Quelques travaux des psychologues soviétiques sur la réaction d orientation - article ; n°2 ; vol.58, pg 407-426
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Quelques travaux des psychologues soviétiques sur la réaction d'orientation - article ; n°2 ; vol.58, pg 407-426

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Description

L'année psychologique - Année 1958 - Volume 58 - Numéro 2 - Pages 407-426
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 23
Langue Français
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Extrait

N. Heissler
Quelques travaux des psychologues soviétiques sur la réaction
d'orientation
In: L'année psychologique. 1958 vol. 58, n°2. pp. 407-426.
Citer ce document / Cite this document :
Heissler N. Quelques travaux des psychologues soviétiques sur la réaction d'orientation. In: L'année psychologique. 1958 vol.
58, n°2. pp. 407-426.
doi : 10.3406/psy.1958.26703
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1958_num_58_2_26703REVUES CRITIQUES
QUELQUES TRAVAUX
DES PSYCHOLOGUES SOVIÉTIQUES
SUR LA RÉACTION D'ORIENTATION
par Nina Heissler
Étudié chez l'animal depuis 1906 par Zeleny (94), puis Popov (60),
Fursikov (22), Tchetchuline (80), Rozenthal (63)..., chez l'homme,
sous sa forme d'activité complexe, depuis 1927 par Ivanov-Smolenski (28) ,
le réflexe d'orientation occupe une place croissante dans les travaux expé
rimentaux et théoriques des psychologues et physiologistes soviétiques.
Un Congrès, réuni à Moscou en février 1957, lui a été spécialement
consacré.
Le réflexe d'orientation est toujours défini comme une réponse à
toute variation du milieu, une mobilisation des organes récepteurs,
permettant une meilleure connaissance de la situation, et par conséquent,
le comportement adéquat (réaction spécifique, ou absence de réaction).
L'orientation apparaît ainsi comme une étape obligatoire au début
de toute activité.
Elle est par là même caractérisée par l'absence de spécificité des
stimuli, déterminant une certaine diversité dans la réponse.
Le même terme d'orientation recouvre des activités diverses, allant
du réflexe inné, élémentaire, à l'activité cognitive complexe, passible
d'éducation.
Cette ambiguïté remonte aux « Leçons sur l'activité du cortex ».
Pavlov baptise successivement de « réflexe d'orientation » le « réflexe
de qu'est-ce que c'est que ça? » disparaissant avec la répétition du
stimulus et la curiosité « désintéressée » du singe (55) , voire, chez l'homme,
« la curiosité intelligente, créatrice, de la science... » (54).
Asratian considère l'emploi d'un terme identique comme une
métaphore analogue à celles de « réflexe de but », « réflexes sociaux », etc..
Lui-même réserve le nom d' « orientation » à la réaction simple devant 408 REVUES CRITIQUES
la nouveauté du stimulus ; il refuse de l'étendre à l'activité complexe,
ontogénétiquement élaborée, où l'utilisation des données rassemblées
par l'observation dépend du cortex et non plus des organes récepteurs
intéressés.
D'autres auteurs, comme Doline (21) voient dans le passage de la
réaction primitive à l'activité d'investigation un perfectionnement, en
complexité comme en spécialisation ; la réaction élémentaire peut
s'inclure dans l'activité conditionnelle ; l'activité d'investigation, dans
le travail d'analyse et de synthèse du cortex.
Dans son rapport au Congrès de février 1957, Biriukov (12) s'est
attaché aux différences entre ces deux formes de réponses. Le réflexe
de « qu'est-ce que c'est que ça ? » apparaît selon le type du
inconditionnel et se déroule selon celui du réflexe conditionnel (il se
distingue par une extinction très rapide). La réaction d'orientation,
réaction d'adaptation qui prépare la réponse adéquate au stimulus,
peut acquérir au cours de l'ontogenèse le caractère des réflexes « naturels »,
intermédiaires entre conditionnels et inconditionnels, en particulier
— la résistance à l'extinction. Mais « la distinction entre ces deux réac
tions ne doit pas être exclusive, des passages de l'une à l'autre étant
fort possibles ».
Certains auteurs établissent des distinctions plus fines, accordant,
