Recherches sur les structures des textes chinois anciens en URSS - article ; n°13 ; vol.13, pg 11-30
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Description

Extrême-Orient, Extrême-Occident - Année 1991 - Volume 13 - Numéro 13 - Pages 11-30
Cet article propose un historique des analyses structurelles de textes chinois anciens en URSS, et à la suite de cela il décrit brièvement les idées des auteurs qui travaillent dans ce domaine et les résultats principaux de leurs études.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alexeï K. Volkov
Recherches sur les structures des textes chinois anciens en
URSS
In: Extrême-Orient, Extrême-Occident. 1991, N°13, pp. 11-30.
Résumé
Cet article propose un historique des analyses structurelles de textes chinois anciens en URSS, et à la suite de cela il décrit
brièvement les idées des auteurs qui travaillent dans ce domaine et les résultats principaux de leurs études.
Citer ce document / Cite this document :
K. Volkov Alexeï. Recherches sur les structures des textes chinois anciens en URSS. In: Extrême-Orient, Extrême-Occident.
1991, N°13, pp. 11-30.
doi : 10.3406/oroc.1991.1041
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/oroc_0754-5010_1991_num_13_13_1041- Extrême-Occident 13-1991 Extrême-Orient
Recherches sur les structures
des textes chinois anciens en URSS *
Alexeï K. Volkov
Résumé : cet article propose un historique des analyses structurelles
de textes chinois anciens en URSS, et à la suite de cela il décrit
brièvement les idées des auteurs qui travaillent dans ce domaine et
les résultats principaux de leurs études.
En 1961, V.S. Spirin [Spirin 1961] publia, dans un recueil
d'articles fort peu diffusé, un travail dans lequel il avançait une
hypothèse qu'il développa par la suite dans d'autres publications : les
textes chinois, qu'ils soient philosophiques ou scientifiques,
présentent des ensembles de structures, non linéaires, toutes à neuf
termes, et fonctionnant de manière comparable à des syllogismes. Il
publia par la suite une monographie [Spirin 1976a] dans laquelle il
approfondit cette idée et l'appliqua à l'analyse d'une multitude de
fragments de traités chinois classiques concernant la philosophie ou
les sciences (comme les mathématiques). Un résumé de la thèse et
des principaux résultats de ce livre avait été proposé au préalable dans
un article [Spirin 1969]. .
Au moment de la publication de ce livre, existait en URSS une
communauté scientifique en mesure d'en apprécier les résultats. C'est
ce dont témoigne le fait que deux chercheurs, A. Karapiétiants et A.
Kobziév, réagirent aussitôt très favorablement au livre [Karapiétiants
1. Ce travail a pu être effectué grâce à la bourse Diderot que la Maison des sciences
de l'Homme, en la personne de M. Heller, a obtenue pour nous dans le cadre de ce
programme interministériel français. Qu'il en soit tous remerciés ici. Nous voudrions
de plus exprimer notre gratitude à Karine Chemla qui, durant la traduction de ce
texte, nous a fait de nombreuses suggestions pertinentes. Alexeï K. Volkov
1978b; Kobziév 1978]. De fait, dans les années 1970, un certain
nombre de travaux avaient porté sur des sujets proches. [Karapiétiants
1972, 1974, 1978] avait décrit une « vision structurelle du monde »,
représentée par des « schémas classificateurs », comme formant la
base de la tradition culturelle de la Chine antique. Par ailleurs un
article de G.A. Tkachiénko, [Tkachiénko 1976], avait proposé une
analyse structurelle du Lu shi chunqiu 2. Vers la fin des années 1970
enfin, parurent les premiers travaux de Kobziév consacrés à l'analyse
des « schémas classificateurs » et des structures textuelles.
Les études d'aspects structurels de la culture chinoise et, tout
particulièrement, les analyses des structures de textes chinois anciens,
se multiplièrent dès le début des années 1980 et débordèrent des
frontières conceptuelles tracées par Spirin. Ainsi de nombreux articles
furent consacrés à l'analyse des différents schémas classificateurs et,
partant, à la reconstruction des structures d'une série de textes.
A. Kobziév joua un rôle prépondérant dans l'organisation de cette
activité 3 et proposa l'idée que la philosophie chinoise classique aurait
procédé selon une « méthodologie numérologique », nous y
reviendrons plus loin 4.
