Revue générale sur le sens musculaire - article ; n°1 ; vol.5, pg 399-557
160 pages
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Description

L'année psychologique - Année 1898 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 399-557
159 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1898
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Extrait

Victor Henri
Revue générale sur le sens musculaire
In: L'année psychologique. 1898 vol. 5. pp. 399-557.
Citer ce document / Cite this document :
Henri Victor. Revue générale sur le sens musculaire. In: L'année psychologique. 1898 vol. 5. pp. 399-557.
doi : 10.3406/psy.1898.3059
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1898_num_5_1_3059XVI
REVUE GÉNÉRALE SUR LE SENS MUSCULAIRE
II y a environ dix ans les questions relatives au sens muscul
aire intéressaient tous les psychologues, les physiologistes et
les neurologistes; on faisait beaucoup d'expériences sur les
sujets normaux, on observait des malades, on discutait sur la
nature du sens musculaire; les uns lui attribuaient une origine
périphérique, d'autres affirmaient l'existence d'un sens d'inner
vation central, enfin on localisait ce sens soit dans la peau,
soit dans les muscles, soit dans les tendons et les articulations ;
dans les sociétés savantes et les congrès on discutait beaucoup
sur le sens musculaire; ainsi en 1887 ont eu lieu des débats
très intéressants des principaux neurologistes anglais; en 1889,
au premier congrès de psychologie à Paris, on s'est beaucoup
occupé du sens musculaire ; en somme, il y avait à cette
époque un mouvement général ; mais, depuis, ces questions
ont été laissées de côté, on s'en est occupé beaucoup moins,
et les travaux qui paraissent maintenant sur le sens musculaire
sont relativement rares. Il y a pourtant lieu, je crois, de
reprendre complètement l'étude du sens musculaire : la psychol
ogie a fait dans ces dernières dix années de grands progrès,
relatifs surtout aux méthodes d'études, et l'application de ces
nouvelles acquisitions à l'étude du sens musculaire fera certa
inement avancer la question et permettra de pousser l'analyse
psychologique de ce sens plus loin que cela n'a été fait jus
qu'ici; de plus, les expériences physiologiques faites dans ces der
nières années par Eiuald, Hering, Sherrington, Mott, etc., sur
la coordination des mouvements donnent des renseignements
précieux pour l'étude du sens musculaire. Une pareille étude
d'ensemble ne peut pas être menée à bout rapidement; il faut
faire beaucoup d'expériences sur les sujets normaux, rassem- 400 MÉMOIRES ORIGINAUX
bler des observations de cas pathologiques et faire des expé
riences physiologiques sur les animaux; ce n'est qu'en menant
parallèlement ces trois ordres de recherches que l'on peut
espérer arriver à des résultats importants.
11 manque dans la littérature psychologique un exposé suc
cinct des points acquis sur le sens musculaire ; c'est un exposé
de ce genre que je me suis proposé de donner ici ; je passerai
en revue très rapidement le développement historique de la
question, j'indiquerai quelles sont les expériences qui ont été
faites, leurs résultats et les expériences à faire ; je tâcherai de
résumer les données apportées par la pathologie nerveuse et
parla physiologie, enfin je donnerai une bibliographie du sens
musculaire et dans cette bibliographie, au lieu de donner
simplement les titres des mémoires, comme on le fait tou
jours, j'indiquerai, en quelques lignes, pour les mémoires que
j'ai lus, les points principaux qui y sont contenus ; une pareille
indication facilite beaucoup le travail, et j'espère que les per
sonnes qui voudraient étudier le sens musculaire pourront en
profiter.
Définition et division du sujet. — Le terme « sens muscul
aire » que nous avons choisi pour le titre de cette étude est
très mauvais; en effet, il induit facilement en erreur, puisqu'il
semble indiquer que c'est un sens qui appartient aux muscles,
ce qui ne peut plus être défendu maintenant, puisque c'est un
ensemble de sensations des muscles, des tendons, des articula
tions et peut-être aussi des membranes musculaires. Ce que
nous nous proposons d'étudier ici, c'est l'ensemble des sensa
tions qui nous renseignent sur l'état de nos organes moteurs,
