Revue de la physiologie des sensations - article ; n°1 ; vol.11, pg 390-408
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Description

L'année psychologique - Année 1904 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 390-408
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1904
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Noël
Revue de la physiologie des sensations
In: L'année psychologique. 1904 vol. 11. pp. 390-408.
Citer ce document / Cite this document :
Noël . Revue de la physiologie des sensations. In: L'année psychologique. 1904 vol. 11. pp. 390-408.
doi : 10.3406/psy.1904.3680
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1904_num_11_1_3680Ill
REVUE DE LA PHYSIOLOGIE DES SENSATIONS
DES SENSATIONS EN GÉNÉRAL
Nuel (23) est de ceux qui estiment que nous ne savons rien et
que nous ne saurons jamais rien de certain touchant les sensations
éventuelles chez les animaux, et que pour rester sur le terrain solide
de la science, il faut se borner à décrire les réactions que les an
imaux exécutent à la suite des diverses réceptions, et cela sans
invoquer de facteurs psychiques, mais en prenant comme seul
point de départ les propriétés fondamentales de toute matière
vivante, animale et végétale. Il ne refuse pas les qualités psychi
ques aux animaux, mais prétend que nous n'en saurons jamais rien
de certain. — L'auteur expose d'abord ces principes en général,
puis décrit à ce point de vue, exclusivement physiologique, les
photo-réactions fondamentales des animaux.
En ce qui regarde les sensations chez Vhomme, Nuel (22 et 23) est
partisan résolu d'une forme particulière de la théorie dite du paral
lélisme psycho-physiologique, qui (depuis la rédaction des travaux
de Nuel) a trouvé des défenseurs, notamment en C. A. Strong (en
Angleterre), en Heymans (en Hollande) et en Godfernaux (12) en
France. Le qualificatif » parallélisme psycho-physiologique » impli
querait le panpsychisme, répudié par Nuel; il impliquerait aussi
pour l'homme au moins la reconnaissance des « sensations incons
cientes », auxquelles Nuel fait la guerre sur les terrains les plus
divers. — Tout phénomène physiologique réacteur est constitué par
une chaîne ininterrompue de processus physiologiques reliés entre
eux par la loi de la constance de l'énergie (cosmique). Les faits de
conscience ne peuvent être envisagés que comme des épiphénomènes
de la chaîne physiologique, reliés à celle-ci par une causalité autre
que celle qui est conforme à la loi de constance de l'énergie. Nous
ne connaissons pas d'équivalent mécanique ou calorifique de la sen
sation. — L'épiphénomëne psychique n'est relié qu'à un anneau bien
déterminé de la chaîne physiologique. La physiologie doit se borner
à déterminer cet anneau et à rechercher en quoi une modification
du processus physiologique influe sur son épiphénomène. Au fond,
c'est là également le but de la « psycho-physique ». Cette science
elle aussi doit se garder de spéculer sur l'essence des faits psychi
ques et sur les rapports purement psychiques qui peuvent exister
entre eux, par exemple entre les sensations et les représentations
(psychiques).
Les auteurs se bornent généralement à poser ces principes à un — PHYSIOLOGIE DES SENSATIONS 391 NUEL.
point de vue général. Nuel essaye d'en faire l'application aux faits
concrets, et croit y être parvenu surtout en ce qui regarde le sens
de l'équilibre et le sens visuel. Le sens musculaire est traité de
même, et l'auteur fait entrevoir que le sens tactile peut être envi
sagé au même point de vue (voir plus loin, à propos des sensations
en particulier).
D'une manière générale, Nuel parvient à relier à des processus
réacteurs bien déterminés les fonctions spatiales, objectivantes, des
organes des sens. Quant aux sensations proprement dites, au sens
restreint du mot, on n'est pas encore parvenu à les rattacher à des
processus nerveux bien déterminés. Nuel estime qu'on ne peut pas
concevoir de sensations visuelles, tactiles, sans localisation aucune,
alors qu'on conçoit bien les localisations visuelles et tactiles sans
sensations correspondantes.
