Révue générale d Acoustique psychophysiologique - article ; n°1 ; vol.35, pg 167-197
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Description

L'année psychologique - Année 1934 - Volume 35 - Numéro 1 - Pages 167-197
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1934
Nombre de lectures 5
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Henri Piéron
Révue générale d'Acoustique psychophysiologique
In: L'année psychologique. 1934 vol. 35. pp. 167-197.
Citer ce document / Cite this document :
Piéron Henri. Révue générale d'Acoustique psychophysiologique. In: L'année psychologique. 1934 vol. 35. pp. 167-197.
doi : 10.3406/psy.1934.5261
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1934_num_35_1_5261NOTES ET REVUES
REVUE GÉNÉRALE
D'ACOUSTIQUE PSYCHO-PHYSIOLOGIQUE
Par H. Piéron
Introduction. — I. La mesure des bruits et les unités de mesure. —
II. L'arithmétique des sonorités. — III. L'influence de l'intensité
sur la hauteur tonale. — IV. La naissance des sons subjectifs. —
V. La réponse électrique auditive (phénomène de Wever et
Bray). — VI. Les localisations réceptrices cochléaires.
INTRODUCTION
En quelques années l'acoustique psychophysiologique, très en
retard encore, a fait d'immenses progrès ; les problèmes de repro
duction des sons que posait déjà la téléphonie, ont attiré de nombreux
chercheurs en raison de l'énorme diffusion de la T. S. F., "et du cinéma
parlant.
En 1929 s'est fondée F « Acoustical Society of America », qui
publie un journal trimestriel où les travaux expérimentaux abondent,
capables, comme on le verra, de remplir, presque à eux seuls, notre
revue générale.
En France même, un mouvement incontestable se dessine : La
Revue d' Acoustique a été fondée en 1932 avec, au Comité de rédaction
MM. Brillouin, Lucas, Marcelin et a dès ses débuts proposé un utile
« vocabulaire » d'acoustique, dû à M. Ganac (dans le tome I).
M. Léon Brillouin, professeur au Collège de France, a organisé
ces deux dernières années une série de conférences d'acoustique1.
D'autre part, la phonétique s'est rapprochée de l'acoustique, sur le
terrain médical, comme le montrent les travaux de la nouvelle
1. De mars à mai 1935, M. Kagan a exposé les données générales rela
tives au fonctionnement de l'oreille. M. Lévy a discuté les méthodes d'ana
lyse des courbes périodiques ; M. Toulon a parlé de la synthèse de la
musique par la cellule photo-électrique; M. Canac a décrit l'installation
d'un laboratoire d'acoustique ; M. M. Brillouin a relaté les déformations
statiques de la contrebasse ; M. L. a examiné le rôle des surfaces
absorbantes dans la propagation du son ; M, Bedeau a étudié des haut-
parleurs sans pavillon et M. A. Corbeiller a comparé des systèmes mécan
iques, électriques et acoustiques. 168 NOTES ET REVUES
Société française de Phoniatrie et de la Reçue française de Phoniatrie,
fondée en 1933, cependant que la mise au point de diverses questions
est fournie dans les Annales de Prothèse auriculaire (revue d'acous
tique physique appliquée à l'étude de l'ouïe), rédigées depuis 1934
par Pierre Hémardinquer.
Les constructeurs français se sont mis à étudier des audiomètres,
que nous devions jusqu'ici chercher aux États-Unis (à la Western
Electric Cy), en particulier les Établissements Ghenaille et Mey-
rowitz1.
La lutte contre le bruit, la recherche, dans la construction des
maisons, de matériaux insonores, a donné un intérêt pratique imméd
iat à la mesure des bruits, le plus difficile problème de l'acoustique
psychophysiologique, qui a conduit les physiciens à des essais de
mesures subjectives dans une voie dont nous verrons plus loin tous
les dangers, et les ingénieurs à construire des dispositifs de mesure
des bruits (tels l'excellent « décibelmètre » de Kagan).
L'importance des tout derniers travaux, en ce qui concerne
quelques sujets d'actualité., nous conduit à en faire un exposé systé
matique, consacré à une série de questions, d'importance évidem
ment inégale, en nous limitant — sauf appel occasionnel à des études
plus anciennes — aux recherches des deux dernières années2.
