Sur les grottes de la vallée de petit-Morin (Marne) - article ; n°1 ; vol.9, pg 225-244
21 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Sur les grottes de la vallée de petit-Morin (Marne) - article ; n°1 ; vol.9, pg 225-244

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
21 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1874 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 225-244
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1874
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Baron, Marquis J. Baye (de)
Sur les grottes de la vallée de petit-Morin (Marne)
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 9, 1874. pp. 225-244.
Citer ce document / Cite this document :
Baye (de) J. Sur les grottes de la vallée de petit-Morin (Marne). In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série,
tome 9, 1874. pp. 225-244.
doi : 10.3406/bmsap.1874.3574
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1874_num_9_1_3574DE BAYE. — GROTTES DE LA VALLÉE DE PET1T-MORIN. 225
ÉLECTIONS.
M. Piètrement, vétérinaire militaire en retraite, est élu
membre titulaire.
M. Aube, capitaine de vaisseau à Rochefort, est élu membre
correspondant national.
LECTURES
Sur les grottes de la vallée de Petlt-Morin (Marne);
PAR M. J. DE BAYE.
Pour répondre au désir qui m'a été exprimé par plusieurs
membres de notre Société, je viens vous entretenir des stations
de la pierre polie que j'ai découvertes récemment en Champ
agne.
Afin de conserver à ma communication toute l'importance
que les faits méritent, je vous dirai préalablement que j'ai
moi-même fait toutes les explorations et pénétré le premier
dans les grottes, pour observer d'une manière sûre l'état des
choses.
Il semble aaturel de vous entretenir ďabord des grottes
elles-mêmes, pour appeler ensuite votre attention sur les
objets qu'elles recelaient.
Les grottes découvertes jusqu'à ce jour s'élèvent au nombre
decentvingt. Elles sont disséminées par groupes surdos collines
toujours bien exposées, et dont le choix paraît avoir été inspiré
par la solidité du banc de craie dans lequel elles ont été pra
tiquées. La région connue aujourd'hui se développe sur plus
de 1 myriamèlre. Les stations sont rapprochées des cours
ďeau ou dans le voisinage de plusieurs sources. Les cavernes
ne sont pas seulement intéressantes par le nombre et la va
riété des objets qu'elles contiennent, ou par les ressources
qu'elles offrent aux études anthropologiques; elles-mêmes
sont des objets d'étude et quelquefois de véritables monu
ments — modestes monuments, sans doute, mais qui révèlent
néanmoins un plan, une idée.
T. IX (2e SÉniE). 15 226 SÉANCE DU 49 MARS 1874.
Les archéologues, jusqu'à ce jour, se sont peu occupés des
grottes artificielles, car le nombre en était fort restreint. Nos
hypogées de la Champagne sont nombreux, provoquent des
études comparatives et sollicitent l'attention.
L'examen des grottes ne permet pas de leur assigner une
origine différente. Tous, savants et curieux, reconnaissent le
même travail et la même physionomie. On tomberait dans
une erreur profonde si on s'imaginait, après en avoir vu une
ou deux, les avoir vues toutes. L'observateur peut facilement
constater des traits multipliés qui distinguent chacune d'elles.
La description ďune grotte de la plus rigoureuse exactitude
ne donnerait pas une idée qui pût s'appliquer à la généralité.
Ainsi une des dernières explorées pendant cet hiver revêt un
caractère spécial ; elle porte particulièrement des empreintes
de coups qui n'accusent pas l'instrument ordinairement em
ployé dans toutes les autres. Il y a Heu de croire que cette
grotte appartient à une époque de transition. Cette interpré*
tation n'a rien d'invraisemblable. Notre région préhistorique
est assez importante pour admettre qu'elle a vu poindre un
autre âge. Les haches acheuléennes et les pointes du Moustier,
recueillies dans le pays à la surface du sol, n'accusent-elles
pas sinon l'existence de l'époque quaternaire, au moins la
présence d'une génération qui avait eu des points de contact
avec les hommes de cette période? .
Les cavernes se présentent donc sous un même aspect gé
nérai, mais elles sont loin d'offrir une ressemblance absolue.