Ce courant, que l'on qualifie dans les couloirs de
« numérologique » ou de « structuraliste », a rencontré assez vite
l'animosité de beaucoup de sinologues soviétiques qui, en tant
qu'adeptes de l'école historique traditionnelle, n'admettaient pas cette
approche « formelle » des textes. Cependant, vers la fin des années
1980, il avait déjà trouvé sa « niche sociale » sans plus provoquer de
réaction trop forte, tandis que les divergences des divers représentants
de ce courant sur certains sujets devenaient, elles, manifestes. L'ab
sence d'une conception élaborée qui aurait été acceptable par tous eut
pour conséquence la parution de travaux effectuant des reconst
ructions pour le moins discutables. Au contraire, certains auteurs, qui
voulaient éviter de proposer une théorie, s'en sont tenus à ne décrire
que des « faits objectifs » concernant telle ou telle loi régissant les
textes et/ou les « schémas classificateurs » (ce qui n'affranchissait pas
leurs travaux d'un aspect conceptuel, masqué par leur style).
A l'heure actuelle, à notre avis, on peut penser que s'est achevée
la seconde période de recherche que nous situons entre le milieu des
12 Recherches sur les structures des textes chinois anciens en URSS
années 1970 et la fin des années 1980 (nous associons la première
période, de 1961 à 1976, au nom de Spirin). Elle a été couronnée par
une multitude de résultats concernant les schémas classificateurs et
les structures textuelles, que nous décrirons brièvement ici.
1. Les structures textuelles selon V. S. Spirin
Outre les travaux mentionnés précédemment, V.S. Spirin a
consacré à l'analyse des structures textuelles quelques courts articles
[Spirin 1974, 1976b, 1984, 1987] ainsi qu'un travail assez
volumineux [Spirin 1982], dans lequel il a réaffirmé les principales
positions de son livre [1976a] et où il a donné une analyse structurelle
du Xici zhuan, un des textes les plus importants pour l'histoire de la
pensée chinoise antique. .
Dès ses premiers travaux, Spirin s'était assigné comme tâche
principale de reconstruire la méthodologie, unique, de la philosophie
chinoise, méthodologie que d'autres sciences, prenant selon certains
auteurs leur origine dans la philosophie, partagent avec elle. Cette
méthodologie, affirme-t-il dans son livre, s'appuie sur un système
logico-formel qui est localisé dans la structure des textes. Spirin
rejette, ce faisant, l'idée selon laquelle l'idéologie chinoise serait
pragmatique, ne posséderait pas de théorie et ne procéderait pas
logiquement; il affirme au contraire qu'elle est rationnelle et
scientifique. Son analyse porte sur des textes philosophiques comme
le Daodejing, le Lunyu, le Hanfeizi...* et sur des textes
mathématiques, comme certains passages des chapitres 7 et 9 du
Jiuzhang suanshu.
Dans la première partie de son livre, Spirin décrit les méthodes
d'analyse à employer pour dégager, dans les textes, les parallélismes
entre propositions ou entre les groupes de propositions 5. La structure
commune à laquelle conduisent les différents parallélismes est formée
d'un carré de neuf cellules (3x3) qui reflète, l'auteur le montre, la
structure des parallélismes dans la plupart des unités textuelles
comme les paragraphes du Daodejing. Il appelle « canons » les textes
susceptibles d'être schématisés par cette structure à neuf termes.
Selon la manière dont se distribuent les parallélismes entre les parties,
13 Alexeï K. Volkov
l'auteur distingue plusieurs types de « canons ». Chaque élément du
« canon » peut, à son tour, se subdiviser en parties, qui présentent
entre elles des parallélismes. En ce cas, le « canon » possède une
« profondeur ». Spirin qualifie un tel « canon » de « lourd » ou de
« difficile », et montre qu'on peut le schématiser à l'aide d'un cube à
27 cellules (3x3x3). Dans les textes, on trouve souvent des canons
« lourds » incomplets, ou encore des fragments de « canons faciles ».
L'auteur prend cela comme signe d'erreurs survenues à l'occasion des
multiples copies.
La seconde partie du livre de Spirin propose la sémantique
suivante des structures à neuf termes mises en 

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