Nous examinerons en premier lieu les travaux dirigés vers la
définition numérique de l'intensité sonore, de la bruyance, ou sonorité,
comparable à la brillance lumineuse, la « loudness », qui représente un
niveau quantitatif dans la perception des sons et des bruits, dont la
détermination est physio-psycho-physique.
I. — ■ La mesure des bruits et les unités de mesure
Dans la nomenclature des unités de mesure, il y a eu longtemps
beaucoup d'incertitude et de flottement3.
A l'heure actuelle, l'association américaine des étalons a adopté
(depuis le 16 juin 1933) un certain nombre de conventions, relativ
ement aux unités physiques, et même à des unités psychophysiolo-
1. L'audiomètre Meyrovitz avec application solidienne, a été utilisé
par MM. Malherbe, Vilenski et Herman pour la détermination des résidus
d'audition chez les élèves de l'Institution nationale des Sourds-Muets,
résidus non négligeables quand on fait appel à la pénétration osseuse
(et qui se rencontrent chez plus de 97 % des sourds-muets), ce qui a permis
d'entreprendre une rééducation auditive fort intéressante, applicable à
environ la moitié des sourds-muets (cf. Recherches sur les restes d'audition
chez les sourds-muets. Étude de la perception osseuse. Son utilisation
pédagogique. Presse Médicale, 8 mai 1935, p. 739).
2. Signalons, dans les livres français, la publication, dans la collection
Armand Colin, de l'utile volume de Foch sur l'Acoustique (en 1933), et,
en Amérique, les importants chapitres consacrés à l'audition dans le
Handbook of general experimental Psychology, dus à Davis, à Banister, à
Hartridge, qui réfute en particulier les objections faites encore à la
théorie de la résonance.
3. Voir, à ce sujet, une étude critique de L. Bouthillon (Sur la défini
tion des grandeurs acoustiques. Reu. d' Acoustique, IV, 3, 1935, p. 57-85). PIÉRON. L'ACOUSTIQUE PSYCHOPHYSIOLOGIQUE 169 H.
giques, malheureusement fort mal définies, et dont on s'étonne
qu'elles aient été envisagées1.
a) L'intensité du son, dans une direction, est, en un point, l'énergie
transmise par unité de temps à travers l'unité de surface normale à la
direction au point considéré (densité du flux d'énergie sonore) ; on
l'exprime en ergs par seconde et cm2, ou en watts par cm2 ;
b) Le niveau d'intensité du son est défini par rapport à un niveau
de référence convenu, considéré comme l'intensité fondamentale (seuil
normal d'audibilité du son de 1.000 v. d.), et fixé à 10— 16 watt/cm2.
Le niveau se mesure en décibels au-dessus de l'intensité fondamenta
le1. Le décibel (db.) est une unité logarithmique de rapport. Entre
l'intensité fondamentale i0, et le niveau mesuré i, on a un nombre de
décibels égal à 10 log i/i0.
Si l'on fait égal à 1 le niveau de référence, le niveau 10 (log. du
rapport = 1) correspond à 10 décibels (ou 1 bel), le niveau 100
(log. du rapport — 2) à 20 décibels (ou 2 bels), le niveau 1.000, à
30 décibels, etc.1. A 100 db., on a un microwatt par cm2 (et 130 db.
correspondent à la limite douloureuse des sons trop intenses).
Un décibel correspond à un rapport d'intensité de 1,26 à 1
(log. du rapport = 0,1) ;
c) Niveau de sensation. — On fait intervenir la notion physique
d'un niveau d'intensité pour un son d'une certaine fréquence en
déterminant le nombre de décibels du son au-dessus d'un niveau
de référence qui cette fois n'a plus un caractère général convenu
mais doit représenter l'intensité fondamentale du son de cette fr
équence, considérée comme intensité liminaire.
L'intensité juste perceptible diffère en effet suivant les fréquences.
En déterminant statistiquement la valeur moyenne du seuil pour
des sons de fréquence convenue, on peut adopter des niveaux de
référence servant à donner ensuite, pour ces sons, des définitions
physiques, en décibels, de leurs intensités. Un même nombre de
décibels, pour des sons de hauteur différente, signifiera cette fois une
intensité qui sera un multiple égal de la

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