Qu est-ce qui limite l empan mnémonique ? - article ; n°1 ; vol.76, pg 25-38
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Qu'est-ce qui limite l'empan mnémonique ? - article ; n°1 ; vol.76, pg 25-38

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Description

L'année psychologique - Année 1976 - Volume 76 - Numéro 1 - Pages 25-38
Résumé
Nous avons mesuré l'empan mnémonique en présentant au tachisto-scope deux planches successives de lettres avec des intervalles variant de 0 à 600 ms. L'empan augmente avec la durée de l'intervalle. Cette augmentation est due à une meilleure perception de la première planche parce que l'intervalle permet à l'élaboration perceptive de se développer.
L'ordre des réponses suit en général celui des stimulations mais une analyse des cas où les sujets adoptent un ordre inverse des réponses montre que le premier groupe de réponses est toujours plus nombreux que le second. L'empan dépend donc des conditions de codage des planches de stimulus mais aussi de l'ordre des réponses. Les influences de ces variables se compensent. Lorsque les conditions de codage sont optimales (intervalle = 600 ms) la limitation de l'empan à environ 5 lettres alors qu'il pourrait atteindre 7 lettres (2x3,5) semble due à des processus d'interférence pro- et rétroactive au niveau de l'élaboration de la réponse.
Summary
Memory span was measured by presenting two successive sets of letters through a tachistoscope. The temporal interval between the two sets varied from 0 to 600 ms. The results show that memory span increases with interval duration. This increase is due to a better perception of the first set of letters, the temporal interval making possible the development of perceptual elaboration.
In most cases, the order in which responses are given follows the order in which stimuli were presented ; however, when this is not the case, the first group of responses is always more important than the second. Memory span is dependent both upon the conditions of coding and the order of responses. The effects of these variables compensate each other. With optimal coding conditions (600 ms interval), memory span is limited to 5 letters, although it could reach 7 letters (2 X 3.5) ; which seems to be due to proactive and retroactive interference at the level of response elaboration.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 53
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Fraisse
Qu'est-ce qui limite l'empan mnémonique ?
In: L'année psychologique. 1976 vol. 76, n°1. pp. 25-38.
Résumé
Nous avons mesuré l'empan mnémonique en présentant au tachisto-scope deux planches successives de lettres avec des
intervalles variant de 0 à 600 ms. L'empan augmente avec la durée de l'intervalle. Cette augmentation est due à une meilleure
perception de la première planche parce que l'intervalle permet à l'élaboration perceptive de se développer.
L'ordre des réponses suit en général celui des stimulations mais une analyse des cas où les sujets adoptent un ordre inverse des
réponses montre que le premier groupe de réponses est toujours plus nombreux que le second. L'empan dépend donc des
conditions de codage des planches de stimulus mais aussi de l'ordre des réponses. Les influences de ces variables se
compensent. Lorsque les conditions de codage sont optimales (intervalle = 600 ms) la limitation de l'empan à environ 5 lettres
alors qu'il pourrait atteindre 7 lettres (2x3,5) semble due à des processus d'interférence pro- et rétroactive au niveau de
l'élaboration de la réponse.
Abstract
Summary
Memory span was measured by presenting two successive sets of letters through a tachistoscope. The temporal interval between
the two sets varied from 0 to 600 ms. The results show that memory span increases with interval duration. This increase is due to
a better perception of the first set of letters, the temporal interval making possible the development of perceptual elaboration.
In most cases, the order in which responses are given follows the order in which stimuli were presented ; however, when this is
not the case, the first group of is always more important than the second. Memory span is dependent both upon the
conditions of coding and the order of responses. The effects of these variables compensate each other. With optimal coding (600 ms interval), memory span is limited to 5 letters, although it could reach 7 letters (2 X 3.5) ; which seems to be
due to proactive and retroactive interference at the level of response elaboration.
Citer ce document / Cite this document :
Fraisse Paul. Qu'est-ce qui limite l'empan mnémonique ?. In: L'année psychologique. 1976 vol. 76, n°1. pp. 25-38.
doi : 10.3406/psy.1976.28125
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1976_num_76_1_28125Année psychol.
1976, 76, 25-38
Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
Université René-Descartes et E.P.H.E., 3e section
associé au C.N.R.S.
QU'EST-CE QUI LIMITE L'EMPAN MNÉMONIQUE?
par Paul Fraisse
SUMMARY
Memory span was measured by presenting two successive sets of letters
through a tachistoscope. The temporal interval between the two sets varied
from 0 to 600 ms. The results show that memory span increases with
interval duration. This increase is due to a better perception of the first set
