Roger Lecuyer
Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée1
associé au C.N.R.S.
Université René- Descartes et E.P.H.E., 3e section
SUMMARY
This review is concerned with the studies of interpersonal spatial
relationship, and more, particularly, those based up on the concept of
« Personal Space ». An analysis of this concept, of its theoretical bases,
and of relevant experimental procedures is made. Then the concept itself
is criticized. Factors determining variations of interpersonal distance are
reported. French and English publications, from 1957 to 1975, are reviewed.
1. INTRODUCTION
Dans un article précédent (Lecuyer, 1975 a) j'ai analysé les diverses
études portant sur le problème des rapports spatiaux dans le groupe.
Ce second article sera centré sur les interpersonnels.
Cette distinction ainsi que l'ordre dans lequel les problèmes sont
abordés méritent une justification d'ailleurs aisée à fournir. L'étude des
rapports dans le groupe doit être séparée de l'étude des rapports inter
personnels parce qu'un groupe est autre chose qu'une collection d'indi
vidus. Mais cette différence se trouve amplifiée par les contextes théo
riques radicalement différents dans lesquels les deux types d'études ont
été placés. J'ai montré (Lecuyer, 1975 a) que les expériences portant
sur les rapports spatiaux dans le groupe étaient placées dans le cadre
des recherches sur la dynamique des groupes restreints. Leur période
de développement maximum se situe entre 1950 et 1965. Les rapports
spatiaux interpersonnels ont été étudiés par des auteurs très influencés
par le courant éthologiste et leur développement, plus récent (1965
à 1975), est encore très important actuellement. Ce décalage historique
(1) 28, rue Serpente, 75006 Paris. 564 REVUES CRITIQUES
est la première raison de l'ordre dans lequel j'ai abordé les problèmes.
La deuxième est un présupposé théorique personnel : s'il est
aussi dangereux d'expliquer l'interpersonnel par le social que de suivre
la démarche inverse, il me semble néanmoins que l'étude des rapports
spatiaux dans les groupes peut apporter plus à la compréhension de
la régulation des rapports spatiaux interpersonnels que l'application
de modèles tirés du comportement animal.
Le premier but de cet article est de tenter une synthèse des connais
sances acquises dans le domaine des relations spatiales interpersonnelles,
synthèse difficile dans un où, selon Evans et Howard (1973),
les résultats sont contradictoires et ambigus, les techniques pauvres,
l'absence de contrôle expérimental fréquente, et la pauvreté de la
discussion théorique marquée.
Le second but est de montrer la relation étroite qui existe entre cette
confusion et l'utilisation par les auteurs anglo-saxons d'un concept
inadapté à la compréhension des phénomènes en jeu : celui d' « espace
personnel » (Personnal Space).
Le troisième but enfin est de rechercher les mécanismes en jeu dans
la régulation de la distance interpersonnelle et les variables avec le
squelles cette distance interagit, de replacer ces dans leur
contexte, celui de la relation sociale.
Pour décrire les relations spatiales interpersonnelles, la quasi-
totalité des auteurs utilisent le concept d' « espace personnel » (E.P.),
à peu près aucun ne le conteste. La première partie sera donc consacrée
à la définition ou plutôt aux définitions de ce concept, ainsi qu'aux
théories qui tentent de l'expliquer ; la seconde partie portera sur les
méthodes et les problématiques d'étude, la dernière sur les facteurs de
variation de la distance interpersonnelle.
2. LA NOTION D' « ESPACE PERSONNEL »
Qu'est-ce que l'E.P. ? Cette question peut se diviser en trois sous-
questions : D'où vient cette notion ? Quelle définition en donne-t-on ?
Quelle fonction lui attribue-t-on ?
L'invention du terme est attribuée par la plupart des auteurs à
Katz (1937), mais les premiers utilisateurs intensifs de cette notion,
ceux qui ont été les pionniers dans ce domaine de recherche, sont
Edouard T. Hall (1959, 1963, 1966) et Robert Sommer (1959, 1961,
1962, 1965, 1968, 1969). Le premier est un anthropologiste très influencé
par les modèles éthologiques, enclin à une généralisation rapide de
l'animal à l'homme et dont les affirmations reposent rarement sur des
observations objectives. Le second est un psychosociologue, auteur de
plusieurs recherches très intéressantes (cf. Lecuyer, 1975 a), mais qui
dans son ouvrage principal (1969) se montre aussi téméraire que Hall. R. LECUYER 565
DÉFINITIONS DE l' « ESPACE PERSONNEL »
L'introduction d'un concept nouveau implique qu'il soit défini
et l'utilisation régulière de ce concept suppose un accord sur cette
définition. Il n'en va pas ainsi pour l'E.P., j'ai trouvé dans la littérature
seize définitions différentes (Sommer, 1959, 1969 ; Little, 1965 ; Dosey
et Meisels, 1969 ; Horowitz, Dufï et Stratton, 1965 ; Stratton et Horowitz,
1972 ; Cozby, 1973 ; Knowles, 1973 ; Schrerer et Shift", 1973 ; Tucker,
1973 ; Pedersen, 1973 a, b, d, e, f, g ; Pedersen et Heaston, 1972 ;
Pedersen et Shears, 1974). On peut distinguer deux types principaux de
définitions, l'un purement descriptif : « La distance qu'un organisme
place habituellement entre lui et les autres organismes » (Sommer,
1959), l'autre plus interprétatif : « 1. Une zone chargée émotionnel-
lement, l'aura qui aide à régler le comportement spatial des individus ;
2. Les processus par lesquels les gens marquent et personnalisent les
espaces qu'ils occupent » (Sommer, 1969, p. vm). Dans cette conception,
l'E.P. est un système de protection : « L'E.P. se réfère à une aire aux
frontières invisibles qui entoure le corps d'une personne et dans laquelle
les intrus ne peuvent pénétrer » (Sommer, 1969, p. 26), un « territoire
portable » (Sommer, 1969, p. 27).
Ces diverses définitions ne permettent de se faire qu'une idée très
floue de ce que ces auteurs entendent par E.P. D'une part elles sont
très vagues, d'autre part il existe entre elles des divergences, voire des
contradictions. Pour la plupart des auteurs, l'E.P. est la distance entre
deux personnes en interaction, mais Sommer, l'un des coinventeurs de
la notion, le dément formellement. Pour certains, il semble s'agir
d'une distance, pour d'autres d'une surface. (Opérationnellement, la
plupart des auteurs comparent en fait des distances, bien que le concept
qu'ils utilisent se réfère à un volume, mais Kinzel (1970) mesure des
surfaces.) Cette distance est-elle fixe (Som

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