Récupération après adaptation induite de sonie - article ; n°1 ; vol.83, pg 9-24
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Description

L'année psychologique - Année 1983 - Volume 83 - Numéro 1 - Pages 9-24
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 8
Langue Français

Extrait

B. Scharf
M.-C. Botte
G. Canévet
Récupération après adaptation induite de sonie
In: L'année psychologique. 1983 vol. 83, n°1. pp. 9-24.
Citer ce document / Cite this document :
Scharf B., Botte M.-C., Canévet G. Récupération après adaptation induite de sonie. In: L'année psychologique. 1983 vol. 83,
n°1. pp. 9-24.
doi : 10.3406/psy.1983.28448
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1983_num_83_1_28448L'Année Psychologique, 1983, .S3, 9-24
MÉMOIRES ORIGINAUX
Northeastern Auditory University, Perception Boston, Laboratory, USA*
Laboratoire de Psychologie expérimentale
de l'Université de Paris V1 associé au CNRS** de Mécanique et d'Acoustique
du CNBS, Marseille***
RÉCUPÉRATION APRÈS ADAPTATION INDUITE
DE SONIE2
par Bertram Scharf*1 ***, Marie-Glaire Botte**
et Georges Ganévet***
SUMMARY : Recovery from induced loudness adaptation.
The method of successive magnitude estimation was used to study
recovery from loudness adaptation induced by a contralateral intermittent
tone. Three groups of 30 subjects heard a continuous 1000-Hz tone at 60 dB
SPL in the right ear and an intermittent (500 ms on, 500 ms off) tone of
the same frequency and level in the left ear. Every 20 s, the subject judged
the momentary loudness of the continuous tone by assigning a number to it.
In the presence of the intermittent tone, the loudness of the continuous tone
decreased approximately 60 % within 3 min. Termination of the inter
mittent tone after 3 min. resulted in little recovery of loudness, which 5 min.
later was still 50 % below its pre- adaptation value. Turning the continuous
tone off and then back on resulted in an increase in its loudness — the
1. 28, rue Serpente, 75006 Paris.
2. Ces recherches ont été financées en partie par des bourses de I'otan,
et par des crédits des National Institutes of Health (2 R OIN SO7270 et
RRO 7143). 10 B. Scharf, M. -Cl. Bolle, G. Canévei
longer the silent interval, the larger the increase so that after 30 s of silence
loudness was back to its initial value. However, loudness did not then remain
constant but diminished again over the next 6 min., ending up 40 to 50 %
below its initial value. This readaptation must be a long-term (and so far
inexplicable) effect of the exposure to the intermittent tone, since a 60-dB
tone presented alone without prior exposure to a contralaleral intermittent
tone declines little if at all over time.
Key-words : psychoacoustics, loudness, adaptation.
L'adaptation sensorielle se manifeste par une diminution
d'intensité subjective à la suite de stimulation prolongée. Dans
presque toutes les formes de sensations, l'intensité subjective
diminue avec le temps, et aboutit après quelques minutes à un
niveau nettement inférieur à celui ressenti au début de la st
imulation ; parfois même la sensation disparaît totalement {e.g.
Abrahams, Krakauer et Dallenbach, 1937 ; Riggs, Ratliff,
Gornsweet et Cornsweet, 1953 ; Marks, 1974 ; Gent et McBurney,
1978). En général, après la fin de la stimulation, la sensibilité
revient très vite à son niveau préadaptatif. L'intensité subjective
évoquée par un stimulus retrouve sa valeur « normale », c'est-à-
dire qu'elle est à nouveau aussi forte qu'avant l'exposition pro
longée au stimulus. Cette récupération après adaptation est
complète au bout de quelques minutes (v. Marks, 1974).
L'audition fait exception à cette règle de l'adaptation et,
comme nous le démontrons plus loin, de la récupération. A la
différence des autres sensations, la sonie — intensité subjective
d'un son — ne semble pas diminuer en fonction du temps, dans
la plupart des cas (Ganévet, Germain, Marchioni et Scharf, 1981 ;
Scharf, 1983). Un son semble aussi fort au bout de dix
minutes ou d'une heure qu'au bout d'une seconde. Ceci n'est
pas un effet de l'attention. Il est certes possible, par faute d'at
tention, d'ignorer jusqu'à la présence d'un son, mais dès que