of letters, the temporal interval making possible the development of percep
tual elaboration.
In most cases, the order in which responses are given follows the order
in which stimuli were presented ; however, when this is not the case, the
first group of responses is always more important than the second. Memory
span is dependent both upon the conditions of coding and the order of
responses. The effects of these variables compensate each other. With optimal
coding conditions (600 ms interval), memory span is limited to 5 letters,
although it could reach 7 letters (2 X 3.5) ; which seems to be due to proactive
and retroactive interference at the level of response elaboration.
La notion même d'empan implique celle de limitation. D'où
vient-elle ? Laissant de côté les variations qui proviennent — à
système constant de stimulation — de la nature du matériel
(chiffres, lettres, syllabes, mots, etc.), nous nous intéressons dans
cet article au traitement de l'information pour déceler le rôle
des processus qui interviennent dans cette limitation.
Nous avons déjà abordé cette question (Fraisse et de Matz-
kin, 1975) en comparant l'empan numérique (perception du
nombre d'éléments) à l'empan mnémonique (identification des
éléments) dans le cas de la présentation en succession rapide de
deux planches de stimulus. Nous avons trouvé que l'un et l'autre 26 MÉMOIRES ORIGINAUX
empans croissaient avec l'intervalle entre les deux stimulus, ce qui
signifiait qu'il fallait un temps suffisant, d'au moins 250 ms, pour
traiter efficacement le premier stimulus avant que n'arrive le
deuxième. Mais nous avons aussi trouvé que l'empan numérique
croissait plus vite que l'empan mnémonique quand l'intervalle
temporel entre les deux planches croissait. Nous avons alors fait
l'hypothèse que dans le cas de l'empan numérique le sujet stocke
une information simple après chaque planche (un nombre infé
rieur à 10), tandis que dans le cas de l'empan mnémonique il lui
faut par contre stocker chaque élément et la durée de la réponse
(énonciation) permet à des phénomènes d'évanescence ou d'oubli
d'intervenir.
Ces résultats nous posaient un problème précis. Dans quelle
mesure l'empan mnémonique dépend-il des processus nécessaires
pour identifier, c'est-à-dire coder, l'information et dans quelle
mesure dépend-il des processus de rétention à court terme ?
Nous avons repris la méthode de notre précédente recherche :
présentation successive de deux planches de stimulus, parce
qu'elle nous semble permettre une analyse de ces processus.
Avec une durée de présentation de chaque planche suffisante
pour être au-delà des 50 ms pendant lesquelles le nombre de
lettres perçues est proportionnel à la durée d'exposition (Sper
ling, 1963), nous pouvons analyser deux moments du traitement
de l'information.
1° La durée du codage. — II ne suffit pas que le temps d'expos
ition soit supra-liminaire, il faut aussi que le temps d'élaboration
de la stimulation, c'est-à-dire du codage, soit suffisant.
Si un autre stimulus ou un masque survient dans un délai de
80 à 100 ms, il y a un phénomène de masquage (Blanc-Garin, 1967)
qui interrompt ce processus au niveau du stockage sensoriel
(Sperling, 1960). Mais le temps de codage d'un stimulus demande
encore plus de temps, comme nous l'avons montré dans la recher
che précédente et dans plusieurs autres (Fraisse, 1964 ; 1968 ;
1974). En outre, nous avons aussi trouvé que la latence de la
réponse augmentait de 250 ms environ quand le nombre de st
imulus à reconnaître augmentait de 1 à 4 (c'est-à-dire à la limite
de l'empan) (Fraisse et Smirnov, sous presse).
Dans notre situation, le codage de la première planche doit
être facilité par l'augmentation de l'intervalle entre les planches.
Corrélativement, on peut se demander si le nombre de lettres
codées à partir de la deuxième planche ne serait pas inférieur à FRAÎSSE 27 P.
celui codé à partir de la première planche parce qu'il n'y aurait
plus de place pour elles en mémoire à court terme.
2° La durée du stockage. — On sait qu'en l'absence d'un pro
cessus d'autorépétition, l'information codée s'évanouit rapide
ment. Le délai entre les planches, la latence de la réponse, la
durée même de renonciation (300 à 400 ms par élément) peuvent
jouer un rôle non négligeable dans la limitation d'un empan qui
ne peut s'apprécier que par des réponses successives.
Par analogie avec une présentation successive, on pouvait
penser qu'un efïet de récence favoriserait la rétention des lettres
de la deuxième planche. A la limite même, si cet effet était import
ant, on pourrait s'attendre à voir le sujet énoncer d'abord les
lettres de la deuxième planche plutôt que celles de la première,
à condition que l'on soit en rappel libre.
Deux expériences ont cherché à apporter des éléments de
réponse à ces questions.
EXPÉRIENCE I
RÔLE RESPECTIF DE LA PREMIÈRE
ET DE LA DEUXIÈME PLANCHE
Le principe de cette expérience était de présenter success
ivement au tachistoscope deux planches comportant chacune
quatre lettres avec des intervalles différents et d'analyser dans la
réponse ce qui correspondait aux stimulus de l'une ou l'autre
des planches.
TECHNIQUE DE L'EXPÉRIENCE
Appareil
L'expérience a été ré

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