Réflexions sur les perspectives de mortalité - article ; n°2 ; vol.4, pg 85-93
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Espace, populations, sociétés - Année 1986 - Volume 4 - Numéro 2 - Pages 85-93
Observations on projections of mortality rates.
The rapid increase in life expectancy in recent years has produced optimism among specialists and upward revision of projections. Yet future mortality rates could be significantly affected by a certain number of risk factors relating in particular to the younger generations and increasing among other things stress-producing situations; in the same way drastic changes in family lifestyle are bringing about an increase in cases of breakdown affecting social segments which are characterized by higher mortality rates. For this reason the increase in average life expectancy is perhaps not inevitable even if the great risk undoubtedly lies more in the widening gap in the mortality rates in relation with the polarisation of society.
L'accroissement rapide de l'espérance de vie ces dernières années a provoqué l'optimisme des spécialistes et une révision en hausse des perspectives. Pourtant le niveau futur de la mortalité pourrait être sensiblement affecté par un certain nombre de facteurs de risque touchant en particulier les jeunes générations et accroissant notamment les occasions de stress, de même, les profondes transformations en cours des pratiques familiales provoquent un accroissement des situations de rupture et de la part des catégories de population qui se caractérisent par une surmortalité. C'est pourquoi l'augmentation de la vie moyenne n'est peut-être pas inéluctable même si le risque majeur réside sans doute davantage dans un accroissement des écarts sociaux de mortalité en relation avec la dualisation de la société.
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 13
Langue Français

