Systèmes financiers et transition : où en est-on ? Une revue critique de la libéralisation financière - article ; n°4 ; vol.33, pg 5-46
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Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 2002 - Volume 33 - Numéro 4 - Pages 5-46
Worsening financial instability in the 1980s and 1990s has darkened the idyllic vision of the liberalization of finance. Difficulties in the banking sectors in Asian, Latin American and Eastern European countries led to large-scale systemic crises ; and deregulation seriously affected banks. This critical review of the literature on financial liberalization focuses on the latter' s endemic weaknesses and on a few institutional and conceptual solutions. Emphasis is placed on banks' microeconomic activities as a driving force in economic growth and on their role in the transition process wherein actors and their various advisers often justified the financial market.
La vision idyllique de la libéralisation financière est obscurcie par l'accroissement de l'instabilité financière durant les années 1980 et 1990. Les difficultés éprouvées par les secteurs bancaires ont conduit à des crises systémiques de grande ampleur. Dans certains pays asiatiques, latino-américains et est-européens, les banques ont été gravement affectées par la déréglementation du secteur financier. On se propose ici de procéder à un examen critique de la libéralisation financière à travers une revue de la littérature. On analysera d'abord ses faiblesses endémiques, ensuite on étudiera quelques solutions d'ordre institutionnel et conceptuel. Il s'agit d'identifier notamment la dimension microéconomique des banques en tant que moteur de la croissance et d'affirmer leur rôle dans un processus de transition dont les acteurs et leurs divers conseillers étaient souvent des apologistes du marché financier.
42 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 77
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Dhafer Saidane
Systèmes financiers et transition : où en est-on ? Une revue
critique de la libéralisation financière
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 33, 2002, N°4. Systèmes financiers et transition. L'adhésion à
l'OMC des pays post-communistes. Le renouveau du droit de la faillite en Europe centrale. pp. 5-46.
Abstract
Worsening financial instability in the 1980s and 1990s has darkened the idyllic vision of the liberalization of finance. Difficulties in
the banking sectors in Asian, Latin American and Eastern European countries led to large-scale systemic crises ; and
deregulation seriously affected banks. This critical review of the literature on financial liberalization focuses on the latter' s
endemic weaknesses and on a few institutional and conceptual solutions. Emphasis is placed on banks' microeconomic activities
as a driving force in economic growth and on their role in the transition process wherein actors and their various advisers often
justified the financial market.
Résumé
La vision idyllique de la libéralisation financière est obscurcie par l'accroissement de l'instabilité financière durant les années
1980 et 1990. Les difficultés éprouvées par les secteurs bancaires ont conduit à des crises systémiques de grande ampleur.
Dans certains pays asiatiques, latino-américains et est-européens, les banques ont été gravement affectées par la
déréglementation du secteur financier. On se propose ici de procéder à un examen critique de la libéralisation financière à
travers une revue de la littérature. On analysera d'abord ses faiblesses endémiques, ensuite on étudiera quelques solutions
d'ordre institutionnel et conceptuel. Il s'agit d'identifier notamment la dimension microéconomique des banques en tant que
moteur de la croissance et d'affirmer leur rôle dans un processus de transition dont les acteurs et leurs divers conseillers étaient
souvent des apologistes du marché financier.
Citer ce document / Cite this document :
Saidane Dhafer. Systèmes financiers et transition : où en est-on ? Une revue critique de la libéralisation financière. In: Revue
d’études comparatives Est-Ouest. Volume 33, 2002, N°4. Systèmes financiers et transition. L'adhésion à l'OMC des pays post-
communistes. Le renouveau du droit de la faillite en Europe centrale. pp. 5-46.
doi : 10.3406/receo.2002.3167
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_2002_num_33_4_3167Revue d'études comparatives Est-Ouest, 2002, vol. 33, n" 4, pp. 5-46
Systèmes financiers et transition :
où en est-on ?
Une revue critique de la libéralisation financière
Dhafer SAÏDANE*
Résumé : La vision idyllique de la libéralisation financière est obscurcie par
l'accroissement de l'instabilité financière durant les années 1980 et 1990. Les difficultés
éprouvées par les secteurs bancaires ont conduit à des crises systémiques de grande
ampleur. Dans certains pays asiatiques, latino-américains et est-européens, les banques
ont été gravement affectées par la déréglementation du secteur financier. On se propose
ici de procéder à un examen critique de la libéralisation financière à travers une revue de
la littérature. On analysera d'abord ses faiblesses endémiques, ensuite on étudiera quel
ques solutions d'ordre institutionnel et conceptuel. Il s'agit d'identifier notamment la
dimension microéconomique des banques en tant que moteur de la croissance et d'affi
rmer leur rôle dans un processus de transition dont les acteurs et leurs divers conseillers
étaient souvent des apologistes du marché financier.