c'est cet ensemble de sensations que nous appelons par le
terme « sens musculaire », c'est là un terme qui nous a paru
meilleur que tous ceux qui ont été proposés jusqu'ici.
Le sens musculaire nous renseigne sur l'état de nos organes
moteurs; or cet état peut être très variable ; nos organes peu
vent être soit en mouvement soit rester immobiles : ils peuvent
être tendus de façon à exercer une force ou bien être relâchés ;
on devra donc avant tout chercher à se débrouiller dans cet
ensemble complexe, établir des divisions uniformes permettant
d'analyser la nature du sens musculaire. Une telle division du
sujet est très difficile à faire, puisque nous ne rencontrons pas
d'états simples, c'est presque toujours à un ensemble complexe
de sensations et de représentations diverses que nous avons
affaire; de plus, la difficulté d'analyse des sensations muscu- V. HENRI. — JSEVUE GÉNÉRALE SUR LE SENS MUSCULAIRE 401
laires est rendue encore plus grande par ce fait que dans la vie
courante notre attention n'est pas fixée sur ces sensations elles-
mêmes, mais sur les images et représentations diverses qui
sont évoquées par ces sensations; je m'explique : si nous sou
levons un poids et que nous jugions sa grandeur, notre atten
tion est dirigée sur le poids et non pas sur les différentes sensa
tions que nous éprouvons dans le bras et la main; de même,
si par un mouvement de la main nous cherchons à apprécier
la longueur d'un espace, notre attention est dirigée sur l'e
nsemble des images visuelles, motrices ou autres, qui sont évo
quées pendant le mouvement et non pas sur les sensations
musculaires produites dans le bras ou dans la main; il peut
même arriver quelquefois que, pour un même état de nos
membres, nous portions l'attention sur des représentations
très différentes : ainsi, par exemple, appuyez la main contre
la table et fermez les yeux, vous pourrez soit chercher à vous
représenter la position de la main, à vous demander si elle est
étendue ou fléchie, si les doigts sont écartés ou rapprochés, etc. ,
mais vous pouvez tout aussi bien vous avec quelle
force appuyez contre la table, et le genre d'images dans ces
deux cas sera tout à fait différent.
Il faut donc commencer par déterminer dans les différents cas
ce qui appartient vraiment au sens musculaire et éliminer les
associations d'ordre psychique, qui sont tellement nombreuses,
toutes les fois que l'on a affaire au sens musculaire. Une divi
sion logique du sens musculaire ne doit pas être fondée sur
ces différentes associations psychiques auxquelles il donne
lieu; pourtant la plupart des auteurs ont établi des divisions
qui ne répondent pas à cette condition, on a par exemple dis
tingué la perception de la position des membres, la percep
tion da mouvement et la perception de résistance; il est évi
dent qu'une pareille division n'est pas homogène, elle n'est
pas logique; en effet, la de la position des memb
res [Lageempßndung, comme disent les Allemands) contient
un ensemble de représentations visuelles et autres, qui viennent
s'ajouter aux sensations musculaires et qui nous permett
ent de nous représenter comment sont placés nos membres;
ce sont, des réprésentations qui ne sont pas inhérentes au sens
muculaire même, c'est quelque chose qui est venu se surajouter
dans le courant du développement de l'être; au contraire, la
perception du mouvement d'un membre contient déjà beaucoup
moins de facteurs psychiques, étrangers au sens musculaire
l'année psychologique, v. 26 402 MÉMOIRES ORIGINAUX
et il en est de même de la perception de résistance. Une pareille
division est à rejeter; il faut en construire une autre en essayant
de bien se rendre compte de ce qui appartient au sens muscul
aire et de ce qui est surajouté par suite des associations très
diverses acquises dans la vie.
Après avoir dégagé ce qui appartient au sens musculaire
même, il faut, pour établir une classification rationnelle, indi
quer quelles sont les différentes sensations élémentaires qui
constituent ce que l'on appelle le sens musculaire, il faut mont
rer les relations entre ces différentes sensations élémentaires,
indiquer comment elles se fusionnent et quels sont les

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