L'auteur ne croit pas impossible qu'à leur première apparition
phylogénique, les qualités psychiques visuelles et tactiles aient été
des localisations sans qualités dites sensorielles correspondantes, à
peu près comme nous avons des représentations spatiales du sens
de l'équilibre sans sensations correspondantes.
Un organe des sens n'est pas, au fond (et originairement), un
organe destiné à procurer des sensations; en réalité c'est un organe
réceptivo-réacteur, un organe ayant pour fonction de produire des
réactions (motrices surtout) à la suite de ses réceptions, c'est-à-dire
à la suite de ses excitations par des agents extérieurs.
SENSATIONS DE L'ÉQUILIBRE
Nuel (23) relève comme très suggestif le fait que les auteurs,
aussi longtemps qu'il traitent du « sens de l'équilibre » chez les an
imaux, parlent uniquement du réflexe de redressement du corps,
et que lorsqu'ils s'occupent de la même question chez l'homme, la
plupart envisagent le mouvement de comme incité
par un état psychique, par des prétendues sensations de l'équilibre,
ou par la représentation du haut et du bas. Et cependant, il est
par trop évident qu'il n'y a pas, sous ce rapport, de différence essent
ielle entre l'homme et l'animal.
Tout le monde est d'accord que des réceptions dans certaines par
ties du labyrinthe, normalement causées par la pesanteur, et nais
sant surtout à l'occasion de mouvements du corps, provoquent des
réflexes dont l'effet est de redresser le corps. L'on sait aussi que
les photo-réceptions, les tango-réceptions et peut-être les récep
tions dites du sens musculaire contribuent à provoquer ce réflexe,
mais plutôt en ordre subsidiaire. — Malgré le caractère éminem
ment obligé des « stato-réflexes », ils ont chez l'homme un épiphé-
nomène psychique, la notion du haut et du bas, attachée à une
phase centrale indéterminée encore de cette réaction.
Chez l'homme donc, on invoque, comme incitateur de ce réflexe
de redressement, soit des sensations de l'équilibre, soit la repré- 392 REVUES GÉNÉRALES
sentation psychique du haut et du bas. Celle-ci est ou bien déduite
de la sensation de l'équilibre, ou bien considérée comme donnée
directement par l'innervation centripète du nerf vestibulaire. Dans
l'un et l'autre cas, le fait psychique est envisagé comme le but
véritable de centripète, et comme un élément inter
posé entre l'innervation centripète d'une part et l'innervation cen
trifuge d'autre part; il serait la cause réelle, physiologique, de l'i
nnervation centrifuge.
Nuel conteste qu'il y ait des sensations d'équilibre, c'est-à-dire
des qualités psychiques homologues de l'amer, du sonore, du
coloré, etc., autrement dit une qualité psychique suscitée par l'exci
tation du nerf vestibulaire, et qu'on pourrait concevoir indépen
dante de toute notion spatiale. Du reste, pas mal d'auteurs parlent
ici de sensations « inconscientes » sur lesquelles serait basée la
notion du vertical. — On ne pourrait d'ailleurs invoquer (comme
cause du stato-réflexe) la sensation de vertige, qui ne surgit que
lorsque le mécanisme physiologique de l'équilibre est précisément
en défaut, ne fonctionne pas.
En admettant que la notion du haut et du bas résulte directement
de l'innervation centripète du nerf vestibulaire, on se rapproche
davantage de la vérité. Mais il ne faudrait pas considérer cette
notion d'une part comme l'aboutissant, le but physiologique de
l'innervation centripète du nerf vestibulaire, et d'autre part comme
la cause physiologique de l'innervation motrice du redressement.
La notion isolée d'un nerf centripète est un non-sens physiologique;
sans réaction correspondante, il n'existerait pas, de par les lois de
la phylogénie évolutionniste.
C'est donc à une phase cérébrale du rétlexe de redressement (et
non à l'innervation centripète) qu'il faut rattacher la notion psy
chique de la verticalité, mais, bien entendu, en qualité de simple
épiphénomène psychique.
Un travail très suggestif à ce point de vue est celui de B. Bour
don (5). Suivant cet auteur, le labyrinthe ne contient vraisembla
blement pas d'organe de sen

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