par exemple, une place particulière aux réflexes qui assurent une meil
leure perception des stimuli.
Selon Kvassov (33, 34), de tels réflexes constituent l'essentiel des
réactions d'orientation (qu'il sépare des « réflexes de garde »). Mais,
pour Boiko (13), les « réactions d'attitude » sensorielles (accommodation,
intégration d'autres analyseurs) cèdent souvent la première place à
la réaction motrice, dans les formes plus complexes de l'activité d'orien
tation-investigation.
Sur un autre plan, Sokolov distingue les formes toniques (assurant
un certain niveau d'activité dans les appareils sensoriels) et phasiques
(répondant à une modification brusque du milieu) du réflexe d'orienta
tion. D'autre part, des réactions diffuses, généralisées, et spécifiques,
localisées, peuvent apparaître simultanément ou successivement dans
un même réflexe.
Chez des psychologues comme Zaporojets ou Galperine, l'orientation
apparaît tout au long d'une activité volontaire, adoptant des formes
différentes à chaque phase de cette activité, choisissant les « points de
repère » qui détermineront le déroulement de l'acte, et assureront le
contrôle permanent. Travail essentiellement intellectuel, l'orientation
ainsi conçue ne s'effectue évidemment pas selon les mécanismes établis
d'après ses formes simples sur l'animal.
Nous examinerons donc en premier lieu les travaux sur le réflexe
d'orientation proprement dit, ses composantes, ses mécanismes, sa
place dans l'activité d'adaptation et le conditionnement. Puis, quelques
travaux caractéristiques des écoles de Galperine et Zaporojets. HEISSLER. — TRAVAUX SUR LA RÉACTION D'ORIENTATION 409 N.
COMPOSANTES DU RÉFLEXE D'ORIENTATION
1° Réactions motrices
La réaction d'orientation se manifeste par une inhibition général
isée, mais aussi des mouvements du cou, de la tête, des yeux, du torse,
qui peuvent prendre des aspects particuliers (« écoute », « attention »,
tâtonnement, etc.).
Pour Asratian, ces réactions motrices demeurent seules probantes,
étant seules à posséder une valeur d'adaptation. Les autres formes de
réponses (végétatives en particulier) sont des manifestations parallèles,
concomitantes, dont l'étude ne permet pas de conclusions sur le réflexe
en cours.
Kvassov concentre son attention sur l'appareil musculaire des organes
des sens (33, 34). Les réactions ne se bornent pas à celui de l'organe inté
ressé par le stimulus : ainsi, ses collaborateurs et lui ont observé des
réponses des muscles oculaires à des stimulations tactiles et auditives
(observations sur des lapins, 1951, 1956), gustatives et olfactives (sur
des chats : Korovina, 1956) ; des réactions des muscles de l'oreille, chez
des lapins, pour divers stimuli non auditifs (Matiuchkine, 1956) (33).
2° Réaction pupillaire
Dans une thèse sur les réflexes pupillaires (1944), Brujes observait
une dilatation de la pupille dans la réaction « d'attention ». Il l'attribuait à
une inhibition induite des centres de la pupille (15).
Chakhrovitch (17, 18) constate que cette dilatation suit les stimuli
non visuels. Mais la réaction d'orientation à des stimuli visuels, c'est-à-
dire à une modification de couleur ou de forme de l'objet fixé par l'œil
(sous éclairage constant) se traduit par une constriction. Cette réaction
s'éteint rapidement. Des réflexes de défense à des stimuli visuels et
non visuels amènent des modifications analogues, mais persistantes.
La composante pupillaire est modifiée par un traumatisme crânien.
Résultats similaires dans les expériences de Liberman et Strelt
sova (36). Différents stimuli auditifs, tactiles, thermiques et olfactifs pro
duisent une variation du diamètre de la pupille, variant de 1 /8 à 3 /8,
chez la presque totalité des sujets adultes (un seul n'accuse jamais
cette réaction ; 23 sur 30 l'ont pour la totalité des stimuli). Le plus
souvent, la modification pupillaire consiste en une dilatation ; dans
certains cas, néanmoins, apparaît une constriction. Liberman et Streltsova
n'ont pas poussé l'étude de cette différence.
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