Abstract : Worsening financial instability in the 1980s and 1990s has darkened the
idyllic vision of the liberalization of finance. Difficulties in the banking sectors in
Asian, Latin American and Eastern European countries led to large-scale systemic cri
ses ; and deregulation seriously affected banks. This critical review of the literature on
financial liberalization focuses on the latter' s endemic weaknesses and on a few institu
tional and conceptual solutions. Emphasis is placed on banks' microeconomic activities
as a driving force in economic growth and on their role in the transition process wherein
actors and their various advisers often justified the financial market.
INTRODUCTION
L'histoire de la relation entre le développement financier et la croissance
économique est relativement récente. Pour certains, elle débute dans les années
soixante-dix avec les travaux de McKinnon (1973) et Shaw (1973). Pour
d'autres, elle remonte à plus loin avec Schumpeter (191 1)1 ou Robinson
* Gremars, EA 2459-Université de Lille 3, UFR de Mathématiques, sciences économiques et
sociales (BP 149, 59653 Villeneuve d'Ascq Cedex. France. Tel : 03 20 41 61 72. E-mail : sai-
dane@univ-lille3.fr). Cet article a été élaboré dans le cadre d'un CMCU (Comité mixte de coopér
ation universitaire) franco-tunisien sur le thème Libéralisation économique et création d'une zone
de libre-échange euro-méditerranéenne. L'auteur remercie les responsables du projet, Jean-Marc
Siroën (Université de Paris-Dauphine) et Mongi Boughzala (Université de Tunis-El Manar). Il
reste seul responsable des idées et imperfections que recèle cet article.
1. On fait référence à la première édition allemande, parue en 191 1, de Théorie der wirtschaftli-
chen Entwicklung. Eine Untersuchung iiber Untemehmergewinn, Kapital, Kredit und den Kon-
junkturzyUus, Miinchen, que Redvers Opie a traduite en anglais en 1961 sous le titre de The
Theory of Economie Development: An Inquiry into Profit, Capital, Credit, and the Business Cycle,
Cambridge, Mass. : Harvard University Press. Dhafer Saïdane
(1952). On pourrait même voir dans Adam Smith le précurseur d'un courant de
pensée qui place les intermédiaires financiers et particulièrement les banques au
centre de la dynamique du développement industriel. Dans La Richesse des
nations, ce dernier affirme que les opérations bancaires permettent de dévelop
per l'industrie du pays. Il précise : « Ainsi toute augmentation ou diminution
dans la masse des capitaux tend naturellement à augmenter ou à diminuer rée
llement la somme de l'industrie, le nombre de gens productifs, et par conséquent
la valeur échangeable du produit annuel des terres et du travail du pays, la
richesse et le revenu réel de tous ses habitants » (1776, p. 167).
La transition d'une économie réglementée et réprimée vers une économie
déréglementée et libéralisée est au cœur même de la thèse de la libéralisation
financière chez McKinnon (1973) et Shaw (1973). Elle souligne les effets
d'entraînement du secteur financier sur la croissance économique reposant sur
la séquence : taux d'intérêt => épargne => investissement => croissance. Les
restrictions gouvernementales pesant sur le système bancaire réduisent donc la
quantité et la qualité des investissements et exerceraient un effet négatif sur le
taux de croissance d'équilibre. Le référentiel théorique est un modèle wal-
raso-paretien dans lequel le taux d'intérêt joue à la fois le rôle de variable
d'équilibre et de courroie de transmission de l'approfondissement financier,
mesuré en général par le montant des dépôts des intermédiaires financiers rap
porté au PIB2. Il s'inscrit dans la filiation de la théorie de Gurley et Shaw
(I960) sur le rôle moteur de Fintermédiation financière dans l'allocation des
ressources et de la transformation de l'épargne en investissement.
Selon cette conception, dans les économies en développement ou en transi
tion, on observe une segmentation du système financier (McKinnon, 1973). Elle
s'exprime sous la forme d'un dualisme entre le secteur financier « moderne »,
d'une part, et le secteur financier « informel », d'autre part, avec comme consé
quence une atrophie du premier. De telles économies comportent un nombre
important de micro-entreprises qui accumulent l'épargne avant d'investir sans
recourir au financement externe de nature bancaire. La taille des projets ne per
met donc pas de distinguer les épargnants (ménages) des investisseurs (entrepri
ses). Il en résulte que les banques n'assurent pas pleinement leur fonction
d'intermédiaire, les agents privés se limitant à l'autofinancement de leurs
micro-projets 3.
L'abandon de la répressi

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