l'attention se reporte sur lui, il reprend sa sonie d'origine. Par
contre, une fois que l'intensité subjective d'une odeur, ou d'un
goût, la phanie d'une lumière, ont diminué pour cause de st
imulation prolongée, malgré tout effort d'attention, l'intensité
subjective reste plus faible.
Il faut toutefois noter trois cas particuliers où l'adaptation
de sonie se manifeste : à des niveaux proches du seuil, en présence
d'un son intermittent, ou bien chez des gens atteints de lésions du
système auditif dans sa partie rétrocochléaire. Là encore un effort Récupération après adaptation de sonie 11
de concentration ne réussit pas à ramener la sonie à son niveau
préadaptatif.
Il ne faut donc pas confondre une perte de sonie due à un
manque d'attention, qui ne dépend pas de la durée de la stimul
ation, et une perte de sonie due à une diminution de l'intensité
de la sensation, qui progresse en fonction du temps. La première
diminution de sonie est une diminution cognitive que l'on pourr
ait supprimer sans changer le stimulus mais en changeant l'état
du sujet ; la seconde est une sensorielle que l'on ne
peut inverser qu'en agissant sur le stimulus (par exemple par
arrêt et par redémarrage), le sujet restant dans le même état
d'attention.
Dans cet article nous abordons le problème de l'adaptation
sensorielle de sonie, et plus précisément de la récupération après
l'adaptation induite par un son intermittent. Nos expériences
antérieures ont déjà montré qu'un son intermittent présenté par
écouteur sur une oreille provoquait une diminution progressive
de la sonie d'un son continu sur l'autre oreille. Elles ont aussi
montré que même si l'on supprime le son intermittent tout en
maintenant le son continu, la sonie de ce dernier ne reprend pas
sa valeur préadaptative. Il apparaît que la réversibilité de la
diminution de sonie ou, en d'autres termes, la récupération de la
sonie nécessite l'interruption momentanée du son continu.
Le but des expériences qui font l'objet de cet article est de définir
les conditions et de mesurer les délais de silence nécessaires au
rétablissement de la sonie intégrale d'un son continu sur une
oreille après exposition à un son intermittent sur l'autre.
Il est en effet remarquable d'observer un effet à si long terme
dans l'audition. Seules les études sur la fatigue auditive ont
jusqu'à présent mis en évidence des déficits de seuil et de sonie
dont la récupération est très longue (v. Ward, 1973). Mais on sait
que l'exposition de l'oreille à un son fatigant provoque des alté
rations du mécanisme normal de la perception de l'intensité
sonore. L'adaptation induite de la sonie correspond par contre à
un mode de fonctionnement normal des mécanismes de la sonie.
Le fait que la sonie d'un son continu soit susceptible de modifi
cations pendant et après l'audition d'un son intermittent est
d'un grand intérêt pour la connaissance des mécanismes de la
sonie. Il signifie que la sensibilité du système auditif est suscept
ible d'être modulée en fonction des stimulus eux-mêmes. Ces
modifications semblent s'établir pour des durées longues, de 12 B. Scharf, M.-Cl. Bolle, G. Canévet
l'ordre de la minute, et il est important de les connaître d'un
point de vue pratique et aussi pour planifier les expérimentations
dans ce domaine. En effet, les résultats de plusieurs expositions
successives à ce type de sons (continu + intermittent) risquent
d'être faussés si un temps de récupération insuffisant sépare les
séquences expérimentales.
MÉTHODE EXPÉRIMENTALE
Les résultats que nous présentons ci-dessous sont basés sur un
ensemble de quatre expériences. Nous avons demandé à des auditeurs
de juger la sonie d'un son continu dans l'oreille droite, avant, pendant
et après stimulation de l'oreille gauche par un son intermittent. Ainsi
il a été possible de mesurer l'adaptation induite par le son intermittent
puis la récupération attendue de sonie après adaptation. Nous avons
choisi de stimuler l'oreille droite pour obtenir un maximum d'effet,
car nous avons observé qu'en général l'adaptation induite d'un son
continu est plus fort

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