Extrait

Pierre Surault
Réflexions sur les perspectives de mortalité
In: Espace, populations, sociétés, 1986-2. Visages de la population de la France - Faces of french population. pp.
85-93.
Abstract
Observations on projections of mortality rates.
The rapid increase in life expectancy in recent years has produced optimism among specialists and upward revision of
projections. Yet future mortality rates could be significantly affected by a certain number of risk factors relating in particular to the
younger generations and increasing among other things stress-producing situations; in the same way drastic changes in family
lifestyle are bringing about an increase in cases of breakdown affecting social segments which are characterized by higher
mortality rates. For this reason the increase in average life expectancy is perhaps not inevitable even if the great risk undoubtedly
lies more in the widening gap in the mortality rates in relation with the polarisation of society.
Résumé
L'accroissement rapide de l'espérance de vie ces dernières années a provoqué l'optimisme des spécialistes et une révision en
hausse des perspectives. Pourtant le niveau futur de la mortalité pourrait être sensiblement affecté par un certain nombre de
facteurs de risque touchant en particulier les jeunes générations et accroissant notamment les occasions de stress, de même, les
profondes transformations en cours des pratiques familiales provoquent un accroissement des situations de rupture et de la part
des catégories de population qui se caractérisent par une surmortalité. C'est pourquoi l'augmentation de la vie moyenne n'est
peut-être pas inéluctable même si le risque majeur réside sans doute davantage dans un accroissement des écarts sociaux de
mortalité en relation avec la dualisation de la société.
Citer ce document / Cite this document :
Surault Pierre. Réflexions sur les perspectives de mortalité. In: Espace, populations, sociétés, 1986-2. Visages de la population
de la France - Faces of french population. pp. 85-93.
doi : 10.3406/espos.1986.1108
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/espos_0755-7809_1986_num_4_2_1108SURAULT Université de Poitiers Pierre
Faculté des Sciences économiques,
93, Avenue du Recteur Pineau,
86000 Poitiers
Réflexions sur les perspectives
de mortalité
basait sur une prolongation des tendances
trouve ou Le débat tout ravivé au sur moins les par limites de la progression sa durée de la vie moyenne, humaine, spectacul se observées au cours des 25 années précédent
es jusqu'en 2000, avec une stabilisation
aire de l'espérance de vie à la naissance, ultérieure (2).
ces dernières années, dans la plupart des Or, les projections pour l'an 2000 ont été,
pays industrialisés, succédant à un certain en quelques années, largement dépassées :
ralentissement au cours des années 1960. elles étaient de 69,8 ans pour les nommes
Ainsi, en France, lors des dix dernières (71,2 en 1984) et de 77,8 ans pour les fem
années (1974-1984), celle des hommes a mes (79,3 en 1984). Cela semble dû aussi
gagné 2,3 années et des femmes 2,6 bien à la diminution rapide de la mortalité
années, alors que, de 1960-64 à 1972, la infantile (hypothèse de 8,1 %o pour l'an
progression avait été respectivement de 1,3 2000, soit le niveau atteint en 1984) qu'à
et de 2 années. Dans l'hypothèse d'évolu celle de la mortalité aux âges élevés (espé
tion de la mortalité adoptée par les derniè rance de vie à 60 ans projetée à 16,9 ans
res projections démographiques mondiales pour les hommes et 21,9 ans pour les fem
de la Division de la population des Nations mes alors qu'elle a, en réalité, atteint re
Unies, (1) on table sur des progrès rapides spectivement 17,6 et 22,7 en 1982). Il est vrai
jusqu'à une stabilisation à 75 ans pour les que, au même moment, J.C. Chesnais est
hommes et 82,5 ans pour les femmes. Pour imait que les progrès possibles avaient été
la France, l'hypothèse d'évolution adoptée sous-estimés (3) et adoptait des perspecti
par l'Insee dans ses projections démograp ves plus optimistes : 73 ans pour les hom
hiques établies à la fin des années 1970 se mes et 79 ans pour les femmes (4).
(1) Citées par LEVY (M.L.) : « Horizon 2025 », Popul (3) Commissariat Général du Plan, La démographie
ation et Sociétés, Paris, avril 1985, n° 190. de la France. Situation et perspectives, Paris, La Docu
mentation française, 1979, pp. 14-15.
(2) Voir DESABIE (J.): «Projections démographi
ques à moyen terme (2000) et à long terme (2020, (4) Commissariat Général du Plan, Vieillir demain,
2050), pour la France», in Actes du Colloque natio Paris, La Documentation française, 1980, p. 100.
nal sur la démographie française, Paris, Travaux et
documents de l'INED, n° 92, PUF, 1981, p. 91. 86
Depuis, on se montre généralement plus des conséquences négatives, à court comme
optimiste. Cela se traduit dans les derniè à moyen terme, sur la morbidité et sur la
res projections de l'Insee (dont les résultats mortalité des adultes. Ainsi, le développe
ne sont pas encore publiés à ce jour); deux ment du stress, (6), de l'angoisse, de la dé
hypothèses d'évolution de la mortalité ont pression chez les jeunes adultes entraîne un
été adoptées : la première se basant sur une certain nombre de troubles organiques plus
projection tendancielle de l'évolution ou moins graves et de suicides mais aussi de
1975-1983, avec toutefois un ralentissement comportements pathogènes (tabagisme,
dans les dernières années du siècle, about alcoolisme, toxicomanie...) dont les consé
it à une espérance de vie de 74,0 ans pour quences sur la morbidité et la mortalité
les hommes et de 82,4 ans pour les femmes peuvent ne se faire réellement sentir que
en 2020; la deuxième se fonde sur des pro lorsqu'ils parviendront à un âge plus
grès plus rapides et arrive pour la même avancé (au-delà de la quarantaine) où
année à 76,6 ans et 85,1 ans (5). Pourtant, s'extériorisent, par exemple, les cancers,
nous voudrions mettre ici en évidence un résultats d'une longue exposition à certains
certain nombre de phénomènes qui pourr facteurs de risque (7).
aient, dans les décennies à venir, limiter Nous nous limiterons ici aux risques
les progrès de l'espérance de vie si ce n'est induits, d'une part, par la situation écono
aboutir à la stabiliser ou même à la réduire. mique et le chômage et, d'autre part, par
Les profondes transformations économiq l'émergence et la poursuite de nouvelles
ues, sociales, familiales et culturelles pratiques relatives à la vie de famille.
d'aujourd'hui pourraient en effet entraîner
LA CRISE ECONOMIQUE ET LE CHOMAGE
un rôle essentiel dans le processus d'adapL'accroissement important du chômage, la
crise économique et ses conséquence tation de la main-d'uvre aux besoins du
système productif (8). Parmi eux, la procomme l'avancement de l'âge de la retraite
et le développement des «préretraités», ne portion d'intérimaires et de salariés sous
contrat à durée déterminée est de deux à sont pas et ne seront pas sans conséquenc
es sur l'évolution de la morbidité et de la trois fois plus élevée que parmi l'ensemble
des salariés. Pendant des années, pour bon mortalité.
Chez les jeunes de moins de 25 ans, le taux nombre d'entre eux, se succèdent les pério
des de chômage, (y compris le chômage de chômage (au sens du BIT) est passé, de
1975 à 1985, de 6,7 à 24,5 % chez les hom«caché»), d'emplois précaires ou occasionn
mes et de 10,1 à 30,5% chez les femmes. els, de stages divers correspondant à toute
En 1985, 30,9% des jeunes gens au chô la panoplie mise en place au cours des
mage l'étaient depuis plus d'un an, (8,4% années au titre du traitement social du chô
en 1975) et 40,9% des jeunes femmes mage. A cette insertion professionnelle de
(12,7% en 1975). Chez les jeunes sans plus en plus longue et de plus en plus diffi
diplôme le taux de chômage est encore plus cile s'ajoute un décalage croissant entre le
élevé : en 1984, 32,6 % pour les hommes et niveau de formation et l'emploi finalement
occupé traduisant une dépréciation pro- 42,3 % pour les femmes. Les jeunes jouent
(5) Ces donné

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