La différence qui frappe d'abord provient de l'étendue, de la
hauteur de la voûte. Il en est qui sortent des limites ordinaires;
mais il sera facile à l'observateur de reconnaître que ces hau
teurs anormales sont le résultat d'éboulements survenus dans
le cours des âges. J'ai fait enlever dans certaines grottes jus
qu'à 6 mètres de craie provenant de ces éboulements. Les
grottes empruntent aussi une nuance à la profondeur où elles
ont été établies. Il en est dont l'ouverture est à 4 mètres, et
d'autres à 50 centimètres environ.
La tranchée qui conduit à la grotte varie et s'accentue BAYE. — GROTTES DE LA VALLÉE DE PETIT-MORIN. 227 DE
selon l'usage auquel la grotte était destinée. Souvent la
tranchée est ménagée de manière à donner accès à la lumière
et aux rayons solaires. Pour en bien juger, j'ai fait déblayer
complètement les tranchées, et l'aspect intérieur de la grotte
en était sensiblement modifié. Il ne faudrait donc pas juger
d'après l'impression que l'on éprouve en les voyant telles
qu'elles se présentent aujourd'hui. Je n'aurais pu les laisser
béantes sans les exposer à une inévitable destruction. Les
grottes sont simples ou pourvues d'une antégrotte. On pénètre
immédiatement dans la grotte simple, qui communique avec le
sol par une ouverture unique. Lorsque la caverne a une anté
grotte, on pénètre d'abord dans cette dernière, dont l'étendue
est variable. Puis une seconde ouverture, généralement plus
petite que la première, donne accès dans la caverne propre
ment dite. La deuxième entrée est toujours plus soignée au
point de vue du travail. Souvent elle porte un encadrement
qui paraît destiné à obtenir une fermeture plus parfaite. Peut-
être n'est-il qu'un simple ornement?
Certaines grottes ne portent aucune trace de fréquentation.
Elles paraissent avoir été creusées de la veille. Tout porte
à croire qu'elles ont été fréquentées uniquement pour y dépo
ser les morts qui y reposaient. D'autres, au contraire, ont
subi l'action d'un frottement prolongé et réitéré; en un mot,
on y voit toutes ces traces que nous remarquons chaque jour
dans les endroits fréquentés, habités. Les parois des antégrotles
et des grottes les plus commodes, les plus soignées, sont sou
vent sillonnées de nombreuses lignes, qui se prolongent dans
tous les sens et sans régularité. Il semble que des enfants ont
tracé ces caractères informes, dont ils ont l'habitude de cou
vrir les murs abandonnés à leur action. Dans deux grottes on
remarque des lignes noires assez régulières, comme certaines
personnes de la campagne ont coutume d'en tracer pour mar
quer leurs journées, par exemple.
En pénétrant dans les grottes, il est impossible de ne pas
fixer son attention sur les empreintes des coups, qui sont en
quantité innombrable sur les parois bien conservées. Ces "228 séance do 19 mars i 874.
marques doivent être attribuées à l'action d'un instrument en
silex. Un savant d'une notoriété célèbre s'écriait en pénét
rant ponr la première fois dans nos hypogées : « Elles ont
été taillées avec le silex! » J'ai fait moi-même des expé
riences avec la hache polie en silex, et j'ai obtenu les mêmes
empreintes. La coupure opérée par un tranchant métallique
n'offre pas les mêmes caractères. L'existence de ces em
preintes gravées sur la craie a une importance réelle, puis
qu'elle peut autoriser des conclusions sur la nature des instr
uments alors en usage.
Déjà j'en ai fait la mention, les grottes sont plus ou moins
bien travaillées. Souvent elles sont ménagées en vue d'un
usage utile. Ainsi on remarque en plusieurs circonstances des
gradins ; d'autres présentent un ou deux degrés à l'entrée,
afin de rendre la fréquentation plus commode. Des étagères
régnent sur une partie assez considérable de la caverne.
Sur ces étagères j'ai trouvé de petits objets en silex, des co
quillages, de la cendre, et quelquefois de la terre végétale.
Plusieurs fois un crochet a été ménagé dans la craie vive

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents